28 12 14 – Rwanda – Génocide : Il faudra réécrire l’histoire du génocide rwandais Par Boniface Musavuli, analyste

 Dans le documentaire de Jane Corbin, « Rwanda’s Untold Story  »[1], la journaliste
britannique prend la précaution de tendre le micro à plusieurs personnalités
qu’on ne saurait soupçonner de sympathie avec des « Hutus
génocidaires ». La magistrate suisse Carla del Ponte, ancienne Procureure
du Tribunal pénal international pour le Rwanda et pour
l’ex-Yougoslavie ; le général tutsi en exil Faustin Kayumba Nyamwasa,
ancien compagnon d’armes de Kagame et ancien chef d’Etat-major de l’armée
rwandaise ; le docteur Théogène Rudasingwa, ancien chef de cabinet de Paul
Kagame et ancien ambassadeur du Rwanda aux Etats-Unis ; l’éminent
professeur belge Filip Reyntjens. La journaliste britannique assure que le
président Paul Kagame et son parrain Tony Blair, ancien Premier ministre
britannique, ont été sollicités mais qu’ils ont décliné la demande de
participer au documentaire.

Trois vérités au moins

Au moins trois vérités capitales se dégagent des deux documentaires. Première
vérité : Paul Kagame est l’homme qui a commandité l’attentat du 6 avril
1994 contre l’avion du président Juvénal Habyarimana. Deuxième vérité : il
y a eu, dans le conflit rwandais, plus de Hutus massacrés par les hommes de
Kagame que de Tutsis massacrés par les Interahamwe. Troisième vérité : la
guerre du Rwanda n’avait pas pour enjeu le Rwanda. L’enjeu de la guerre du
Rwanda c’était le Zaïre de Mobutu et ses immenses gisements miniers. Américains
et Britanniques devaient s’emparer militairement des régions minières du Zaïre (l’actuelle
République Démocratique du Congo), en se dissimulant derrière l’armée tutsie de
Kagame. Une mission qui devait passer par la diabolisation des Français et
l’éjection de la France de cette région que convoitaient les puissances
anglo-saxonnes opérant sous couvert de Kagame.

Sur l’attentat du 6 avril, les témoignages de Faustin Kayumba et de Théogène
Rudasingwa, deux anciens proches de Kagame et, aujourd’hui, deux grandes
figures de l’opposition rwandaise, devraient suffire à enlever les derniers doutes
de nos esprits pour au moins deux raisons. La première est que personne au
monde n’a jamais été plus proche de Kagame, en ces moments décisifs de
l’histoire du Rwanda que Kayumba et Rudasingwa. C’étaient ses confidents. Pour
pouvoir contester leurs accusations contre Kagame, il faut avoir été beaucoup
plus proche qu’ils ne l’étaient. Impossible. La deuxième raison est que ces
deux leaders tutsis, étant des figures de l’opposition rwandaise[2], ils incarnent ce que
sera la vérité officielle du Rwanda après le règne de Kagame, qui n’est pas
éternel. Il est donc tout à fait responsable de commencer à anticiper ce que
sera l’histoire officielle du Rwanda de demain, à savoir que c’est Paul Kagame
qui avait commandité l’attentat du 6 avril 1994, acte considéré par l’ONU comme
le facteur déclenchant du génocide.

Le responsable du génocide 

Ce qui, mécaniquement, amène à la question de savoir qui est le responsable du
génocide rwandais. Carla del Ponte avait prévenu après sa nomination en tant
que Procureure du Tribunal d’Arusha[3] que s’il s’avérait
un jour que ce sont les rebelles tutsis qui ont abattu l’avion du président
Habyarimana, toute l’histoire du génocide rwandais devra être réécrite. Nous y
sommes. En d’autres termes, à la responsabilité des Interahamwe, qui avaient
usé de machettes, il faudra ajouter la responsabilité de celui qui ordonna de
lancer les missiles. Faustin Kayumba résume l’histoire à venir du Rwanda par
cette sagesse, parlant de Kagame, de l’attentat et des massacres : « Si
nous sommes en pleine saison sèche et que vous jetez une allumette dans
l’herbe, vous viendra-t-il à l’idée de penser que l’herbe ne brûlera
pas ? »

Il faut rappeler dans quel climat explosif était le Rwanda en avril 1994. Le
documentaire en fait mention et Bernard
Desgagné
 en donne un résumé exhaustif. « La guerre et
l’occupation du territoire par les tueurs de Kagame, à partir de septembre
1990, avaient donné lieu à des massacres de masse de la population civile
hutue. Un million de réfugiés essentiellement hutus, chassés de leurs terres,
s’étaient agglutinés autour de Kigali, dans des camps de la mort d’où l’on
sortait une centaine de cadavres par jour, à cause des maladies et de la faim.
De plus, un grand nombre de réfugiés en provenance du Burundi avaient afflué au
Rwanda en 1993 pour fuir les massacres dont étaient victimes les Hutus dans ce
pays, aux mains de l’armée et de civils tutsis. Voir leurs frères burundais
ainsi persécutés ne fit rien pour rassurer les Hutus du Rwanda »[4] devant l’armée
tutsie de Kagame.

