M23 : Réaction du Dr. Fweley Diangitukwa aux trois documents signés à Nairobi faisant suite aux pourparlers de Kampala par Freddy Mulongo, Réveil FM International
Les solutions
proposées aux Congolais dans chaque « Texte final » de Nairobi, sanctionnant
les pourparlers de Kampala (à savoir (Déclaration du Gouvernement de
du Congo, Déclaration sur les engagements du Mouvement du 23 Mars au terme du
Dialogue de Kampala et Communiqué Final CIRGL-SADC sur les pourparlers de
Kampala), sont iniques car elles nont pris en considération quune partie du
problème.
En intimant lordre au
Gouvernement congolais de réintégrer les soldats du M23 dans larmée nationale
congolaise, la communauté internationale a oublié que les soldats du M23 ne
sont pas tous Congolais, quils ont été soutenus par le Rwanda et lOuganda.
Les preuves de leur appartenance à ces deux pays ont été fournies par les
Experts des Nations Unies dans les différents rapports quils ont rédigés,
notamment le Rapport Mapping.
les Nations unies, sait que le CNDP et le M23 ont toujours été dirigés par des
officiers rwandais, notamment par Laurent Nkunda Batware Mihigo qui vit
tranquillement au Rwanda depuis sa fuite de lEst de
également Rwanda et cest par le Rwanda quil est passé avant dêtre arrêté et
envoyé à
En remontant plus haut
dans lhistoire, nous rappelons que le RCD-Goma, qui a donné naissance au CNDP
et au M23, est lui-même issu de lAFDL. Or, lAFDL avait été créée de toutes
pièces par le Rwanda de M. Paul Kagame, alors Premier ministre de ce pays, pour
pourchasser les Hutus (FDLR) sur le territoire congolais. Résoudre la question
du M23 revient à résoudre simultanément la question des FDLR à lEst du Congo.
Ceux-ci doivent être
intégrés dans larmée rwandaise. Résoudre la question du M23 revient à résoudre
également la question des rebelles ougandais, qui occupent une partie du
territoire congolais. Ceux-ci doivent eux aussi être intégrés dans larmée
ougandaise.
internationale ne peut pas violer la souveraineté du Congo en singérant dans
les affaires intérieures de ce pays et respecter la souveraineté des pays qui
sont à lorigine des conflits dans les Grands Lacs.
Il sagit là quun
comportement inique que nous dénonçons devant Dieu, les Organisations
internationales à travers les Nations unies, les Gouvernements et les
Parlements des pays souverains du monde entier. Pour espérer un retour dune
paix réelle dans la région des Grands Lacs, la question des conflits doit être
traitée globalement. Or, dans chaque « Texte final » signé à Nairobi, il ny a
quune partie du problème qui a été traitée, celle de la réintégration du M23
dans larmée congolaise.
Sagissant du retour
des réfugiés, il est plus équitable et plus juste de demander le retour de tous
les réfugiés vivant dans la région, y compris les FDLR, dans leur pays
dorigine, après un recensement fait par une Commission neutre afin déviter la
création de nouveaux conflits identitaires.
Pour tous les crimes
commis sur le territoire congolais, nous réclamant la mise en place rapide dun
Tribunal pénal pour le Congo, comme dans les cas de lex-Yougoslavie et du
Rwanda.
Nous dénonçons
publiquement le contenu de trois déclarations faites dernièrement à Nairobi
parce que seule la présidence de
Le Parlement et
civile de notre pays ont été superbement ignorés. Or, le président de
Kabila, est un sujet rwandais venu au Congo dans les bagages de lAFDL et ce
dernier travaille pour la sauvegarde des intérêts rwandais, ougandais et des
milieux internationaux qui lont placé à la tête de notre pays.
Si
internationale sentête et impose la balkanisation du Congo par lindifférence
et/ou par la force, le traitement inique de ce dossier sera à lorigine de
mondiale car le peuple congolais dans son ensemble ne lacceptera pas et tous
les peuples soumis et dominés du monde entier sy opposeront, en commençant par
les pays africains dont la souveraineté est régulièrement bafouée par les États
qui lont instituée.
Au peuple congolais
dans son ensemble
Commentaire sur
Gouvernement de
République
Raymond Tshibanda Ntungamulongo [Les passages tirés du texte officiel sont en
italique]
Dans le document signé
par le Ministre des Affaires étrangères de
en substance à lÉtat congolais « découter le M23. Dévaluer ses doléances et
de répondre à celles qui savéreraient légitimes ».
