12/09/16 / Le Potentiel – Jean-Claude Masangu, Dialogue : « L’aboutissement espéré est qu’on puisse avoir des élections apaisées prochainement »

Ancien
gouverneur de la Banque centrale, Jean-.Claude Masangu Mulongo que des
intimes appellent « Ya JC », fit ses études primaires au collège Boboto
où il a obtenu son certificat.

Il
est allé continuer ses études secondaires en Suisse à l'école
internationale de Genève, section Math-physique avant de poursuivre les
études universitaires aux Etas Unis à l'Université Worcester Polytechnic
Institute d'où il sortira ingénieur en mécanique.

Ensuite,
Jean-Claude Masangu décroche une maîtrise en finances à Louisiana State
University aux Etats Unis. Sur son parcours professionnel, il fut tour à
tour Directeur financier à la Citibank, Directeur commercial et
Directeur général de la même institution avant de devenir gouverneur de
la Banque centrale.

A
ce jour, il est président du parti politique l'Union pour le
Développement du Congo (UDCO), membre de la Majorité Présidentielle.
Ci-dessous l'intégralité de son interview

.

Des finances au monde politique. Est-ce que vous vous sentez à l'aise? 

Tout
à fait à l'aise. je ne pouvais pas rester près de 16 ans gouverneur de
la Banque Centrale sans connaître les méandres de la politique quand
même. Je suis à l'aise. 


Sous quel signe placez-vous le dialogue politique national? 

C'est
un dialogue vraiment important. Il fallait le tenir. On aurait dû le
tenir un peu plutôt. Cela n'a pas été fait. C'est juste un constat.
C'est important qu'il se tienne et qu’on puisse l'appuyer.
L'aboutissement espéré est qu'on puisse avoir des élections apaisées
prochainement. 


Le
problème de l'inclusivité du dialogue continue à se poser avec acuité à
cause de l'absence du Rassemblement. Qu'en pensez-vous? ' 

Il
est vrai que ce genre des problèmes arrive. On n'a pas pu réunir tout
le monde, on n'a pas pu avoir tout le monde, c'est dommage. Travaillons
avec ceux qui sont là et je crois que c'est tout aussi important. Avec
ceux qui sont là, un pas en avant aura déjà été fait. Quant aux autres,
on espère qu'ils viendront nous rejoindre.

 

D'après vous, les résolutions de ce dialogue seront-elles opposables à tous ou contraignantes? 

Nous
n'en sommes pas encore arrivés là. Attendons à ce qu'on puisse avoir
ces résolutions-là. Donc, je ne peux pas commenter, je ne peux pas
anticiper. Il faut avancer par de petits pas mais avancer dans la bonne
direction. Et c'est ça qui est le plus important. 


Croyez-vous que l'option à lever au sein de la commission thématique « Election» pourrait aider à décrisper la situation ? 


D'abord,
je pense qu'il est évident, pour tout le monde que les élections
n'auront pas lieu d'ici la fin de l'année. Nous sommes en train une
chercher une solution consensuelle. On a entendu des experts qui sont
venus nous expliquer, entre autres des experts de l'Organisation des
Nations Unies, de l'Organisation Internationale de la Francophonie et de
la CENI nous, expliquer les difficultés que la Commission Electorale
Nationale Indépendante a rencontrées à travers par exemple un fichier
électoral ou encore un calendrier global qui reprendrait tous les
scrutins. Tout intellectuel peut comprendre ces difficultés. Je crois
que la plupart d'entre nous ont compris cela. Et nous savons par exemple
que sur le plan technique, la CENI avance des 'délais qui sont
contraignants. Donc, il faut prendre en 
compte les avis des experts. 


Pourquoi avoir organisé les débats a huis clos pendant que le dialogue se veut national et inclusif ? 

