20.09.12 Le Potentiel – OUSMANE PAYE SATISFAIT DES PREPARATIFS DU SOMMET DE KINSHASA

Ousmane Paye

Après avoir rencontré les principaux organisateurs du Comité National d’Organisation (CNO), visité tous les sites et évalué les préparatifs du Sommet avec le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie, le Conseiller spécial du Secrétaire général de la Francophonie, Monsieur Ousmane PAYE, Président du Comité de pilotage OIF, a été longuement reçu en audience le mardi 18 septembre 2012 par le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Joseph KABILA. Dans cette interview exclusive, au terme d’une importante mission du Comité de pilotage de l’OIF, il nous livre ses impressions à 3 semaines de cette importante échéance pour la RDC.

Vous vous êtes battu aux côtés du Président Abdou DIOUF, Secrétaire général de la Francophonie, pour qu’il y ait un Sommet à Kinshasa. Etes-vous content d’avoir accompli cette mission ?

La tenue du XIVème Sommet de la Francophonie est une réponse à une légitimité autant politique, historique, que technique. Nous sommes à la 14ème édition de cette Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement, déjà organisée dans toutes les aires géographiques de l’espace francophone. Après l’Europe de l’ouest, l’Amérique, l’Afrique de l’ouest, l’Asie, l’Océan indien et l’Europe de l’est, le Secrétaire général de la Francophonie a estimé qu’il était souhaitable qu’une telle rencontre soit organisée en Afrique centrale et Grands lacs, aire géographique qui ne compte pas moins de 10 Etats membres à part entière de l’OIF.

Vous vous souvenez que sur instruction du Secrétaire général de la Francophonie, j’ai fait plusieurs missions ici en RDC en qualité de Président du Comité de pilotage des Sommets. L’objectif était de vérifier la capacité technique de la RDC à répondre à ce qu’on appelle les prérequis techniques de l’organisation d’une telle rencontre. Et l’évaluation a été positive. Alors, sur la base de toutes ces raisons réunies, la RDC a présenté une candidature en 2008 au Sommet de Québec, agréée unanimement par les Chefs d’Etat et de gouvernement qui lui ont conféré l’organisation du Sommet de 2012. Lors du XIIIème Sommet de la Francophonie à Montreux, les Chefs d’Etat et de gouvernement ont de nouveau confirmé la tenue du Sommet de 2012 à Kinshasa. Je suis très heureux, à la suite du Président Abdou DIOUF, Secrétaire général de la Francophonie, que ce XIVème Sommet se tienne comme prévu ici à Kinshasa.

Quelles sont les raisons qui justifient que ce Sommet ait lieu à Kinshasa malgré toutes les critiques et l’opposition de certains congolais ?

La liberté d’expression est un droit reconnu et consacré dans la démocratie qui est une valeur essentielle de notre organisation. Dans tous les pays démocratiques, il y a aux côtés d’un pouvoir, bien naturellement, une opposition. Que cette dernière en RDC mais je le précise, partiellement, s’oppose à un tel projet, je dois vous dire quoi de plus naturel !

Je constate toutefois que des responsables politiques de très haut niveau y compris même de l’opposition et de la Société civile, se sont tous prononcés aux côtés du gouvernement en faveur de l’organisation du Sommet à Kinshasa. A mon avis personnel, je pense que le Sommet francophone qui réunit 75 Chefs d’Etat et de gouvernement du monde dans un pays est un évènement important, d’autant plus qu’ils débattent en la circonstance de tous les grands sujets qui agitent le monde aux plans politique et économique, au plan de la culture, au plan de la coopération solidaire et du développement. Je suis, pour ma part Président du Comité de pilotage et Conseiller spécial du Secrétaire général de la Francophonie, très heureux que nous arrivions à l’aboutissement de cette importante ambition, ici à Kinshasa, et qui sera l’évènement phare de la Francophonie en cette année 2012.

Vous êtes à la tête d’une grande équipe qui a séjourné à Kinshasa. Vous avez fait le tour de tous les sites. Quel état des lieux faites-vous actuellement des préparatifs de ce XIVème Sommet ?

