Plan Marshall à lEst de la RDCongo : Voici pourquoi nous devons dire NON ! Jean-Marie Makangu Secrétaire National Exécutif chargé des Relations Extérieures de l'APARECO
Destiné à réparer des
dommages causés par les guerres incessantes dont cette partie du pays a été le
théâtre, ce plan, sil est à priori louable pour la reconstruction de
du Congo après les agressions répétées des armées rwandaise, ougandaise et
burundaise avec la complicité de la communauté internationale, il ne manque
pas cependant de soulever des questions quant à ses finalités et son
opportunité. Surtout lorsque lon sait que lEst de
riche en matières premières et en proie aux convoitises des pays voisins qui ne
tarissent pas dinitiatives et de stratagèmes pour le mettre sous leur
contrôle.
Et sagissant de
initiatrice du « Plan Marshall», les deux premières questions qui
simposent sont : pourquoi elle ? Et pourquoi seulement
maintenant ?
En effet, puissance
coloniale, pendant quatre-vingt ans
du Congo, et cela à travers des méthodes dune inhumanité jamais observée nulle
part au monde et qui ont eu pour conséquences 10
millions d«indigènes congolais» massacrés. Est encore vif dans la mémoire
collective congolaise pour alimenter le scepticisme, lépisode des
villages sauvagement massacrés, des mains amputées et des champs
incendiés, autant des crimes contre lhumanité non encore assumés par
Par ailleurs, sy ajoute
dabord la politique belge envers le jeune Etat congolais dès le lendemain de
son accession à lindépendance et dont les conséquences ont été nocives jusqu'à
ces jours. Puis le mutisme de
Belgique
congolaise par une certaine élite occidentale et rwandaise pour justifier des
guerres et des revendications territoriales rwandaises contre
passé qui incite à la méfiance sajoute enfin le fait que, jusquà preuve du
contraire, l'Est de
Etat indépendant, (même si, cest indéniable quil est sous la tutelle de la
communauté internationale à travers
Marshall à son propre titre en lieu et place de
du Congo, comme un tout.
De plus, la paix nest
pas encore retrouvée dans la partie nationale censée bénéficier du fameux Plan
Marshall. Plus de vingt-six groupes armés que les instances onusiennes
qualifient dans leur terminologie de «forces négatives», y
sévissent toujours, sans compter les supplétifs rwandais et ougandais auprès de
certaines de ces dernières. Et ce devant le nez de 20.000 casques bleu de lONU
et de 3000 hommes du contingent de la brigade spéciale des nations unies. Dans
un tel capharnaüm, tout déploiement dun « Plan Marshall» revient, pour
autant que le soubassement soit exempt darrière-pensées, à mettre
les charrues avant les bœufs. Cette réalité ne pouvant avoir échappé aux
belges, tout laisse deviner une nouvelle fois que le « Plan
Marshall » que ces derniers ont concocté sinscrit dans une logique que
certains eurocrates développent depuis quelque temps et qui, à tout considérer,
est irrationnelle vue du côté congolais : arrimer
l'Est de
au bloc oriental du continent afin d'en arriver avec le temps , à le soustraire
du corps national, pour l'exploiter en toute impunité
Le 13 octobre 2010, Aldo
Ajello, alors représentant spécial de lUnion Européenne pour les Grands Lacs,
déclarait que « pour corriger ce qui se passe dans la
région des Grands Lacs, pour corriger une injustice de la nature, une
gestion concertée des ressources entre les pays de la sous-région et un partage
des ressources du Kivu est nécessaire pour une paix durable » (ndlr Cest
nous qui soulignons). Dans le même registre, devant les
diplomates en poste à Paris, lancien président français Nicolas Sarkozy
avait déclaré qu«il faut trouver une nouvelle approche pour apporter aux
pays de la région des Grands Lacs lassurance que lensemble de ces questions
sera réglé de façon globale.
Cela met en cause la
place, la question de lavenir du Rwanda, pays à la démographie dynamique et à
la superficie petite. Cela pose la question de
du Congo, pays à la superficie immense et à lorganisation des richesses
frontalières chaotique » (ndlr Cest nous qui soulignons). La
même thèse est toujours sous-jacente chez les deux hommes!
