05.09.11 CongoNews – Interview exclusive : Mystère ; OLENGANKHOY renoue avec Tshisekedi, puis affronte Kabila – Olengankhoy promet à Kabila pire que sous Mobutu

Olengankhoy, leader du Fonus, qui en avait fait voir de toutes les couleurs au régime de Mobutu, en organisant des marches et des villes mortes, semble renouer avec la rue. A la marche de l’opposition de jeudi, il était en première ligne. Dans cet entretien, il nous en donne les raisons. Bien plus, rallié à la candidature de Tshisekedi, Joseph Olengankhoy s’est dit confiant quand au rapprochement avec les opposants réunis autour de Vital Kamerhe, Léon Kengo et le MLC. Il parle aussi de Kabila, qui à ses yeux est pire que Mobutu. Cet Olengankhoy qu’on a vu dans la cour tshiselediste lors de l’investiture de Tshisekedi devant le groupe de Fatima s’était brouillé avec l’historique opposant depuis 2002. L’homme reste un mystère. Un mystère quand, en 2004, sous le 1+4, il arrive à quitter Kinshasa alors qu’il a à ses trousses l’ex-GSSP. Quelques jours auparavant, il avait attaqué Kabila avait des propos durs comme nul autre ne l’avait sur place à Kinshasa. Certains avaient pensé que c’en était et que Jeff a pris le chemin de l’exil. Que non. Deux mois plus tard, il est revenu dans la ville par la grande porte, le beach Ngobila et accueilli en triomphe par ses partisans. Vraisemblablement, cet homme avait mis en branle ses réseaux pour mettre le régime en garde que rien ne lui arrive. Les réseaux, c’est ce qui a toujours fait la force d’Olengankhoy depuis les années. Ses premiers réseaux se situaient à l’époque dans les milieux des puissants lobbies protestants aux Etats-Unis. Ci-dessus l’intégralité de cette interview.

Bonjour Mr Olengankhoy, on ne vous a plus vu sur terrain on vous a revu est-ce signe d’Olengankhoy dans la rue comme à l’époque des années Mobutu.
Moi je pense que ce n’est même pas question des années Mobutu. Mais je crois que ça sera pire que les années Mobutu. Parce qu’à ‘époque de Mobutu l’Etat existait, sur tous les plans. Aujourd’hui tel n’est pas le cas avec le régime en place. Et du temps de Mobutu, les Zaïrois de l’époque avaient le respect du patrimoine de l’Etat. Il n’y a pas des gens de Mobutu qui sont sortis avec les biens de la république. Il y eh avait qui habitaient dans les maisons de l’Etat et qui les ont restitué au profit de l’Etat. Mais aujourd’hui l’Etat rd-congolais est exproprié totalement.
Mais est-ce que vous ne trouver pas que la démocratie a avancé ce n’est plus le temps de la rue.
Il y a eu des élections en 2006, attendez les prochaines élections de novembre plutôt que d’aller dans la rue.
C’est vous qui constatez qu’il y a démocratie en RDCongo. Pour moi en tant qu’acteur politique nous avons énormément reculé. Je peux vous donner plusieurs raisons. Par exemple l’assassinat de Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana, comment pourriez-vous parler de la démocratie. Et celle d’Armand Tungulu, comment peut-on- parler de démocratie dans notre pays. Même au sein de l’armée, il y a des milices. Du temps de Mobutu, il n’y avait pas des incidents et assassinats visibles. Avec ce régime, dans les manifestations politiques il y a mort d’hommes à chaque coup. Le cas de l’UDPS, avec la mort de Serge Lukusa, où la police a tiré à balles réelles. Quel niveau de démocratie, nous avons atteint. Vous ne pouvez pas comparer l’Etat de Mobutu et celui de Kabila. Aujourd’hui nous sommes dans un non Etat. Il est vrai que Mobutu était un grand dictateur. Mais entre Mobutu et Kabila, c’est comme le Coca et le Pepsi, c’est juste une question d’emballage.

