Livre: “ LES MUSIQUES AFRICAINES A LA CROISEE DES CHEMINS DE LA MONDIALISATION”

C’est la toile de fonds des actes du
VII Symposium de Musique Africaine organisé dans le cadre de la même édition du
FESPAM, compilation qui vient d’être éditée à Brazzaville, avec le concours de
l’UNESCO. Le recueil a été dédié au saxophoniste  Jean Serge
Essous, le fondateur du célèbre orchestre brazzavillois, « Les Bantu de la
capitale », décédé en novembre 2009.

L’on y retrouve l’exposé, avant-gardiste, bien à propos, de Simao
Souindoula, intitulée « La musique africaine numérique, son potentiel
d’expansion dans le web wide world et ses perspectives sur le marche
international ».

  

Totalisant 175 pages, l’ouvrage, dont les textes ont été réunis par
Honore Mobonda, le Directeur Scientifique du FESPAM, assisté de Jean-Pierre
Ngole, est préfacé par Jean-Claude Gakosso, le Ministre congolais de la Culture
et des Arts.

La
dizaine de contributions présentée par les spécialistes, de diverses
disciplines, qui se sont retrouves à «La Patte d’Oie » a été, donc,
reproduite.

L’on y lit, avec beaucoup d’interet, les approches de
l’appliqué Sie Hien, de l’Université de Cocody, a Abidjan, du sévère ingénieur
informaticien Bruno Pissa, du pays-hôte, de l’ethnomusicologue ivoirien, de plus
en plus traditionnaliste, Adepo Yapo, l’ ambivalent chercheur camerounais Denis
Blaise Bidjonah, et de l’ endurci historien de la rumba, de la rive droite,
Maxime Foutou.

Au
niveau de l’apport de la diaspora, l’on y remarque la  manager
martiniquaise Fanny Augiac et le prolifique chercheur uruguayen Tomas Alberto
Chirimini, fondateur du célèbre Conjunto Bantu de Montevideo.

L’on y note la rigoureuse contribution de Tandile Mandela, nièce du
héros-vivant, actuellement, Professeure au Collège Universitaire de Cape Town,
sur les possibilités d’expansion internationale de la puissante musique
traditionnelle de la très diversifiée et bantu Afrique du
Sud.

Développement du processus de mondialisation de la distribution de la
musique africaine signifiant, inévitablement, champ ouvert a la tourbière de la
piraterie, cette épineuse problématique a été abordée dans, au moins, quatre
communications, celles de l’ecrivain – syndicaliste de la rive gauche du grand
fleuve, Mudaba Yoka Lye, du chercheur kenyan Charles Nyakiti Orawo, du juriste
du Moyen-Congo, Antoine Clotaire Minkala et du, ni plus, ni moins, Commissaire
ivoirien de police, Francis Nielbien Ouattara.

Divers angles du thème propose ont été abordes a l’image de la
nécessite, pour la musique africaine, d’approcher les critères d’acoustique
internationale, un meilleur soutien a la world music, le besoin de rénover la
rumba africaine, l’urgence de restructurer et moderniser les supports
organologiques traditionnels de l’Afrikiya et le développement de la
présence des expressions musicales niger dans la Toile.

L’on y a plante, sur ces sentiers, les repères que constituent Manu
Dibango, Johnny Clegg, Hugh Masekela, Stompie Mavie, Cesaria Evora, Khaled,
Youssou Ndour, Salif Keita, Bonga, Magic System, Lokwa Kanza et l’étonnant
camerounais Paul Junior Nyeck Ba Banga, qui a la suite de Pierre Claver
Akendengue, adapte les œuvres de Jean Sébastien Bach, grâce a un néo-marimba,
xylophone,  modernisé, de type chromatique.

CYBERMUSIQUE

Ce
nouvel espace a été, justement, au cœur de la communication de Simao
Souindoula.

L’historien a rappelé les progrès réalisés, ces dernières années, en vue
d’une plus grande insertion de la musique des « Damnes de
la Terre » dans le réseau internet et son exploitation maximale dans ce
nouvel interstice de promotion et de distribution.

Le
spécialiste de Luanda a analysé le bilan financier et les statistiques de
certains web sites qui offrent la musique africaine, a l’image de la marque
anglaise World Circuit qui produit le regretté Ali Farka Toure, la charmante
griote malienne Oumou Sangare et le vénérable orchestre Baobab de Dakar ; de
l’actif label cap verdien, Lusafrica, qui sera, probablement, phagocyté par la
major Sony-Bmg, et qui produit le génial Bonga ainsi que les courageuses
Cyriaque Bassoka Productions, le label de Poto-Poto, qui rééditent, a juste
titre, les chefs d’ œuvre des phénixiques « Les Bantu de la
capitale », les fameux propriétaires de Mfwa. 

Se
fondant sur des données indirectes, l’expert de l’UNESCO a suppose que les
ventes électroniques de la musique niger représentent, aujourd’hui, a peu
près 20% de sa part commercialisée

On peut croire, selon lui, que les meilleures e-ventes
africaines, pour l’année 2008, se sont situées au niveau des 200 000
unités.

 Il faut, plus que jamais,
a-t-il souligne, stimuler la présence de la musique de l’Afrikiya dans le
« Réseau » qui selon les estimations de la Banque Mondiale ne rapporte
que prés d’un milliard et demi de dollars américains, c'est-à-dire, la
capacité commerciale cumulée d’un seul artiste afro-américain tel que Michel 
Joseph Jackson.

Mais,
l’ancien Directeur des Productions Culturelles du Centre International des
Civilisations Bantu a reconnu que les téléchargements légaux ne sont  pas
légion ; les e-distributeurs devant limiter le piratage, qui a triple, en 2006,
et mettre en place des procédés efficients de monétiser les téléchargements.

 

Optimiste, parce que sur des solutions technologiques qui seront
trouvées, à cet effet, celui-ci a souligne que l’avenir de la musique africaine
se jouera, également, dans les ordinateurs ; la taille du www, étant
planétaire.

 

Par Johnny Kapela

C.P. 2313

Luanda

(Angola)

Tel. : + 244 929 74 57 34

 

  

 

  

 

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