« Lorsque l’avion transportant les deux présidents hutus fut abattu, les
Hutus, déjà martyrisés, en vinrent à la conclusion que le FPR et ses partisans
ne voudraient jamais de la démocratie »[5], ce que confirment
d’ailleurs le documentaire de la BBC ainsi que de nombreux témoignages et des
faits avérés. « Pour Kagame, le pouvoir a toujours été au bout du fusil,
et non dans les urnes. Certains Hutus, désespérés et fous de rage, prirent des
machettes et décidèrent de tuer ceux qu’ils percevaient comme les responsables
de leurs souffrances. Qu’on le qualifie de génocide ou non, le massacre des
Tutsis, en avril 1994, n’était pas le résultat d’un plan diabolique du pouvoir
hutu. (…) Il a duré quelques jours seulement et était essentiellement terminé à
la fin d’avril. Par comparaison, les massacres de Hutus et d’opposants
politiques, eux, sont systématiques et bien organisés par le FPR. Ils se sont
étirés sur 24 ans, jusqu’à aujourd’hui »[6]. Dans un précédent article[7] au sujet des corps
flottants récemment découverts sur le lac Rweru, nous avons fait remarquer que,
vingt ans après le génocide, les populations hutues continuaient d’être
massacrées au Rwanda, sous nos yeux indifférents et avec la complicité des
grandes démocraties européennes et américaines, qui financent et parrainent
Paul Kagame tout au long de ses interminables massacres.

Les victimes invisibles

La deuxième vérité du génocide rwandais est que la majorité des victimes furent
des Hutus et non des Tutsis. Dans le documentaire, les chercheurs Christian
Davenport et Allan Stam posent une question arithmétique et mettent les
chiffres sur la table. Il vivait au Rwanda environ 500.000 Tutsis avant le
génocide. Selon l’association Ibuka, proche de Kagame, 300.000 Tutsis ont
survécu au génocide, ce qui revient à dire que 200.000 Tutsis ont péri dans le
génocide. Or le génocide rwandais avait coûté la vie à 800.000 personnes, selon
l’ONU, 1.000.000 selon le régime de Kagame. D’où cette question : qui
étaient les 600.000 à 800.000 autres victimes ? Une question
embarrassante. Les deux chercheurs américains y répondent par cette formule
simple : « entre ce que l’opinion a été amenée à croire et la
réalité des faits, il y a une énorme différence ». Dans un remarquable
ouvrage du Canadien Robin Philpot, intitulé « Ca ne s'est pas passé
comme ça à Kigali », et qui lui a attiré les foudres des médias
occidentaux pro-Kagame, dont Radio Canada, l’auteur, dès 2005, remettait déjà
en questions les chiffres officiels et le discours convenu des médias dominants
sur le drame rwandais. Il ne sera pas le seul à être réhabilité lorsque la version
actuelle du génocide rwandais sera définitivement battue en brèche[8].

Enfin, la troisième vérité : les vrais enjeux de la guerre du Rwanda. On
ne comprend pas comment Kagame a réussi à mettre dans sa poche nos grands
médias, nos dirigeants politiques, nos grands universitaires, voire nos
universités qui continuent d’enseigner l’histoire mensongère du génocide
rwandais ; nos associations, nos ONG, voire de respectables institutions
internationales comme l’Union européenne, toujours docile devant ce dictateur
africain. On ne comprend pas comment le monde entier s’est mis à suivre de
façon moutonnière un quelconque maquisard africain, à peine instruit, et à la
tête d’un tout petit pays enclavé au cœur de l’Afrique, pauvre et dépourvu
d’enjeux stratégiques. On ne comprend pas comment Kagame et ses parrains ont
réussi à berner le monde entier si on ne regarde pas la frontière ouest du
Rwanda où s’étend l’ancien Zaïre de Mobutu avec ses immenses gisements miniers.

Taisez-vous et Kagame vous rendra riche !