Vous ne trouvez pas qu’il est risquant de descendre dans la rue comme vous l’avez fait la dernière fois et voir même affronter la police. Quand vous y aller vous ne pensez pas à votre vie de famille.
Moi je crois que ce n’est pas à un leader de soucier de sa famille. Le rôle d’un leader est de ne pas penser à lui mais ce de penser à l’Etat et aux autres, quand c’est l’inverse ce n’est plus un leader. Alors pourquoi Jésus a-t-il versé son sang pour nous ? Mais quand vous y aller comment ça, vous croyez que vous en sortirais sain et sauf. Ou par moment vous dites que tout peut vous arriver.
Non, moi je suis un combattant quand j’y vais, je suis convaincu que tout peux arriver. Et je suis déterminé et organisé à me défendre devant’ toute éventualité. Ne croyez pas que je fais une descente sur terrain sans rien prévoir. Je suis un combattant et je le reste. Vous n’avez pas encore vu grand-chose de moi ces derniers temps. Je vous laisse les jours à venir parce que le pire des choses viendront et ça sera à vous de juger. On ne peut pas rester passif dans ce pays. Tel que Kabila nous à plaquer. Regardez ce que ce régime a fait. La vie pour la vivre il faut être du côté de Kabila. Soit ce Katumba Mwake qui dirige le pays, soit ce Kabila. Moi je crois que nous sommes arrivés à un niveau déterminant. Nous devons désormais parler de l’après Kabila. Comme aujourd’hui, en Tunisie on parle de l’après Ben Ah et en Egypte ‘après Moubarak.

A vous entendre parler, vous aller revenir dans la rue avec d’autres actions?
Nous allons revenir avec une détermination plus qu’avant, donc la plus absolue. Le peuple est éveillé aujourd’hui plus qu’à l’époque de Mobutu. Le peuple vit dans une misère incroyable. Jamais, le peuple n’a vécu cela à l’époque de Mobutu. Imaginez-vous que par jour on enregistre plus de 400 décès dans les seuls hôpitaux de Kinshasa. Alors qu’à l’époque de Mobutu on n’atteignait même pas le seuil 100 morts. Le taux de divorce est plus élevé qu’à l’époque de Mobutu. Des couples mariés se séparent à cause de la pauvreté. Sur 10 mariages, il y a 7 divorces chaque mois. Rien que pour l’année passée, 80.000 universitaires ont été déversés sur le marché. Même pas 100 n’ont trouvé de l’emploi. Du temps de Mobutu, il y avait la coopération avec les Etats étrangers. Avec la Chine notamment. Mais aujourd’hui, 8.000 Chinois ouvriers sont entrés sur le sol congolais sans visas. On ne peut pas construire une nation sans la main d’ouvre des autochtones.
Il vous arrive d’avoir peur pour votre vie. Par exemple, quand vous avez été arrêté à Buluwo?
Dieu en me créant, il a oublié de mettre en moi, la partie contenant la peur. Ce vocabulaire peur n’est pas non plus invoqué dans la Bible.
Vous avez eu des problèmes avec Kabila. Vous avez quitté le pays. Vous êtes rentré, selon mes informations avec le concours de la communauté internationale, qui a fait pression sur Kabila. Pouvez-vous rappeler ces circonstances?
Je suis un homme politique, pour ce faire, je dois entretenir des réseaux au niveau international. C’est normal. Comment allez-vous vous constituer des amis, si vous n’avez pas de réseaux. Comment allez-vous apporter des solutions aux problèmes du pays problèmes sans réseaux… Quand j’ai commencé la politique, Kabila n’était pas connu.

Comment avez-vous alors quitté le pays?
Je n’ai pas le temps de parler de ça. Aujourd’hui, mon combat, c’est de libérer le peuple de la misère, des souffrances et des mensonges de 5 chantiers. L’entourage de Kabila s’est transformé en une institution des mensonges. Au moment où nous réalisons cette interview, tous les musiciens sont en route vers la ferme de Kabila. Ils y sont conduits par Kimbuta. Ils y sont allés pour prendre de l’argent afin de soutenir Kabila. A la marche de l’opposition, on a mobilisé les «kuluna » pour attaquer les manifestants. Les «kuluna» les jeunes qu’eux- mêmes ont recruté. La plupart d’entre eux sont morts dans des prisons. Le pouvoir a légalisé le phénomène «kuluna». Il les a armé avec des machettes. Face à cette situation, nous ne pouvons que nous organiser aussi, pour se défendre et déjouer leurs actions.

