Les partis politiques se mesurent aux pleins du stade des Martyrs (J. Matand)
Nous
avons connu lépoque où les musiciens congolais prenaient dassaut les grandes
salles de spectacles, en France particulièrement, pour défier dautres artistes.
Ainsi, JB Mpiana, Werrason, Papa Wemba, Koffi Olomide, Kester Emeneya, etc, se
sont succédés dans des salles comme Bercy, LOlympia, Zenith pour se produire.
Tous pratiquement à la même époque. A Kinshasa, capitale de la RD Congo, il
fallait aussi mettre sa popularité à lépreuve. Le cadre choisit est le stade
des Martyrs que certains appellent affectueusement « grand libulu » ;
entendez grand trou. Capacité 80 000 spectateurs. Il faut oser sy frotter ! Et
là, encore une fois les musiciens sy sont succédé. Certains le remplissant à
moitié, dautres à peine plus. Mais, le pari est gagné. Il fallait oser sy
frotter. Que la musique soit bonne ou pas, le son entendu à moitié, avec un bon
spectacle ou pas : Il faut le remplir.
Georges
Pompidou disait le 11 décembre 1969 que lart doit discuter, lart doit
contester, lart doit protester. Même si au Congo, les artistes musiciens en
particulier ne contestent rien, ne protestent pas du tout, ils discutent en leur
manière. Ils polémiquent sur les pleins. Lexemple est donné aux hommes
politiques qui leur emboitent les pas. Objectif : remplir le stade des Martyrs.
Surtout à trois mois de la présidentielle, remplir ce stade est signe de bonne
santé du parti.
Mardi 9
août, de retour de sa tournée dans la province du Katanga, Etienne Tshisekedi et
lUnion pour la démocratie et le progrès social, son parti, tentent le pari. Des
milliers de sympathisants et membres du parti sont au rendez-vous et le stade
est plein. Le message est donné. A qui le prochain ?
Plus dun
mois après, ce vendredi 19 septembre, cest au tour du PPRD, Parti du peuple
pour la reconstruction et la démocratie, de relever le défi. Le PPRD y organise
son congrès. Trois milles congressistes sont attendus. Mieux, le PPRD garde le
stade pendant trois jours.
Il
fallait oser sy frotter. Seul critère dominant, les pleins au final sans faire
état du programme politique et des projets de sociétés de différents partis.
A qui le
prochain tour ?
Jacques
Matand