Louis Michel s’implique dans la recherche de solution dans le conflit qui oppose la RDC et le Rwanda. (Mukila Kamba Chrysostome)

La relation et
l'intérêt du Rwanda dans les différentes rébellions qui s'organisent dans la
grande province du Kivu en RDC depuis la chute du régime Mobutu.

Le régime
Rwandais Kagamiste estime être dans une position favorable pour faire payer aux Congolais tout leur
soutien aux différents régimes hutus qui
se sont succédés au Rwanda depuis le dernier exode massif des Tutsi en 1959.
Actuellement au pouvoir, ces Tutsi minoritaires maintiennent les hutus
majoritaires au respect. Le génocide sert de fonds de commerce pour séduire les
occidentaux qui commencent à se lasser de la monotonie de la pilule qu’ils sont
obligés d’avaler chaque jour comme argument à tout.

Lorsque nous
parlons de la position favorable du régime rwandais, nous sous-entendons le
chèque blanc dont il est bénéficiaire de la part de la communauté
internationale et le soutien financier, matériel et technique que les grandes
puissances lui apportent.

Vous savez ou
vous ne savez pas, Kagame a fait basculer les largesses des Américains et des
juifs, les maîtres supposés du monde en sa faveur. Il leur a permis de faire du
Rwanda ce qu'ils veulent. Il a séduit les Israéliens en leur faisant croire que
les Tutsi sont les juifs d’Afrique. C'est ainsi que les Américains ont
construit une grande base militaire dans ce petit pays qui ne sait même pas
contenir son nom sur la carte de l'Afrique. Les bananerais ont été rasés pour
laisser place à la modernisation du pays avec des partenaires occidentaux.
Pourtant, le Rwanda a une densité de population élevée qui crée un conflit
spatial entre les deux principales tribus qui composent sa population. D'un côté,
les hutus majoritaires, agriculteurs, autochtones naïfs et, de l'autre côté,
les Tutsi, minoritaires, pasteurs, migrants rusés. Ils se disputent l’espace
pour la survie. Il m’est difficile d’entrer en détail dans mes explications
parce qu'il s'agit d'une longue histoire de presque cinq siècles. Ceux qui
connaissent l'histoire du Rwanda comprennent comment on n’en est arrivée à
cette dualité entre deux peuples du même pays.

La situation
politique actuelle du Rwanda est telle que Kagame, rêvant de la suprématie
légendaire de sa tribu tutsi minoritaire sur la tribu majoritaire hutue, n'est
pas prêt à permettre à ses/ leurs ennemis Hutus avec qui ils sont obligés de
partager le même espace de vie de s'approcher du pouvoir. Il met en place un
système qui doit leur permettre de maintenir leurs compatriotes hutus en état
de dépendance vis-à-vis d'eux, ils ne doivent rien réclamer pour avoir
perpétrer le génocide de 1994.

La communauté
internationale est tombée dans ce piège et est entrée dans cette logique de
séparation et de principe de gestion unique au monde au lieu de privilégier une
cohabitation pacifique entre les deux peuples.

En tant que
militaire, Kagame sait que c'est l'armée qui détient le pouvoir dans un
pays ; surtout les pays africains où la démocratie a du mal à se mettre en
place comme système de gestion. Malgré la majorité, lorsque l'armée est
contrôlée par la minorité, c’est cette minorité qui gère le pays et la majorité
n’a pas de moyens d’expression même si elle contrôle la vie politique. Pour
qu'ils ne soient pas dérangés dans ce projet, les tutsi se sont intéressés en
grand nombre à la manipulation des armes dans tous les pays où ils trouvent. La
génération Kagame ayant vécu à l’étranger, n’est pas prêt à y retourner. Elle
est obligée de se faire respecter par la terreur. La voie des armes est la
meilleure. Parce qu’on peut faire peur et éliminer son adversaire avec un moyen
efficace dont lui n’en dispose pas, l’arme à feu.

Tous les pays
voisins du Rwanda s'apprêtent à soutenir le projet parce que leur vie politique
suit presque la même logique. C’est pour cette raison que Museveni a favorisé
le retour des Tutsi au pouvoir au Rwanda. A propos, le Rwanda trouve la RDC comme un facteur inhibant
à ce projet où la minorité Tutsi se prépare à s’éterniser au pouvoir sans
inquiétudes. Parce que la configuration de la population de la RDC est tout à fait différente
des autres pays environnants.

Deux raisons
majeures justifient l’implication du Rwanda dans les rébellions
congolaises :

1. Instrumentaliser les Congolais rwandophones qui, en réalité, n’ont pas besoin de la nationalité congolaise parce
qu’ils se sentent plus rwandais pour créer une zone « tampon » en RDC
de façon à ne s’entourer que des peuples avec qui on est en harmonie
(homogène) ;

2. Créer une supériorité militaire Tutsi au sein de l’armée congolaise
pour mieux contrôler ses institutions.
Il faut se
rappeler les paroles de Kagame : « Personne ne pourra gérer le Congo
sans ma bénédiction ». Les congolais minimisent ce conflit parce qu’ils ne
comprennent pas ce que les attend. !

