01.10.11 Le Potentiel – Cinq questions à Christophe Masamba (*)


1.Quel est le projet de société de votre parti et comment comptez-vous
le réaliser ?

Notre projet de société se résume par la vision de la démocratie
participative. Pour le PCPI, c’est le peuple lui-même qui sera le moteur du
développement de son pays ; il n’y a pas de miracles. C’est au peuple que
viendra le développement de la RDC. Déterminé à relever les défis de la
construction de notre pays, le PCPI compte sur l’adhésion d’un peuple qui est
résolu à se prendre en charge. C’est donc de l’engagement du peuple congolais
que dépend la force du PCPI qui a choisi de mener le bon combat pour «une
nouvelle RDC». Convaincu que les solutions du Congo ne viendront pas de ceux qui
trompent le peuple, le PCPI s’engage pour une société où, le mérite sera
reconnu, la modestie prendra la place de l’arrogance ; la formation permanente
remplacera la récréation permanente ; l’amélioration de la santé publique mettra
fin au culte de l’alcool ; la construction des voies de communication va
enterrer l’importation des voitures 4×4 de luxe, l’éducation scolaire et
populaire prendra la place de l’aveuglement sectaire ; l’hygiène et
l’environnement sain prendront la place de l’insalubrité et de la malpropreté
généralisée ; une économie de production nationale et industrielle dominera sur
l’exploitation exclusive des matières premières ; une défense nationale assurée
par tous les Congolais dans une armée populaire remplacera une armée confiée à
seulement une poignée d’hommes en uniforme ; une politique étrangère assurée par
de grands négociateurs expérimentés prendra la place d’une politique des
copains.

2. A quelle famille politique appartient le PCPI?

Le PCPI n’est ni membre de la Majorité au pouvoir, ni de l’Opposition encore
moins un parti politique neutre. Nous sommes quelque part. Nous sommes au
milieu. Mais un milieu qui ne signifie pas forcément le centre. Je pense qu’il
faut dépasser ce clivage Majorité – Opposition au sein de l’espace politique
congolais. Parce que dans chacun de ces deux camps, il y a des divergences
d’opinion, notamment en ce qui concerne le projet de société. Ce qui est à la
base de l’atomisation de grands partis politiques. Les mêmes partis politiques
qui hier étaient à l’Opposition, changent aujourd’hui de camps et on les voit
rejoindre la Majorité, et vice-versa. Du côté de l’Opposition, on a des partis
politiques qui, idéologiquement, n’ont rien à voir ; ces partis ne sont là que
pour s’opposer contre quelqu’un. Si tel est le cas, je ne trouve pas utile que
le PCPI se positionne. Conformément à notre idéologie, à la présidentielle, le
PCPI accordera ses voix à celui qui nous montrera que notre projet de société
ressemble à celui qu’il nous propose. Donc, cela suppose que nous soyons
consultés par les uns et les autres pour cette présidentielle. Pour le moment,
nous n’avons pas un choix à opérer pour tel ou tel autre.

3. Pouvez-vous présenter brièvement le PCPI?

Le PCPI est reconnu officiellement par arrêté d’agrément numéro 089 du 28
juillet 2011 du ministère de l’Intérieur. Ce jeune parti est né suite au besoin
de quelques Congolais de transformer le pays en un Etat moderne, capable de
créer de la richesse et d’en assurer une réelle redistribution devant améliorer
la vie du peuple. Nous sommes représenté dans les onze provinces de la RDC.
Notre siège est situé au quartier 5, sur rue Montiène, dans la commune de
N’Djili. Le gros du bataillon se trouve à Kinshasa, à Tshangu. Nous ne sommes
qu’au début, mais avec une représentativité qui couvre tout le territoire
national. Notre jeune parti n’a aligné que deux candidats aux législatives de
2011 pour gagner la bataille électorale. Je représente le parti à la
circonscription de la Tshangu et Fati Botekole dans le district de Mont-Amba.
Nous nous sommes bien préparés pour la victoire. La particularité du PCPI se
résume par son idéologie, sa vision de la société. Notre parti politique n’est
pas créé parce qu’il y a une icône qu’il faut suivre. Nous avons plutôt mis
notre savoir en avant pour confectionner quelque chose qui nous a amené à créer
le PCPI. Et ce, dans le but de conquérir le pouvoir ; relever les défis de notre
pays ; donner la matière à réflexion à l’Assemblée nationale.

4.Comment aviez-vous apprécié les opérations de révision du fichier
électoral?

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’aujourd’hui est
comparable à la Commission électorale indépendante (CEI) d’hier. Pour éviter les
erreurs du passé, elle aurait pu évaluer les élections de 2006, c’est-à-dire
identifier ce qui n’a pas marché afin d’améliorer les élections de 2011. Mais la
manière dont elle mène les opérations n’est pas très claire. Je demande à ce
qu’il y ait effectivement une transparence.

5.Quelle analyse faites-vous des cinq chantiers de la République ?

A l’heure même des cinq chantiers, on voit des réalisations courageuses
par-ci par-là, notamment des routes, des hôpitaux, des écoles mais non
significatives par rapport à nos réelles potentialités. Malgré cette évolution,
ce programme n’est pas chronométré. Plus le projet reste longtemps, plus il
devient coûteux. Alors que demeurent les détournements des fonds publics, le
viol des femmes à l’Est du pays par des groupes armés, les «kuluna» dans les
cités, les enlèvements des personnes, l’insécurité dans la circulation,
l’insalubrité, l’absence d’énergie électrique, l’accroissement de la malaria et
de la typhoïde.

Propos recueillis par Bienvenu Ipan

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