16.07.11 Dès son adhésion dans la Zone de libre échange du COMESA : La RDC appelée à jouer le rôle catalyseur de développement économique

Aujourd'hui, l'intégration économique régionale a pris une vitesse de croisière. Pour ne parler que de trois organisations très proches : COMESA-SADC-CEEAC, le dernier sommet tripartite tenu récemment en Afrique du sud s'est consacré au lancement des négociations la grande Zone de Libre Echange à laquelle participeront 26 pays de cette tripartite. Les Etats membres se sont également convenus sur les principes devant liquider lesdites négociations et la feuille de route y relative. Avec l'harmonisation des principaux programmes de ces trois ensembles sous-régionaux, cette grande Zone de libre échange débouchera dans un avenir proche à la fusion de ces trois organisations en une seule. Et dans ce grand espace économique régional de 26 pays, la RDC est appelée à se préparer pour jouer pleinement le rôle de catalyseur de développement économique que lui confère sa situation géostratégique au cœur de l'Afrique. 

Cet appel a été lancé par le représentant du secrétaire général du COMESA empêché, Thierry Mutombo Kalonji, chef en charge de la promotion des investissements du COMESA, hier jeudi 14 juillet 2011 à l'hôtel Venus lors du séminaire sur les implications de la participation de la RDC dans la zone de libre échange du COMESA. 

Profiter dans les échanges

En effet, Il y a cinq mois que la délégation du COMESA conduite par le Secrétaire général lui-même, a eu des échanges avec les autorités congolaises. A cette occasion, il a été relevé l'importance pour la République Démocratique du Congo de participer, non seulement à la Zone de libre échange du COMESA, mais aussi de devenir membre de la Banque du commerce et de développement du COMESA, en  sigle Banque de la ZEP, à travers la prise de participation dans le capital de ladite Banque. Il convient de relever que cette banque est l'une des institutions les plus importantes mises en place par le COMESA pour soutenir le secteur privé.

"La même nécessité de participer à la zone de libre Echange était également partagée par la Fédération des entreprises du Congo qui a estimé qu'avec la participation de la RDC à la banque précitée, la Zone de libre échange profitera encore davantage à la RDC à travers le financement aussi bien des opérations commerciales que des projets d'investissement tant publics que privés, pour améliorer la compétitivité des entreprises nationales", a souligné Thierry Mutombo.

Pour concrétiser l'importance que la RDC attache à cette Zone de libre échange et à la Banque de la ZEP, a-t-il révélé, le ministère des Finances a introduit, au nom du Gouvernement, la requête sur l'adhésion de la RDC à la Banque de la ZEP et le paiement du premier acompte sur le montant requis de participation au capital social de ladite banque. Il ne reste à ce jour au Gouvernement ainsi qu'à la communauté des hommes et femmes d'affaires de la RDC que de préparer et soumettre des projets bancables à cette banque pour financement.

Le train étant déjà en marche, le ministère des Finances a tôt fait d'organiser un séminaire car il constitue une étape très importante du processus consacrée à la sensibilisation toutes les parties prenantes sur le changement qui devront s'opérer en rapport avec la participation effective du pays à la Zone de Libre échange qui est la deuxième étape dans le processus d'intégration économique régionale.  

Les assurances du ministre des Finances

Depuis les années 90, la République démocratique du  Congo a vécu presque dans un isolement par rapport au reste du monde. Quoique faisant partie de la plupart des institutions régionales et internationales, la République démocratique du Congo a souffert de sa non participation effective aux programmes desdites institutions et de ce fait, ne pouvait nullement tirer profit des opportunités qu'elles offrent.

Pour Matata Ponyo, ministre des Finances, "grâce à la nouvelle dynamique imprimée par Son Excellence Joseph Kabila Kabange, Président de la République, caractérisée par une politique d'ouverture vers l'extérieur, de nombreuses avancées ont été enregistrées, notamment la reprise de la coopération internationale en 2001, l'atteinte du point d'achèvement en 2010, les présidences de la CEEAC et de la SADC respectivement en 2007 et en 2009, et bientôt l'organisation du sommet de la francophonie en  2012. Compte tenu de sa dimension, de sa démographie, de ses potentialités en ressources naturelles, la RDC, notre pays, n'a pas vocation à rester repliée sur elle-même pendant cette époque de la mondialisation où les Etats sont appelés à se retrouver dans des blocs plus immenses pour peser et mieux défendre leurs intérêts au niveau des échanges internationaux", a précisé le ministre des Finances.

En outre, a-t-il poursuivi, le gouvernement de la République a manifesté son intention de participer à la Zone de Libre échange du COMESA, car il est convaincu du bénéfice que notre population tirera de cette ouverture économique. Cependant,  il faut dire qu'un marché commun a toujours constitué un défi.  Il s'agit d'un rendez-vous du donner et du recevoir, et dans ce rendez-vous, ne s'épanouissent que les Etats qui arrivent à mieux s'adapter aux conditions du marché. Cela pose la question de productivité et de compétitivité des produits nationaux face à leurs concurrents dans la Zone de Libre Echange.

"L'enjeu est là pour notre pays. Il est grand temps pour notre pays de s'organiser en vue de développer et de diversifier notre économie. Pour cela, le Gouvernement de la République est en train de mettre en œuvre une politique d'incitation et d'encouragement à la création des activités économiques à travers les réformes opérées et celles qui sont en cours, l'amélioration du climat des affaires, l'amélioration des infrastructures de base. Je profite de cette occasion pour annoncer que la RDC est désormais éligible aux projets financés par la Banque de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe pour le commerce et le développement".

Matata Ponyo est resté formel : "les pouvoirs publics ont déjà montré leurs limites en matière de création de richesse. Aucun Etat moderne ne s'est développé grâce à l'apport unique du pouvoir public. L'Etat crée des conditions favorables, édicte les règles du jeu et collecte les impôts et taxes en vue d'améliorer les conditions de travail.  Mais c'est le secteur privé qui a vocation de créer d'investir en vue de créer la richesse en profitant du cadre juridico-institutionnel attractif mis à sa disposition. C'est pourquoi j'en appelle aux investisseurs privés, nationaux et internationaux pour venir rapidement investir en RDC pour profiter des meilleures conditions d'affaires que le gouvernement est engagé à offrir. Aussi, voudrais-je encourager les investisseurs qui sont déjà implantés dans notre pays à moderniser leurs outils de travail en vue d'être plus compétitifs face à la concurrence qui s'annonce".

Willy Kilapi

(c) L'Observateur, 15.07.11


 

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