Les congolais rwandophones ont été recensés avant « la guerre
de libération » menée par le fameux AFDL de triste mémoire. Il s’agit
d’une population estimée à près de 14.000 âmes. Ce sont des familles bien
connues qui ont vécu sans problème partout ailleurs en RDC sauf dans la région
du grand Kivu où la vie a toujours été conflictuelle avec les populations
autochtones à cause de leurs ambitions démesurées. Ils ont cherché et cherchent
à mâter, dominer les autres peuples, pourtant, autochtones comme ils l’ont
toujours fait au Rwanda et au Burundi. C’est quelque chose que les Congolais ne
connaissent pas parce qu’elle ne fait pas parti de la culture congolaise.
Toutes les tribus congolaises vivent en symbiose sans esprit de domination des
unes sur les autres. Ces Congolais
rwandophones ont été instrumentalisés et ont servi de prétexte dans la guerre que le Rwanda a imposée au Congo
pour :

 – d’abord, massacrer le plus
possible des Hutus habitant les camps de réfugiés considérés comme génocidaires
avec la complicité de la communauté internationale ; plus
particulièrement, le Haut-commissaire aux Réfugiés, madame Sadako Ogata,

– ensuite s’emparer du pouvoir à Kinshasa

– et enfin, disposer des richesses minières congolaises et créer la
zone tampon dans l’ancienne province du grand Kivu.

Ces Congolais rwandophones Tutsi étant très minoritaires dans les
deux provinces où ils préfèrent s’accumuler pour garder contact avec leur pays
d’origine, à savoir : le Nord et le Sud Kivu, la stratégie rwandaise, avec
leur propre complicité, est d’augmenter leur nombre en infiltrant le plus
possible des rwandais pour faire basculer le rapport des proportions des tribus
dans ces deux régions. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre le refus de
ces congolais d’être séparés des Rwandais d’arrivée récente avec les dernières
guerres.

La création des rébellions dans ces deux provinces a permis la
réalisation du projet d’augmenter le nombre de ces « Congolais
rwandophones Tutsi ». L’appartenance à la famille Kabila étant douteuse
pour le président en place, il joue sa carte en favorisant ce projet dont il en sera lui-même
bénéficiaire lorsqu’il ne sera plus président. Les Rwandais, qu’ils soient
Tutsi ou Hutu, ont une solidarité culturelle qui fait partie de leur éducation.
Cela dépend de leur survie parce qu’ils sont obligés de se battre, de dominer,
de tuer l’adversaire pour se créer plus d’espace. C’est culturel pour les
Rwandais alors que ce genre de culture n’existe pas dans les tribus du Congo.

Lorsque successivement, il y a des rébellions qui se forment et
mutent sous d’autres formes, le nombre des combattants et des dirigeants
augmente.

Le brassage qui a été pensé comme modèle d’intégration des rebelles
dans l’armée Congolaise était et est, en fait, une bombe qui vient d’éclater et
qui continuera à éclater si le modèle est maintenu. Ce brassage est une manière
stratégique rwandaise pour intégrer plus
des militaires Rwandais ou des Congolais d’origine rwandaise dans l’armée
Congolaise pour l’affaiblir. Dans sa configuration actuelle, l’armée Congolaise
ne pourra gagner aucune guerre contre le Rwanda. Parce qu’elle est infiltrée
par des éléments qui défendent une autre cause contraire aux intérêts de la
nation. Le président Kabila le sait tout comme Louis Michel. Il n’y a pas de
rébellion des Congolais rwandophones sans la main du Rwanda. Vous vous
rappellerez que James Kabarebe qui est l’actuel chef d’état major de l’armée
rwandaise et qui est cité dans le rapport de l’ONU parmi les responsables
militaires rwandais impliqués
directement dans le soutien aux rebelles du M23, a été le chef d’état major de
l’armée congolaise sous le régime AFDL. S’il n’avait pas été remercié par le
feu Laurent Désiré Kabila qui avait compris qu’il était en danger à côté de ces
Rwandais, Kabarebe serait devenu un grand Congolais aujourd’hui. Dans la marche
de l’AFDL vers Kinshasa beaucoup d’autres militaires Rwandais se sont dissipés
dans la « brousse congolaise ».Ils continuent à y vivre. Les Ruberwa,
Bizima Karara, Azarias Bughera qui ne
travaillent pas vivent dans un luxe indescriptible. Où trouvent-ils
l’argent ? Au nom de la solidarité Tutsi, ils sont servis par ceux qui sont
au pouvoir. Karara Bizima est même parti avec la paie des diplomates sans
poursuite judiciaire. Quel privilège !

