Cinq questions à Me Omari Lea Sisi (*)

Par St. Augustin Kinienzi

1.Où situerons-nous politiquement Me Omari après le MPR-Fait privé ?

Après le MPR-Fait privé, je suis allé à l’Union pour la reconstruction du Congo, UREC. Et puis, j’ai adhéré à la majorité présidentielle. Avec l’autorisation des responsables d’alors de cette Majorité, j’ai adhéré à l’Union démocrates mobutistes, UDEMO, afin de prêter main forte au fonctionnement d’un parti politique allié. Aujourd’hui, je m’inscris totalement pour le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Je crois que je continuerai de militer au sein de ce parti parce que je n’ai plus l’âge d’aller d’un parti à un autre. Je m’inscris dans la durée afin de contribuer au redressement économique de notre pays, la reconstruction et le développement de nos concitoyens. Et j’estime que le PPRD est la marque la mieux agencée pour traverser les flots et mers agitées dans lesquels le pays s’engage depuis quelque temps.

2.Comment entrevoyez-vous la campagne électorale lancée depuis le vendredi 28 octobre dernier ?

La campagne électorale est lancée, mais on voit déjà à travers la manière d’agir de certains acteurs politiques se profiler à l’horizon certaines remises en question qui risquent, si l’on n’y prend garde, d’entraîner notre pays vers des lendemains auxquels on aurait bien voulu échapper. Chacun a le droit, à l’occasion de la campagne électorale, de faire en sorte que ses idées triomphent. Encore qu’il s’agisse du débat d’idées, de projets. Mais il ne faudrait pas qu’on rabaisse ce moment crucial, où le Congolais doit confronter des propositions de différents candidats pour son avenir, à des batailles impropres à la politique, à des combats de personnes. Bref, à tout, sauf à l’exercice de la démocratie tel que les pères de l’indépendance ont voulu que le peuple vive cette liberté d’expression, d’agir politiquement dans le but d’aller toujours de l’avant pour obtenir le mieux-être économique et social de la population.

3.Quel message adressez-vous donc à la classe politique congolaise en cette période cruciale de notre histoire ?

C’est ici le lieu de lancer un appel à tous les acteurs politiques congolais pour qu’ils comprennent que la bataille électorale n’est pas une question de vie ou de mort. Nous devons intérioriser en nous que désormais tous les cinq ans nous nous retrouverons devant le peuple pour rendre compte de ce que nous avons fait du mandat qu’il a confié, dans le cas de ceux qui ont géré ; et de proposer d’autres alternatives de gestion pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’en obtenir. Et dans ce jeu-là, il faut adopter l’attitude des sportifs, car dans une partie de sport, il y a un vainqueur et un vaincu. On ne doit donc pas considérer que puisqu’on a été vaincu, c’est la fin du monde. Nous devons donc intérioriser le fair-play des sportifs… Nous avons une obligation envers le pays, nos concitoyens et envers nos enfants : celle de préparer ce pays pour que ceux viendront après nous vivent mieux. C’est là l’objectif de la campagne électorale, à mon humble avis. Moi je crois que ceux perdront doivent accepter la défaite avec fair-play, de même ceux qui gagneront doivent comptabiliser leur victoire avec fair-play. Au bout du compte, nous devons tirer des leçons du Printemps arabe. Notre pays, avec tous les atouts incommensurables dont il regorge, a pris du retard par rapport à d’autre pays du continent et du monde…

4.De onze candidats alignés pour la présidentielle du 28 novembre, lequel vous paraît bien positionner pour occuper le fauteuil en décembre et pourquoi ?

Je respecte les onze candidats alignés à la présidentielle. Mais je crois qu’on peut encore donner au candidat Joseph Kabila un autre mandat pour parachever son action entreprise depuis le 26 janvier 2001 quand il prenait les commandes de cette nation. Je sais que tout n’est pas parfait, tout n’a pas été fait en cinq ans mais des bases solides ont été posées en vue de la reconstruction et du développement de ce pays. Je pense qu’on peut donner à Joseph Kabila un autre mandat pour corriger les imperfections au lieu repartir à zéro avec quelqu’un qui rejetterait tout par-dessus bord. Rappelez-vous quand Kabila prenait le pouvoir le 26 janvier 2001, la situation était très difficile dans le pays. On avait 5 à 6 administrations qui fonctionnaient en même temps. Après la signature de l’accord de Lusaka, il s’est engagé à ce que le dialogue inter congolais se tienne, un grand moment où tous les Congolais ont échangé et décidé de travailler ensemble afin que le pays soit unifié et que la démocratie s’exerce à travers les libertés fondamentales et permettre au peuple de se choisir ses dirigeants à travers les élections. Unifier le pays n’était déjà pas tâche facile et beaucoup n’accordaient pas assez de chance à cette initiative. En 2003, cela a réussi avec la mise en place d’un gouvernement de transition. En 2006, le peuple lui a témoigné sa confiance en lui demandant certaines choses, entre autres reconstruire le pays, instaurer la paix, faire vivre ses libertés… Ce n’était pas facile, mais en gros, il a réussi. Preuve : le 28 novembre, nous rentrons encore aux élections.

5.Quelle stratégie avez-vous mise en place pour concrétiser cette ambition ?

Non, je n’ai pas de stratégie personnelle, étant donné que je m’inscris dans la ligne tracée par le PPRD et la Majorité afin que l’Autorité morale sort gagnant de la présidentielle du 28 novembre. J’en profite pour annoncer que je suis candidat à la députation nationale à Kasongo dans la province du Maniema. Sur terrain, je compte partager mes idées, les valeurs du PPRD avec la population pour siéger demain à l’hémicycle. Avec comme objectif d’amener mon dynamisme doublé de mon expérience à l’action de l’Assemblée nationale pour que soient votées des lois qui répondent aux exigences de notre peuple ; de veiller à ce que la chose publique soit gérée comme il se doit. Je voudrais être le porte-parole de la vérité parce qu’elle a toujours été mon arme de combat politique. Lorsque j’étais gouverneur de province (Maniema), la population m’a connu et apprécié à travers mon inclinaison à ne parler que vrai. Et cette fois-ci, je parlerai encore vrai avec la population. (*) Acteur politique, cadre du PPRD.

 

Par St. Augustin Kinienzi

 © Le Potentiel 2005

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