31.10.11 L e Potentiel – Cinq questions à Mbakama Kien Dieudonné (*)

Par Le Potentiel

1. Non partant à la députation nationale de 2006, qu'est-ce qui motive le dépôt de votre candidature cette fois-ci?

En 2006, j'étais candidat à la députation nationale, mais j'avais désisté en faveur d'un candidat d'un parti politique qui avait été élu. En effet, ce député et son entourage bénéficiant de la magnanimité de sa Majesté le Roi Nyimi des Bakuba, leur parrain politique qui est mon frère aîné, avaient largement tiré profit de ce retrait. Je me présente cette fois, pour influencer l'Exécutif au niveau national, en tant que représentant du peuple, à apporter des réponses satisfaisantes aux différents problèmes sociaux qui se posent dans le territoire de Mweka.

2. Peut-on avoir une idée sur ces problèmes auxquels vous faites allusion?

De manière concise, je vous réponds en disant qu'à Mweka, certains élus sont en guerre contre le pouvoir coutumier qui les a conduits aux affaires. Et cette guerre injustifiée a plongé le peuple Kuba dans une profonde désolation. Chez moi, les hôpitaux sont dépourvus de médicaments, les routes de desserte agricole sont abandonnées à leur triste sort, les unes à cause des ponts impraticables et les autres par manque de maintenance depuis plus de 5 ou 6 ans. Il y a des institutions d'Enseignement supérieur sans professeurs, des écoles primaires et secondaires non mécanisées et la SNCC (Société nationale de chemins de fer du Congo), ne sachant plus faire une exploitation satisfaisante, a fini par enclaver les 2/3 du territoire entraînant comme corollaire, la mévente des produits agricoles. A cette liste, s'ajoutent les conséquences d'une administration politisée ainsi que le triomphalisme des acteurs politiques basés à Kinshasa qui se comportent comme sur un territoire conquis.

3. Comment se déroule le processus électoral à Mweka?

En ce qui concerne le déroulement du processus électoral à Mweka, c'est l'occasion pour nous d'affirmer que la population de ce territoire vit un calvaire. Tenez, tout a commencé par un enrôlement des électeurs estimé à 40 % chez les Bushongo, les Bangongo, les Batwa, les Kete qui constituent les deux tiers de la population de ce territoire. L'enrôlement terminé, on procède à l'achat des cartes d'électeurs ainsi qu'à l'enregistrement de ces mêmes cartes dans le but de tricher les élections comme ce fut le cas en 2006 avec la complicité de certains agents de la Commission électorale nationale indépendante, recrutés sur base, de leur allégeance à un parti politique. De nos jours, il y a la distribution à grande échelle des billets de banque par la méthode de porte à porte. Toutes ces pratiques suscitent nos inquiétudes et nous poussent à dire que les élections de 2011 risquent d'être catastrophiques à Mweka.

4. Quels sont les objectifs que vous visez à l'issue de votre élection?

Fermement, je vais lutter contre les antivaleurs qui minent ma communauté: l'injustice sociale, la division, l'exclusion, le mensonge et la fragilisation de l'unité du peuple Kuba.

5. Que conclure?

A tout Mweka, je demande de militer pour la paix, l'unité et le développement. Aux candidats aux futures élections, je lance un appel. Qu'ils remettent à nos électeurs leurs cartes et qu'ils déchirent les listes des numéros de cartes d'électeurs qu'ils détiennent pour la sale besogne. 2006 ne doit pas se répéter en 2011 à Mweka. Engageons-nous dans une lutte démocratique. Cela veut dire, nous sommes tous tenus de respecter les règles de jeu établies. Pour l'amour de notre population, nous devons nous activer pour que sa volonté exprimée clairement par les urnes soit respectée. Et que cette volonté ne soit entachée d'irrégularités.

Propos recueillis par FMK

Candidat député national

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