21.10.13 Forum des As – Gabriel Kyungu annonce des changements après les Concertations nationales
Beaucoup de choses vont changer. "Après les concertations nationales ne
sera pas égal à avant les concertations nationales", déclare Antoine
Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, dans une interview à bâtons rompus hier
mardi 24 septembre à Forum des As. " Nous ne sommes pas venus à Kinshasa
pour simplement, nous regarder dans les yeux, puis se partager un
verre ",
dixit le président de l'Assemblée provinciale du Katanga, estampillé
président national de l'Union nationale des fédéralistes du Congo
(UNAFEC), connu pour son franc parler. Interview.
Beaucoup de
choses vont changer. "Après les concertations nationales ne sera pas
égal à avant les concertations nationales", déclare Antoine Gabriel
Kyungu Wa Kumwanza, dans une interview à bâtons rompus hier mardi 24
septembre à Forum des As. " Nous ne sommes pas venus à Kinshasa pour
simplement, nous regarder dans les yeux, puis se partager un verre ",
dixit le président de l'Assemblée provinciale du Katanga, estampillé
président national de l'Union nationale des fédéralistes du Congo
(UNAFEC), connu pour son franc parler. Interview.
D'aucuns
redoutent l'avènement d'un nouvel ordre politique en RD Congo, à l'issue
des concertations nationales actuelles. Est-ce aussi votre point de vue
?
Ecoutez…Tout en parlant, nous avons pratiquement déplacé
même les montagnes. Nous sommes venus ici, ce n'est pas pour nous
regarder dans les yeux, prendre un petit verre… puis c'est terminé. Non…
non… non. Beaucoup de choses vont changer après ces concertations
nationales.
Vous avez utilisé votre bâton de pèlerin pour
sensibiliser les jeunes gens d'abandonner le plan de dépeçage du
Katanga, et par ricochet, celui du pays. Entre politiques ca va. Vous
vous êtes parlés et entendus. Mais quel est le travail fait pour
qu'après ces Concertations, que le même message, le consensus soit
relayé au niveau du Congo profond?
Il faut d'abord partir du
principe que notre pays, la RD Congo ne sera plus ce qu'il était avant
les concertations nationales. Cela ne veut pas dire qu'avant les
Concertations égal après Concertations. En tout cas, après les
Concertations nationales, il va y avoir, des changements. Non pas
seulement dans le cadre de la mentalité de nos populations, mais aussi
dans la façon de diriger ce pays. Je suis très sûr qu'il y aura des
changements parce que la détermination et la volonté ont couronné les
débats pendant nos travaux.
Pendant que se tiennent les
travaux des concertations nationales à Kinshasa, une certaine plateforme
de l'Opposition a organisé un conclave. Quelle est votre lecture ?
Eh bien, vous savez…Je dois plutôt vous parler des Concertations
nationales. C'est ce qui est le plus important aujourd'hui. Si en sus de
ce Forum national, d'autres personnes ont eu à organiser leur façon de
voir les choses, libre à eux. En ce qui me concerne personnellement, je
dois vous avouer que les Concertations nationales actuellement en cours,
valaient bien la peine. Comme nous l'avons eu à le dire dans notre
groupe thématique, nous sommes un pays de concertations, de dialogue.
Dans ce registre, vous vous rappellerez sans doute la rencontre de Sun
City en Afrique du Sud en 2002, la Table ronde de Coquilhatville en
1961, le Conclave de Lovanium en juillet-août 1961 pour ne citer que ces
quelques grandes rencontres ayant marqué l'histoire politique de notre
pays. C'est donc une idée géniale que le Président de la république,
Joseph Kabila a proposée à l'ensemble du peuple congolais. Car, son
initiative d'organiser une telle rencontre nationale ouverte à tous les
courants de pensée, nous a permis de marquer une pause, d'évaluer le
chemin parcouru jusqu'ici. Il a donc été question de réfléchir sur
certaines problématiques générales : d'où nous venons ? Où nous sommes
et où nous allons ? C'est donc très important. Et, nous avons, par
groupe thématique, approfondi la réflexion sur tout ce qui touche à la
vie nationale. Et, je me réjouis très sincèrement que l'accent ait été
mis sur la cohésion nationale. Je suis personnellement satisfait que les
compatriotes venus de tous les horizons pour participer à ce Forum,
aient finalement compris qu'il ne servait à rien de se tirailler
inutilement. Et, qui plus est, les débats bien que parfois houleux, se
sont déroulés dans la cordialité, la fraternité et dans le respect
mutuel. Franchement, cela m'a beaucoup impressionné. Raison pour
laquelle, en ce qui concerne par exemple notre groupe thématique
"Décentralisation et renforcement de l'autorité de l'Etat ", nous venons
de terminer totalement le travail, nous avons adopté le rapport final
du groupe. Tout s'est terminé dans la symbiose et nous avons toutes les
raisons légitimes de nous sentir satisfaits.
Le désarmement
des groupes armés encore actifs en RD Congo est un sujet d'actualité
permanente au pays. Quel est votre commentaire ?
C'est
vraiment un sujet d'une très grande importance. Vous savez que tous les
travaux qui se déroulent présentement dans le cadre des
Concertations nationales tournent autour de cet aspect du problème. C
est-a-dire la paix dans notre pays. Et la paix passe exactement par le
désarmement de ces groupes qu'on doit rendre inopérationnel afin que nos
populations puissent vivre en paix.
Président de
l'Assemblée provinciale du Katanga, vous avez récemment effectué une
tournée dans le Katanga profond. Qu'est-ce qui vous y a motivé ?
C'est justement dans cette optique que j'ai pris mon bâton de pèlerin
en qualité de président de l'Assemblée provinciale pour lancer un appel
pathétique à tous ces jeunes gens qui ont été induits en erreur par
des vendeurs d'illusions afin qu'ils puissent laisser tomber ce projet
macabre parce qu'il y a eu mort d'hommes. Des femmes, des enfants …ont
été froidement fauchés. Tout cela ne nous a pas permis de travailler en
toute quiétude. D'ailleurs, c'était aussi sur recommandation de
l'Assemblée provinciale qui avait levé une option de lancer un appel à
tous ces jeunes gens qui ont inutilement endeuillé la province.
Et s'il est demandé à Baba de faire un état des lieux de la situation sécuritaire dans sa maison le Katanga…
Maintenant…Bon… ça fait quand un bon bout de temps que je ne suis plus
là. Mais je reçois quand même des informations favorables. Je suis
content d'avoir appris que mon appel a été entendu et qu'à l'issue de
mon passage, de nombreux jeunes gens ont finalement décidé de déposer
les armes. Ils se sont rendus soit à la Monusco, soit aux autorités
locales de la territoriale. C'est déjà l'essentiel.
Par rapport à votre engagement de désarmer les " Bakata Katanga ". En avez-vous les moyens ?
Tous les moyens moraux et bien sûr psychologiques. Il fallait à tout
prix dissuader ces jeunes gens. C'était d'abord et surtout ça. La
dissuasion. Et il fallait bien trouver les arguments, les stratégies
nécessaires pour atteindre l'objectif poursuivi, à savoir l'idéal de la
paix. L'avantage dans cette démarche a été que tous ces jeunes gens me
connaissent. Et, j'ai ce petit atout d'être connu dans l'ensemble de
la province du Katanga et d'être compris par-ci par-là. C'est la raison
pour laquelle j'ai mis en branle cet acquis pour trouver une solution
idoine au problème d'insécurité. Donc, militer en faveur du retour de la
paix dans la province. Propos recueillis par Laurel KANKOLE