Je dois d’abord préciser que l’organisation du Sommet de la Francophonie obéit à une logique de collaboration entre le Comité de pilotage de l’OIF et du Comité national d’organisation mis en place par le gouvernement du pays hôte. Le Chef de l’Etat de la RDC a installé un Commissariat général et mis en place un Comité d’organisation présidé par le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie. Il a nommé comme responsables de ces mécanismes, des hommes tous très compétents avec lesquels nous travaillons en parfaite harmonie.

Sur la base des prérequis techniques de l’OIF, un Cahier des charges pour l’organisation du Sommet a été élaboré par ces mêmes responsables de la RDC qui visait à compléter les dispositions techniques et à améliorer l’existant. Dans la conscience de ces paramètres, j’ai constaté lors de cette mission que ce qui était promis a été fait et est une voie d’être achevé : c’est le cas notamment de l’aéroport et de la voie d’acheminement des délégués de l’aéroport à la ville de Kinshasa. J’ai visité tous les sites du XIVème Sommet et je constate à cet égard que tout ce qui avait été promis a été engagé et je ne doute pas, à un mois de l’échéance, que les travaux seront achevés avant l’ouverture des réunions du XIVème Sommet.

Les aménagements techniques liés à l’espace Sommet, les nécessités en bureaux, salles de réunions, salles de concertations, tout est déjà en place. Concernant l’hébergement, nos équipes techniques ont constaté la finalisation de l’important projet qu’est l’hôtel du Fleuve Congo ainsi que les améliorations apportées à de grands réceptifs existants comme le Grand Hôtel, le Memling, le Vénus, le Royal, le Sultani et j’en passe…

Concernant les manifestations d’environnement qui permettront au gouvernement de la RDC de faire participer les populations à l’évènement, je constate avec satisfaction que les travaux du Village ainsi que les préparatifs de la Nuit musicale africaine me semblent sous contrôle. Il suffit à cet égard d’aller visiter le Stade des martyrs et sa périphérie pour s’en rendre compte. Ceci dit, je dois également préciser qu’au-delà de l’organisation technique et évènementielle, il y a aussi la préparation de la substance, en d’autres termes les textes politiques et intellectuels qui seront proposés aux Chefs d’Etat et de gouvernement pour examen et adoption.

A cet égard un groupe ad hoc composé de l’ensemble des Etat membres présidé par la RDC, tient régulièrement ses assises au siège de l’OIF à Paris. Le thème général du Sommet s’intitule : « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale ». Le thème sera illustré par une Déclaration adoptée par les Chefs d’Etat et de gouvernement à l’occasion de ce Sommet, de même que différentes résolutions générales ou spécifiques consacrées à la situation politique internationale, économique mondiale et à la coopération francophone. Ces différents textes évoluent de manière très satisfaisante. Je dois vous dire sur ce 2ème point que les Etats sont satisfaits de l’état d’avancement des travaux de ce Groupe ad hoc.

A 3 semaines de l’échéance, force est de constater que le tableau de bord et le chronogramme que le Comité de pilotage et le CNO ont élaborés est respecté dans les délais. Ceci est rassurant et augure d’une bonne organisation de ce XIVème Sommet. Ce sentiment est partagé par le Chef de l’Etat, le Président KABILA, et le Président du CNO, le Ministre TSHIBANDA, qui suivent l’évolution de ces différents aspects au jour le jour.

C’est la première fois que ce Sommet est organisé en Afrique centrale. Comment les autres pays de cette sous-région vont participer à ce Sommet ?

Ils le feront doublement. Je confirme avec vous que c’est le premier Sommet en Afrique centrale et je crois que tous les Chefs d’Etat de l’Afrique centrale seront en RDC aux côtés du Président de la RDC pour non seulement participer aux échéances avec leurs homologues de l’espace francophone mais aussi pour mettre en exergue les problèmes spécifiques de la sous-région. C’est du reste les problèmes de cette sous-région de l’Afrique centrale qui ont constitué la source d’inspiration du thème général du XIVème Sommet. Au sein du Village de la Francophonie, une place spéciale sera réservée aux pays de l’Afrique centrale et des grands lacs aux côté de la RDC. Ce sera également là une autre opportunité pour ces mêmes pays de se présenter avantageusement et exposer leurs produits.

