Mérite : pétition en ligne en hommage à Paul Panda Farnana

 Postée par le comité de soutien à la mémoire du premier universitaire congolais, l'action en cours est un plaidoyer pour son élévation au rang de héros national.

Publiée par Marie-Françoise Engulu Bosango, le contact principal du comité, la pétition comportait jusqu'à la matinée du 26 septembre 294 signatures. Les personnes désireuses d'y apposer les leurs peuvent le faire à travers le suivant lien :

http://www.gopetition.com/petitions/m-fumu-paul-panda-farnana-1888-1930-h%C3%A9ros-national/signatures.html
http://www.gopetition.com/petitions/m-fumu-paul-panda-farnana-1888-1930-h%C3%A9ros-national/signatures.html

Encore parfait inconnu pour la plupart de ses compatriotes il y a deux ans, Paul Panda Farnana dont le nom complet était M'Fumu Paul Panda Farnana est de plus en plus cité depuis l'an dernier. En effet, des supports comme le film de la Belge Françoise Levie « Panda Farnana, un Congolais qui dérange » ou le single « Héros national » de cinq jeunes rappeurs aident à dépoussiérer l'histoire de ce fameux personnage. Grâce à Wallonie-Bruxelles international, trois projections du documentaire étaient programmées entre avril et juin 2011, deux au Centre Wallonie-Bruxelles et une à l'Institut national des arts.

Réalisé à partir d'une sérieuse investigation, le film de Françoise Lévie milite pour la réhabilitation du premier intellectuel congolais instruit en Belgique. Le documentaire, soutient Sylvain Gressier, est structuré autour « d'une série de lettres de correspondance entre Panda et divers interlocuteurs et d'une douzaine de photos inédites dénichées au fil des recherches de la réalisatrice ». Mais encore, poursuit-il, il y a l'appui substantiel « des scènes d'évocation, ainsi que des entretiens avec quelques personnages locaux du village natif de Panda, président de l'association à son nom, ou de parents éloignés ».

Inscrit dans une démarche similaire à celle du film, le single « Héros national » vise un éveil de la mémoire collective nationale. C'est, dira-t-on, par devoir de mémoire que les cinq jeunes chanteurs hip hop, particulièrement les rappeurs kinois Big Mike, Bob Flash et Nella Sinemajor se sont associés au projet. Conduit par deux Congolais de la diaspora belge, en l'occurrence Fabrice Pembele, éducateur et tuteur en charge du suivi des jeunes en difficulté de la commune de Saint-Josse et Dorah Ilunga Kabulu, conseillère municipale.

Une biographie édifiante

À l'instar de la réalisatrice belge, les jeunes artistes dont ceux venus de Belgique se sont inspirés de la biographie de Paul Panda. Ils ne se sont pas contentés de la lire car ils ont procédé à un retour aux sources. Le voyage dans la terre natale de l'illustre inconnu, Nzemba, localité proche de Banana dans le Bas-Congo, était paru très édifiant pour Mike et Lamine. Tout Sénégalais qu'il soit, ce dernier s'était réjoui d'avoir pu connaître l'existence de cet homme d'exception qui passe bien pour un modèle de réussite pour la jeunesse.

Né à Nzemba en 1888, Paul Panda Farnana y est mort bien jeune, âgé de 42 ans, le 12 mai 1930. L'on parle d'un empoisonnement « dans des circonstances mystérieuses ». Agronome de formation, c'était un nationaliste qui avait su faire de la reconnaissance des droits des Congolais par l'autorité coloniale belge son cheval de bataille. Pour d'aucuns, l'ancien domestique devenu élève à l'Athénée d'Ixelles et qui gravit par la suite avec succès les échelons de l'enseignement supérieur à l'école d'Horticulture de Vilvorde est, à juste titre, le précurseur du nationalisme congolais. En témoignent largement ses écrits et discours pris à raison pour des engagements sérieux qui ont marqué les premiers pas « d'un nationalisme congolais qu'il a voulu participatif, réformiste, pacifiste mais nullement anti-européen ni anti-belge », apprend-on.

La volonté humaniste de Panda, alors qu'il avait été élevé dans les meilleures conditions du système occidental, avait dû faire face à la réalité de l'ère colonialiste. Tout intellectuel qu'il fut, il se trouvait confronté au fait qu'il demeurait un jeune nègre aux yeux de ses pairs. La triste réalité du racisme l'avait porté à se radicaliser progressivement. Du jeune premier plein d'aspirations qu'il était au départ, il était devenu peu à peu un « ''combattant'' comme il se définit lui-même dans sa correspondance à W.E.B Dubois, père du panafricanisme, au regard désabusé, mais à la volonté inflexible », souligne Sylvain Gressier dans sa critique du film. Revenu au Congo en 1929, Panda rejoignit son village natal où il fit ériger une école et une chapelle qui fut dédiée à son saint patron, saint Paul.

Nioni Masela

Photo 1 : Paul Panda Farnana

Photo 2 : L'affiche du film Panda Farnana, un Congolais qui dérange

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