16.07.11 Le Potentiel – Cinq questions à Narcisse Bintu wa Mulumba
1. Connu surtout comme opérateur sportif, on vous a aperçu en mai dernier chez Etienne Tshisekedi. Quest-ce qui a motivé cette rencontre ?
Vous savez chez nous au Kasaï, Etienne Tshisekedi est considéré comme un monument. La lutte quil a menée depuis des années et quil continue à mener inspire plus dune personne. Il nest pas seulement un homme politique mais aussi une référence. Bref, un grand homme. Pour moi, le rencontrer a toujours été un rêve. Dès que loccasion sest présentée, je nai pas hésité un seul instant. Lors de notre entretien, jétais impressionné par lattention avec laquelle il ma écouté. Ce qui ma surtout frappé, cest quil est suffisamment informé sur beaucoup de questions relatives à la vie nationale.
2. Sur quelles questions a gravité votre entretien?
Beaucoup de points ont été abordés. Illustration : on a beaucoup parlé du sport, de lorganisation du sport au Kasaï Oriental. Je lui ai raconté comment jai dirigé léquipe dAS Bantous, ce que je voulais apporter à léquipe, mes réalisations et la façon dont on ma fait partir. Le président national de lUDPS connaît beaucoup de choses et bien des personnes qui évoluent dans les milieux du football au Kasaï Oriental. Cela ma impressionné. Nous avons également abordé les questions liées développement de la province. Des questions politiques ont été aussi évoquées. Il a été informé que la plupart des gens qui font actuellement beaucoup de bruits autour de lui nont pas de base au Kasaï. Certains nhésiteront pas à lui tourner le dos sils nont pas de garanties dun poste après les élections.
3. Quels rapports entretenez-vous avec dautres leaders politiques du Kasaï Oriental?
Je ne me suis pas encore déterminé par rapport à telle ou telle autre sensibilité. Toutefois, jentretiens de bons rapports avec toutes les personnalités politiques qui œuvrent pour le développement du Kasaï. Je ne peux, en aucun cas, me reconnaître dans ceux qui viennent tromper la population pour des intérêts égoïstes. Certains nont plus de base ni à Mbuji-Mayi ni dans tout le Kasaï Oriental. Ils passent tout leur temps à sépoumoner sur les chaînes de télévision à Kinshasa. Cela, à la recherche dun quelconque repositionnement. Ce nest pas avec de telles personnes que je peux tisser de bonnes relations. Car, à mon avis, elles cherchent la destruction du Kasaï. Nous devons les combattre.
4. De retour à Mbuji-Mayi, vous avez été accueilli par une foule nombreuse à laéroport de Bipemba. Comment vous lexpliquez-vous?
Je fais la politique depuis 2000. Je suis parmi les fondateurs du Rassemblement congolais pour la démocratie nationale RCD-N avec Roger Lumbala, même si je ne partage plus les mêmes convictions politiques avec lui. Jai notamment occupé les fonctions de président de la jeunesse et de représentant du parti à Kampala. Lexpérience ma permis de comprendre les rouages de la politique congolaise. Depuis mon passage à la tête de lAS Bantous, jai senti que la population croit en moi. Vous lavez dit, une foule nombreuse est venue maccueillir à laéroport de Bipemba. Cest pour moi un signe qui prouve à suffisance que la population me fait confiance. Je ressens cela comme un lourd fardeau, difficile à porter. Je ne vais pas le cacher. Je commence à nourrir des ambitions politiques, représenter mon peuple au Parlement, par exemple. La population kasaïenne a plus que jamais besoin davoir des représentants qui peuvent véritablement défendre ses intérêts et non des personnes qui vont vite oublier la base une fois élues.
5. Vous avez quitté la présidence de lAS Bantous sur un putsch orchestré par vos adversaires. Aujourdhui, de nombreux supporters continuent à vous aduler. Avez-vous encore des projets pour léquipe ?
Je nai jamais eu des problèmes avec qui que ce soit dans lAS Bantous, vous lavez dit. Ce sont des gens qui ont cru quen prenant léquipe, ils allaient se faire une certaine popularité au Kasaï qui mont combattu. Aujourdhui, tout le monde a constaté ce quils en ont fait. LAS Bantous est abandonnée à son triste sort. En tant que supporter, je ne peux pas accepter cette situation. Je vais reprendre léquipe après les élections. Je vous assure que jai de grands projets pour lAS Bantous. Nous devons rebâtir une équipe qui soit capable de refaire parler le Kasaï Oriental sur le plan national. Je profite de cette opportunité que vous moffrez pour lancer un appel aux opérateurs économiques du Kasaï afin quils me rejoignent pour que nous relevions ce défi. Nous devons faire en sorte que lannée 2012 apporte beaucoup de bonheur à notre peuple.
Ancien président de lAS Bantous et membre fondateur du RCD-N
(c) Le Potentiel, 16.07.11