Pour redorer le blason terni de la R.D. Congo : Le rapatriement du personnel diplomatique et consulaire fin mandat s’impose comme une urgence ! par JPB Ilopi Bakanga



   On nous rapporte que la
situation frôle parfois la catastrophe dans de nombreux pays d’Afrique. Des
congolais récemment en mission au pays du Négus Hailé Sélassié ont été surpris
d’y trouver leur représentation diplomatique dans un état de décrépitude
avancée. Eberlués, ces derniers ont voulu se renseigner chez la sentinelle
assise devant le lieu sur la possibilité d’être reçus par le chef de mission
diplomatique de leur pays en terre éthiopienne. Quelle ne fut leur surprise de
constater que la personne en babouches et en bras de chemise qu’ils avaient
prise pour un vigile était son Excellence M. l’ambassadeur en personne. Pour le moment, Beaucoup d’entre
eux qui se rendent à l’étranger pour de multiples raisons ne se donnent même
plus la peine de faire un tour dans les chancelleries de leur pays, de peur
d’être grugés.  Clochardisés à souhait,
réduits à la mendicité, forcés de recourir aux petits jobs pour nouer les deux
bouts du mois, ces dignes représentants de la R.D. Congo sont devenus
des parias du cercle diplomatique des pays hôtes.  Pour survivre, certains sont parfois pris en charge par les
représentants des pays frères et amis, notamment ceux de l'Angola, de la République Sud-Africaine,
et voire des pays comme le Burundi.  Et
cette situation ubuesque a fait perdre au grand Congo Démocratique son prestige
d’antan dans le concert des nations. En tout cas, ce dépérissement à outrance
de ses diplomates à l’étranger devient une grosse épine dans la plante du
pied du gouvernement congolais !



 Le retour de
ces diplomates au pays : une priorité !



Comme l’a affirmé Maitre Célestin Tunda, Vice-ministre
des Affaires étrangères, le retour des membres des missions diplomatiques
congolaises fin mandat qui  errent à travers le monde au pays
doit faire l’objet d’un traitement prioritaire pour mettre un terme à ce fléau
qui ternit fortement l’image du Congo Démocratique à l’extérieur du pays.
Pourtant, Tout ceci est possible, surtout
avec les crédits qui ont été alloués à cet effet dans le budget 2013
, avait
déclaré le ministre des affaires étrangères
et coopération internationale, M. Raymond Tshibanda, au sortir d’une réunion
avec ses collègues des Finances et du Budget.    Au total, près de 515 familles de diplomates à travers le monde attendent
leur rapatriement dans une situation
d’insécurité sociale permanente. On trouve à Bruxelles une meute de
compatriotes dans ce cas, nous assure une source proche de ce milieu. Ceux qui
ne s’adaptent pas à la situation en
recourant au « libanga » et autres propositions de ce genre ne savent
même plus comment nouer les deux bouts du mois.  A Londres, la situation semble tellement proche du
paroxysme qu’on craint des débordements risquant de dépasser en intensité l’esclandre provoqué par les trois
diplomates congolais ayant exprimé bruyamment leur ras-le-bol à la fin du
mandat de M. Alexis Tambwe Mwamba, le ministre des affaires étrangères de la RDC de l’époque. En tout cas,
le feu couve sous la braise au pays au pays de sa Majesté Britannique, et il ne
sera pas étonnant que des procès intentés contre l’état congolais par des
diplomates enragés n’y défrayent dans les prochains jours la chronique, prédisent
certains observateurs. Une
famille d’un diplomate congolais à Tel-Aviv attend son rapatriement depuis une
quinzaine d’années. Leurs enfants nés au pays de Moshé Dayan ne perçoivent
l’immensité du majestueux fleuve Congo qu’à travers les fables nostalgiques
ressemblant aux contes de « mille et une nuits » que leurs géniteurs
désabusés leur racontent, raillent ses collègues de Kinshasa. Ce phénomène n’a pas épargné la France où la plupart des
fonctionnaires diplomatiques R.D. Congolais sont devenus des demandeurs, explicites ou implicites, d’asile
politique, disent les mêmes gouailleurs. Et même ceux qui par pudeur ou par
amour patriotique refusent de prendre cette direction sont considérés comme
tels par les services d’immigration de ce pays-hôtes.    Gênés et souvent tournés en dérision
dans les pays d’accueil, les préjudiciés n’ont de cesse qu’à vouloir revoir
celui de leurs ancêtres. Mais hélas ! L’Etat congolais rechigne à leur payer, en plus de leurs salaires, les
frais de rapatriement. Ils sont alors
très nombreux en Europe, en Afrique, en Amérique et en Asie à attendre que le
ciel leur tombe sur la tête, ou que la manne leur tombe du ciel.    Mais
là où le bas blesse, c’est lorsque ces laissés pour compte constatent avec
ahurissement que ceux qui viennent les remplacer semblent échapper au triste
sort leur réservé, tellement ils sont pourvus des moyens leur permettant une
installation adéquate.   D’après
certains analystes, ce système de deux poids deux mesures exacerbe tellement
les ressentiments de ces frustrés et les membres de leurs familles, au point
que ceux qui n’ont pas les nerfs solides finissent par gonfler les rangs des
pourfendeurs du régime de Kinshasa en Occident. Toutefois,
en dépit de leur dégénérescence, beaucoup d’entre eux continuent toujours à croire à leur noble statut,
et attendent avec ferveur l’imminence de leur retour au bercail. Des synergies
ont même été créées à cet effet pour amener l’état congolais à trouver une
solution urgente à ce problème mais en vain.  Ainsi,
un mémorandum en faveur de leur rapatriement, accompagné des fiches mentionnant
tous leurs salaires en souffrances, sera éminemment adressé par ces diplomates dépités au ministère de la tutelle
pour décider le gouvernement congolais à assumer ses responsabilités. 



