22.11.11 Le Soft – La Sotexki s'appuie sur les paysans de Mahagi pour relancer sa production

Actuellement, la SOTEXKI relance la culture du coton à Mahagi, un territoire situé à 200 Km de Bunia. Et en même temps, elle rachète aux paysans leurs produits. Cela fait plus de deux décennies que cette entreprise ne tourne plus à plein régime. Depuis le 10 novembre dernier, 60 tonnes de coton provenant de Mahagi sont acheminés à l'usine de production à Kisangani, chef-lieu de la province Orientale. Au mois de juillet dernier, l'usine textile de Kisangani a distribué des semences de coton à plus de 800 paysans et planteurs de Mahagi. Et elle assure la promotion de leur production en les faisant assister par des moniteurs agricoles. En fait, l'objectif est de détourner les producteurs de l'Ouganda voisin qui rachète le coton produit à Mahagi. La société cotonnière de Mahagi (SOCOMAG) a été rachetée par la SOTEXKI. «Maintenant, comme nous contrôlons la source, nous sommes sûrs de faire oeuvrer 500 ou 600 travailleurs», déclare Ridja Djoza, directeur général de la SOTEXKI. A Mahagi, l'initiative est saluée par les paysans. Qui demandent à la SOTEXKI de revoir à la hausse sa grille tarifaire d'achat de coton 2 dollars le kilo. Les Ougandais achètent le coton de Mahagi à 5.000 schillings alors qu'ils n'ont pas de coton chez-eux, disent-ils. Ici, la SOTEXKI peut compter sur son ancien partenaire. le CODENORD, l'usine d'égrenage de coton.

CONCURRENCE DÉLOYALE.

La SOTEXKI déjà mal en point, a un défi à relever face à la concurrence chinoise. Selon l'Institut national de la statistique (INS), les pagnes sont classés généralement parmi les produits les plus achalandés sur le marché. Le marché des pagnes est quasiment devenu un monopole des made in China. A Kinshasa, les Chinois ont racheté les unités textiles, CPA, SYNTEXKIN, et les ont pratiquement détournées de leurs principales activités, la production de pagnes. Il n'est plus que la Société textile de Kisangani qui résiste à la ruée des Chinois…

C'est plutôt un baroud d'honneur de ses travailleurs. A Kisangani, on a le sentiment que la société qui se reprend timidement n'a aucun soutien du gouvernement. On souhaite que le gouvernement commande désormais auprès de la SOTEXKI au lieu de le faire auprès des commissionnaires et d'anciens industriels du secteur textile qu vont les imprimer en Asie. Les pagnes ou wax de marque SOSSO importés de la Chine, à l'occasion de la célébration de la journée du 8 mars, coûtent environ 18.500 FC, soit 20 dollars, les 6 yards, soit un peu plus de 5 m. ils sont totalement couverts d'exonérations douanières, fiscales et parafiscales Contrairement à la SOTEXKJ à qui l'Etat n'accorde la moindre faveur et ne prévoit même pas de subvention depuis plusieurs années. En 2009, dans le cadre de la célébration du 49è anniversaire de l'accession de la R-dC à la souveraineté nationale et internationale, suite à des pressions des milieux politiques et économiques de la province Orientale, la SOTEXKI a pu obtenir du gouvernement une commande de 30.000 pagnes. Ça n'était qu'une goutte d'eau. La SOTEXKI, devant lutter seule pour sa survie et honorer ses obligations fiscales, vend donc un peu plus cher son pagne. Sur le marché de Km, le wax SOTEXKI revient entre 22 et 25 dollars.

A ce prix, malgré la qualité de son pagne, elle pourrait ne pas faire de bonnes affaires face à la concurrence des Chinois qui recourent même à la triche. Des designs imaginés par des R-dCongolais – qui se laissent attirer par de bas prix d'impression proposés par des unités chinoises de textiles à Guangzhou, la Mecque de la contrefaçon et la piraterie – sont, en effet, copiés par des Chinois qui en font des pagnes et se précipitent à Km pour en inonder le marché. La cellule des femmes d'affaires de la FEC – principal patronat en R-dC – s'est maintes fois plainte de cette concurrence déloyale.., en vain.

Nzila Mungenga Senda

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