A la veille des échéances électorales du 28 novembre 2011 qui sannoncent houleuses, les voix sélèvent de partout et le journal LObservateur a approché lun de ses correspondants particuliers les plus sûrs en la personne de M. Kisisi-Ki-Mbota, candidat à la députation nationale de la circonscription électorale de Madimba, province du Bas-Congo pour parler de son territoire et se prononcer sur ce quil pense des élections qui se profilent déjà à lhorizon, il fait un bilan de la première législature des élus de Madimba. Découvrez-le dans cet article.
Lobservateur : Bonjour M. Kisisi-Ki-Mbota, qui êtes-vous et déclinez-nous votre identité ?
Kisisi-Ki-Mbota : Je mappelle Nkongo Nlombi Kisisi-Ki-Mbota. Je suis Congolais né à Kuna dans le territoire de Madimba, groupement de Buense, secteur de Ngufu, province du Bas-Congo, des clancs Nanga Zi Kongo et Mfutila na Wembo, études primaires à Mbansa-Mboma, études secondaires à lInstitut Nguisana de Lemfu, universitaires à lUPN et études post-universitaires à lIFASIC (doctorant en communication), marié à Annie Ntondo Mboma père de trois garçons.
Etes-vous candidat à la députation nationale ?
Oui, je suis candidat à la députation dabord nationale, puis provinciale après.
Comment motivez-vous votre candidature ?
Je suis fils de Madimba et jincarne la fierté de ce territoire. Je me sens capable de représenter la population de ce territoire et défendre très valablement leurs intérêts. Nous ne pouvons pas laisser ce que nous pouvons faire à dautres personnes. Lheure a sonné pour servir les madimbadiens avec compétence et ardeur.
Quelle lecture faites-vous des élections de 28 novembre 2011 ?
Les élections pour tout pays qui se veut démocratique est un moment crucial de tous les enjeux au cours duquel le souverain primaire doit poser un geste civique et patriotique les plus significatif pour son propre destin dans un contexte librement démocratique, le peuple doit renoncer à lordre ancien en faisant le choix sur des candidats dignes, compétents et responsables.
Madimba est un vaste territoire de six secteurs, croyez-vous que vous serez voté comme vous le souhaitez ?
Oui et pourquoi pas ! Je suis un leader dopinion très connu et très populaire, très opiniâtre grâce à mes émissions que je donne dans plusieurs chaînes de radio-télévisions. Elles sont basées sur le changement des mentalités (malongi ma ntomosono). Tous les madimbadiens me connaissent et me feront confiance. Ils sont obligés de voter utile en ciblant les opérateurs politiques populaires à la casquette neuve, il leur faut des gouvernants développeurs compétents, généreux, intelligents, altruistes, raisonnables et non raisonneurs. En plus, je suis enseignant, je suis le candidat des enseignants. Si les madimbadiens ne croient pas en ma personne, quils croyent à mes émissions en kintandu. Je suis lun des animateurs, très célèbres qui ont fait que le kintandu soit introduit (comme dialecte) dans les médias. A cela, jai relevé lidentité des Bakongo en général et celle des Bantandu en particulier. A Kingakadi dernièrement je me suis exprimé en kintandu cest un exemple de courage à suivre.
Que reprochez-vous à vos aînés politiciens de Madimba et comment jugez-vous leur bilan politique ?
Ils sont très égoïstes et ils sont là pour leurs propres intérêts et non pour ceux de la population. Aujourdhui, ils vont encore vers la population sans honte, demain ils vont se détourner de cette même population. Cest de lingratitude sur lingratitude. Ils pratiquent la politique dun seul coq dans le poulailler (nsusu mosi mune mpaka). Le mandat de nos députés provinciaux et nationaux de la première législature est un échec en majuscule. Aucun problème de Madimba na été résolu parce que ceux qui nous avons placé notre confiance nous ont déçus, ils ont travaillé en vase clos. Ils ne saiment pas du tout et ne sacceptent pas sincèrement. Tous sont les « meso ma mbolongo » (tous sont des étrangers bien quhabitant le même territoire ou le même coin). La plupart sont de grands inconnus de la population. Ils ne sont visibles que pendant les élections. Notre population ne peut plus commettre cette grosse erreur ! Bavumbuka (quils se réveillent).
Daprès vous, les élus de Madimba de 2006 ont tous échoué, quest-ce que vous le recommandez ?
Lorsquon se trouve devant léchec, ont doit sassumer et on prend conscience de son échec. Je leur recommande de ne plus se représenter. Car, il est difficile de réparer une honte et une gaffe. Ceux qui sont fatigués doivent se reposer quand une voiture fume, elle doit être renvoyée à la casse.