 

Le nœud du
problème

La
RDC

est pour le moment représentée dans 64 pays, notamment l’Afrique du Sud,
l’Allemagne, l’Angola, la
Belgique, le Bénin, le Brésil, le Cameroun, le Canada, le
Centrafrique, la Chine,
le Congo, la Corée
du Sud, la Côte
d'Ivoire, le Danemark, l’Égypte, l’Espagne, les États-Unis, l’Éthiopie, la France, le Gabon, la Grèce, la Guinée, l’Inde, l’Israël,
l’Italie, le Japon, le Kenya, la
Libye, le Maroc, la Mauritanie, la Mozambique, le Nigeria,
le Pays – Bas, la Pologne,
le Portugal, la Roumanie,
le Royaume-Uni, la Russie,
le Sénégal, le Soudan, la
Suisse, la
Tanzanie, la
Tchéquie, le Tchad, le Togo, la Tunisie, la Yougoslavie, la Zambie, le Zimbabwe…. Selon une déclaration récemment faite à la presse à Kinshasa, M. Raymond
Tshibanda, le ministre congolais des affaires étrangères et coopération
internationale, avait reconnu que son pays qui a aligné plus de 534 diplomates
en poste à l’étranger est de plus en plus confronté à la difficulté de faire
face à ses engagements vis-à-vis de ces fonctionnaires.
  En plus du délabrement total des
infrastructures immobilières, les arriérés des salaires et les autres charges
sociales impayées sont devenus monnaie courante dans les représentations
diplomatiques congolaises où
la majorité du personnel vit dans
une précarité absolue.   Et
jusqu’alors, toutes les solutions envisagées pour résoudre ce dossier
embarrassant sont restées lettres mortes, nous affirme un expert en la matière.
En effet, plusieurs diplomates déjà rappelés à la centrale de Kinshasa végètent
dans  des conditions épouvantables de
continence dans leurs pays d’accueil, abandonnés à leur triste sort, ne sachant
plus à quel saint se vouer.

Tripartite ministères Affaires étrangères,
Budget et finances, ultime solution ?



Depuis l’année 2010, le ministère des Affaires
étrangères de la République
démocratique du Congo (RDC), sous l’égide de M. Alexis Thambwe Mwamba à l’époque,
avait promis d'examiner avec ses collègues du Budget et des Finances la
question d’apurement des arriérés des salaires des diplomates de la RDC à l'étranger, ainsi que
celle des indemnisations liées à leurs rapatriements.   A
la fin du mois de février écoulé, en exécution des recommandations de la 11ème
Conférence diplomatique de 2010 ainsi que de son programme d’action, le Gouvernement congolais a institué une
commission constituée des ministères des Affaires étrangères, du Budget et des
Finances en vue de proposer des solutions favorables à l’atténuation du
calvaire de nos diplomates vivant à
l’étranger.  Au mois d’avril
passé, à l’issue d’une réunion de la commission mise sur pied, des mesures de choc ont été annoncées. En
effet, le gouvernement congolais prenait
l’engagement de résoudre le problème analysé dans un bref délai, en priorisant
les missions diplomatiques installées
dans les pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies,
c’est-à-dire les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France et la
Grande-Bretagne.  Malheureusement, en dépit de cette belle profession de foi, rien de
concret n'a été encore fait pour apporter tant soi peu des solutions à ce
problème épineux. D’après certains experts, le ministère en charge de budget
serait le goulot d’étranglement de la réalisation de ces mesures
salvatrices.   En
tout cas, si on persiste à laisser la diplomatie congolaise dans l’œil du
cyclone en ne rapatriant pas le plus tôt possible cette pléthore des diplomates
fin mandat qui traînaille à travers le monde, les objectifs de la 11ème
conférence diplomatique tenue à Kinshasa en novembre 2010, tels que fixés par
le président
Joseph Kabila Kabange
, c’est-à-dire bâtir au Congo « une
diplomatie de développement, de paix et de stabilité
»,
ne seront plus
qu’un simple leitmotiv. C’est donc l’image de la RDC qui ira de mal en pis à l’extérieur du pays.   
Jean-Paul Brigode ILOPI Bokanga.





 

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