20.05.11 L'Observateur – Stratégie de développement de l'industrie de transformation du bois de la RDC
Organisée à l'initiative de la FAO, de l'OIBT et de l'IFIA, avec le concours de la FIB, la réunion internationale de Kinshasa a été solennellement ouvert par le ministre de l'environnement, tourisme et conservation de la nature, José Endundo. C'était en présence du représentant résident de la FAO à Kinshasa, Ndiaba Gueye ; du président de l'Association international des industries forestières, Hervé Bourguignon ; du président du Conseil international des bois tropicaux, Joachim Bilo ; des partenaires multilatéraux ; du secteur privé et des ONG. Il a été noté la participation remaquable aux travaux des ateliers des membres de la Fédération des Industriels du Bois (FIB) de la RDC. Le ministre José Endundo s'est réjoui de l'organisation de cette rencontre pour réflechir ensemble sur les conditions du développement d'une transformation plus poussée du bois en RDC
Eléments de réflexion du ministre José Endundo
En ce qui le concerne, en ouvrant les travaux José endundo a particulièrement partagé quelques élements de réflexion avec les participants sur sa vision du développement de l'industrie du bois de la RDC. "D'une manière générale, le développement d'un secteur économique signifie de la création de valeur ajoutée, et des retombées positives en termes de recettes fiscales et d'emplois. Ceci est vrai pour tout secteur de l'économie nationale et donc pour ceux de l'exploitation forestière et de la transformation du bois, d'autant que notre potentiel forestier national est, comme vous le savez considérable". Selon lui, le secteur industriel est encore peu développé en RDC, malgré l'importance du massif forestier. Cela est expliqué par des raisons historiques et des contraintes d'accès à la ressource et de transport des produits. Comparativement à d'autres pays de la sous région, le massif forestier de la RDC est sous-exploité, a-t-il souligné.
Pour une gestion plus durable des ressources forestières congolaises, José Endundo compte sur un double effet d'entraînement : du secteur industriel sur le secteur artisanal, et du secteur formel sur le secteur informel. "Historiquement, le secteur formel est tourné vers l'exportation. Je crois qu'il a aussi un avenir prometteur sur le marché sous-régional et sur la marché national, qui est très important et actuellement quasi entièreemnt approvisionné par le secteur artisanal, qui opère en majeure partie dans l'informel". Face aux contraintes, José Endundo estime qu'il faut mettre en place un cadre incitatif pour favoriser l'investissement privé, mais aussi limiter la concurrence déloyale du secteur informel. "Nous avons commencé à y réfléchir avec nos partenaires du secteur privé", rassure-t-il. En outre, il a insisté sur l'importance de la formation professionnelle pour le développement de la filière bois en RDC. " Nous devons, avec l'aide de nos parteniares au développement, renforcer nos capacités nationales en la matière et créer des centres des métiers de bois ".Et de renchérir qu'il attache une importance à la triple dimension économique, sociale et environnementale des activités du secteur forestière et de la transformation du bois. "Les dispostitifs des clauses sociales des cahiers des charges des contrats de concession forestières va nous permettre d'améliorer les conditions de vie des populatuions locales des régions forestières jusqu'à présent totalement enclavées et restées en marge du développement". Il s'est focalisé aussi sur la stratégie que la RDC met en place pour participer à la lutte contre le changement climatique. A ce propos, dira-t-il, les exploitants et industriels forestiers ont aussi un rôle à jouer.
Vers la rédaction d'un Livre Blanc
De son côté, le représentant résident de la FAO a félicité la RDC pour les efforts déployés en vue d'améliorer la gestion durable de ses forêts, la valorisation et l'utilisation durable des ressources forestières, nottamment à travers la formulation de sa politique forestière, l'amenagement durable de ses forêts, la négociation d'un Accord de partenarait volontaire avec l'Union européenne ou encore l'élaboration de la stratégie nationale REED. Et de souligner que 2011 est l'année internationale des forêts à laquelle la FAO participe activement. La FAO soutient tout ce qui concourt au développement durable comme la réunion internationale d'hier et d'aujourd'hui à Kinshasa. Le représentant résident a félicité le gouvernement pour la réunion en question car elle s'inscrit dans la recherche de stratégie pour une bonne gouvernance forestière en RDC.
Au nom de l'Organisation Internationale des Bois Tropicaux(OIBT) ; le président du Conseil de cette organisation, Joachim Bile Allogho, a mis en exergue le potentiel de développement que peut représenter une meilleure gestion des ressources forestières, y compris la promotion et la commercialisation des produits à grande valeur ajoutée. Venant du Gabon, un pays forestier, il sait de quoi il parle. Les industries forestières jouent un rôle dans le développement porcurant des emplois en particulier en milieu rural, depuis l'exploitation jusqu'à la transformation et la commercialisation. Comme, elles assurent l'introduction des nouvelles technologies, contribauant ainsi de manière substantielle à la balance des paiements tout en favorisant la mise en place des infrastructures de base pour le développement.
Enfin, Hervé Bourguignon, présidennt de l'Association internationale des Industries forestières a stigmatisé le modèle des industries forestières d'Afrique centrale tourné vers l'exportation vers l'Europe et l'Asie ; avec des marchés locaux peu attrctifs et peu attractifs. Il a plaidé pour l'émergence d'un nouveau modèle des industries forestières avec une amélioration de la gouvernance.
A tout prendre, après les réunions internationales de Yaounde, Brazzaville et Kinshasa, il est prévu en juillet prochain la tenue d'une réunion analogue à Libreville. Les conclusions de toutes ces réunions seront coulées dans un Livre Blanc pour élaborer un Plan ambitueux de développement des industries forestières et de transformation du bois du Bassin du Congo tourné vers le développement durable. Dans la foulée des exposés et des ateliers, les travaux de la réunion internationale de Kinshasa prennent fin ce vendredi 20 mai, avec la formulation des recommandations pertinentes pour la mise en place d'une stratégie de développement des industries concernées en RDC.
Didier Munsala Buakasa