31.05.11 L'Observateur – La Belgique annule 773 millions USD de la dette congolaise

Toutefois, Steven Vanackere met Kinshasa en garde contre d'autres cycles d'endettement

Les partenaires extérieurs concrétisent, un à un, leurs promesses après l'atteinte du point d'achèvement l'I-PPTE en juillet 2010 par la RDC. Saluant les performances du gouvernement sur la consolidation de la stabilité du cadre macro-économique, les pays créanciers de la République démocratique du Congo ne résistent plus. Le Royaume de Belgique vient donc de réagir par l'entremise du Vice-premier et ministre des affaires étrangères, Steven Vanackere.


Avec le ministre congolais des Finances, Matata Ponyo, il a signé, hier lundi 30 mai 2011 au ministère des Finances, l'accord " formel et irréversible " d'annulation de 773 millions de dollars américains de la dette de la RDC vis-à-vis du Royaume de Belgique, soit 77% d'allègement. La décision d'annuler cette dette entre dans le cadre de l'initiative Pays pauvres très endettés (I-PPTE) qui avait également permis à la RDC de bénéficier, le 1er juillet 2010, d'un allègement de sa dette extérieure, portant à ce jour, à 80% la proportion d'allègement du stock de sa dette extérieure estimé à environ 13,7 milliards de dollars américains.

Avant d'apposer sa signature au bas du document, le ministre congolais des Finances, Matata Mapon, a reconnu que cet allègement "n'est pas un cadeau" mais plutôt le fruit des efforts du gouvernement dans la cadre du PEG appuyé par les Institutions de Bretton Wood et les partenaires bilatéraux de la RDC.

Politique budgétaire prudente

En effet, les prouesses du gouvernement dans l'effort de stabilisation du cadre macro-économique ont dépassé les frontières nationales. Dans la suite du FMI, qui a bouclé avec satisfaction la 2ème revue du PEG 2, après le Pays-Bas et les Etats-Unis, c'est au tour du Royaume de Belgique de juger "impressionnante" la stabilité du cadre macro-économique. Stabilité qui vient de porter ses fruits. Occasion indiquée pour Matata Ponyo de reconnaître que le gouvernement mène désormais une politique budgétaire et monétaire prudente, à travers un certain nombre de réformes.

" Le gouvernement a pris un certain nombre de mesures de centralisation du processus d'endettement pour éviter d'autres dettes superflues. Nous avons renforcé la gouvernance économique par le processus de transparence pour ramener cette dette pour laquelle la RDC demande l'allègement à des niveaux acceptables. Le chemin à parcourir est encore long mais nous restons toutefois optimiste… L'année 2011 étant électorale, nous avons reçu des instructions formelles du Chef de l'Etat, Joseph Kabila pour accomplir le schéma électoral. A ce jour, le gouvernement a déjà débloqué 60 millions $ de sa quote-part, en sus de 80 millions versés l'année passée. En un mot comme en mille, des efforts considérables sont fournis ", a précisé le ministre des Finances.

Pour sa part, Steven Vanackere a mis en garde contre d'autres cycles d'endettement étant entendu que cet allègement "n'est pas un acte gratuit qui vient de l'histoire mais une conséquence de gros efforts fournis pour répondre aux exigences des Institutions de Bretton Wood. Nous pouvons, avec d'autres partenaires, reconnaître que les efforts ont porté des fruits. Avec cette remise de dette, le gouvernement doit prendre une ferme décision de ne plus retomber dans le cycle infernal du passé en se reconstituant d'autres dettes", a prévenu l'homme d'état belge.

Pour Steven Vanackere, cette discipline qui a amené à la possibilité de l'allègement de la dette, soit un et demi million d'euros, " doit " se poursuivre dans l'avenir.

Après la Royaume de Belgique, la France va emboîter les pas sous peu. C'est ce qui ressort de l'interview que le ministre des Finances a accordé à l'Ambassadeur de France en RDC, Pierre Jacquemot. Arrivé fin mandat dans notre pays, le diplomate français a précisé que Mme Lagarde arrive la semaine prochaine à Kinshasa en vue de procéder à la signature de l'accord portant remise de dette de la RDC vis-à-vis de la France. C'est le fruit des efforts que le gouvernement congolais a consentis, notamment dans le cadre de stabilisation macro-économique.

" Nous apprécions la démarche de la RDC, pays émergent mais qui fait montre d'une grande prudence et d'intelligence dans le domaine des finances publiques. La ministre des Finances, Mme Lagarde sera ici à Kinshasa dans le cadre de l'annulation de dette de près d'un milliard d'euros ", a révélé le diplomate français.

A la clôture du Programme intérimaire renforcé (PIR), programme test exécuté avec succès entre mai 2001 et mars 2002, la République démocratique du Congo, sous l'impulsion du chef de l'Etat, Joseph Kabila, aligne depuis 2010 des exploits sur les terrains économique, financier et monétaire. Même le FMI n'a pas pu se retenir face aux prouesses du gouvernement.

En effet, le 9 février 2011, depuis son siège de Washington, son Conseil d'administration qui s'est penché sur la deuxième revue du Programme conclu en 2009 avec la RDC, a reconnu que le gouvernement a fait un bond dans la stabilisation du cadre macro-économique. Le gouvernement a mis le cap sur la coordination des actions de politiques monétaire et budgétaire, avec comme point focal le ministère des Finances, pour réussir l'exploit.

Il sied de rappeler que sous l'impulsion du Chef de l'Etat, Joseph Kabila, la RDC a accédé en juillet 2010 à l'effacement de près de 12 milliards USD de sa dette extérieure, fruits des performances réalisées par la RDC, non seulement par la bonne tenue des finances publiques, mais aussi et surtout par la consolidation de la stabilité du cadre macro-économique. Les taux de change et d'inflation ont atteint des niveaux de stabilité jamais égalés dans le passé. Preuve de l'effort permanent entrepris au plus haut niveau du gouvernement, partant du président de la République et du Premier ministre, puis diffusé dans des ministères sectoriels, dont celui des Finances, pour gagner le grand pari de la stabilité.

Des partenaires n'hésitent plus à saluer le nouvel élan imprimé par le ministre des Finances pour arrimer l'économie congolaise sur une pente de stabilité de longue durée.

Les USA, le Canada, la Belgique et demain la France en sont conscients.

Willy Kilapi

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