La rébellion M23 est une diversion et une distraction pour faire
oublier le problème de fond. L’armée congolaise était chargée d’appréhender
Bosco Ntaganda qui doit comparaître à la cour pénale internationale pour des
faits graves. Ce problème doit normalement préoccuper la communauté
internationale pour que tout le monde soit jugé et puni équitablement. Thomas Lubaga ne doit pas subir seul les
sanctions des actes qu’ils ont commis à deux  avec Bosco !

Or, le brassage est une invention belge. Donc, Louis Michel en homme
politique intéressé dans la politique ou le rapport entre les pays des grands
lacs sait ou devrait savoir que parmi les militaires qui combattent dans les
rébellions du Kivu, il y a beaucoup de Rwandais. Il n’a pas cherché ou proposé
que les Congolais soient séparés des Rwandais avant le brassage. Il s’agit
d’une fausse histoire que l’on veut nous faire écrire. Les Congolais sont
piégés et suspendus sur la menace de génocide dès qu’ils osent se défendre. Les
Rwandais sont bien armés et fournissent des armes à leurs cousins qui utilisent
l’espace congolais pour leur survie.

Dans l’armée congolaise, on compte 29 officiers supérieurs
Tutsi ! Les entreprises publiques sont dirigées par un nombre considérable
de Rwandophones au nom du partage du pouvoir défini dans la formule 1+4. Les
différents services congolais regorgent de pas mal des rwandophones. Alors
qu’il ne s’agit que d’une tribu parmi les 451 que compte la république. Quels
enfants gâtés !

Si Louis Michel veut s’impliquer franchement dans la recherche de
solution au conflit rwando-congolais, il doit être impartial. Pour cela, aucune
concession ne pourra être faite aux rebelles et, au nom de l’égalité des
citoyens devant la loi, nous lui proposons ce qui suit :

1. Tous les mutins doivent être
punis ;

2. Les rebelles sont libres de
choisir le pays qui leur plait pour y vivre mais, les Rwandais doivent rentrer
dans leur pays ;

3. Pour que les Rwandais rentrent
dans leur pays, il y a nécessité de les séparer de Congolais et leur réserver
des structures d’accueil au Rwanda ;

4. Arrêter le fonds de commerce de
Kagame pour qu’il ouvre la vie politique rwandaise aux autres tendances ;

5. Faire savoir et accepter que
Kagame est un dictateur, un genre de politicien non acceptable de nos jours
parce que dépassé ; Il a bénéficié de presque 20 ans de libertinage
politique ;

6. Diminuer les aides, sous toutes
leurs formes, apportées à Kagame parce qu’il commence à souffrir de l’ivresse
du lait ;

7. Les Congolais rwandophones
doivent faciliter la tâche de leur séparation avec les Rwandais de façon confidentielle en fonction du recensement qui
avait été fait avant la guerre de l’AFDL ;

8. Les militaires rwandophones
doivent constituer des bataillons homogènes et non les intégrer avec les autres
pour mieux contrôler leur comportement. Ils sont accusés de tirer sur leurs
camarades d’armes et de communiquer les plans de guerre à l’ennemi ;

9. S’ils sont Congolais, ils doivent
répondre aux affectations comme tous les autres militaires et non chercher à
rester seulement à côté du Rwanda ;

10. Lorsqu’un responsable Congolais
rwandophone est soupçonné d’être de mèche avec l’ennemi, il devra être puni
comme toute autre personne pour trahison ;

11. Tout responsable ayant été
introduit au Congo par les différents brassages alors qu’il est de nationalité
Rwandaise doit être destitué pour être remplacé par un Congolais ;

12. Les Rwandais sont des ennemis
des Congolais parce qu’ils ont la culture de tuer facilement alors que les
Congolais aiment la vie et ne tuent pas ; cette antipathie demeurera de
génération en génération ;

13. Il faut une répartition
harmonieuse et équitable des postes de responsabilité dans l’armée, entreprises
publiques et autres services en fonction des tribus qui composent la population
congolaise ;

14. Kabila ayant lui-même une
origine floue, rwandaise selon certaines sources, doit partir par une voie
réfléchie et paisible parce qu’il trahit la nation qui a fait de lui un homme
important alors qu’il n’en a ni la capacité, ni la légitimité. C’est clair
qu’il n’est pas à la hauteur de la fonction et est incapable de résoudre les
problèmes qui se posent dans le pays : la souveraineté et son intégrité en
premier lieu.

15. Louis Michel étant son parrain,
sait imaginer cette voie de sortie avec les services spéciaux belges. Le Congo
ne doit pas continuer à subir ce genre d’humiliation de la part d’un malingre
de pays et d’homme politique !

16. Si Kabila veut que les
Congolais le considèrent comme leur frère, il doit accepter un test ADN avec le
feu Mzée Laurent Désiré sous le contrôle de trois organisations : neutre,
de l’opposition et sienne. Pourtant un test simple.

17. Nous proposons cette démarche
en respectant la sagesse africaine. Car, Il risque de se dévoiler lui-même
après ce mandat qui est le dernier pour lui.

 


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