Nous sommes au début des années 1990. Les gens ne le savent pas encore, mais il
va y avoir des centaines de milliards de dollars à gagner dans un secteur dont
le marché n’est que balbutiant. En Europe, on utilise encore des cabines
téléphoniques pour appeler nos proches, le minitel pour traiter les données et
des gros téléviseurs cathodiques qui pèsent comme des parpaings. Mais l’humanité
va effectuer un grand bond dans le temps, et à moins cher. Les nouvelles
technologies de l’information ! Les Américains, les Britanniques, les
Israéliens et les Canadiens ont repéré un pays en Afrique, le Zaïre de Mobutu.
Dans son sous-sol gisent les plus importantes réserves mondiales d’au moins
quatre minerais indispensables à la fabrication d’une foule d’appareils qu’on
appellera téléphones portables, écrans plats, consoles de jeux, smartphone,
tablettes[9],… Le colombo-tantalite,
aussi connu sous le nom de coltan. C’est le minerai dont est extrait le
tantale, indispensable à la fabrication des condensateurs, ce qui permettra de
miniaturiser les appareils électroniques tout en améliorant leur performance.
Mais aussi la cassitérite[10] ; le wolframite[11], le cobalt, l’or, le
diamant, l’uranium, le chrome,…

Internet, dont personne ne sait vraiment ce que ça veut dire en 1990, va
transformer la vie des milliards de gens sur la planète. Mais pour contrôler ce
marché extrêmement juteux, il faut contrôler les gisements miniers, et surtout
ne rien révéler aux populations locales et ne rien payer à l’Etat zaïrois.

Tout comme George Bush entreprendra de renverser Saddam Hussein pour s’emparer
du pétrole irakien, Bill Clinton entreprit de renverser Mobutu pour prendre
possession des gisements miniers du Zaïre. Mais Clinton s’y prend autrement. Il
ne doit surtout pas utiliser directement la brutalité de l’armée américaine
contre des populations africaines, les Congolais. Il se servira d’un Africain
pour massacrer d’autres Africains. L’opération sera menée par Paul Kagame et
son ami ougandais Yoweri Museveni. Kagame obtiendra tout ce qu’aucun dictateur
africain n’a jamais eu : une complaisante couverture médiatique en Europe
et en Amérique, des instructeurs militaires américains, canadiens, israéliens
et britanniques, des renseignements, des armes,… et, plus important : la
totale impunité, quel que soit le nombre des gens qu’il voudra tuer. La Cour
pénale internationale devra se taire comme une tombe. Les chantres de la
démocratie et des droits de l’homme en Europe et en Amérique, devront faire
semblant de ne pas voir les crimes de Kagame. L’appel pour la création d’un Tribunal pénal international pour
le Congo
 devra rester lettre morte, malgré des millions de morts. Les
journalistes occidentaux devront se montrer complaisants avec le plus effrayant
massacreur de la planète devenu, par magie, « le chouchou des grandes
démocraties ». Marché conclu !

Le problème, pour la crédibilité de nos démocraties, et même pour la conscience
de ceux qui profitent du confort des appareils électroniques, grâce à
l’occupation brutale et le pillage du Congo par les hommes de Kagame, c’est que
l’homme n’arrive pas à se fixer des limites. Kagame continuera à tuer au-delà
de « sa mission », et sans compter. Le rapport Mapping de 2010 ouvre juste une lorgnette sur
les crimes du dictateur rwandais. A force de tuer sans compter, il a fini
par créer la panique et l’effroi jusque dans les rangs de ses proches. Faustin
Kayumba le décrit comme « un homme qui aime tuer ». La
journaliste belge Colette Braeckman le décrit à peu près dans les mêmes termes[12]. Filip Reyntjens qui
intervient dans le film de Jane Corbin le décrit comme le plus grand criminel
du monde encore en fonction. Bref, une sorte de massacreur pathologique, devenu
un problème pour tout le monde à la fois. 

La mainmise de Kagame sur le Congo, qui se poursuit, sera
responsable de la mort de plus de six millions de Congolais et des centaines de
milliers de femmes violées. On n’oublie surtout pas que plus de 300.000
réfugiés hutus rwandais furent massacrés dès les premier mois de l’occupation
du Congo par les hommes de Kagame avec l’appui des Etats-Unis, du Canada et du
Royaume-Uni. Le massacre s’est poursuivi au Congo et au Rwanda. Même des
rescapés du génocide préfèrent s’exiler et fuir le Rwanda, leur propre
pays qu’ils avaient cru devenir un havre de paix après les atrocités
qu’ils avaient subi. Exil où le dictateur sait aussi atteindre ses victimes.
Dernière victime en date, Patrick Karegeya, son ancien compagnon d’armes et
ancien chef des renseignements rwandais, assassiné en Afrique du Sud le 1er janvier
2014.

Où sont passées nos valeurs ?