C'est
une autre manière de l'organiser. Ce n'est pas interdit à ce que je
sache. De toutes les façons, c'est un dialogue. Donc, nous débattons.
Nous ne sommes pas à l’Assemblée Nationale, nous ne Sommes pas au Sénat.
Lei c'est un forum tout comme des fora internationaux qui se font à
huis clos et à la sortie, il y a des communicateurs et des porte-paroles
qui communiquent sur le déroulement des travaux. 


Un peu de recul, à ce jour le grand Katanga est en ébullition. Quelle est votre lecture des faits ? 

C'est
vrai que le Katanga bouge. Je 'crois qu'il y a pas mal des gens qui
sont. Impatients. Et la démarche ici qui est celle d'avoir le Dialogue
nous permet justement de parler entre nous, de dialoguer entre nous dans
un forum et non pas dans la rue. C'est regrettable, c'est dommage ce
qui se passe au Katanga. Prenons les mesures qu'il faut pour que cela ne
puisse plus se répéter. 


S’il vous était proposé d'organiser un dialogue entre filles et fils du Katanga, que diriez-vous? 

Je
n'ai pas reçu de proposition à cet effet. Donc, ce n'est pas à moi de
répondre à cette question. Mais il est tout à fait normal que lés
Katangais eux-mêmes puissent se parler entre eux. Et je crois que nous
allons le faire mais ça ne sera pas nécessairement dans un grand forum
comme celui-ci. Ça peut se faire par exemple en utilisant des
émissaires. 


La
situation qui prévaut dans l'Est du pays précisément à Beni préoccupe
tout acteur politique. Comment comptez-vous décanter la situation ? 

C'est
une situation qui est très préoccupante. La population qui se trouve
dans cette partie de la République souffre énormément. Elle ne souffre
pas seulement maintenant mais elle souffre depuis très longtemps, 20 ans
si pas plus. Donc, il faut absolument trouver des solutions. Il y a des
solutions déjà proposées notamment à travers des accords
internationaux, une coopération plus accrue avec l'ONU, la MONUSCO, et
la Brigade l’intervention à l'Est. 


Donc,
je laisse cette question aux spécialistes en la matière. Mais il faut
qu'on en finisse sinon il y'aura pas d'élections dans cette partie de la
République. Or pour aller aux élections, il faut que tout le monde
puisse y aller sur toute l'étendue du territoire. Et qu'on puisse y
aller en paix et qu'après élections qu'il y ait également la paix. 


L'opposition
s'en tient à l'organisation des élections dans le délai constitutionnel
pendant que la Majorité résidentielle exige la refonte totale du
fichier électoral. Croyez-vous que les violons pourront-ils s'accorder? 

Laissez-nous
terminer les débats et vous poserez la question après. Je suis
optimiste. Si jamais les violons ne 'accordaient pas dans le délai de 15
jours nous pourrions continuer à dialoguer pour trouver un consensus.

 

Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de vouloir placer le pays dans une voie apocalyptique? 

Non, je ne suis pas d'accord avec cette accusation que je n'ai d'ailleurs pas entendue. 


Comment entrevoyez-vous l'avenir de la RDC? 

J'ai
toujours cru en l'Afrique, j'ai toujours cru en la RDC. Je suis là pour
contribuer afin que ce pays qui a été béni par Dieu puisse bénéficier
de toutes ses richesses. Et ces richesses-là sont pour tous les
congolais et non pas pour un petit groupe d'individus. 


Après votre départ de la Banque centrale, la situation économique du pays a-t-elle changé ou pas? 

Vous
connaissez le contexte économique international, il y a eu crise mais
également une chute des prix des matières premières que nous exportons,
c'est-à-dire le cuivre et également le pétrole. Donc, cela a un impact
sur les réserves de change de la Banque centrale. Ça aussi un impact
négatif sur les recettes de l'Etat et la croissance économique. Donc, la
situation est plus difficile aujourd'hui que quand j'étais à l'époque
gouverneur de la Banque centrale.


F.K. & M.M. /Le Potentiel

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