16.07.11 Le Phare – La BCC parée contre la facture du processus électoral

Aujourd’hui, la situation économique de la RDC est relativement stable.  On remarque tout simplement sur le plan monétaire, un léger frémissement d’ailes du Franc congolais. Cependant, tout porte à croire qu’à la faveur de l’envolée ou de la baisse probable des cours de certains produits, notre économie pourra en être affectée. A la question de savoir si cette stabilité pourra  se prolonger demain, certains analystes, tout comme des opérateurs économiques et certains milieux financiers estiment que rien ne garantit cette stabilité susceptible de connaître de fortes perturbations dans les mois à venir.

Au Comité de politique monétaire élargi, les membres de cet organe-conseil du gouvernement sont du même avis. Dans leur réunion tenue hier à la BCC, ils restent prudents dans leur analyse de la situation économique et financière.

Aux craintes d’éventuels dérapages dans la mise en œuvre du processus électoral, le directeur général en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires, le vice-président Jean-Louis Kayembe wa Kayembe rassure, avec la tenue des élections présidentielle et législatives, toutes les dispositions sont prises pour que la stabilité du cadre macro-économique soit préservée. Et dans le contexte d’un dérapage, la BCC devra resserrer sa politique monétaire pour contenir des pressions inflationnistes. L’Institut d’émission va donc activer ses instruments de politique monétaire, soit pour ponctionner l’excédent des liquidités, dans le cas de leur expansion, soit pour procéder à une injection des liquidités en cas de leur pénurie. Ces différentes interventions, devait-il signaler, servent à assurer la stabilité de la monnaie et du cadre macro-économique.
Aujourd’hui, la BCC maintient le statu quo de ce dispositif. Sur le plan de l’inflation, on était à 0,44 % et hier lundi, on était à 0,42 %. On est sur un plateau de 4 %. Du 1er au 8 juillet, l’inflation a encore reculé.  

A la question de savoir si la Banque centrale du Congo allait emboîter le pas à la Banque centrale européenne qui vient de relever son taux directeur, le vice-président du Comité de politique monétaire élargi fait remarquer que la Banque centrale européenne a donné une réponse à une situation déterminée, celle d’un niveau d’inflation qui ne cessait d’augmenter. La BCE ne pouvait que durcir la politique monétaire de l’Union européenne en réajustant à la hausse, son taux directeur. La BCE est intervenue dans ce cadre, pour voler au secours des banques en détresse, afin de leur faciliter l’accès à ses différents guichets de refinancement.
La BCC n’est pas concernée par cette situation, mais suit de très près son évolution. Les milieux financiers et les opérateurs économiques ne peuvent pas en éprouver quelques inquiétudes.

Le rythme de formation des prix ne fait que décélérer sur le marché des biens

Dans une lecture de la conjoncture économique, le Comité de politique monétaire élargi note que le rythme de formation des prix continue de décélérer sur le marché des biens et services. Il s’établit à 0,27 % contre 0,31 %, une semaine plus tôt. Ce qui en cumul annuel, situe le taux d’inflation à 12,94 % contre 12,64 %, une semaine plus tôt. En prolongeant cette tendance, il se dégage une variation globale des prix intérieurs qui se situerait à 26,42 % à fin décembre contre un objectif annuel révisé de 18,35 %.

Sur le marché de changes, par contre, c’est la stabilité des cours qui est observée. En effet, le cours indicatif, a fait remarquer le directeur général en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires, s’est apprécié de 0,5 % entre le 1er et le 8 juillet, passant de 925,8 FC le dollar américain à 921 FC. Le cours libre et parallèle se sont alors stabilisés autour de 929 FC le dollar américain depuis plusieurs jours.
Sur le marché monétaire, on a noté qu’à la séance des opérations d’adjudication des BTR du 6 juillet, à l’instar de la précédente, s’est soldée par une injection de la liquidité. On signale à la BCC, que l’encours global a baissé,  s’établissant à 102,1 milliards de FC contre 106,5 milliards de FC, une semaine plus tôt, soit une injection de 4,4 milliards de FC.

Au cours de sa réunion d’hier, le Comité de politique monétaire élargi a analysé la marge de positivité du taux directeur qui a légèrement augmenté, passant de 2,62 points à 3,08 points, suite au recul de l’inflation annualisée. Le taux moyen pondéré réel des BTR à 7 jours, s’est lui aussi amélioré bien qu’il demeure négatif. Il est ainsi passé de – 3,5 points à -0,1 point lors de l’opération du 6 juillet, suite à la hausse de son niveau nominal qui est passé de 23,8 % à 26,36 %.
Faisant en outre le point des objectifs de la politique monétaire, il se dégage qu’ils accusent tous un léger dépassement de leurs cibles mensuelles respectives.
Face à tous ces paramètres, le Comité de politique monétaire élargi recommande une fois de plus, au gouvernement, la poursuite d’une politique budgétaire prudente axée sur le respect strict du plan de trésorerie du secteur public.

En ce qui le concerne, cet organe-conseil du gouvernement a décidé de maintenir sur le plan de la politique monétaire, le statu quo de son dispositif et renforcer la surveillance de l’évolution des objectifs intermédiaire et opératoire ( masse monétaire et base monétaire) de cette politique. Retenons aussi que pour ce faire, le coefficient de la réserve obligatoire ainsi que le taux directeur demeurent inchangés,  soit respectivement 7 % et 29,5 %.
Il a également été recommandé à la BCC, de tempérer les achats des devises qui auraient pour effet d’accélérer l’expansion de la base et de la masse monétaire.

(c) Le Phare, 12.07.11

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