24.01.12 L'Observateur – Au siège de la Banque Centrale du Congo

Travaux autour de la préparation d’un atelier sur le logiciel Eviews

Le Protocole sur la Finance et l’Investissement de la Communauté pour le Développement Economique (SADC) offre une opportunité de renforcement des capacités institutionnelles aux Banques Centrales des pays membres de ce regroupement économique sous-régional. Au fait, ce Protocole apporte un appui pour favoriser le processus d’intégration économique et l’harmonisation des politiques. Et ce dans la mise en œuvre des programmes de convergence macroéconomique au niveau continental et sous régional. La préparation d’un atelier sur l’utilisation du logiciel Eviews au niveau de la Banque Centrale du Congo participe à la concrétisation de cette vision.

Cette démarche s’inscrit dans une perspective qui fixe la création d’une Union monétaire au niveau sous-régional de la SADC avant 2018, et plus tard au niveau continental. Ainsi, dans ce cadre précis une délégation du Secrétariat exécutif de la SADC travaille avec la Banque centrale du Congo pour préparer l’organisation à Kinshasa d’un atelier sur le logiciel de modélisation économétrique Eviews. La réunion préparatoire à l’organisation de cet atelier a été ouverte ce lundi 23 janvier au siège de la BCC par le directeur en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires, Jean-Louis Kayembe. Il faut relever que le logiciel Eviews constitue un outil important dans la cadre de la modélisation économétrique et de l’analyse.

D’autant plus que la convergence macroéconomique exige des études préalables pour disposer des analyses plus poussées pour bien orienter les décisions et la mise sur pied des programmes de suivi de convergence macroéconomique. En ce qui concerne les contributions du logiciel Eviews dans la conduite de la politique monétaire de la BCC, il est très utile car les experts de la Banque utilisent des outils macroéconomique, en vue d’élaborer certains modèles qui aident dans la prise des décisions dans la politique monétaire.

La BCC développe Eviews 5.1

L’expérience, l’intuition pour bien gérer et conduire la politique monétaire,… sont appuyés par des outils scientifiques, a expliqué J-L Kayembe à la presse. Et d’ajouter que depuis 2005, la BCC bénéficie d’une assistance de la BAD pour développer le logiciel Eviews. Et aujourd ‘hui, la BCC utilise la version la plus actualisée à savoir : Eviews 5.1, alors que d’autres structures du pays utilisent la version 3. Les avancées à la BCC servent à augmenter les capacités d’analyse et de prise de bonnes décisions. Ces analyses plus poussées facilitent l’analyse des paramètres économétriques et des mécanismes de transmission de toutes les variables. Forte de cet outil, la BCC a réalisé plusieurs études, notamment sur la règle de Taylor pour le modèle développé par les banques centrales sur le niveau adéquat de taux d’intérêt, pour voir s’il est compatible avec d’autres variables de l’économie.

L’utilisation du logiciel Eviews est aussi efficace, dira J-L Kayembe, dans la conduite de la politique économique en général menée par le gouvernement. Cela est vrai pour les autres secteurs de l’économie : les finances, le budget,….Voilà pourquoi, la BCC a associé d’autres ministères et services publics à ces travaux préparatoire de l’atelier sur l’utilisation du logiciel de modélisation économétrique Eviews (Finances, Budget, Plan, INS, université et société civile…).

Bernard Godement, chef de mission du projet de mise en œuvre du Protocole sur la finance et l’investissement, expert en convergence macroéconomique venu de Gaborone (Botswana), s’est exprimé à l’intention de la presse sur les enjeux de l’atelier en préparation. Soulignant au passage que l’action de renforcement des capacités institutionnelles du secrétariat exécutif de la SADC en RDC, est aussi en cours dans les autres pays de la SADC, sauf en Afrique du Sud qui dispose déjà des capacités institutionnelles pour le programme de convergence macroéconomique. Pour le logiciel Eviews, il a promis que le programme de l’atelier sera adapté aux besoins exprimés par la RDC. Le Projet d’appui à la mise en œuvre du Protocole Finance et Investissement va mettre à la disposition de la RDC des exemplaires du logiciel Eviews par personne formée. Il a renchéri que tous les gouvernements utilisent des techniques quantitatives de modélisation et des prévisions macroéconomiques. Par exemple, le gouvernement de l’Allemagne utilise ce même logiciel moderne pour établir ses prévisions.

