30.03.12 L'Observateur – Mini-revue conjointe des projets financés par la BM-BAD
Faible décaissement des fonds alloués aux projets et programmes
Peu reluisant, le constat fait par la Banque mondiale (Banque mondiale) et la Banque africaine (BAD) de développement à mi-revue conjointe des projets et programmes financés par ces deux institutions en ce qui concerne le décaissement des fonds. Au moins sur 65% des fonds, il ny a pas dexécution et par conséquent pas de paiement ou décaissement sans marché attribué et signé. Toutefois, certains projets dont le Programme dappui à la réhabilitation du secteur de la santé (PARSS) coordonné par le Dr Jacques Wangata mérite des encouragements pour avoir décaissé près de 90% des fonds lui alloué.
Cest au centre Romeo Golf de la Gombe où des experts du gouvernement, de la BM et de la BAD ainsi que des responsables des Unités de Coordination des projets se sont soumis, hier jeudi 29 mars 2012, à des travaux intensifs de mi-revue. Le ministère des Finances, représenté par Patrice Kitebi, coordonnateur de la Cellule de suivi des projets, le directeur des opérations de la BM, Eustache Ouayoro, la directrice de la BAD en RDC, Mme Seraphine Wakana, les secrétaires généraux de ladministration publique et bien dexperts se sont regardés dans les yeux pour se dire des vérités. Quelles blessent ou pas, ce sont des vérités.
«On finance, semble-t-il plusieurs projets prioritaires, mais le décaissement des fonds se fait de façon sélective, archaïque ou presque pas. Le constat fait à mi-parcours renseigne que le décaissement des fonds en faveur de certains projets et programmes est faible», selon Eustache Ouayoro.
Le PARSS en tête de peloton avec 90% de fonds décaissés
Sans mettre des gants, le directeur des opérations de la BM en RDC a insisté que «les coordonnateurs doivent faire en sorte que les ressources mis à la disposition des projets soient effectivement décaissées, surtout en faveur des projets prioritaires. Bien plus, les gouvernements provinciaux, la société civile ainsi que les populations autochtones doivent se lapproprier».
Toutefois, Eustache Ouayoro sest dit très flatté par lattitude de Dr Jacques Wangata, coordonnateur du PARSS qui a décaissé près de 90% sur le son budget du projet PARSS.
«Quelques projets ont fait des progrès, notamment celui de la santé. Il a décaissé 90 % du budget. Il mérite des encouragements. Dans le Katanga où je suis descendu en mission de prospection, jai été édifié par le travail quil a abattu. Mais des projets comme Pro-routes, PURUSS, le Projet forêt sont ceux qui ne décaissent pas et ne donnent pas des résultats», a-t-il insisté.
De son côté, le représentant du ministre des Finances, Patrice Kitebi a précisé que la mi-revue conjointe aura permis de sassurer que les efforts déployés en commun par lensemble des équipes de bailleurs des fonds et du gouvernement ont facilité la réalisation des objectifs de développement de différents projets dans les meilleures conditions de coût, de qualité et délai.
Très flatté par les encouragements venant de la BM, Jacques Wangata a précisé que le satisfecit est désormais un défi.
Pour lui, quand le gouvernement a confié le financement au secteur de la santé, « nous nous sommes donné un défi. Ainsi, grâce à la détermination du ministère de Finances et à celui de la Santé, nous nous sommes lancés à répondre favorablement aux attentes. Comme nous sommes à 90% de décaissement et que nous sommes classés 2ème projet au niveau de lAfrique, nous chercherons à démontrer notre performance. Le projet sétant terminé avec une note de satisfaction de la BM et de la population, a ajouté le coordonnateur de PARSS, nous allons solliciter une rallonge de financement pour lachat des médicaments. Nous attendrons donc des ressources additionnelles du gouvernement»
On rappelle que la première session de cette mi-revue sest articulée sur « Analyse de lEtat davancement du Plan daction du CPPR 2011 : progrès dans la mise en œuvre des actions retenues et principales difficultés concernant: la passation des marchés et la gestion financière (développée par un expert de la BAD et BM) et la Cellule de suivi, sous-thème exposé par Patrice Kitebi.
En ce qui concerne notamment lamélioration des modalités de passation, dattribution et dexécution des marchés, il a été dit que les acteurs à tous les niveaux doivent se mobiliser pour réussir la passation des marchés. Car au moins 65% des fonds, il nya pas dexécution et par conséquent pas de paiement ou décaissement sans marché attribué et signé.
Nous y reviendrons pour plus de détails au regard des impératifs et des urgences. Car cette mi-revue a été profondément placée sous le signe dun exercice axé sur le renforcement des résultats de développement des projets et programmes.
On doit donc se réjouir des résultats déjà atteints avec la BM et la BAD dans le cadre de certains projets, par exemple à travers la réhabilitation des écoles et des centres de santé qui ont eu un certain impact sur quelques OMD, notamment dans le secteur de léducation. On peut aussi se féliciter sur les résultats de quelques projets dinfrastructures routières…
On y reviendra et on y veillera.
Willy Kilapi