Qui a aidé Gédéon KYUNGU MUTANGA à s’évader de la Prison Centrale de la Kassapa, à Lubumbashi?(G.Lutonadio)

Et
vivons ce que l’homme sous le soleil est en train de faire. Jusqu’à présent,
Monsieur Gédéon KYUNGU MUTANGA, le seigneur de guerre, comme il aime faire la
guerre, se fait passer comme un rebelle anthropophage. Il ne sait pas ce qu’il
fait et ce qui viendra après sa folie ; il accepte de servir le bouc-émissaire.
Il joue un jeu qui ne sait même pas son aboutissement. Il est utilisé, le
pauvre. Et beaucoup de gens se posent tant de questions de connaître celui ou
ceux qui ont aidé un condamné à mort à s’évader en pleine journée, vers 10
heures du matin. La prison centrale n’est plus éloignée de quartiers habités
comme c’était dans le temps jadis. Cette prison est entourée des maisons de
gens. Qui pouvait avoir le courage à cette heure-là d’envahir la prison, même si
l’on est armé? Et quelle audace de faire évader tous les prisonniers sans aucune
inquiétude. Et l’on doit encore se demander à quelle heure la police
d’intervention rapide est-elle arrivée sur terrain pour secourir le personnel de
la prison? Alors que nous sommes à la période où les téléphones cellulaires
pullulent comme les mouches à travers la ville? La police, selon la publicité du
Gouverneur du Katanga à travers les médias, est véhiculée. Et aux environs, à
200 mètres de la prison, le camp militaire existe. Aux lecteurs de
méditer.

Monsieur
Gédéon KYUNGU MUTANGA fait-il peur? Est-il capable de semer la panique dans
cette partie du territoire national sans le concours de base arrière? Si
réellement il veut la guerre, que réclame-t-il? Autant de questions pouvant
demeurer sans réponse précise. Mais la paix est troublée. Ce qui est étonnant :
Monsieur Gédéon s’évada le 7 Novembre 2011 à 10 heures du matin. Selon les
sources sûres d’information, une combine que l’on surnomme « Dubaï » l’attendait
à la porte de la prison. Dans l’entretemps, une dizaine de badauds en armes
légères tiraient en désordre. Et toutes les portes étaient entr’ouvertes. Gédéon
ne savait pas qu’on allait le prendre en prison. Les mêmes ressources précises
que les assaillants sont allés le tirer de forces pour qu’il le suive. Il avait
aussi peur de les suivre. Le fait qu’il fut condamné à mort, il croyait qu’on
veut le tuer.

Réfléchissez
encore avant d’aller loin. Les élections présidentielles et législatives étaient
prévues le 28 Novembre 2011. Et le 7 Novembre 2011, à 10 heures Kyungu s’évade.
Sachant qu’il était condamné à mort pour avoir tué et mangé la chair humaine. Il
ne s’était pas évadé de lui-même, le renfort armé était venu de l’extérieur. Et
le jour des élections, vers 11 heures 30, au moment où les électeurs étaient
nombreux dans le centre NJANJA de la SNCC pour voter, un groupe d’assaillants
armés surgit en tirant des balles en désordre. Un policier commis à la garde du
centre  qui voulut s’interposer reçut une balle et mourut sur place. La panique
devint générale, les électeurs évacuèrent le lieu. Avant de fuir, un des
policiers présents assomma un assaillant qui était reconnu comme étant majordome
de monsieur Gédéon KYUNGU MUTANGA. A ce moment-là, nous apprenions qu’à MITWABA,
les rebelles de KYUNGU allaient dans des centres d’élections chassaient les
électeurs qui voulaient remplir leur devoir civique. Pourquoi agir de la
sorte?