Quels conseils donnez-vous à tous les Madimbadiens à la veille des élections ?
Quils votent utile, quils ne commettent plus lerreur de 2006 en votant nimporte que. A ce seul mauvais geste de voter mal ou de donner sa voix à tout candidat, on achètera les souffrances de cinq ans encore, souffrances dabandon et dindifférence. Quils se réveillent et quils portent leur choix sur des personnes populaires, sur une génération des politiciens à la peau neuve qui poseront des actes et des actions de développement durable à lendroit de la population et non des politiciens aux discours creux et mielleux. « La parole nest que parole, sa puissance réside dans laction » (Petit Prince de Saint Exupéry).
Pourquoi le territoire de Madimba, terroir dominé à lépoque par les grands politiciens (Nzeza Nlandu et autres) et par de grands commerçants (Nsoki, Suika, Nsongi Bayaka, Bwati, Mbimba…) accuse aujourdhui la figure dun parent pauvre et se trouve à la queue dans presque tous les domaines ?
Cette situation est simple à expliquer. Il ny a pas de collaboration entre nous, entre les vieux et les jeunes. On assiste à une émergence caractérisée des valeurs négatives immorales symbolisées par les soupçons, les cogitations, les haines, les jalousies, des critiques acerbes, la médisance, lhypocrisie, la diffamation, la concurrence négative, la méconnaissance des mérites des autres, le manque découte et de tolérance… la liste est très longue. Toutes ces valeurs immorales plongent le muntandu dans un profond sommeil du sous-développement, le rendent lourd et incapable de bien raisonner. Elles entraînent des divisions et le rejet de lautre. Voter bien et utile est une grande responsabilité politique et un devoir civique et patriotique noble.
Quel est votre position sur la candidature du président Kabila ?
Que sa vision de développer un Congo plus beau quavant se réalise et se concrétise pendant les cinq ans à venir. Il est incontournable et cest déplorable que certains Congolais continuent à rêver et à rester dans la distraction.
Que diriez-vous de lopposition congolaise aujourdhui ?
Cest une opposition de façade dans la mesure où tous ceux qui sont là ont le flou dans leur tête. Ils voient du noir là où tout le monde voit le blanc. Ils ne marchent pas dans la même direction. Or, aimer et réussir une tâche, cest marcher ensemble et regarder dans la même direction. La division et lhypocrisie ne construisent pas.
Quelles sont les préoccupations majeures des Madimbadiens aujourdhui ?
Un vote apaisé pour choisir les députés crédibles, dignes et responsables, des gouvernants développeurs capables de réveiller la population à se prendre véritablement en charge, lassister par des actions de développement. De proximité. La population de Madimba a grandi et ne veut plus de distraction et la confusion à travers les spectacles de danses obscène, la vie facile en lui distribuant bêtement les billets de banque, des biscuits et autres denrées alimentaires. Cest là une autre façon de se moquer de la population et un manque de considération à son égard.
Quelle lecture faites-vous vis-à-vis de 138 candidats qui ont postulé comme députés nationaux dans votre circonscription de Madimba avec 3 sièges seulement ?
Que diriez-vous de Kinshasa qui a aligné 5.000 candidats pour 51 sièges et Kasangulu qui a aligné plus de 21 candidats avec 1 seul siège ? Cest très normal que les gens se précipitent à poser des candidatures. La politique est devenue lactivité la plus lucrative dans le pays.
Si vous êtes élu, quelles seront vos priorités ?
On ne dévoile pas son projet avant les échéances électorales, sinon dautres candidats vont sen approprier. Gardons cela pour lavenir mais notre population ne sera pas déçue.
Quels sont les critères exigés pour bien voter ?
Voter dépend du discours rationnel et persuasif du candidat. Les candidats qui ne savent pas persuader sur le plan rationnel usent du raccourci des biens matériels (T-shirt, poissons de mer, pagnes, tricots, képis et autres biens comme la distribution de largent sale…). Cest ce genre des candidats que nous ne devons pas voter, car notre pays étant en reconstruction, nous devons apprendre à pécher plutôt que le poisson que représente ce bien matériel. Bref, les candidats qui viennent solliciter nos suffrages pour exercer leur mandat politique doivent parvenir à nous persuader de manière rationnelle pour nous amener à adhérer à leur projet de société par une argumentation solide.
Votre dernier mort ?
Que les Madimbandiens nous fassent confiance. Cest un combat dur, mais il sera gagné grâce à leur sérieux, à leur sens aigu dans le choix des candidats compétents dont ils connaissent lenvergure sociale, qui ont une verve oratoire enflammée,
Propos recueillis par
Honoré Djeko
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