Nulle part, dans les
trois documents, il est demandé au M23 découter les exigences du peuple
congolais qui a subi la violence de ses armes, qui a perdu les siens, dont les
femmes ont été violées, dont les biens des hommes daffaires ont été spoliés et
dont les ressources naturelles ont été sauvagement pillées pour les livrer aux
firmes transnationales.
Aujourdhui, ce sont
les victimes congolaises qui doivent se soumettre aux exigences du M23.
Dans quel pays au
monde a-t-on déjà assisté à une telle résolution des conflits ? Personne na
osé sanctionner le M23 pour les crimes commis sur le territoire congolais
pendant le temps de son occupation dune partie du territoire national.
Au contraire, le
Secrétaire Général des Nations unies, Ban Ki Moon, et le président Museveni ont
rappelé la demande introduite par le président Joseph Kabila « daider à
trouver une solution politique au conflit entre le Gouvernement de
du président Joseph Kabila montre clairement que la faiblesse dans le
traitement du dossier vient directement de lui. Or, celui qui avait autrefois
retiré la plainte de
Congo
contre le Rwanda. Ce comportement à répétition conforte la thèse de complicité
avec lennemi. Pour quelle raison na-t-il pas exigé la mise en place dun
Tribunal pénal pour le Congo que nous avons toujours réclamé ? Ce même document
demande au gouvernement congolais « de faciliter le retour dans la paix des
ex-combattants du M23 et à mener à bonne fin le processus de leur
démobilisation ».
Où vont-ils rentrer : dans
les lieux mêmes où ils ont commis des crimes. Ils rentreront donc en vainqueurs
puisquils nont pas été sanctionnés. Quelle sera leur attitude vis-à-vis des
autochtones et quelle sera celle des autochtones à leur égard ?
Dans ce document, il
est écrit : « Le Gouvernement (congolais) sengage à accorder lamnistie aux
membres du M23 pour faits de guerre et dinsurrection ». Si larmée congolais a
vaincu les soldats du M23, comment explique-t-on maintenant que le Gouvernement
congolais sengage à accorder lamnistie aux membres du M23 ?
Il est également écrit
: « Le Gouvernement (congolais) sengage à répondre favorablement à une
éventuelle demande des membres du M23 de se constituer en parti politique ».
Avant même que le M23 nintroduise une telle demande et sans quon ait pris le
temps de recenser ses soldats pour connaître la nature et la composition de ce
groupe ainsi que lorigine de chaque soldat, lÉtat congolais lui déroule déjà
le tapis comme cela sétait passé avec le CNDP afin que le M23 devienne un
parti allié au PPRD.
Une telle attitude ne
décourage pas les seigneurs de guerre à prendre les armes contre lÉtat
congolais, car lhistoire immédiate montre quils sont toujours bien
récompensés à la fin des pourparlers, comme cela a été le cas du RCD-Goma, du
RCD-Kisangani, du MLC, etc.
Cest une preuve
évidente quil y a complicité au sommet et que lÉtat a été mis à genou par les
États voisins, notamment le Rwanda et lOuganda, qui bénéficient du soutien de
quelques grandes puissances occidentales et des firmes transnationales.
Quant à la question
des réfugiés, le texte signé à Nairobi par notre Ministre des Affaires
étrangères dit : « Le Gouvernement sengage à œuvrer pour une mise en œuvre
rapide des Accords triparties sur le rapatriement des réfugiés signés avec les
États voisins et le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés ainsi
que pour la réinsertion des personnes déplacées ». Voilà ouverte la brèche
quavait toujours cherchée le Rwanda pour verser le surplus de sa population sur
lEst du Congo. M. Joseph Kabila vient de réussir la mission qui lui avait été
confiée par son mentor Kagamé : la balkanisation du Congo. Non seulement il a
suffisamment contribué à laffaiblissement de larmée nationale congolaise en
plaçant des officiers rwandais dans les postes les plus stratégiques et les
névralgiques, mais aussi en prenant en otage des institutions nationales. Voilà
que maintenant les Rwandais, sous étiquette des réfugiés, peuvent sintroduire
à lEst du Congo en masse, librement et sans aucune formalité administrative et
sans aucune inquiétude.