Lendemain,
les élections furent réorganisées dans ce centre de NJANJA lorsque les autorités
prirent de précautions de protéger les électeurs. Certes, les électeurs votèrent
sans difficultés; mais les résultats affichés de chaque bureau interpellèrent
l’esprit de curieux. Le candidat numéro 11 sur la liste de candidats à la
présidence devint vedette de tous les 17 bureaux sur 18. Il occupait la première
place. Est-ce le motif d’attaque de ce centre pour empêcher les électeurs
d’élire leur président? Tous les observateurs tant nationaux qu’internationaux
se posaient cette question. Trois jours après l’affiche, les membres de centres
furent invités de se rendre quelque part pour reprendre les résultats. C’est une
autre manche de pair que nous verrons prochainement.

Quand
KYUNGU fut libéré par les gens de sa bonne volonté, il fut emmené dans son fief
de MITWABA. Et le long de son parcours pour arriver à MITWABA, n’y avait-il pas
de policiers qui contrôlaient en cours de cours pour appréhender les évadés ?
D’autres langues disaient qu’il était caché dans une maison d’un certain noble
en vue de dissiper les malentendus et la curiosité.

Si
c’est Monsieur Gédéon KYUNGU qui sème la panique dans le territoire de Mitwaba,
que cherche-t-il donc? Quelle mission a-t-il reçu lors de son évasion de la
prison? Une certaine question restait pendante lorsque Gédéon fut arrêté à
MAZOMBWE/MITWABA la première fois le 12 mai 2006 par le contingent béninois de
la MONUSCO de savoir : S’était-il sacrifié aux Béninois ou était-il
arrêté?

Il
y a des langues qui se délient et déclarent que Gédéon KYUNGU MUTANGA s’était
offert aux Béninois de la MONUSCO. D’autres prétendent que, semblerait-il, grâce
à leurs gris-gris, avaient eu la suprématie sur les fétiches de Gédéon. Ils
l’ont neutralisé. C’est une hypothèse. Une opinion prétendait que Gédéon s’était
livré. Il avait la certitude qu’il ne sera pas arrêté. Puisqu’il avait rendu
service à la Nation Congolaise en combattant contre les envahisseurs Rwandais et
contre leurs alliés du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD/Goma. Il
devait être promu au grade supérieur dans les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo (RDC) comme ses pairs Maï- Maï d’autres provinces,
devenant alliés du Gouvernement Congolais, lors du dialogue inter-congolais à
Sun City, en Afrique du Sud.

Pourquoi
semait-il des terreurs parmi la population congolaise et se donnait le luxe de
livrer aux actes de cannibalisme? C’est une autre manche de pair. Le Dialogue
Inter-Congolais à Sun City permit aux belligérants de se partager, les postes
administratifs, militaires et politiques. Mais Gédéon fut oublié par le pouvoir
de Kinshasa alors qu’il était son allié. Etant donné qu’il fut oublié ou écarté
de la liste de promus, il commença à exercer la terreur sur la population
locale. C’était une sonnette d’alarme. Il voulait tirer les oreilles de
gouvernants en vue de se rappeler de lui. Ceux du pouvoir qui le rencontrait le
nourrissaient d’espoir qui ne venait pas vite. Il entendait que tel membre Maï-
Maï était promu et devenu Général d’armées ou Colonel ou Major. Il ne faisait
qu’attendre.

Nous
nous rappelons que quand Gédéon fur ramené à Lubumbashi en Mai 2006, les
autorités de l’époque n’avaient pas l’intention de le livrer aux instances
judiciaires. Il était bel et bien protégé au mess des officiers militaires.
Personne ne s’approchait de lui. Il était traité en seigneur. Chaque semaine, il
recevait une prime d’au moins 50 dollars pour ses besoins quotidiens. Il a fallu
que les ONGDH dénoncent les manœuvres de refus de transférer KYUNGU aux mains de
juges pour répondre à ses forfaits. Comme les défenseurs de droits de l’homme
insistaient tant, KYUNGU fut lâché et transféré à la prison de la Kassapa. Etant
donné que le Territoire de MITWABA où il a commis de graves exactions, le
seigneur de guerre, Gédéon KYUNGU devait être traduit devant le Tribunal
militaire du Haut-Katanga, situé à Kipushi car le Territoire de MITWABA se
trouve dans la juridiction du District du Haut Katanga. Ainsi, la justice
militaire du chef –lieu de District était compétente d’instruire son dossier et
de tous ses acolytes parmi lesquels on dénombrait les enfants et les
femmes.

