16 11 16 Discoures de JKK devant le Congrès, 15/11/16

 

        Il m’est un agréable devoir de rendre compte ce jour, de l’état de la
nation devant les élus du peuple, membres de deux chambres du
parlement réunis en congrès. 15 ans durant, les Congolaises et
Congolais m’ont accordé leur confiance et assuré de leur soutien
indéfectible. Ce qui m’a permis ensemble avec toutes les institutions
du pays, de remettre celui-ci sur orbite dans le concert des nations.
        Au cours de cette période, certains de nos compatriotes nous ont
quitté, soit sur différents champs d’honneur, soit par une mort
naturelle, soit encore victimes de la barbarie des forces terroristes
et criminelles à Beni, dans le Kasaï-central et Oriental ainsi qu’à
Kinshasa. En leur mémoire, je vous invite à vous lever en vue
d’observer une minute de silence. (Merci).

– Honorables députés et sénateurs,
– Mes chers compatriotes,

        Il y a 15 ans, la République démocratique du Congo, ce précieux
héritage commun, était en lambeaux. Un pays en ruines, un non Etat
divisé en quatre morceaux avec des administrations, des forces armées
voire des monnaies différentes.
        Au plan sécuritaire, le pays écumait d’une multitude des groupes
armés qui, dans toute la partie Est, faisaient la loi sur près de la
moitié du territoire national, se substituant au pouvoir public
devenus l’ombre d’eux-mêmes et distribuant impunément la mort et la
violence à souhait avec à la clé, une comptabilité macabre de
nombreuses victimes au sein de la population, particulièrement les
femmes et les enfants.
Au plan politique, le processus de démocratisation était en panne. Les
partis politiques et les associations de la société civile, assujettis
à des sévères restrictions de fonctionnement. Le dialogue politique
bloqué. Il n’y avait aucun schéma électoral en perspective.
        Au plan économique, les indicateurs macro-économiques étaient tous au
rouge. Une inflation perpétuellement en hausse, au point d’atteindre
en 2000, le niveau de 511%. Un taux de croissance constamment négatif
oscillant autour de moins 7%. Une balance de paiement déficitaire, un
déficit budgétaire chronique. Un endettement insupportable et odieux
de 12 milliards de dollars et des réserves internationales d’à peine
51 millions de dollars.
        Au plan social, les stigmates des pillages de 1991 et 1993 et la
perte constante du pouvoir d’achat de la population se faisaient
terriblement sentir. Comme en témoigne un taux de chômage de 84%, un
taux de scolarisation inférieur à 2% et un taux moyen d’indice de la
pauvreté de 80%.
Au plan des infrastructures, le pays était relié d’un coin à l’autre,
que par voie aérienne grâce uniquement à des compagnies privées, à
l’exception près de quelques routes en piteux état, reliant des
localités limitrophes et quelques provinces.