Je reviens sur le thème de la Francophonie avec la gouvernance mondiale. Est-ce que la Francophonie tient compte des mutations qui sont en train de s’opérer actuellement dans le monde, notamment les mutations économiques très importantes ?

Votre souci se reflète dans le thème général du Sommet et sera l’épicentre des échanges qu’auront nos Chefs d’Etat et de gouvernement à l’occasion du XIVème Sommet. Au-delà de la situation politique internationale, ils échangeront sur la gouvernance mondiale. Ils passeront en revue nos pratiques dans les Etat membres à travers les textes fondamentaux auxquels tous nos Etats ont souscrit, comme la Déclaration de Bamako et la Déclaration de Saint-Boniface. Ils parleront de la défense et de l’usage de la langue française, la branche sur laquelle nous sommes assis en Francophonie, comme aime à le dire le Secrétaire général, le Président Abdou DIOUF.

La Francophonie étant un espace de diversité, ils échangeront sur la diversité culturelle, comme ils évoqueront toutes les questions liées à l’éducation qui est un axe principal de préoccupation pour la majorité des pays francophones en développement. Les défis environnementaux et les défis économiques seront dans ce bassin forestier de l’Afrique centrale des sujets d’échanges importants. La coopération solidaire pour le développement, axe majeur de la politique dans l’espace francophone, sera au cœur des échanges car comme vous le savez, l’espace francophone au-delà de la diversité qui le caractérise, comprend autant des pays économiquement très avancés que des pays économiquement faibles répartis sur les 5 continents.

Et cette solidarité s’exprime autant dans la défense de la langue qui nous est commune que dans les valeurs de démocratie, liberté et respect des droits de l’Homme que nous partageons, que de la coopération économique entre les Etats et la solidarité politique et diplomatique sur la scène internationale. Et c’est cet aspect qui fonde à mon avis la singularité et le caractère particulièrement attrayant de l’OIF qui entretient des relations de partenariat fécond avec une quarantaine de grandes organisations internationales.

Des gens pensent que la tenue du Sommet francophone marquera le renouveau de la RDC sur le plan diplomatique international. Quel est votre commentaire ?

Renaissance de la RDC sur le plan diplomatique international, je le souhaite assurément. Lorsqu’il est donné à un pays de rassembler en une rencontre 75 Chefs d’Etat et de gouvernement, c’est assurément une opportunité de se faire connaître, de se faire apprécier et de développer les meilleures relations d’entente et de cordialité avec tous ces gouvernements et tous ces peuples. Nous sommes en Francophonie une chaîne de valeurs partagées. J’ai entendu souvent dire qu’il y a en RDC des manquements dans un domaine ou dans un autre, notamment dans les pratiques démocratiques ou respect des libertés.

Force est de dire que la RDC est une jeune démocratie et également un pays en développement perfectible à volonté qui a beaucoup à donner mais également tout à apprendre. La proximité d’Etats économiquement avancés sera au plan économique et politique une opportunité de s’ouvrir davantage au monde, de mieux faire comprendre ses difficultés mais également apprécier ses progrès. S’il y a des difficultés sécuritaires dans une petite partie du territoire, c’est loin d’être le cas dans ce vaste pays-continent dont j’apprécie la qualité de vie dans sa capitale, les progrès réels aux plans économique et social impulsés par son gouvernement et les initiatives politiques et démocratiques que reflètent les décisions du gouvernement ou les travaux de l’Assemblée Nationale qu’il m’a été donné de suivre lors de mes derniers séjours en début juillet et maintenant en septembre de cette année 2012.

Je pense que les délégués de ce XIVème Sommet pourront également comme moi apprécier la gentillesse de ce peuple, la richesse de sa culture et la qualité de ses hommes avec lesquels nous avons collaboré harmonieusement et efficacement dans la préparation de cette importante échéance internationale.