Des vessies pour des
lanternes
Les deux prises
de position ci-dessus en disent certainement long sur les intentions
réelles de la communauté internationale à légard de lintégrité de
lONU, notamment à travers sa branche locale
liens historiques qui la relient à
RDC
en occident et la manette par laquelle la fameuse communauté internationale
agit souvent en RD Congo. Par conséquent cette subite
poussée d«affection» belge envers l'Est du Congo suscite
notre méfiance, car elle voudrait nous faire prendre des
vessies pour des lanternes. En effet, le fameux "Plan
Marshall", sent le roussi à mille lieux à la ronde et cache
certainement un agenda qui poursuit lentement mais
sûrement un objectif inavoué.
Ce plan, cest depuis
des années que par le truchement de son président national, lAPARECO
dénonce chaque jour et en a même étalé les preuves sur la place
publique (lire à ce sujet le livre de M. Honoré Ngbanda, Crimes
organisés en Afrique centrale, révélations sur les réseaux rwandais et
occidentaux, éditions Duboiris, 2004.
Ce plan nest pas
utopique, ni lointain. Il est déjà en train de
se réaliser sous nos yeux .
Les incessantes
guerres imposées à notre pays depuis 1996, lassassinat de Laurent Désiré
Kabila et limposition de «Joseph Kabila» par nos agresseurs à la
tête de notre pays en 2001, les négociations qui nen finissent pas de se
succéder les unes aux autres avec des pseudo « groupes rebelles
congolais » tous conçus, encadrés et équipés par Kigali, les infiltrations
massives des forces armées congolaises par des unités de larmée régulière
rwandaise, la longévité sans résultat de la mission la plus importante et
la plus coûteuse des nations unies en RDC, les tergiversations de
lONU devant la nécessité dimposer des sanctions au Rwanda et à lOuganda pour
leur implication avérée dans les affres et les crimes perpétrés dans
lEst de
les stériles ballets diplomatiques de «Joseph Kabila» à Kampala ou à
Addis-Abeba , etc. sont autant détapes vers la concrétisation de ce plan.
Il
revient donc aux patriotes Congolais dy faire échec par tous les moyens. Cest le
sens même du combat de la vraie résistance congolaise. Ayant vite
descellé le plan de balkanisation qui se déploie à lEst de notre
pays et compris son modus operandi, le leader de lAPARECO, a appelé
le peuple congolais à la résistance. Résistance contre loccupation,
résistance contre la balkanisation et résistance contre toutes ces formes
daide-piège qui constituent en réalité des véritables
poisons pour des générations présentes et futures.
Car, même si des milliards
de dollars peuvent être investis (encore faut-il que cela soit ainsi) dans
cette partie du territoire national, il faut garder à lesprit que ces sommes
colossales ne viendront pas pour promouvoir les intérêts des Congolais. Ces
sommes seront libérées par les institutions de Bretton Woods (FMI et
les mécanismes sophistiqués que nous connaissons tous. Et chacun sait aussi que
ces institutions nont pas pour vocation de faire de
la philanthropie, mais de mettre sous le contrôle effectif de
leurs bailleurs de fonds les pays «secourus». C'est le cas de
lEurope occidentale, première bénéficiaire du Plan Marshall (après la deuxième
guerre mondiale), aujourdhui poings et pieds liés devant les Etats-unis. C'est
le cas du Timor orientale, du Kosovo et sous nos yeux du Sud-Soudan. Mais
dans le cas de
nous aurons surtout perdu la bataille contre la balkanisation de lEst de notre
pays !
Certes
du Congo na pas choisi ses voisins et na aucune intention de senfermer sur
elle-même en ce 21ème siècle de la mondialisation. Au
contraire. Sous un leadership responsable qui naîtra de la
résistance patriotique de ses citoyens,
la coopération sous-régionale qui se fera à la grande satisfaction de tous,
mais sans sacrifier les principes et les lois internationaux qui régissent les
rapports entre les Etats, et sans remettre en cause ni lintangibilité des
frontières héritées de la colonisation, ni sa souveraineté et son intégrité
internationales.
Cest dans ces
conditions, et dans ces conditions seulement que la politique dintégration
sous-régionale est acceptable. En effet, les Etats et les peuples des Grands
lacs ayant un destin commun, cette intégration ne peut se faire en
recourant aux voies barbares, en pillant des richesses de ses voisins, en
violant des femmes et en pratiquant la politique de déplacement massif des
populations autochtones par des subterfuges dont lobjectif principal est la
création dun Tutsiland en RD Congo et le contrôle définitif externe
de nos ressources naturelles de cette partie du territoire national.