Comment
et pourquoi Kyungu devint-il rebelle ?

Monsieur
Gédéon, après avoir terminé ses six ans d’humanités pédagogiques, devint
enseignant d’école primaire dans son territoire de MANONO. Il était dévoué à son
métier d’enseignant. En 1997, lorsque MZEE Kabila Laurent devint président de la
République


Quelques
mois après, les alliés Rwandais et Ougandais de Mzee Kabila lui tournèrent le
dos. Ils suscitèrent d’autres branches rebelles pour l’attaquer et lui ravirent
le pouvoir. Il s’agit de RCD monté par le Rwanda et le MLC par l’Ouganda. La
guerre s’intensifia à l’Est du Congo et la troupe rwandaise fonça jusqu’à la
porte d’entrée de la Capitale, Kinshasa. Quelques éléments pénétrèrent dans
certaines communes de Kinshasa, telles que Masina, Ndjili et Kimbaseke. Mzee
Laurent Désiré Kabila, Président de la République ne pouvant faire autrement
pour la défense du Congo, il créa un mouvement politico-militaire qu’il nomma
les Forces d’Auto-défense Populaire, FAP en sigle. Monsieur KASONGO  NGWELE,
alias  CHINCHACHINCHA (un coupeur ou dépeceur) s’engagea dans ce mouvement et
commença à recruter les gens sans discrimination de sexe. Voulant profiter de
l’avenir politique, Gédéon abandonna l’enseignement et s’enrôla dans les FAP.
Certainement, il avait quelques raisons de quitter l’enseignement national : ce
secteur paie mal et déconsidère l’intellectuel. Le fait qu’il prospérait dans la
société mystique, il prit l’avantage de s’éloigner de son maître le dépeceur et
créa sa branche qu’il installera à KABALA, son village natal situé dans le
 confins du Territoire de MANONO.  Il était un bon élève de CHINCHACHINCHA. Il
lutta avec dernière énergie. Le gouvernement de Laurent Désiré Kabila leur avait
donné des armes pour combattre les envahisseurs rwandais. Ces derniers
arrivèrent jusqu’à MANONO et à PWETO. Lubumbashi, le chef –lieu de la Province
du Katanga fut menacé de tomber aux mains de rebelles de RCD et ses alliés les
Rwandais. Il a fallu que la Communauté Internationale s’interpose pour que les
Congolais se retrouvent à Lusaka en Zambie pour que la guerre s’arrête. C’est la
même Communauté Internationale qui avait allumé le feu et qui aussi cherché à
l’éteindre. Tous les belligérants devaient se rencontrer pour dialoguer. Les
chefs de FAP (Maï-Maï) étaient aussi conviés à participer au dialogue. La
dernière étape du dialogue était Sun City, une ville d’Afrique du Sud. Là-bas,
ils se distribuèrent de postes du travail. Les chefs Maï-Maï de partout
devinrent des généraux, des colonels et consort. Les Maï-Maï du Katanga furent
oubliés à raison ou à tort. Les parrains de Maï-Maï du Katanga n’étaient pas
contents. Ils excitèrent leurs hommes à intensifier la guerre. Contre qui ? Les
gens de RCD, de MLC et consorts avaient arrêté la guerre car ils étaient coptés
dans le gouvernement de Kinshasa. Mais les autres encore combattaient contre
quels ennemis ? L’ennemi n’existait pas. Il fallait faire crépiter les balles
pour se faire comprendre, pour attirer l’attention des autorités. Il fallait
s’attaquer aux paisibles citoyens et aux éléments de Forces Armées de la
République Démocratique du Congo (FARDC). Ils ont créé ce que beaucoup appellent
triangle de la mort qui constitue les trois Territoires : MITWABA- PWETO-
MANONO. C’est là où le bas blesse comme disent les Français.