Il ressort que la mission de la SADC sus évoquée a vu le jour suite à un constat amer fait en son temps. J-L Kayembe rappelle ce constat : « Le Sous-comité macroéconomique du Comité des gouverneurs des banques Centrale des pays membres de la SADC a mis en exergue les faiblesses relevées en matière des capacités de recherche, d’analyse et d’interprétation des données macroéconomiques, dans la plupart des pays membres. Cette situation a tendance à se répercuter négativement sur la mise en œuvre et le suivi des Programmes de convergence macroéconomique (MEC) dans la sous région de l’Afrique australe ». Ainsi, explique-t-il, qu’à ce jour tous les Etats membres sont en train d’appliquer ce Programme tout en poursuivant parallèlement la mise en œuvre des mesures des réformes structurelles en vue de se préparer à atteindre l’objectif ultime de la construction de l’intégration économique régionale avec la mise en place de l’Union monétaire et d’une monnaie unique d’ici à l’horizon 2018.

Développer la recherche et le processus de prise des décisions

Ainsi, l’occasion de préparation de l’atelier sur le logiciel Eviews a été saisie pour justifier le cadre de convergence mis en place et le train de mesures de réformes envisagées dans la perspective de l’intégration des économies. Pour le directeur général J-L Kayembe, ils visent à corriger les rigidités institutionnelles qui sont à l’origine des déséquilibres macroéconomiques majeurs lesquels plombent la croissance dans les pays de la SADC. En effet, plusieurs Etats de la sous région sont encore « caractérisés par des disparités liées, notamment aux différents degrés de développement des structures tant productives que sociales, lesquelles induisent de divergences importantes, notamment dans la capacité de gestion macroéconomique et de recherche ».

En ce qui concerne la RDC, J-L Kayembe a reconnu que le pays confronté à des conflits armés à répétition, a connu un affaiblissement des capacités institutionnelles dans l’administration dans sa globalité. Ainsi, il a salué l’accompagnement du Secrétariat exécutif de la SADC. Il estime que les structures nationales en charge du suivi des programmes de convergence macroéconomiques au niveau de la sous-région et des programmes économiques et financiers du gouvernement suivis par la FMI et la Banque mondiale, vont en tirer profit. Et de se réjouir de l’assistance technique de la SADC qui coïncide pour la BCC avec le développement de la fonction « recherche » au sein de la nouvelle direction de la recherche et des statistiques. La réunion préparatoire à l’organisation de l’atelier sur l’utilisation du logiciel Eviews va avoir une incidence très déterminante en ce qui concerne la mise en place en RDC d’une synergie interinstitutionnelle pour développer la recherche et ainsi améliorer le processus de prise des décisions dans la gestion macroéconomique du pays dans son ensemble.

« Entretenir les connaissances théoriques des cadres Congolais en économétrie, stimuler la recherche dans le domaine de la modélisation économétrique et favoriser à terme le développement des modèles par l’utilisation des diverses méthodes d’estimation en vue de doter les pays des capacités requises pour mettre en place des stratégies de modélisation macroéconomique à l’instar des autres pays avancés ».Tel est le vœu exprimé par la directeur général Jean Louis Kayembe en ouvrant, au nom du gouverneur Jean-Claude Masangu, la réunion préparatoire à l’organisation de l’atelier sur l’utilisation du logiciel Eviews..

Didier Munsala Buakasa

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