Livres : Paulin Kalala Kabeya écrit un essai de pédagogie de la connaissance
C'est fort de son expérience dans les milieux de l'enseignement, le docteur en sciences de l'éducation parle de « L'École des compétences dans l'optique de la gestion mentale ». Préfacé par son homologue, le Pr. Jean-Pierre Gaté, l'ouvrage du prêtre du diocèse de Mbuji-Mayi nouvellement paru chez L'Harmattan permettra au lecteur de s'imprégner de sa « brillante thèse de doctorat ».Et nous renseigne encore plus l'enseignant-chercheur, maître de conférences de Sciences de l'éducation de l'Université Catholique de l'Ouest, le livre est donc « d'une rencontre de l'auteur avec l'œuvre du fondateur de la "gestion mentale" : Antoine de la Garanderie ».
Si la première entrevue des deux hommes de science en 1990 est décrite comme étant fortuite, il n'en est pas de même de la seconde intervenue près de deux décennies plus tard, soit en 2008. En effet, jugée plus conséquente que la précédente, celle-ci, nous apprend Jean-Pierre Gaté, s'est produite « à un moment décisif du parcours universitaire » de Paulin Kalala Kabeya. C'est dire qu'il a eu lieu alors qu'il « s'interrogeait sur les raisons du décrochage scolaire en RDC ». Il en est arrivé à comprendre qu'elles « n'étaient pas imputables qu'à des facteurs socio-économiques ou structurels,même si ces derniers doivent aussi être considérés ». Le pédagogue était ainsi d'avis que le phénomène relevait « tout autant d'une causalité proprement intrinsèque qui invite à situer l'analyse sur le terrain de la pédagogie et plus particulièrement de celle, personnelle et souvent implicite, que l'élève met en œuvre pour apprendre ».
L'ouvrage dénote, par ailleurs, de la volonté de son auteur « à promouvoir une école des compétences qui soit aussi une école de la personne ». Ce, en pleine considération du fait qu'en RDC, « la rénovation du système éducatif constitue, peut-être encore plus qu'ailleurs », épingle ici Jean-Pierre Gaté, « une condition de progrès et de développement démocratique ». Dès lors, c'est en « pédagogue particulièrement averti et inventif » que Paulin Kalala Kabeya a puisé dans la pensée d'Antoine de la Garanderie de quoi concilier la double exigence congolaise. Il s'agit d'une part, indique alors le préfacier, de parvenir au « développement des compétences à l'école et par l'école », et de l'autre, d'« une considération inconditionnelle de la personne et de son éducabilité ».
Classifié dans la Collection Études africaines de l'éditeur français, L'Harmattan, « L'École des compétences dans l'optique de la gestion mentale, Essai de pédagogie de la connaissance » s'étend sur 346 pages. Son sujet est d'autant plus pertinent que son auteur, de par sa formation et son expertise en pédagogie scolaire, était suffisamment outillé parce qu'au départ naturellement prédisposé à se lancer dans la recherche sur la question cruciale des compétences à l'école.
Nioni Masela
Photo : La couverture de « L'École des compétences dans l'optique de la gestion mentale, Essai de pédagogie de la connaissance »
Les Dépêches de Brazzaville