"vlcsnap-2012-06-11-15h05m08s130.png"

Après
son évasion de la prison de la Kassapa :

Quelques
jours après son évasion spectaculaire de la Kassapa, Gédéon se rendit aux flancs
des monts Mitumba, aux environs de la Mission catholique de Lukafu. Il fut
escorté par un peloton de quinze jeunes gens armés et portant une bande rouge
autour de la tête.  Au bout de quelques semaines, une rumeur attestant son
retour a circulé dans beaucoup de villages du Territoire de MITWABA. De fait, on
l’a vu en chair et en os à Kabala, son village natal, qui s’est vidé de sa
population après son passage, pour échapper à une éventuelle opération de
représailles de la part des autorités établies. Ses hommes qu’on appelle
« Maï-Maï » ont un nouveau regard. Pour impressionner ou faire peur à la
population locale, certains jeunes du groupe s’exprimaient en langues étrangères
telles que : le portugais et l’anglais. C’est ici où il faut comprendre le jeu
joué non pas par Gédéon le pauvre, mais par les grosses légumes du régime
politique qui sèment la panique pour leur propre intérêt. Gédéon n’avait pas
d’argent lors de son évasion de la prison. Où trouva-t-il de l’argent pour
acheter les habits neufs pour vêtir ses hommes ? Car on les avait vu en
salopettes neuves, portant au dos le dessin d’une pair de ciseaux coupant le
Katanga du reste de la RD Congo, avec comme inscription : « Kata Katanga »
(Couper le Katanga en kiswahili). L’évêque de Kilwa-Kasenga, Monseigneur
Fulgence MUTEBA écrit : « Ils ont des armes de guerre apparemment neuves. Ils
disent ne pas vouloir troubler la paix et surtout ne pas s’en prendre à la
population civile. Toutefois, peu avant la publication des résultats provisoires
de l’élection présidentielle, ils avaient effectué une mission dans le village
de Mwema auprès des agents de la CENI (Commission électorale nationale
indépendante) pour s’enquérir du score réalisé par le président Joseph Kabila.
Ils auraient déclaré, semble-t-il, qu’ils commenceraient la guerre de sécession
du Katanga au cas où celui-ci n’était pas réélu.  Ils ont affirmé avoir des
ramifications dans toutes les grandes villes du Katanga. Ils ont regagné la
jungle sans avoir commis un seul acte de violence ».

Il
enchaîne aussi : « La région s’est embrasée dans la violence, la psychose, la
panique et la peur. Outre à Mubidi, les habitants des villages Kwiyongo,
Kwisinga, Kapanda, Kamakumbi, Tombwe ont pris la fuite. Il y en a beaucoup qui
se cachent en brousse. Nombreux sont ceux qui sont venus s’installer à Kabola, à
cinq kilomètres de Kasongo-Mwana, sur l’axe Kilwa-Mitwaba.  A ce jour, on a
enregistré provisoirement 10 926 personnes, 2 923 ménages, 1. 867 hommes, 2 485
femmes et 6.574 enfants. Ils sont sur 17 sites de fortune, sans assistance
humanitaire et exposés aux intempéries parce qu’on est en pleine saison des
pluies. Ces déplacés manquent de tout. Ils n’ont ni nourriture, ni médicaments,
ni couvertures, etc. On signale qu’une diarrhée accompagnée de vomissements a
déjà fait deux morts chez les déplacés et un mort dans le village
Kasongo-Mwana.

Dans
la cité de Mitwaba, on signale 2.000 déplacés et le repli de plusieurs creuseurs
artisanaux de la cassitérite exploitant le gisement de Kansowe à 25 kilomètres.
La forte présence militaire ne rassure guère. Elle n’augure pas une fin
immédiate du drame ».

C’est
un drame d’avoir les autorités qui ne se soucient jamais du peuple qu’elles
prétendent gouverner

 

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.