12.01.12 Le Potentiel – Cinq questions à Albert Mabri Toikeusse (*)
1. Quelle sera la configuration du prochain Parlement ?
Je le souhaite vivement, ça sera un Parlement avec des hommes et des femmes qui ont le sens de la démocratie et de la responsabilité pour faire jouer à la 2ème institution de notre pays son rôle de vote des lois, mais aussi son rôle de contrôle de laction de lexécutif. Ca sera une Assemblée nationale qui soutienne la vision de faire de notre pays, un pays émergent et de renforcer la cohésion nationale (…). Ce nest pas parce que le Rhdp aura 95% à lAssemblée nationale quil ny aura pas de débat contradictoire. Même au gouvernement où la décision revient au président de la République, il y a souvent des débats. Cela enrichit. Et nous souhaitons que lAssemblée y contribue. Le gouvernement enverra des projets, nous souhaitons quil y ait des débats constructifs et quil y ait aussi des assemblées parlementaires dans le cadre des propositions de lois. Tout cela participe de la démocratie.
2. Comment va se constituer la présidence de lAssemblée nationale ?
Il ny a pas de soucis à ce niveau au Rhdp. Nous attendons que le Conseil constitutionnel puisse donner la possibilité à la Cei dannoncer les résultats définitifs et faire des rattrapages si cela est nécessaire. Au vu de tout cela, le Rhdp est majoritaire, et vous savez comment nous prenons nos décisions. La Conférence des présidents se réunira sous la houlette du président Henri Konan Bédié. Et à partir de cela, les options seront prises dans la discipline une fois que les résultats définitifs seront connus.
3. Doit-on sattendre à un remaniement les jours à venir ?
Cest le président de la République qui sent lopportunité des remaniements. Je suis certes membre de la Conférence des présidents du Rhdp, mais cest lui, le président de la République. Mais je voudrais dire que le président Alassane Ouattara est un homme de parole. Et son rapport avec son aîné, le président Henri Konan Bédié, est un rapport fraternel en termes de franchise et de courtoisie. Je sais quils ont échangé, ils ont des solutions, et le moment venu, ils nous les diront et nous sommes prêts à les exécuter (…) Les membres du gouvernement sont préparés à un remaniement. Etre au Gouvernement, cest une mission. Donc, il faut être prêt à en sortir. Je crois que tout le monde prendra cela positivement.
4. Le Fpi fera-t-il son entrée au prochain gouvernement ?
Je ne suis pas au cœur des discussions avec le Fpi. Je souhaite que le président de la République reste lui-même. Un homme de dialogue, de parole, un démocrate qui est au service de ses concitoyens. Il nous enseigne toujours, avec son aîné Henri Konan Bédié, limportance du rassemblement. Nous devons renforcer la cohésion nationale. Je souhaite que les discussions avec le Fpi se poursuivent et que si le Fpi le souhaitait, le président tienne compte dans la formation du prochain Gouvernement (…).
5. Quelles réformes engagerez-vous pour atteindre le point dachèvement de linitiative PPTE en 2012 ?
Au niveau du Dsrp, nous avons un certain nombre de réformes engagées et un délai de mise en œuvre de ces réformes. Il sagit notamment des réformes dans les secteurs du café et du cacao, du pétrole, de la fiscalité et de la justice. Nous devons mettre en œuvre ces réformes dans un délai de 6 mois. Cest pourquoi, nous sommes en train de nous mettre daccord avec les institutions de Bretton Woods sur lirréversibilité des réformes que nous avons mises en place. Cest montrer notre capacité et notre volonté daller, de manière résolue, vers ces importantes réformes. Une fois que cela est perçu par nos partenaires, nous navons besoin dattendre forcément 6 mois pour que nous soyons évalués. Cest pour cela que nous souhaitons que dici mars ou mai au plus tard, nous puissions atteindre le point dachèvement qui va soulager la Côte dIvoire en bénéficiant des ressources importantes de la remise de la dette.
Tirées de «Le Nouveau Réveil».
Ministre dEtat, ministre du Plan, du Développement et membre de la Conférence des présidents du Rhdp.