Vive les élections en RD Congo ! ( Jacques Matand’)

Une élection qui avait suscité beaucoup d’espoir dans
la population congolaise. Espoir de voir la paix restauré sur l’ensemble des
zones de conflit, fin de l’impunité et des viols massifs de femmes à l’Est de
la RDC, espoir en des lendemains qui chantent. Espoirs douchés dans la plupart
des cas !

La guerre est certes finie entre forces belligérantes
qui se sont mis d’accord sur la transition à Sun City en Afrique du Sud, mais,
la République démocratique du Congo reste, après l’Afghanistan, le deuxième des
pays dangereux au monde pour les femmes selon une étude coordonnée par TrustLaw, une entité de la 
Fondation
Thomson
 Reuters. Le viol y est monnaie courante et atteint des
proportions inquiétantes, le nombre des victimes de l’insécurité ne cesse de
croître, sans que cela n’émeuve personne, encore moins les autorités à la tête
des institutions du pays. Même à Kinshasa, on n’est pas à l’abri d’une mort par
agression et que sais-je encore. Tout le monde peut y passer, même les
activistes des droits de l’homme.

Maintenant que les élections approchent à grand pas,
l’heure est au calcul et au positionnement politique. Les questions
essentielles pour l’érection d’une société solide et résolument engagée sur la
voie démocratique sont reléguées aux calendes grecques. Pendant les cinq années
de la première législature, personne ne s’est soucié de savoir, même de manière
approximative, le nombre des congolais capables de voter. L’heure est à
l’enrôlement avec l’actualisation des fichiers électoraux. Comme par le passé,
le risque est de se retrouver dans certaines circonscriptions électorales avec
plus de votants que des personnes inscrites sur les listes. Dans ce cas, même
les morts reviendront voter avant de regagner leurs tombes.

L’opposition
se rassemble

Surprenante mais efficace comme idée, une candidature unique de l’opposition. Cette
stratégie a le mérite de rassembler les différentes tendances, éviter les
dispersions de voix pour gagner face à un candidat unique au pouvoir. Le danger
qui guette est l’éclatement d’une apparente union qui ne serait pas fondée sur
une vision idéologique commune. De ce fait, les dissensions politiques feront
que certains candidats de la plate-forme
de rassemblement
pourront éventuellement se faire débaucher. De triste
mémoire, la population congolaise a assisté à des revirements de situations.
Sans scrupules, les opposants d’hier sont devenus, par un tour de passe-passe,
les chantres des merveilles du pouvoir qu’ils ont combattu.

Autre fait surprenant. Certains candidats à la
présidentielle congolaise entreprennent des voyages en occident. Semble-t-il
pour convaincre la communauté
internationale de ne pas s’impliquer dans le tripatouillage des élections comme
en 2006, d’autres pour sensibiliser les congolais de la diaspora
.

Des congolais de la diaspora qui n’ont pas le droit
de vote du reste. La raison serait autre. Pour ce qui est de la communauté
internationale, l’on accepte volontiers son argent pour financer ces élections
sans plus. Alors que celui qui donne l’argent voudra aussi se rendre compte du
bon déroulement du processus dans lequel il a investit. Il est vrai qu’en 2006,
les congolais se sont rendus aux urnes, chacun cochant sur le nom du candidat
de son choix.

Vote utile

Si manipulation il y a eu, je crois que c’est la
manipulation des consciences des congolais. Certains ont voté pour un T-shirt,
d’autres pour un monde meilleur qu’on leur a fait miroiter.

Il serait indispensable en ce moment d’éveiller les
consciences de la population pour qu’elle fasse un choix judicieux, basé sur
des critères autres qu’un T-shirt ou l’appartenance tribale.

Si rien n’est fait dans ce sens, je parie que les
mêmes critiques de 2006 sur la crédibilité des élections seront faites sur les
prochaines, avec à la clé un forcing des déçus qui pourront recourir à la rue
pour se faire entendre.

A novembre !

 

Jacques Matand’

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