Ce qui est pire dans
tout cela, cest le fait que « le Gouvernement (congolais) sengage à inclure
des représentants de lex-M23 dans la structure nationale chargée des questions
des réfugiés ». En signant ce document, le Ministre des Affaires étrangères, M
Raymond Tshibanda Ntungamulongo, était-il ivre ou non, avait-il subi de menaces
de mort au cas où il ne le signait pas ou non ? Où sont passés son patriotisme
et son nationalisme ? Pour quelle raison le Parlement congolais, après avoir
pris connaissance dudit document, ne le suspend-il pas afin de le soumettre au
peuple congolais ? Dans quelle logique le Gouvernement actuel nous emballe-t-il
et jusquà quand durera ce cirque ?
Quant aux biens
spoliés, extorqués, volés, pillés et détruits, une logique semblable aux
questions des réfugiés est reprise dans le traitement de ce dossier.
Le Gouvernement
(congolais) associe les spoliateurs, les voleurs, les pilleurs et les
destructeurs dans la recherche de la solution comme si lÉtat congolais est
incapable détablir les faits et de sanctionner les coupables. Le texte signé à
Nairobi par notre Ministre des Affaires étrangères, M Raymond Tshibanda
Ntungamulongo, dit : « Cette Commission sera composée de manière représentative
et inclusive, compte dûment tenu des principales parties prenantes, dont des
représentants de lex-M23 ».
Nous sommes obligés de
nous répéter pour dire quune telle attitude ne décourage pas les seigneurs de
guerre à prendre les armes contre lÉtat congolais, car ils sont toujours bien
récompensés à la fin des pourparlers comme cela a été le cas du RCD-Goma, du
RCD-Kisangani, du MLC, etc.
Cest une preuve
évidente quil y a complicité au sommet et que notre pays a été mis à genou par
les États voisins, notamment le Rwanda et lOuganda, qui bénéficient du soutien
de quelques grandes puissances occidentales et des firmes transnationales.
Après avoir convoqué
les concertations nationales qui nont servi à rien sinon à dépenser inutilement
largent de lÉtat, voilà « le Gouvernement (congolais) sengage (maintenant) à
mettre en place une Commission de réconciliation nationale ». Ah si le ridicule
pouvait tuer !
En tout cas seuls les
laudateurs peuvent comprendre une telle logique contradictoire. La science
politique que nous avons étudiée à lUniversité de Genève ne nous donne pas des
outils pour analyser lincompréhensible et une telle bêtise humaine.
De la même façon, «
réconciliation sera constituée de personnes intègres et représentatives,
sélectionnées dans le respect des principes déquité, dinclusion et dégalité.
Des représentants de lex-M23 en feront partie ».
Pour le Gouvernement
congolais, les soldats du M-23 qui ont mené une guerre atroce contre lÉtat
congolais sont rapidement devenus des « personnes intègres » qui respectent les
principes déquité. Comme pour les concertations nationales où le Parlement a
été dépouillé de ses fonctions et de ses responsabilités (alors que cétait son
job dorganiser lesdites concertations nationales, car cest au Parlement que
lon trouve les représentants du peuple en concertation), «
réconciliation sera placée sous lautorité suprême du Président de
supervision du Premier Ministre ».
Quel est alors le
travail du Parlement : juste pour inaugurer les chrysanthèmes ? Et pour quelle
raison, le président Kabila refuse-t-il dassocier le Parlement dans une
question dintérêt national ?
En tout cas, les trois
documents signés à Nairobi montrent clairement que depuis la création du CNDP,
la logique na pas changé et les revendications sont restées les mêmes. Ce
nest pas nous qui le disons mais le texte signé par notre Ministre des
Affaires étrangères qui dit au point 10 : « Le Gouvernement réaffirme sa
détermination à finaliser la mise en œuvre des engagements qui avaient été pris
dans le cadre de lAccord du 23 mars 2009 signé avec le CNDP et qui, tels que
stipulés dans les conclusions de la réévaluation dudit Accord (voir Annexe C)
nont pas été réalisés ou lont été partiellement qui sont encore dactualité
et… ».
A-t-on envoyé des
Congolais de souche à Nairobi qui se soucient de la souveraineté de leur État
ou des traîtres vendus à la cause défendue par les États voisins (le Rwanda et
lOuganda) et par les puissances étrangères ? Cest à notre tour de nous
interroger.
Chers Compatriotes
composant le peuple congolais dans son ensemble, si vous navez toujours pas
compris, malgré nos cris dalarme à répétition, il est temps de prendre
conscience et de réagir collectivement. Notre pays est en danger. La
balkanisation est devant nos portes. Demain, il sera trop tard. À chacun de
remplir son devoir patriotique. La postérité nous en sera reconnaissante.