09.08.11 Contribution de Jacques Matand'
Après son séjour de près de deux semaines dans cette province perçue comme fief de Joseph Kabila, Président de la RD Congo candidat à sa propre succession, le test s’avère concluant pour le président de l’UDPS. Lors d’une conférence de presse le week-end dernier à Kolwezi, Etienne Tshisekedi met toutes les chances de son côté.
Avec ce que j’ai fait au Katanga, je crois que je pourrai réaliser jusqu’à 100% de voix, a-t-il affirmé. Une déclaration qui manifeste bien l’état d’esprit avec lequel le président de l’UDPS se lance dans la course à la présidence congolaise. Le score qu’Etienne Tshisekedi projette est certes utopique, mais l’intention de vaincre ses adversaires et de remporter l’élection y est. Avec 100%, le Sphinx de Limete ne laisse aucun espoir aux autres candidats.
En plus, pendant cette conférence de presse, le Président de l’UDPS n’a pas hésité à semer le doute sur la crédibilité d’autres candidats qui se réclament de l’opposition.Il y a des taupes parmi ceux qui se disent de l’opposition, a-t-il lancé. Comment démêler les vrais opposants des faux vu la multitude des candidats opposants au pouvoir en place ? Certains anciens alliés du président au pouvoir se réclament d’opposants pour la prochaine présidentielle, prévue le 28 novembre de cette année.
Pour ceux que le président de l’UDPS désigne par taupe, ce serait en réalité des opposants de façade en mission d’infiltration pour leurs maîtres, ou, leurs employés. Et leur mission serait, de manière semblable, de fragiliser l’opposition de l’intérieur et de conduire au final au partage des voix contre le candidat du pouvoir. Vu que les élections sont réduites à un seul tour, celui qui aura le plus de voix sera élu. Dans cette logique, le candidat unique du pouvoir, s’il arrive à mettre de l’ordre dans ses rangs, a plus de chance de l’emporter face à une opposition multiple, qui ressemblerait à un monstre à plusieurs têtes.
Face à cette éventualité, un autre travail s’impose pour les vrais opposants. Non seulement de dénoncer les faux, mais aussi de mobiliser les électeurs pour qu’ils ne tombent dans les pièges des transfuges. En ligne de mire, la bataille des crédibles au sein de l’opposition ou des oppositions se profile à l’horizon.
Jacques Matand’