–       Honorables députés et sénateurs,
Face à ce tableau sombre et à une nation déchirée par plus de trois
ans de guerre d’agression particulièrement prédatrice, j’avais pris un
engagement précis dans mon discours d’investiture du 26 janvier 2001.
Celui de m’employer à réaliser des changements profonds dans tous les
secteurs de la vie nationale. J’en avais appelé au courage, à la
détermination et à l’esprit de sacrifice de tous, pour affronter et
surmonter les défis à la fois nombreux et complexes auxquels nous
étions confrontés.
        Il s’agissait en premier lieu de l’instauration de la paix et de la
consolidation de la communion nationale par le dialogue et la
réconciliation. Il s’agissait en second lieu, de redonner
effectivement le pouvoir au peuple en normalisant la vie politique, en
renforçant l’état de droit et en consolidant la démocratie à travers
l’organisation des élections libres et transparentes sur toute
l’étendue du territoire national. Il s’agissait aussi, de la
reconstruction nationale sur tous les plans, les efforts entrepris
depuis la libération du 17 mai 1997 ayant entre temps été freiné par
la guerre d’agression.
        Au plan économique, l’engagement consistait à libéraliser l’activité
économique et en conséquence à engager des réformes structurelles dans
les secteurs de la vie nationale à travers notamment, la promulgation
d’un nouveau Code minier, d’un nouveau Code d’investissement ainsi que
celui des marchés publics. L’objectif ultime étant d’attirer les
investissements privés, de créer des richesses et de combattre la
pauvreté.
        De 2001 à ce jour, du chemin a été parcouru vers la réalisation de
ces objectifs. Un long chemin, semé de beaucoup d’embûches, mais aussi
jalonné de plusieurs réalisations dont nous sommes en droit d’être
fiers.
        Ainsi au plan politique, grâce aux nombreux sacrifices consentis par
nos forces de sécurité et l’ensemble de nos populations, mais aussi
par le dialogue, l’Accord global et inclusif a permis d’organiser la
transition, de réunifier et pacifier le pays ; une Constitution a été
adoptée par Référendum, les élections ont été organisées en 2006 et en
2011. Des institutions républicaines et légitimes ont été depuis lors
installées et gèrent aujourd’hui le pays avec responsabilité,
entrainant des résultats positifs sans précédents.
        Dans le cadre de la réforme de l’Etat, le processus de
décentralisation a été engagé sur fond du découpage territorial. Ce
qui a permis au pays de passer de 11 à 26 provinces prévues par la
Constitution. Toutes dirigées aujourd’hui par des gouverneurs
démocratiquement élus.
        La réforme du secteur de la Justice a été marquée quant à elle, par
l’éclatement bientôt achevé, de la Cour suprême de Justice en Cour
Constitutionnelle, Cour de cassation et Conseil d’Etat. Les deux
derniers devant être respectivement à la tête des autres juridictions
judiciaires et administratifs, conformément aux lois déjà promulguées.
        Au plan sécuritaire, grâce à d’importantes réformes engagées au
niveau de notre système national de sécurité, les zones de non droit
jadis occupées par divers groupes armés, ont été réduites à une
portion congrue. La pression militaire reste activement maintenue sur
les éléments résiduels de forces négatives, singulièrement les FDLR et
les islamistes radicaux de l’ADF, dont les sanctuaires ont été réduits
mais qui malheureusement demeurent encore actifs dans certaines
localités du territoire de Beni au Nord-Kivu.
Les efforts ainsi fournis, couplés à ceux de notre justice militaire,
ont permis d’assurer la poursuite d’une meilleure protection de la
femme et des enfants contre les violences qui leur sont faites.