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20.09.12 Le Potentiel – OUSMANE PAYE SATISFAIT DES PREPARATIFS DU SOMMET DE KINSHASA

LE PRESIDENT DU COMITE DE PILOTAGE DE L’OIF

Après avoir rencontré les principaux organisateurs du Comité National d’Organisation (CNO), visité tous les sites et évalué les préparatifs du Sommet avec le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie, le Conseiller spécial du Secrétaire général de la Francophonie, Monsieur Ousmane PAYE, Président du Comité de pilotage OIF, a été longuement reçu en audience le mardi 18 septembre 2012 par le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Joseph KABILA. Dans cette interview exclusive, au terme d’une importante mission du Comité de pilotage de l’OIF, il nous livre ses impressions à 3 semaines de cette importante échéance pour la RDC.

Vous vous êtes battu aux côtés du Président Abdou DIOUF, Secrétaire général de la Francophonie, pour qu’il y ait un Sommet à Kinshasa. Etes-vous content d’avoir accompli cette mission ?

La tenue du XIVème Sommet de la Francophonie est une réponse à une légitimité autant politique, historique, que technique. Nous sommes à la 14ème édition de cette Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement, déjà organisée dans toutes les aires géographiques de l’espace francophone. Après l’Europe de l’ouest, l’Amérique, l’Afrique de l’ouest, l’Asie, l’Océan indien et l’Europe de l’est, le Secrétaire général de la Francophonie a estimé qu’il était souhaitable qu’une telle rencontre soit organisée en Afrique centrale et Grands lacs, aire géographique qui ne compte pas moins de 10 Etats membres à part entière de l’OIF.

Vous vous souvenez que sur instruction du Secrétaire général de la Francophonie, j’ai fait plusieurs missions ici en RDC en qualité de Président du Comité de pilotage des Sommets. L’objectif était de vérifier la capacité technique de la RDC à répondre à ce qu’on appelle les prérequis techniques de l’organisation d’une telle rencontre. Et l’évaluation a été positive. Alors, sur la base de toutes ces raisons réunies, la RDC a présenté une candidature en 2008 au Sommet de Québec, agréée unanimement par les Chefs d’Etat et de gouvernement qui lui ont conféré l’organisation du Sommet de 2012. Lors du XIIIème Sommet de la Francophonie à Montreux, les Chefs d’Etat et de gouvernement ont de nouveau confirmé la tenue du Sommet de 2012 à Kinshasa. Je suis très heureux, à la suite du Président Abdou DIOUF, Secrétaire général de la Francophonie, que ce XIVème Sommet se tienne comme prévu ici à Kinshasa.

Quelles sont les raisons qui justifient que ce Sommet ait lieu à Kinshasa malgré toutes les critiques et l’opposition de certains congolais ?

La liberté d’expression est un droit reconnu et consacré dans la démocratie qui est une valeur essentielle de notre organisation. Dans tous les pays démocratiques, il y a aux côtés d’un pouvoir, bien naturellement, une opposition. Que cette dernière en RDC mais je le précise, partiellement, s’oppose à un tel projet, je dois vous dire quoi de plus naturel !

Je constate toutefois que des responsables politiques de très haut niveau y compris même de l’opposition et de la Société civile, se sont tous prononcés aux côtés du gouvernement en faveur de l’organisation du Sommet à Kinshasa. A mon avis personnel, je pense que le Sommet francophone qui réunit 75 Chefs d’Etat et de gouvernement du monde dans un pays est un évènement important, d’autant plus qu’ils débattent en la circonstance de tous les grands sujets qui agitent le monde aux plans politique et économique, au plan de la culture, au plan de la coopération solidaire et du développement. Je suis, pour ma part Président du Comité de pilotage et Conseiller spécial du Secrétaire général de la Francophonie, très heureux que nous arrivions à l’aboutissement de cette importante ambition, ici à Kinshasa, et qui sera l’évènement phare de la Francophonie en cette année 2012.

Vous êtes à la tête d’une grande équipe qui a séjourné à Kinshasa. Vous avez fait le tour de tous les sites. Quel état des lieux faites-vous actuellement des préparatifs de ce XIVème Sommet ?