Comment trouvez-vous la situation de l’opposition aujourd’hui. Un groupe a soutenu Tshisekedi… Vous pensez-que Tshisekedi est suffisamment candidat commun ou faut-il un rapprochement ?
Il n’y a pas deux groupes. Il y a seulement une petite divergence.- Je suis le seul candidat qui a investi beaucoup d’argent pour les élections. Mais, j’ai pris l’option de mettre de côté mes intérêts au profit d’un candidat commun de l’opposition.

Vous êtes pour le rapprochement ?
Ce rapprochement existe. Mais, l’homme politique, il faut lui donner des garanties. Parce que derrière chaque homme politique, il y a une masse de la population qui croit en lui. Les préalables avancés par l’autre groupe sont légitimes. Je veux peser de tout mon poids pour parvenir à la candidature commune de l’opposition. Je rigole, quand je suis à la télé, tel politicien passe pour vilipender tel ou tel autre camp. L’expérience en politique est la somme des erreurs du passé. Moi, ici, j’ai commis beaucoup de fautes. Et c’est comme ça que nous n’avons pas accédé au pouvoir.

Avez-vous déjà discute avec Vital Kamerhe?
J’ai discuté avec lui plusieurs fois. Il est passé chez moi trois fois. J’ai discuté également avec Oscar Kashala et les envoyés des autres formations politiques. Je n’ai pas vu dans toutes ces personnalités la volonté de s’écarter de la logique du candidat commun. C’est illogique que nous ayons Kamerhe, Kengo, Tshisekedi et Kashala comme candidats de l’opposition. Moi, je me suis déjà retiré.

Au profit de Tshisekedi ?
Je me suis dit, je dois lui donner sa chance et lui aussi à son tour me donnera ma chance pour les élections prochaines. Je me battrais par tous les moyens pour que Tshisekedi réalise son rêve. Je ne crois plus à la politique de diabolisation. Je crois à l’unité. Le groupe de Kamerhe n’a pas tord quand il exige des garanties. Donc, il faut les apaiser et leur donner des garanties pour les ramener vers nous. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui minimisent l’apport des autres. En politique, on a toujours besoin de plus petit que soit. D’ailleurs, les candidats quels qu’ils soient ont besoin d’être votés même par des voleurs et des bandits.

Vous revoilà avec Tshisekedi. Est-ce que vous vous êtes réconcilié?
Je ne me suis jamais brouillé avec Tshisekedi. Il y a eu des malentendus. N’oubliez pas que dans à l’école de la formation de Tshisekedi, je suis parmi les meilleurs des étudiants.

Mais, ça fait combien d’années que vous ne vous n’êtes pas vus ?
Il n’y a pas très longtemps. Vous savez qu’il était malade. Il a passé une longue période de convalescence à l’extérieur. Nous aussi, nous avions nos problèmes au pays. Je le voyais à chaque fois que je sortais du pays. Tshisekedi avec moi, c’est au-delà des relations politiques.
Quand est-ce que vous comptez le voir, parce que vous parlez de rapprochement ?
A chaque fois que le besoin se fait sentir, nous devons recourir à sa sagesse. Moi, je veux voir Tshisekedi pour le compléter là où il a des faiblesses. Je m’insurge contre tous les extrémistes qui veulent empêcher Tshisekedi à s’ouvrir aux autres.
Vos moyens que vous avez mobilisés, vous mettez ça au profit de Tshisekedi?
Je fais confiance à Dieu. C’est lui qui a mis ces moyens en ma faveur. Et c’est lui qui a décidé que je puisse me retirer de la course. C’est encore lui qui tracera une autre voie pour moi. Le meilleur cadeau que je dois à Tshisekedi, c’est de me retirer à sa faveur.
H.M. MUKEBAYI NKOSO

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