04.04.11 Le Potentiel – Cinq questions à Yves Kisombe (*)

1. Quelle politique proposez-vous pour assurer l'avenir de la jeunesse ?

Nous venons en politique pour entretenir l'espoir par les discours et les actions. C'est pourquoi, en tant qu'homme politique, je ne peux trouver l'avenir de la jeunesse sombre contrairement à ceux qui le pensent. Il s'agit d'abord de responsabiliser la jeunesse. Cela signifie la rendre consciente. Il faut ensuite sensibiliser. Quand on est sensibilisé, la mobilisation est automatique. Il faut donc des campagnes nationales de sensibilisation pour toucher l'esprit, la mentalité de la jeunesse. A côté de cette action morale qui est une phase préparatoire, il faut cependant une politique d'aide à la jeunesse, un budget de l'Etat conséquent pour ce secteur. Et enfin, des lois qui renforcent la protection de la jeunesse.

2. Quel est votre apport à la lutte contre la délinquance juvénile ?

Ca va faire cinq ans depuis que nous sommes à l'Assemblée nationale. Lorsque vous regardez mes interventions, la jeunesse a été parmi les sujets de ma préoccupation en termes de motion d'information, lorsque le phénomène de criminalité faisait un moment l'actualité. J'ai eu à rappeler la nécessité générale, où je faisais remarquer que la loi devait être respectée en rapport à la situation pénale des mineurs. Il fallait faire attention aux mineurs qu'on traitait comme des majeurs dans des parquets. J'ai aussi attiré l'attention sur la détention des mineurs dans les prisons du pays. Sur les 500 députés que compte notre Chambre, je suis quand même un de ceux qui ont pris régulièrement parole pour défendre mes convictions politiques sur les questions de la population, évidemment de la jeunesse, à l'Assemblée nationale, soit dans nos travaux en commission, ou encore sur le terrain dans des rencontres directes avec les jeunes. L'œuvre n'est pas parfaite, cependant mon attention particulière à la jeunesse est prouvée.

3. L'engagement politique concerne-t-il tout jeune ?

Tout le monde doit s'intéresser à la politique. Cela fait partie du patriotisme, du nationalisme. Ce que les Européens et même les Américains tentent de refaire aujourd'hui. Ils essayent d'attirer l'attention de leurs jeunes à la politique. Ces derniers se sont montrés désintéressés peut-être parce qu'ils vivent bien. Mais au fond, c'est aussi la crise de confiance entre la jeunesse et la classe politique ; il y a rupture. En ce qui nous concerne, la réalité n'est pas la même. Les jeunes doivent s'intéresser à la politique, mais tous ne doivent pas nécessairement avoir un engagement politique. Parce que l'engagement politique est un sacerdoce. Si vous entrez dans la politique active, cela veut dire que vous acceptez de servir votre pays toute votre vie pour assurer l'efficacité de votre action. Voilà pourquoi, on ne peut pas entrer par hasard en politique ou encore par conformisme ou suivisme. Militer dans un parti politique est différent d'être un simple juge de l'action politique. S'engager, c'est faire de la politique active, le militantisme. Alors si tout le monde se met à faire de la politique, qui donc va consacrer son temps aux autres métiers ? Le rôle doit être réparti. C'est pourquoi, je suis d'avis qu'une partie de Congolais, des jeunes doivent se consacrer à la politique, cependant tout le monde doit s'intéresser à la politique. L'intérêt de la jeunesse à la politique me parait très important, dans la mesure où celle-ci doit s'assumer au présent et pour l'avenir. Se limiter simplement à dire que la jeunesse c'est l'avenir, c'est tenir un discours qui risque de démobiliser les jeunes en termes de leadership et de responsabilité. La jeunesse, c'est d'abord la perspective du présent avant d'être l'avenir. Je suis content que cette idée soit comprise par la plus haute autorité du pays, je cite le président de la République Joseph Kabila. Ce qu'il a dit est intéressant, il s'agit à la fois dans notre pays de travailler à la paix, à la sécurité, à la relance de l'économie, de redonner l'espoir à la jeunesse, de réhabiliter les infrastructures. Je suis d'avis que maintenant, il est temps de passer à une phase de soutien accru en la jeunesse.

4. Pensez-vous être un modèle pour la jeunesse, et avez-vous aussi un modèle ?

Loin de moi l'intention de m'ériger en modèle, je pense, néanmoins, que mon enthousiasme et ma volonté de servir les autres, de servir le pays sont des qualités qui doivent servir de modèle à la jeunesse. Dans notre pays, il y a des modèles. Mais si vous en voulez, je vous donne un modèle, tous ces Congolais courageux qui ont contribué au retour de la paix, de la réunification de notre pays, de la démocratie sont des modèles. Je pense à Etienne Tshisekedi un modèle pour son combat pour la démocratie. Mais incontestablement, les jeunes nous avons tous un modèle, c'est le président de la République Joseph Kabila.

5. On vous accuse, vous de la Majorité, d'habituer la jeunesse à des dons, des largesses. Qu'en dites-vous ?

Donner ne saurait en aucun cas constituer une faute morale, politique, pénale ou même un péché que je sache. Les politiques publiques qui doivent améliorer les conditions de vie n'excluent pas la générosité individuelle, et l'un n'exclut pas l'autre. Et moi particulièrement, je fais des dons avec cameras à l'appui pour pousser les autres qui ont plus de moyens à nous emboîter les pas.

PROPOS RECUEILLIS PAR PITSHOU MULUMBA (*) Député national

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