15.10.11 Le Potentiel – Cinq questions à Gilbert Kiakwama Kia Kiziki


1. Votre implication pour l’aboutissement de la candidature commune de
l’opposition n’est plus à démontrer. Où en êtes-vous actuellement ?

 

Cette implication a d’abord été un choix personnel avant d’être un choix
politique. J’ai le privilège d’être le plus âgé de l’Opposition dans l’hémicycle
où j’ai découvert, travaillé et appris à connaître la plupart des élus de
l’Opposition. C’est ainsi que mes pairs m’ont fait confiance lorsqu’il s’est agi
de prendre position face aux visites du président de la Commission électorale
nationale indépendante ou quand il s’agissait de parler de manière unanime et
univoque. C’est à cette occasion que j’ai appris à connaître la majorité des
leaders de l’Opposition extra-parlementaire. Politiquement, le contact n’est
rompu ni avec les prétendants au fauteuil présidentiel ni avec leurs soutiens.
Je rentre d’ailleurs d’un voyage en Europe où j’ai également eu des échanges
avec les partisans des uns et des autres. Donc, nous travaillons. Sans publicité
inutile.

2. Le consensus tant attendu au niveau de l’Opposition est-il toujours
envisageable ?

 

Je milite dans un parti d’obédience chrétienne. L’espérance fait donc partie
de notre engagement politique. J’ai la conviction que le consensus est
envisageable. Les plus responsables, les plus patriotiques souhaitent ce
consensus pour souder le camp de l’Opposition et pour satisfaire les Congolais
qui nous regardent avec anxiété et espoir. Je refuse cette idée qu’un opposant
politique congolais, libre, réfléchi, engagé, expérimenté et compétent, puisse
prendre l’impardonnable décision de saborder cette chance historique et l’espoir
de notre nation pour des querelles de califat.

3. Qu’est-ce qui empêche les leaders de l’Opposition, candidats à la
présidentielle de parler le même langage ?

 

Vous savez, dans ce Congo de plus de 350 ethnies, chaque homme politique
pourrait être candidat président de la République et devenir baron chez lui ou
Dieu vivant comme on dit improprement à propos de certains. Est-ce le meilleur
moyen de construire notre pays ? Est-ce le meilleur moyen de transformer l’essai
des sacrifices d’opposants consentis depuis trente, quinze, cinq ou deux ans,
peu importe ? Je ne le crois pas. La RDC a besoin de réformes, elle a besoin
d’une gouvernance rationnelle, visionnaire et d’hommes politiques révoltés par
la souffrance de notre peuple et déterminés à la réduire. Nul n’a dit que pour
aider les Congolais, il faille absolument devenir président de la République.
C’est une fonction importante, certes mais ce n’est pas une fonction qui mérite
qu’on humilie l’Opposition de notre pays. Le monde et surtout les Congolais
d’aujourd’hui et de demain nous regardent. Visons le triomphe des idées,
l’alternance pour réformer et développons enfin notre pays !

4. La CENI a conditionné l’audit du fichier électoral et du serveur
central à la participation de la Majorité présidentielle. Pensez-vous que cela
se justifie ?

 

Honnêtement non. Je ne vois pas pourquoi la CENI accepte qu’une des parties
bloque ce processus. Demain, l’Opposition aussi refusera de participer à des
opérations de comptage de voix. Cette CENI a le don de se tirer elle-même des
balles dans les pieds, chose qui m’étonne. Par ailleurs, la firme ZETES a déjà
donné quelques indications accablantes. On apprend que ce fichier électoral
compte plus de deux millions d’électeurs fictifs. Il n’y a que la CENI, son
bureau et la majorité qui l’ignorent encore. Ceci dit, les témoins pour
surveiller la compilation du vote sont tout aussi essentiels pour empêcher la
tricherie. C’est aussi pour cela que l’Opposition doit aller unie au scrutin.

5. Que manque-t-il au processus électoral actuel pour mériter la
confiance de la CDC et des acteurs de l’Opposition politique ?

 

De la vérité et de l’impartialité. Tout semble fait pour proclamer M. Joseph
Kabila président envers et contre tout et tous.

Tirées des Dépêches de Brazzaville 

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