– Honorables députés,
– honorables sénateurs,

        Hier sujet de profonde préoccupation au plan international, la
République démocratique du Congo est aujourd’hui citée en modèle
réussi et en exemple à suivre dans la lutte contre les violences
faites aux femmes et aux enfants, en raison des résultats remarquables
de sa stratégie en la matière. Les efforts entrepris se poursuivront
dans un contexte de paix et de sécurité retrouvés. L’objectif à
atteindre étant celui de zéro viol en République démocratique du
Congo.
        Au plan économique, le cercle vicieux de hyper inflation et la
dépréciation de la monnaie nationale a été brisée. Le taux d’inflation
ramené à moins d’un pour cent en 2015 et la dette extérieure effacée à
plus de 90% ; tandis que l’investissement direct privé, a produit un
bond appréciable, grâce à une politique économique rigoureuse des
réformes structurelles engagées depuis 2001. Il en est ainsi de la
libéralisation économique consacrée notamment par la nouvelle
réglementation de change, la restructuration du système bancaire, la
réforme des secteurs des mines, des hydrocarbures, des
télécommunications et de l’énergie.
        Sont également concernés, les secteurs des forêts, de l’eau, des
marchés publics parallèlement à la promulgation d’un nouveau Code des
investissements, assorti de la création de l’Agence nationale de
promotion des investissements, ANAPI en sigle, laquelle cristallise
cette volonté de libre concurrence.
La réforme dans le secteur des finances publiques a été marquée par la
mise en place de la chaîne de dépense et la restructuration des régies
financières. Conséquence logique, le pays a renoué avec la croissance
économique qui par la présente crise économique internationale née de
la chute brutale des cours de matières premières d’exportation, avait
frôlé les deux chiffres, et qui en dépit de cette crise, n’en reste
pas moins au-dessus de la moyenne africaine.
        Au plan des infrastructures de base, conformément au programme
ambitieux de la Révolution de la modernité, et dans la continuité de
celui de Cinq chantiers de la république, le pays est en voie d’être
totalement réunifié par voie routière, ferroviaire, fluviale et
aérienne, facilitant ainsi la circulation des personnes, des biens et
services sur toute l’étendue du territoire national. Le réseau routier
national a été marqué jusqu’en 2015, par les travaux de bitumage, de
réhabilitation et d’ouverture de 7800 Km supplémentaires.
        Dans le secteur des transports et voies de communication, la dotation
à la SNCC de nouvelles locomotives devra permettre de desservir pour
la première fois depuis 20 ans, la ligne Kisangani-Ubundu par train ;
tandis que la remise en service des unités flottantes récemment
réhabilitées, relancera et facilitera davantage le transport en toute
sécurité et confort, des biens et des personnes sur le fleuve Congo,
autoroute naturelle de notre pays ainsi que sur ses affluents.
        Au plan social, des efforts ont été engagés pour améliorer la
rémunération du personnel civil et militaire. La finalité de la
croissance économique recherchée demeurant par ailleurs, la création
d’emplois dans tous les secteurs de la vie économique. La promotion de
la classe moyenne tant en milieux urbains que ruraux, bien plus, la
santé, l’éducation, l’eau et l’électricité ainsi que le logement, ont
été inscrits en priorité depuis 2007, dans le programme 2007-2011 du
gouvernement.
        S’agissant de l’éducation, il est bon de noter, que grâce à
l’application progressive de la politique de la gratuité de
l’enseignement et aux efforts soutenus de construction et de
réhabilitation des infrastructures scolaires, le taux brut de
scolarisation de nos enfants a connu un accroissement significatif aux
niveaux tant pré-scolaire, primaire et secondaire. De 2006 à 2014, il
est ainsi passé au niveau primaire, de 83% à 107%, soit un
accroissement de 23% ; tandis que le nombre d’écoles est passé de
29.420 à 48.147, soit un accroissement de 64%.
Il est bon de souligner par ailleurs, qu’en République démocratique du
Congo, le secteur de l’éducation est devenu le premier poste
budgétaire. De 6% en 2001, il est passé à 16% en 2015. En termes de
perspective, un Plan stratégique national de développement indique que
la voie que nous avons tracée pour l’avenir, afin de matérialiser
notre rêve commun d’un Congo émergent à l’horizon 2030 et développé à
celui de 2050.

