04 11 16 Mémo du Rassemblement des Forces politiques et Sociales acquises au changement
A cet effet, le Rassemblement souscrit
à lidée que le rapport final
de son conclave du
04 octobre 2016, dune part, et lAccord politique
signé le 18
octobre à la Cité de lUnion Africaine, à Kinshasa, par
les participants
au dialogue non inclusif organisé sous la
facilitation de
Monsieur Edem Kodjo, de lautre, constituent les
documents de
travail de base dont les contenus respectifs feront
lobjet dun
rapprochement en vue dun compromis politique inclusif.
Pour le
Rassemblement, les parties prenantes sont, par conséquent, les
suivantes:
1. Les signataires
de lAccord de la Cité de lUA
2. Le
Rassemblement et ceux avec lesquels il partage les mêmes positions
De la lecture des
positions des deux parties exprimées dans leurs
documents
respectifs évoqués ci-dessus, il ressort des divergences
profondes sur les
questions fondamentales ci-après:
I. CONSTITUTION DE
LA REPUBLIQUE ET PACTE REPUBLICAIN DE SUN CITY
Le Rassemblement
considère quil est de la plus haute importance que
les parties
prenantes prennent, sans équivoque, les 3 engagements
suivants :
1. respecter
lintangibilité du Pacte républicain issu du dialogue
inter congolais de
Sun City et la Constitution du 18 février 2006,
notamment en ce
qui concerne la limitation du nombre et de la durée
des mandats du
Président de la République.
Cet engagement majeur implique non
seulement quaucune des partie
prenantes ne
prendra linitiative de révision ou de changement de
Constitution par
voie législative ou par référendum, mais aussi que le
Président de la
République actuellement en fonction dont le second et
le dernier mandat
présidentiel expire le 19 décembre à 23 heures 59,
ne présentera pas
sa candidature à la prochaine élection
présidentielle ;
2. respecter la
primauté de lEtat de droit, les droits hu-mains, les
libertés
fondamentales, individuelles et collec-tives;
2. respecter la
Résolution 2277 (2016) du Conseil de sécurité des
Nations Unies,
plus spécialement dans ses dispositions concernant le
respect des droits
de lHomme et des libertés fondamentales ainsi que
la libération de
lespace politique.
Le document daccord politique
contiendra impérativement des clauses
claires et
précises sur les 3 engage-ments ci-dessus.
Il. PROCESSUS
ELECTORAL
Pour le Rassemblement, le processus
électoral doit être conforme à la
Constitution,
transparent et crédible. Les élections législatives
doivent être
organisées dans les plus brefs délais et, en tous cas,
dans le courant de
lannée 2017.
1. Cadre
institutionnel
Le Rassemblement
exige que toutes les institutions impliquées dans le
processus électoral, plus spécifiquement la
Commission Electorale
Indépendante,
CENI, la Cour constitutionnelle et le Conseil Supérieur
de lAudiovisuel
et de la Communication, CSAC, jouissent pleinement de
leur indépendance
ct soient véritablement neutres et impartiales.
En effet, la CENI et la Cour
constitutionnelle dans leur
configuration sont
partisanes et partiales en faveur de la mouvance
kabiliste. Quant
au CSAC, il est incapable de garantir le libre accès
aux médias publics
à tous les courants dopinion et limpartialité
des médias en
général.
Aussi, le
Rassemblement exige la restructuration de ces trois
institutions
instrumentalisées par le pouvoir. Dans ce cadre, la
composition la
CENI doit être revue totalement.
Dans le même ordre didées, le
Rassemblement préconise quune équipe
dexperts de
lOrganisation des Nations Unies, ONU, et de
lOrganisation
Internationale de la Franco-phonie, OIF, soit commise
auprès de la CENI
pour renforcer ses capacités et garantir aux
compétiteurs son
impartialité.
Le Rassemblement rappelle que la
neutralité et limpartialité sont un
devoir imposé
également par la Constitution aux Forces armées, à la
Police nationale,
aux services de renseignement, à la territoriale et
à ladministration
publique en général.
Les deux parties
prenantes devront convenir des disposi-tions
pratiques à cet
effet.
2. Enrôlement des
électeurs
Le Rassemblement
considère que le processus en cours est
un
recensement
déguisé de la population et sert à retarder lélection
présidentielle
pour permettre à Monsieur Kabila de demeurer au pouvoir
au mépris de la
Constitution et contre la volonté du Peuple congolais.
Pour cette raison,
le Rassemblement demande lévaluation minutieuse de
lopération
denrôlement des électeurs en cours en vue den assurer la
régularité et de
laccélérer
3. Séquence des
scrutins
1) La priorité
doit être donnée à lélection présidentielle, couplée
comme par le passé
(2006 et 2010), avec les législatives nationales ;
2) dans le délai
de 30 jours maximum, à compter de la proclamation
des résultats
provisoires des élections présidentielle et
législatives, les
élections provinciales et sénatoriales devront être
organisées;
3) les élections
locales, communales et urbaines se tien-dront après
linstallation des
institutions nationales et pro-vinciales.
