16 08 11 Le Potentiel – Cinq questions à Martin Ohlsen (*)

Par Véron-Clément Kongo

1. Vous arrivez en République
démocratique du Congo pour occuper le poste de représentant résident
du Programme alimentaire mondial (PAM). Sous quel signe placez-vous
votre mandat ?

Sur décision du Programme alimentaire mondial à Rome, j’ai été
désigné en République démocratique du Congo pour poursuivre l’œuvre déjà
entreprise par mon prédécesseur. C’est intéressant pour moi d’autant
plus que nous sommes tous deux des logisticiens. Je place mon mandat
sous le signe de l’amélioration de la vie des gens.

2. Comment le PAM intervient-il dans la province de l’Equateur ?

De ma première visite à l’Equateur, il ressort que de nombreux
problèmes se posent dans cette province. Bien qu’animés de très bonne
volonté, les gens attendent beaucoup du gouvernement et du système
humanitaire pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Au cours des
échanges, nous n’avons remarqué aucun signe d’agressivité. Les gens
présentaient plutôt leurs problèmes avec aisance.
Dans cette province, nous travaillons sur plusieurs volets. Il y a
surtout l’aide aux retournés en positionnant des vivres. Pour ce
faire, nous investissons en infrastructures, location des magasins,
installation d’antennes avec le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR). Et
cela, au Nord de Libenge et à Dongo. Nous comptons beaucoup sur le
financement Echo pour prolonger la piste de Dongo.
En outre, conformément aux memoranda que nous avons signés avec des
ministères tels que les Affaires étrangères, la Coopération
internationale, l’Enseignement primaire, secondaire, professionnel et
autres, nous travaillons avec les réfugiés, d’une part, et, nous
réhabilitons les infrastructures routières, d’autre part.

3. A l’heure actuelle, la province de l’Equateur héberge
60.000 personnes déplacées. Combien de tonnes de vivres le PAM a-t- il
déjà distribuées?

On parle de 10.000 tonnes dans l’ensemble. Ce chiffre standard est
une gamme de produits qui constituent une ration alimentaire de
qualité. A cela, il faut inclure des vivres qui sont en train d’être
acheminés à partir de Kinshasa. Nous envisageons également d’acheter
localement. D’où, l’entretien que nous avons eu à ce propos avec le
gouverneur de la province de l’Equateur, Jean-Claude Baende.

4. Lors de son séjour dans le territoire de Kungu, district
du Sud-Ubangi, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur,
avait reçu du groupe de travail Sécurité alimentaire à Dongo un mémo
concernant les 3 zones fragilisées par les événements d’Octobre 2009.
Comment le PAM compte-il s’y prendre pour améliorer la production
alimentaire dans cette partie de la province de l’Equateur ?

Pour aider les producteurs à améliorer la qualité et la quantité de
la production, le PAM travaillera en amont avec le FAO pour la
fourniture des semences et intrants agricoles. Nous allons également
nous inspirer de l’un de nos projets phares qui a donné de bons
résultats dans la province du Katanga. Il sera question faciliter la
tâche de petits producteurs afin qu’ils vendent des vivres sur les
marchés à identifier. D’autres pistes consisteront à amener des
acheteurs et à être nous-mêmes acheteurs. C’est donc une dynamique des
marchés que nous espérons débuter le mois prochain à l’Equateur.

5. Quelles sont les principales activités du PAM déjà réalisées en République démocratique du Congo ?

Il y a la réhabilitation aussi bien des routes que des chemins de
fer. Un volet du PAM souvent mal connu. Car, beaucoup de gens croient
que nous sommes seulement dans l’aide alimentaire.
Par ailleurs, le PAM dispose aussi d’une flotte aérienne pour le
transport du personnel humanitaire à travers le pays. Pour le moment,
nous avons quatre avions et le cinquième arrive incessamment.
Concernant le volet alimentaire, notre programme « les vivres pour le
progrès » a donné de bons résultats à Kabalo, dans la province du
Katanga. Sur les 800 tonnes produites par les paysans, nous avons acheté
50 tonnes et les 750 autres ont été achetées par un autre. C’est donc
un marché qui a été créé. Nous avons aussi amélioré tout ce qui est
scolarisation des enfants.
Si le pourcentage des vivres sur les marchés est faible, c’est parce que
la distribution pose quelques problèmes, surtout sur le plan d’accès et
de sécurité. Nous laissons partir nos véhicules, mais nous ne sommes
pas sur les lieux de distribution.

Droits de reproduction et de diffusion réservés © Le Potentiel

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.