15.06.11 Le Potentiel – Dépenses de rémunérations à fin mai 2011 : la version de la Banque centrale du Congo

Dans son analyse, qui ne relevait nullement de la science-fiction, le journal, s’appuyant sur des chiffres à sa disposition, est arrivé à la conclusion d’un gel délibéré des dépenses prioritaires, comme celles affectées à la paie des militaires des Forces armées de la RDC, des policiers et des fonctionnaires légalement recensés dans les annuaires du ministère de la Fonction publique.

Sans susciter une quelconque polémique ni blesser certaines susceptibilités, le Journal a juste fait son devoir : celui de tirer la sonnette d’alarme et d’éveiller, en même temps, la conscience des dirigeants pour éviter l’apocalypse en cette année électorale.

Les chiffres sur lesquels s’est appuyée la rédaction étaient ceux repris dans les condensés statistiques de la Banque centrale du Congo. Ils étaient certes provisoires, mais ils traduisaient néanmoins une réalité, faisant clairement ressortir les priorités du gouvernement dans les mouvements du compte général du Trésor logé, du reste, à la Banque centrale du Congo.

C’est aussi de la Banque centrale du Congo que nous est parvenu un certain nombre d’informations qui permet, dans la mesure du possible, d’éclairer le sujet. Ces informations sont tirées de la ventilation des dépenses publiques en 2011, en situation accélérée jusqu’à la date du 11 juin 2011. En effet, elles font état, confirme la source, de la liquidation totale par le compte du Trésor de la paie de tout le personnel émargeant du budget de l’Etat, remettant en cause un quelconque complot qui consisterait en un gel systématique des dépenses.

Ainsi, pour le seul mois de mai 2011, un montant de 9.816.000.000 Fc a été affecté à la paie des militaires contre 9.601.000.000 Fc pour le mois d’avril et 17.166.000.000 Fc pour mars de la même année. Pour le compte de la Police nationale congolaise, le montant destiné à la paie à fin mai a été de 5.039.000.000 Fc contre un montant similaire en avril et un montant beaucoup plus élevé, soit 9.762.000.000 Fc au mois de mars 2011.

Pour les autres catégories du personnel public, particulièrement le personnel civil de l’Etat, le montant de la paie a été de l’ordre de 66.492.000.000 Fc en mai 2011 contre 86.447.000.000 Fc en avril et 87.926.000.000 Fc au mois de mars de la même année. Dans cette rubrique, pour le mois de mai 2011, c’est une enveloppe de 57.516.685.710 Fc qui a été affectée à la paie de seuls fonctionnaires de l’Etat, répartis entre ceux de Kinshasa et des provinces, en raison de 31.257.354.375 Fc et 26.269.331.335 Fc.

De cette catégorie d’agents de l’Etat, les enseignants de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, notamment ceux de la ville de Kinshasa ont eu droit à 3.866.781.918 Fc contre 15.435.040.199 Fc pour ceux des provinces.

L’on remarque cependant que pour le mois de mars, l’Etat congolais a alloué plus de fonds à la paie aussi bien des militaires, des policiers que des fonctionnaires civils, comparativement aux montants débloqués fin période pour les mois d’avril et de mai 2011.

Jusqu’à la date du 11 juin 2011, le mécanisme de la paie s’est déjà mis en œuvre. Déjà près d’un milliard de Francs congolais a été affecté à la seule paie des militaires des FARDC. L’opération, rassure-t-on dans les couloirs du gouvernement, devait s’étendre dans les autres catégories des policiers et des fonctionnaires civils de l’Etat.

Ainsi, au niveau du gouvernement, on estime qu’aucun retard de paie n’a été enregistré jusqu’à fin mai, à la lumière notamment des états comptables centralisés au niveau de la Banque centrale du Congo à la date du 11 juin 2011.

Aussi, pense-t-on à l’Exécutif, si complot il y a effectivement – encore faudrait-il le prouver, avec pour mobile le gel de la paie des catégories les plus sensibles de la société congolaise, il ne peut nullement être imputable à un quelconque défaut au niveau des finances de l’Etat. D’ailleurs, commente-t-on dans les couloirs du gouvernement, tout est mis en place au niveau de l’Exécutif central pour amener le peuple congolais aux élections, et ce, dans le délai fixé par la Commission nationale électorale indépendante (Ceni).

POSSIBLE SIMULATION

Y a-t-il alors une conclusion à tirer ? Pas évident, à ce stade. Par contre, il y a juste un rappel, spécialement à l’égard du gouvernement, en veillant à la régularité de la paie des fonctionnaires et autre personnel militaire et policier qui émargent du budget de l’Etat. Il y va aussi de la sécurisation du processus électoral. Tout doit être mis en place pour empêcher à ce que les pêcheurs en eaux troubles ne perturbent le processus en cours. Car, ceux qui militent en faveur d’un possible report du scrutin ou d’une nouvelle transition pour mieux se positionner dans la course n’entende que le moment pour faire prévaloir leur plan machiavélique.

Toujours est-il que le peuple congolais a choisi la voie d’accès au pouvoir. Il passe inévitablement par les urnes. Le gouvernement doit donc rester sur ses gardes pour ne pas tomber dans le piège. Et, un vent de panique dans les finances publiques passe pour le remède miracle pour tous ceux qui ne jurent que par une nouvelle transition en RDC.

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