Nous en sommes donc là avec l’histoire de ce petit pays dont la paisible
population n’avait rien demandé à personne mais que nos grandes démocraties
décidèrent un jour d’utiliser pour gagner de l’argent. Mais aussi pour se
discréditer et se ridiculiser pour longtemps aux yeux des Africains. Pour s’emparer
des gisements miniers, toutes les valeurs de la civilisation occidentale furent
enterrées dans les collines du Rwanda et les zones minières de l’Est du Congo.
Les experts de l’ONU ont publié plusieurs rapports dans lesquels apparaissent
nos multinationales impliquées dans le pillage, en marge des aventures
militaires de Paul Kagame au Congo. Patrick Mbeko a établi la liste de ces
multinationales et leurs ramifications. Elles sont liées à une foule de
décideurs politiques américains, canadiens, britanniques, israéliens et
européens de premier plan. Mais aussi aux patrons des grands médias occidentaux
et aux personnalités qui façonnent notre manière de penser[13]. Une véritable maffia
au cœur de nos démocraties. Kagamé devait être solidement protégé, jusque dans
les coulisses des médias. D’où la loi du silence dans les grands médias sur la
plus grande campagne d’extermination des populations depuis la Seconde guerre
mondiale. Une boucherie financée à 100% par les contribuables européens et
américains[14].

Il faut espérer que, dans un proche avenir, de courageux journalistes
emboîteront le pas à leur consœur Jane Corbin pour éclairer l’opinion
internationale sur ce qui s’est passé au Rwanda et au Congo ces vingt dernières
années. Une démarche qui contribuera énormément à aider les Rwandais à se
réconcilier. Le peuple rwandais ne méritait pas ce que l’Occident lui a fait
subir. Surtout pas pour des enjeux miniers dont son sous-sol est dépourvu. Si
les Congolais savent pourquoi ils sont massacrés, les Rwandais, eux, ont été
massacrés pour rien !

Boniface MUSAVULI


[1] www.bbc.co.uk/programmes/b04kk03t

[2] A côté des opposants tutsis au régime de
Kagame, il faut ajouter l’opposante hutue Victoire Ingabire emprisonnée au
Rwanda pour avoir réclamé que la mémoire de toutes les victimes rwandaises soit
reconnue. La reconnaissance de la mémoire des Hutus massacrés au Rwanda et au
Congo par les hommes de Kagame reviendrait à une profonde réécriture de
l’histoire officielle du Rwanda de ces 20 dernières années. Pour Ingabire,
c’est le seul moyen de réconcilier les Rwandais.

[3] Tribunal pénal international pour le
Rwanda (TPIR), appelé aussi Tribunal d’Arusha en référence à la ville
tanzanienne où il siège.

[4] B. Desgagné, « La BBC confirme
la macabre supercherie – La propagande des médias menteurs complètement
démolie », vigile.net,
8 octobre 2014.

[5] Ibidem

[6] Ibidem

[7] B. Musavuli, « Que se passe-t-il
au Rwanda ? », agoravox.fr,
29 septembre 2014.

[8] Le journaliste français Pierre Péan a été
poursuivi suite à son ouvrage« Noirs fureurs, Blancs menteurs » qui
contestait la version officielle du génocide rwandais. De nombreux chercheurs
et auteurs ont été dénigrés, vilipendés voire traînés en justice pour avoir
contesté l’histoire officielle du génocide rwandais : Charles Onana, Peter
Erlinder, Bernard Lugan, Patrick Mbeko,… pour ne citer que ceux-là.

[9] Les quatre minerais congolais ont
finalement été indirectement reconnus comme étant responsables des agressions
du Congo par les hommes de Kagame dans la loi dite Dodd-Frank du 12 juillet
2010.

[10] Minerai dont est extrait l'étain.

[11] Minerai dont est extrait le tungstène.

[12] « J’avoue que c’est au Congo, au vu
du comportement des hommes de Kagame, que j’ai pris la mesure des accusations
de crime de guerre qui pesaient sur le FPR pour son comportement durant le génocide
– et même durant les années précédentes. C’est au vu de la violence déployée
hors des frontières, de ce mépris manifesté à l’égard des Congolais, dont la
mort ou la vie ne pesaient d’aucun poids, que s’est dissipé le crédit accordé
au FPR rwandais (…). Les dramatiques événements du Congo, où l’exportation de
la violence a de loin dépassé la nécessaire sécurisation des 260 kilomètres de
frontière commune, m’ont obligée à prendre du recul, incité à me rappeler les
origines du mouvement et la trajectoire personnelle de ses principaux
membres ». C. Braeckman, Les nouveaux prédateurs, Ed. Aden Belgique,
2009, p. 265.

[13] Patrick Mbeko fournit d’intéressants
détails sur les liens entre certaines de ces multinationales et les principaux
décideurs politiques américains, canadiens et britanniques. Cf. P. Mbeko, Le
Canada dans les Guerres en Afrique centrale, Le Nègre éditeur, 2012, pp.
269-342.

[14] Le Rwanda, dépourvu de ressources
stratégiques, a besoin de l’aide extérieure pour couvrir la moitié de son
budget national de 2.146.000.000 $us. Les guerres de Kagame auront été
financées par les pays occidentaux dans l’intérêt de leurs multinationales.

 

 

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