22.11.11 L'Avenir – Marché de change : Baisse spectaculaire du dollar, mais les prix demeurent curieusement inchangés

 *Pour la rumeur, cette situation est la conséquence d’un certain discours politique annonciateur d’une descente possible d’un candidat président de la République à Mbuji-Mayi. Selon cette affirmation qui ne se base sur aucune donnée scientifique, la situation risquera de se passer comme ce fut le cas dans les années 90. Ici, une fois que cet opérateur politique a été élevé au rang de premier ministre, le dollar Us ainsi que les prix des biens et services ont baissé d’eux-mêmes. *Fait étonnant, pendant que le dollar s’échange au parallèle dans la fourchette comprise entre 850 FC à 890 FC, les prix des biens et services sont restés inchangés sur le marché. Et les conditions de vie de la population ne se sont pas pour autant améliorées. Et ce, même si un des fruits de l’appréciation de la monnaie locale n’est autre que la stabilité des prix des biens et services sur le marché.

Est-ce que l’actuelle appréciation du franc congolais, la monnaie nationale est le fruit de la bonne tenue des politiques monétaire et de change, ou simplement un fait du hasard ? N’est-ce pas un signe annonciateur de l’arrivée imminente d’un important homme politique qui a fait basculer les choses en province ? Ou bien, est-ce une preuve que le taux de change tient à la volonté d’un individu ou d’un groupe ? En tout cas, les débats sont engagés dans tous les salons huppés de Kinshasa, où les Congolais constatent que dans l’intervalle de quelques jours seulement, le roi dollar a fortement chuté face à un franc congolais du reste revigoré. Et c’est chacun, de sa façon qui trouve une explication.

En effet, du côté de la Banque centrale du Congo, la tendance est à la satisfaction. On pense que très souvent, il y a une argumentation qui était développée par le monde des affaires. Il s’agit d’une corrélation entre l’organisation des élections qui devaient entraîner un dépassement en termes d’objectifs, conduisant à un déficit qui doit en principe déboucher sur l’injection de liquidités. Une vielle méthode qui semble être révolu au niveau de la BCC. Mais voulant prendre le Gouvernement au dépourvu, ces opérateurs tant politiques qu’économiques voulaient à tout prix que le Gouvernement puisse déboucher à un déficit qui l’obligerait de recourir à la planche à billet. Ce qui n’a pas été le cas, selon Jean-Louis Kayembe, Directeur général de la BCC.

Malheureusement en ce qui concerne la Rd Congo, ce cycle-là ne s’est pas produit et c’est le contraire qui a été constaté, entrainant une chute vertigineuse du roi dollar. Voilà pourquoi le taux est parti de 920 FC pour chuter à 890 FC, voire 850 FC dans certains coins de la ville province de Kinshasa.

Ainsi, au regard de tout ce qui vient d’être dit, le Gouvernement de la République a maintenu la discipline au niveau des finances publiques, d’autant plus qu’il n’a pas recouru à la planche à billets. C’est ici aussi le moment de féliciter le gouvernement qui, tout en finançant la CENI pour l’organisation des élections, n’a pas pour autant perturbé son cadre macroéconomique qui est resté stable. Au-delà de cette raison, il faut signaler qu’au niveau de la Banque centrale, la politique monétaire est demeurée prudente. Elle a même été assouplie, ce qui constitue un signal fort qu’elle a donné au marché et aux opérateurs économiques. Car finalement, la population réalise qu’à une semaine des élections, la situation est demeurée inchangée. Ce qui veut autrement dire qu’il y a un retournement de tendances. De ce fait, c’est tout à fait normal que le franc congolais l’emporte sur le dollar américain. Un peu comme pour dire que les politiciens qui gardaient de l’argent chez eux se sont finalement décidé de tout injecter sur le marché, pour obtenir de quoi battre campagne avec.

Il faut aussi dire que la population pensait que pendant la période de campagne électorale, tous les investisseurs allaient arrêter. Et la vie s’arrêterait. Et par conséquent, fuir le pays. Et pourtant, selon le Baromètre de conjoncture économique de la Banque Centrale du Congo pour le mois dernier, les opérateurs économiques sont demeurés optimistes jusque-là. Pour corroborer cette thèse, il suffit tout simplement de voir comment les hommes politiques sont en train de faire fuir femmes et enfants, pendant que rien de grave ne se passera en Rd Congo. Un autre argument non de moindre c’est le fait qu’avant que ce mouvement ne soit observé à Kinshasa, on a eu déjà à le vivre dans les provinces, soit à Mbuji Mayi et à Kisangani. Ici, le dollar s’est même échangé à 850 FC. Il s’agit d’une situation qui s’explique par un phénomène qui a fait que la demande du FC a augmenté. Il faut aussi retenir que les différents candidats à la présidentielle et aux législatives qui désirent aller battre campagne en province ont besoin des francs congolais. Et ce, surtout qu’il ne reste que quelques jours pour la tenue des élections. Il faut aussi dire que de nos jours, beaucoup de mouvements de change sont dues à la spéculation. Les gens pensent que si le taux de change peut augmenter à l’avenir, alors ils seront désormais obligés d’acheter pour essayer de faire du profit. Par conséquent, cet achat spéculatif entraîne des fluctuations importantes du taux de change. L’attitude des négociants en devises pour une économie est très importante pour la détermination du taux de change.

Automatiquement, ils sont obligés de se désengager de leurs malles de dollars Us, en les échangeant contre le franc congolais. Voilà qui a contraint le FC à s’apprécier. Il s’agit donc de la loi de l’offre et de la demande, soit une offre très importante de la devise étrangère, contre une forte demande de la monnaie nationale. Un autre élément qu’il faut noter, c’est le fait que la BCC a acheté plus de 15 millions Usd au cours de ce mois de novembre. Ceci, dans l’objectif de ne pas laisser la monnaie s’apprécier fortement. Car une forte appréciation ou une forte dépréciation est nuisible à l’économie congolaise.

Les prix demeurent inchangés

Il sied de souligner que le taux de change dépend de l’offre et de la demande d’une devise. Lorsqu’un pays exporte beaucoup et lorsque les capitaux entrent dans le pays, il y a une appréciation du taux de change. À l’inverse, lorsqu’un pays importe beaucoup ou lorsque des capitaux sortent du pays, le taux de change se déprécie. Les économistes pensent que jusque-là, le moral des chefs d’entreprises est demeuré stable. Vu que l’activité économique n’a pas pour autant diminué. Ainsi, les opérateurs économiques ont continué leurs activités, sans pour autant tenir compte de la période électorale. Voilà qui permet à la monnaie congolaise de se conforter davantage.

Même s’il est permis d’affirmer de la sorte, disons quand même que sur le marché, les prix sont demeurés les mêmes. En dépit de cette appréciation du franc congolais, qui étonne plusieurs observateurs. Voilà qui pousse certains de ne pas voir d’un bon œil cette appréciation, qui est en quelque sorte un arbre qui cache la forêt. Pour eux donc, on ne peut valablement parler d’une appréciation de la monnaie nationale que lorsqu’il y a une production soutenue. Ainsi, la bonne santé du secteur minier et de quelques entreprises ne peut à elle seule rassurer. Et ce, surtout qu’une certaine opinion colle cette appréciation au non-paiement par l’Etat de plusieurs fournisseurs. De même, au non-paiement par l’Etat des salaires de la fonction publique !

JMNK

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