Je dois d’abord préciser que l’organisation du Sommet de la Francophonie obéit à une logique de collaboration entre le Comité de pilotage de l’OIF et du Comité national d’organisation mis en place par le gouvernement du pays hôte. Le Chef de l’Etat de la RDC a installé un Commissariat général et mis en place un Comité d’organisation présidé par le Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie. Il a nommé comme responsables de ces mécanismes, des hommes tous très compétents avec lesquels nous travaillons en parfaite harmonie.

Sur la base des prérequis techniques de l’OIF, un Cahier des charges pour l’organisation du Sommet a été élaboré par ces mêmes responsables de la RDC qui visait à compléter les dispositions techniques et à améliorer l’existant. Dans la conscience de ces paramètres, j’ai constaté lors de cette mission que ce qui était promis a été fait et est une voie d’être achevé : c’est le cas notamment de l’aéroport et de la voie d’acheminement des délégués de l’aéroport à la ville de Kinshasa. J’ai visité tous les sites du XIVème Sommet et je constate à cet égard que tout ce qui avait été promis a été engagé et je ne doute pas, à un mois de l’échéance, que les travaux seront achevés avant l’ouverture des réunions du XIVème Sommet.

Les aménagements techniques liés à l’espace Sommet, les nécessités en bureaux, salles de réunions, salles de concertations, tout est déjà en place. Concernant l’hébergement, nos équipes techniques ont constaté la finalisation de l’important projet qu’est l’hôtel du Fleuve Congo ainsi que les améliorations apportées à de grands réceptifs existants comme le Grand Hôtel, le Memling, le Vénus, le Royal, le Sultani et j’en passe…

Concernant les manifestations d’environnement qui permettront au gouvernement de la RDC de faire participer les populations à l’évènement, je constate avec satisfaction que les travaux du Village ainsi que les préparatifs de la Nuit musicale africaine me semblent sous contrôle. Il suffit à cet égard d’aller visiter le Stade des martyrs et sa périphérie pour s’en rendre compte. Ceci dit, je dois également préciser qu’au-delà de l’organisation technique et évènementielle, il y a aussi la préparation de la substance, en d’autres termes les textes politiques et intellectuels qui seront proposés aux Chefs d’Etat et de gouvernement pour examen et adoption.

A cet égard un groupe ad hoc composé de l’ensemble des Etat membres présidé par la RDC, tient régulièrement ses assises au siège de l’OIF à Paris. Le thème général du Sommet s’intitule : « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale ». Le thème sera illustré par une Déclaration adoptée par les Chefs d’Etat et de gouvernement à l’occasion de ce Sommet, de même que différentes résolutions générales ou spécifiques consacrées à la situation politique internationale, économique mondiale et à la coopération francophone. Ces différents textes évoluent de manière très satisfaisante. Je dois vous dire sur ce 2ème point que les Etats sont satisfaits de l’état d’avancement des travaux de ce Groupe ad hoc.

A 3 semaines de l’échéance, force est de constater que le tableau de bord et le chronogramme que le Comité de pilotage et le CNO ont élaborés est respecté dans les délais. Ceci est rassurant et augure d’une bonne organisation de ce XIVème Sommet. Ce sentiment est partagé par le Chef de l’Etat, le Président KABILA, et le Président du CNO, le Ministre TSHIBANDA, qui suivent l’évolution de ces différents aspects au jour le jour.

C’est la première fois que ce Sommet est organisé en Afrique centrale. Comment les autres pays de cette sous-région vont participer à ce Sommet ?

Ils le feront doublement. Je confirme avec vous que c’est le premier Sommet en Afrique centrale et je crois que tous les Chefs d’Etat de l’Afrique centrale seront en RDC aux côtés du Président de la RDC pour non seulement participer aux échéances avec leurs homologues de l’espace francophone mais aussi pour mettre en exergue les problèmes spécifiques de la sous-région. C’est du reste les problèmes de cette sous-région de l’Afrique centrale qui ont constitué la source d’inspiration du thème général du XIVème Sommet. Au sein du Village de la Francophonie, une place spéciale sera réservée aux pays de l’Afrique centrale et des grands lacs aux côté de la RDC. Ce sera également là une autre opportunité pour ces mêmes pays de se présenter avantageusement et exposer leurs produits.