4. Calendrier
électoral
Le calendrier
électoral doit faire lobjet du consensus des deux
parties prenantes
et figurer dans le document final.
Ce calendrier
intégrera rationnellement toutes les opérations
préélectorales et
électorales pour les élections présidentielles et
législatives, comme
ce fut le cas en 2006 et 2011.
Les élections
présidentielle et législatives seront organi-sées avant
la fin de lannée
2017.
5. Financement des
élections
Pour affronter le défi du financement
du processus électoral, le
Rassemblement
préconise la mobilisation combinée des ressources
internes et
externes ainsi que lappui logistique de la MONUSCO. Au
plan interne, la
priorité devra être effectivement accordée à
lallocation des
ressources conséquentes et à leur exécution suivant
le plan de
décaissement préalablement arrêté par la Gouvernement pour
lorganisation des
élections dans le délai convenu.
En outre, le Rassemblement souligne la
nécessité de :
5.1. Elaborer un
budget électoral réel et réaliste ;
5.2. Procéder à
laudit financier de la CENI ;
5.3. Assurer la
transparence dans la passation des marchés et de
réactiver la
coopération avec le PNUD notamment dans le cadre du
projet dappui au
processus électoral.
Sur le plan externe, il sied de
solliciter dobtenir laccompagnement
financier des
partenaires bilaté-raux et multilatéraux de la
République
Démocratique du Congo.
6. Sécurité des
élections
Le Rassemblement propose la mise en pIace dune
plate-forme dalerte
et de traitement
des cas des défis sécuritaires liés à lorganisation
des élections sur
lensemble du territoire national.
III. LEGITIMITE
DES ANIMATEURS ET MEMBRES DES INSTITUTIONS POLITIQUES
ET EXERCICE DU
POUVOIR APRES LE 19 DECEMBRE 2016. .
Depuis 2012, les
mandats des députés provinciaux, des gouverneurs et
vice-gouverneurs
des provinces et des sénateurs a expiré.
Le 19 décembre
prochain, le mandat présidentiel de Jo-seph Kabila sera
échu tandis quen
février 2017, celui des députés nationaux arrivera à
son terme.
Ainsi, dans
quelques mois, la République Démocratique du Congo, par la
seule volonté de
Joseph Kabila, se trouvera dans la situation atypique
dun Etat dont les
institutions nationales et provinciales à mandat
électif auront
toutes perdu leur légitimité. Il en résultera, par
conséquent, un
vide du pouvoir qui, dans un régime démocratique, ne
peut émaner que du
Peuple souverain comme le prescrit, dailleurs,
larticle 5 alinéa
1er de la Constitution de la République.
Pour être résolue, cette question de
légitimité requiert, un large
consensus politique
national en tenant compte aussi bien de léconomie
générale de la
Constitution que des responsabilités dun chacun dans
limpasse
actuelle.
Cest pourquoi, le
Rassemblement préconise la mise en place dun
régime spécial
devant assurer la gestion du pays de manière à
organiser sans
tarder les élections dans le respect de la Constitution
et des normes
démocratiques
IV. DECRISPATION
POLITIQUE ET MESURES DE CONFIANCE MUTUELLE
Pour une véritable
décrispation politique et linstauration de la
confiance mutuelle
entre les parties prenantes, le Rassemblement
réaffirme quil
est impérieux que le pouvoir en place pose les actes
ci-après :
1. la libération
sans condition de tous les prisonniers politiques et
dopinion tant à
Kinshasa quà lIntérieur du pays ;
2. labandon des
poursuites judiciaires injustes et inspi-rées par des
motivations
politiques contre les leaders de lOpposition ;
3. le retour en
toute sécurité et sans ennuis des exilés politiques congolais ;
4. larrêt de
toutes formes dharcèlement, dintimidations et de
menaces contre les
membres de lopposition tant à Kinshasa quà
lintérieur du
pays ;
5. larrêt et
labandon des tracasseries fiscales, adminis-tratives et
policières contre
les membres de lOpposition et de la société civile
;
6. la suppression
et linterdiction des dédoublements des partis
politiques de
lOpposition ;
7. la levée de
toutes entraves à la liberté de presse et de manifestation ;
8. le libre accès
des médias publics à tous les courants de pensée et
dopinion ;
9. la réouverture
de tous les médias proches de lOpposition fermés ;
10. la liberté de
mouvement des membres de lOpposition
V. MECANISME DE
SUIVI DU COMPROMIS POLITIQUE ET GARANTIES DE BONNE FIN
En vue de garantir
le respect des engagements pris et la bonne fin du
processus
électoral, le Rassemblement préconise la mise en place des
mécanismes
internes et externes appropriés de suivi et à convenir
entre les parties.
Fait à Kinshasa,
le 02 octobre 2016
Pour le
Rassemblement
Le Président du
Comité des sages
Etienne TSHISEKEDI
wa MULUMBA