22 07 13 Jeune Afrique : Thierry Goffeau (MSF) : "Des milliers de déplacés sans assistance humanitaire adéquate" à Goma

 Comme
au mois
de mai dernier
, la reprise
des affrontements entre le Mouvement du 23-Mars et les forces de l’armée
régulière congolaise
entraîne son corolaire de déplacés : 4 200 personnes
ont fui leurs habitations, situées dans les zones de combats, pour venir
s’abriter dans les églises et les écoles de Goma, selon l’ONG humanitaire
Première Urgence. Comment sont-ils pris en charge sur place ? Thierry Goffeau,
le chef de mission de Médecins sans frontières dans le Nord-Kivu, revient sur
les derniers développements de la situation humanitaire dans l’est de la RDC.

Jeune
Afrique : Quelle est la situation des déplacés depuis la reprise des combats,
le 14 juillet, entre les rebelles du M23 et les FARDC (Forces armées de la RDC) à une dizaine de
kilomètres au nord-ouest de la ville de Goma ?

Thierry
Goffeau : La situation des déplacés n’a pas tellement évolué : elle est
toujours précaire. Selon les agences onusiennes, quelque 4 000 autres personnes
se sont déplacées depuis la reprise des combats. Par rapport aux chiffres antérieurs,
nous constatons que ces déplacements sont réduits. Certes les combats sur le
terrain demeurent violents, mais les personnes ne se déplacent pas en masse.
Car la plupart des zones de combats avaient déjà été vidées de leurs habitants
lors de premiers accrochages entre les deux belligérants au mois de mai
dernier, avant la visite du
secrétaire général des Nations unies, Ban-Ki Moon
, au Nord-Kivu.

Comment
se passe la prise en charge de ces nouveaux déplacés qui sont arrivés ces
derniers jours à Goma ?

Les
déplacés sont installés dans les écoles mais aussi dans certaines églises
locales. Ce sont là des sites spontanés qui ne remplissent pas toujours toutes
les conditions hygiéniques pour recevoir tout ce monde. Des milliers de
déplacés se retrouvent ainsi sans assistance humanitaire adéquate. Nous
appelons les agences spécialisées à convaincre les déplacés de rejoindre les
camps à même à répondre à leurs besoins.

En
attendant, que font les ONG humanitaires sur place ?

Des
assistances pontuelles de certaines ONG sont à signaler. À notre niveau, nous
avons mis en place un système de « cliniques mobiles » pour visiter tous ces
sites spontanés où sont regroupés les nouveaux déplacés. À bord des voitures
équipées (tables, tentes, équipements médicaux…), nous intervenons sur ces
sites pour faire des consultations sur les lieux. Comme dans les autres camps
de déplacés du Nord-Kivu, nous ne faisons jusque là face qu’à des cas
d’infections pulmonaires et des diarrhées.

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