Je reviens sur le thème de la Francophonie avec la gouvernance mondiale. Est-ce que la Francophonie tient compte des mutations qui sont en train de s’opérer actuellement dans le monde, notamment les mutations économiques très importantes ?

Votre souci se reflète dans le thème général du Sommet et sera l’épicentre des échanges qu’auront nos Chefs d’Etat et de gouvernement à l’occasion du XIVème Sommet. Au-delà de la situation politique internationale, ils échangeront sur la gouvernance mondiale. Ils passeront en revue nos pratiques dans les Etat membres à travers les textes fondamentaux auxquels tous nos Etats ont souscrit, comme la Déclaration de Bamako et la Déclaration de Saint-Boniface. Ils parleront de la défense et de l’usage de la langue française, la branche sur laquelle nous sommes assis en Francophonie, comme aime à le dire le Secrétaire général, le Président Abdou DIOUF.

La Francophonie étant un espace de diversité, ils échangeront sur la diversité culturelle, comme ils évoqueront toutes les questions liées à l’éducation qui est un axe principal de préoccupation pour la majorité des pays francophones en développement. Les défis environnementaux et les défis économiques seront dans ce bassin forestier de l’Afrique centrale des sujets d’échanges importants. La coopération solidaire pour le développement, axe majeur de la politique dans l’espace francophone, sera au cœur des échanges car comme vous le savez, l’espace francophone au-delà de la diversité qui le caractérise, comprend autant des pays économiquement très avancés que des pays économiquement faibles répartis sur les 5 continents.

Et cette solidarité s’exprime autant dans la défense de la langue qui nous est commune que dans les valeurs de démocratie, liberté et respect des droits de l’Homme que nous partageons, que de la coopération économique entre les Etats et la solidarité politique et diplomatique sur la scène internationale. Et c’est cet aspect qui fonde à mon avis la singularité et le caractère particulièrement attrayant de l’OIF qui entretient des relations de partenariat fécond avec une quarantaine de grandes organisations internationales.

Des gens pensent que la tenue du Sommet francophone marquera le renouveau de la RDC sur le plan diplomatique international. Quel est votre commentaire ?

Renaissance de la RDC sur le plan diplomatique international, je le souhaite assurément. Lorsqu’il est donné à un pays de rassembler en une rencontre 75 Chefs d’Etat et de gouvernement, c’est assurément une opportunité de se faire connaître, de se faire apprécier et de développer les meilleures relations d’entente et de cordialité avec tous ces gouvernements et tous ces peuples. Nous sommes en Francophonie une chaîne de valeurs partagées. J’ai entendu souvent dire qu’il y a en RDC des manquements dans un domaine ou dans un autre, notamment dans les pratiques démocratiques ou respect des libertés.

Force est de dire que la RDC est une jeune démocratie et également un pays en développement perfectible à volonté qui a beaucoup à donner mais également tout à apprendre. La proximité d’Etats économiquement avancés sera au plan économique et politique une opportunité de s’ouvrir davantage au monde, de mieux faire comprendre ses difficultés mais également apprécier ses progrès. S’il y a des difficultés sécuritaires dans une petite partie du territoire, c’est loin d’être le cas dans ce vaste pays-continent dont j’apprécie la qualité de vie dans sa capitale, les progrès réels aux plans économique et social impulsés par son gouvernement et les initiatives politiques et démocratiques que reflètent les décisions du gouvernement ou les travaux de l’Assemblée Nationale qu’il m’a été donné de suivre lors de mes derniers séjours en début juillet et maintenant en septembre de cette année 2012.

Je pense que les délégués de ce XIVème Sommet pourront également comme moi apprécier la gentillesse de ce peuple, la richesse de sa culture et la qualité de ses hommes avec lesquels nous avons collaboré harmonieusement et efficacement dans la préparation de cette importante échéance internationale.