Le sieur Reynders, diplomate amateur, avec un aplomb propre aux bourreaux et une mauvaise foi hors du commun, n'a de cesse de tricher avec l'herméneutique des conclusions post-électorales du rapport de la Fondation Carter. A plusieurs reprises, il a répété son refrain bien connu: "Il y a eu des irrégularités mais celles-ci ne changent pas l'ordre d'arrivée des candidats." Comme pour dire, Kabila a fraudé et triché, juste par amusement, jamais pour plier les résultats en sa faveur. Une rhétorique tordue et dangereuse propre aux démolisseurs et empoisonneurs du destin des peuples d'Afrique. Pour eux, leur dauphin Joseph Kabila doit rester en place pour défendre leurs intérêts. Le sort de notre peuple, évoqué hypocritement dans leurs discours, est le cadet de leurs soucis. M. Reynders vient du MR, parti de Louis Michel qui s'est fortement enrichi depuis l'arrivée du Rwando-tanzanien au pouvoir à Kinshasa. Les Congolais ne doivent rien attendre de ce monsieur. S'il veut être crédible, qu'il dise à leur protégé, Kabila, de partir!
A l'opposition congolaise ou celle qui se considère comme tel,
S'il y a "ceux qui ont carrément traversé la rue" pour rejoindre Kabila comme vous le dites, ceux qui sont prêts à franchir la même rue ou des ruelles de détour avec le slalom de serpent ne sont pas mieux. Vous évoquez l'exemple de vieilles démocraties pour rencontrer le pyromane et pompier Reynders. Pour notre part, nous constatons sans peine que la RDC est loin d'être une démocratie. Si nous ne désirons plus être considérés comme des Nègres de service, nous ne devons plus tricher avec nous-mêmes et louvoyer. A nous s'impose un devoir de vérité. Si vous et nous aimons le peuple congolais et si vous et nous prétendons vouloir le servir, alors battons-nous de toutes nos forces et de tout notre coeur pour que la volonté des Congolaises et des Congolais exprimée dans les urnes puisse être respectée par nos maîtres provisoires, pour parler comme Césaire.
Si la Belgique respectait le peuple congolais, elle aurait depuis fort longtemps modifié ses moeurs politiques dans sa relation avec le Congo. Ce pays a fait tant de mal aux Congolais mais n'en tire aucune leçon historique. Est-ce que M. Reynders accepterait que celui qui fraude et triche aux élections chez lui en Belgique puisse gouverner? La réponse est non. Mais une élection frelatée chez les Nègres du Congo ne lui pose aucun problème de conscience. Un homme issu d'un gouvernement qui méprise ainsi notre peuple mérite t-il notre considération? En allant le rencontrer, nous ne faisons que renforcer l'opinion qu'il a de nous: des trous d'évier, prêts à avaler l'huileux, le savonneux, le crasseux et le propre. Demain en France, dans l'hypothèse d'une victoire du candidat Hollande, qui pourrait s'imaginer un seul instant que Sarkozy se maintienne au pouvoir par défi et que par gain de paix, Hollande accepte des négociations pour laisser l'actuel président au pouvoir et se contenter de partager avec lui des postes ministériels et autres? Pourquoi l'inacceptable chez les Blancs deviendrait-il acceptable chez nous? Est-ce que le Nègre devra toujours accepter de la pénicilline périmée et du poulet avarié que le Blanc n'accepte pas? L'heure n'est-il pas encore venue pour que le Nègre cesse d'être Nègre et qu'il se mette enfin debout et réclame sa place? Pourquoi accepterions-nous de jouer le jeu de ceux qui nous manipulent? Hier encore, ils ont été cueillir Laurent Gbagbo sous le prétexte que ce dernier voulait se maintenir au pouvoir après avoir perdu les élections. Hillary Clinton parlait même d'exemple pour tous ceux qui seraient tentés de se maintenir au pouvoir par la force. Les voici en flagrant délit de duplicité en RDC. Aujourd'hui, les mêmes viennent nous dire d'accepter le dialogue avec un autre, cette fois de chez nous, qui a effectivement triché aux élections. Qui sommes-nous pour mériter un tel mépris? C'est à nous de nous interroger. Et surtout pourquoi acceptons-nous de jouer les amnésiques pour des promotions individuelles, alors que nous avons un destin commun à défendre et que notre peuple souffre le martyre? Aucune manœuvre, aucune excuse, aucun argument ne pourra demain nous mettre à l'abri de la furie du peuple qui observe la danse du ventre de certains d'entre nous devant Kabila ou ses parrains. Sous la fallacieuse raison de vouloir débloquer la situation et résorber la crise, certains travaillent à se profiler pour leurs intérêts égoïstes en associant honteusement le nom de notre peuple dans leur quête de positionnement. Le problème que nous avons après ces élections a un nom: Joseph Kabila. Qu'il parte et il n'y aura plus de crise, car la crise c'est le défi qu'il lance à notre peuple en tentant de le gouverner sans son consentement. Si nous voulons être crédibles aux yeux des Congolais, restons clairement et sans hypocrisie en-dehors du pouvoir de Kabila. Sans débauchage, il partira!
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