23.05.12 LK'Observateur – L'Académie congolaise pour l'avancement de la science et la technologie pour l'innovation opérationnelle

L'Académie congolaise pour l'avancement de la science et la technologie pour l'innovation (ACASTI) est aujourd'hui opérationnelle. Cela après dix ans de gestation.

Le lancement de cette académie a eu lieu le samedi 19 mai dernier dans la salle polyvalente de l'Oms. C'était en présence du ministre de l'enseignement supérieur et universitaire, Chelo Lotsima et de la crème scientifique congolaise.

L'objectif de cette académie, a fait savoir le prof Taba dans sa présentation, vise à contribuer à l'avancement et à la coordination de la recherche scientifique, technologique et industrielle en RDC en vue de contribuer au développement national, à la croissance économique et à l'utilisation durable des ressources naturelles.

Aux dires du Prof Taba, l'Acasti se veut une petite étincelle qui va éclairer la RDC qui est aujourd'hui considérée comme le cœur sombre de l'Afrique et " pourquoi pas devenir la flamme sui va éclairer toute l'Afrique ", déclare le présentateur de l'Acasti.

Parlant de sa structure, le Prof Taba a laissé entendre que l'Acasti est composée de membres effectifs et membres d'honneur. La première catégorie comprend toute personne jouissant d'une bonne moralité ayant la capacité de mener de recherches scientifiques ou techniques dans n'importe quel domaine de la vie nationale. La deuxième catégorie à savoir le membre d'honneur est le titre décerné à un bienfaiteur qu'il s'agisse d'une personne physique ou morale.

La science, un levier de développement 

Après la présentation de l'Acasti par le Prof Taba, le prof J.J Muyembe, Directeur de l'INRB, a tenu sa conférence inaugurale au tour du thème " la science d'aujourd'hui pour le développement de la RDC de demain ".

Pour le Prof Muyembe, il existe un lien étroit entre la science et le développement. La science, indique -t-il, est un levier de développement. Et dans les pays développés l'importance de la science dans l'envol de ces pays n'est plus à démontrer. " L'exploitation systématique de la science dans ces pays a joué un rôle déterminant dans leur essor… ", soutient Prof Muyemebe qui est même allé loin dans sa réflexion pour soutenir, l'argument du reste vrai qu'actuellement la richesse d'un pays ne se mesure pas par rapport à la quantité des richesse du sol et du sous-sol de ce pays mais plutôt par la quantité de la matière grise.

L'état de lieux de la science en RDC présente des indicateurs sombres. Prof Muyembe a relevé cette triste réalité en indiquant qu'en dépit de quelques progrès enregistrés avant et après l'indépendance, la recherche scientifique en RDC est quasi inexistante.

Bien de causes sont à la base de cette situation notamment l'insuffisance de chercheurs, l'absence des financements de l'Etat et la fuite des cerveaux au niveau interne et externe. Dans le même ordre d'idées, le Prof Muyembe a fait une triste révélation : " selon le rapport Global research, la RDC ne figue même pas parmi les 10 premiers pays africains où la recherche est avancée. "

Cette inexistence de la recherche scientifique, soutient le Prof Muyembe, entraine un cercle vicieux qui se manifeste par l'ignorance, celle-ci entraine à son tour la pauvreté qui, elle, engendre les maladies. Pour remédier à cette défaillance, la tâche revient à l'université qui doit, insiste Prof Muyembe, rompre ce cercle vicieux en formant de bons managers, des ingénieurs qualifiés et des hommes de sciences avérés. " Ce n'est qu'en mettant ensemble ces trois groupes que le pays pourra décoller ".

Le Prof Muyembe, qui a établi le rapport entre la science et la politique, déplore le climat de méfiance mutuelle qui caractérise les relations entre les scientifiques et les politiciens. Comme solution, le Directeur de l'INRB propose " une réconciliation hic et nunc entre eux pour qu'ils mettent ensemble leurs intelligences pour contribuer au développement du pays.

Ayant démontré les causes qui entrainent la fuite des cerveaux au pays, Prof Muyembe estime qu'il est possible de transformer cette fuite en gain de cerveaux. Pour ce faire, il préconise le transfert de nouvelles technologies en faisant non seulement des projets de recherche en commun mais aussi en acceptant et adoptant la diaspora scientifique qui revient au pays… ".

Abordant la question sur la relance de la recherche qui passe véritablement par la création d'une masse critique de chercheurs de haut niveau dans chaque domaine, par la réhabilitation des anciens centres de recherche et laboratoires et leur équipements tout en tenant compte de la création des équipes de recherche thématiques et en partenariat international, le Prof Muyembe a laissé entendre qu'il faut que la recherche soit planifiée et financée au niveau national et international et les mécanismes de rétention des chercheurs formés soient développés. 

Pour le ministre de l'enseignement supérieur et universitaire qui a eu à clôturer cette cérémonie, le lancement de l'Acasti entre dans la droite ligne de la révolution de la modernité.il a rassuré l'Acasti de son appui personnel et celui du gouvernement.

Il va sans dire qu'aussitôt lancée, l'ACASTI démarre déjà ses activités. Il est prévu d'ici la fin de cette année, l'organisation d'un grand congrès de scientifiques au cours duquel seront présentés des progrès et des résultats réalisés dans le domaine de la recherche scientifique

Blandine Lusimana T.

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