– Honorables députés et sénateurs,
– Chers compatriotes,

        Il est évident que malgré tous les progrès accomplis, de nombreux
défis restent encore à relever. Il nous faut en effet persévérer sur
la voie de la protection de l’indépendance et de l’intégrité
territoriale de notre pays ainsi que sur celle de la consolidation de
l’unité nationale envers et contre tous. La paix chèrement acquise
demeure fragile. Elle doit être chaque jour entretenue sur l’ensemble
du pays et traduite en actes par chacun de nous. Faute de quoi, elle
pourrait à tout moment être sévèrement voire durablement remise en
cause. En témoignent les soubresauts récents dans le Haut Lomami et au
Tanganyika, liés aux conflits des bantu et pygmées ; d’atteinte graves
à l’ordre public dans une partie du Kasaï-central et Kasaï-Oriental.
Il en est de même de l’activisme des groupes armés récalcitrants à
l’Est du pays et les menaces permanentes de déstabilisation à partir
de l’extérieur du pays, sans compter les tristes événements de 19 et
20 septembre derniers, que je condamne fermement.
Pour peu qu’on ait le sens de l’Etat, et que l’on se préoccupe du bien
de la nation, la stabilité politique doit être considérée comme un
patrimoine commun. Elle ne peut et ne doit être consolidée que par et
dans le respect par tous, de la souveraineté populaire tel que
prescrite par la Constitution, avec pour conséquence, l’organisation
régulière des élections démocratiques, apaisées à tous les niveaux.
Cela permettrait à notre peuple de demeurer l’arbitre incontesté du
jeu politique, conférant le pouvoir à ceux des citoyens qui à ses
yeux, le mérite, vu la qualité de leur projet de société et de bilan
de leur action antérieurs. Ce qui garantit la moralisation de la vie
politique et assure le renouvellement continu de la classe politique
qui sont porteurs des impératifs incontournables pour la consolidation
de notre jeune démocratie.

– Honorables députés et sénateurs,

        Les chaînes de la colonisation et de la dictature ayant déjà été
brisées, la préservation de notre indépendance et la consolidation de
notre démocratie, ont plus besoin de la vitalité de tous nos
concitoyens, hommes et femmes, jeunes et vieux, que du sacrifice de
leur vie. Aucun différend, aucun agenda politique ne saurait donc
justifier la violence, moins encore des pertes en vies humaines. Miser
pour accéder au pouvoir sur le sang des Congolais et de la destruction
méchante de leurs biens publics ou privés, est pour le moins
moralement condamnable.
        Au plan économique, au-delà de la préservation des acquis de la
stabilité macro-économique retrouvée, j’invite mes compatriotes de
tous les horizons, à unir leurs efforts à ceux du gouvernement de la
république, pour résister avec courage et détermination aux
conséquences tragiques, de la chute actuelle des cours des matières
premières. Un programme économique prioritaire articulé à 28 mesures,
est actuellement en exécution afin de limiter les conséquences
négatives de cette conjoncture, de renforcer la résilience de notre
économie et de préserver les conditions de sa relance. Il mérite
l’accompagnement de tous.
La matrice essentielle de ce programme a pour axe principale, la
diversification de notre économie avec pour conséquence, la réduction
de son extraversion à travers la promotion d’autres secteurs porteurs
de croissance dont notamment l’agriculture. Elle repose aussi sur la
rationalisation des dépenses publiques, ce qui a justifié la réduction
du train de vie de l’Etat, en concurrence de 30% des dépenses de
fonctionnement.
        Au plan social, une frange de notre population est devenue le terrain
fertile de l’expérimentation des stratégies d’insurrection et des
stratégies insurrectionnelles diverses de certains acteurs politiques,
à la faveur sans doute des frustrations particulièrement des jeunes et
des sans emplois, qui se sentent victimes d’exclusion socioéconomique.
Pour les jeunes, l’absence d’emplois et l’oisiveté qui en résulte,
assombrissent les perspectives d’avenir. Ce qui les rend vulnérables
face aux incantations démagogiques de certains politiciens et à
l’instrumentalisation malveillante de certaines officines étrangères
nostalgiques d’un temps pourtant bien révolu. Je tiens à dire à notre
jeunesse que les stratégies de leur réinsertion socioéconomique sont
en cours.
        Je félicite par ailleurs ceux qui refuse ou ont renoncé à la voie de
la violence ou qui, d’ores et déjà sont intégrés dans la communauté
nationale ou rendent service à cette dernière, à travers les travaux
d’intérêt communautaire. Quant à ceux des Congolais qui ont le sens de
l’initiative et qui osent entreprendre des activités économiques, je
les exhorte à prendre avantage des politiques menés à ce jour en
matière de promotion d’une classe moyenne congolaise dans les
différents secteurs de la vie économique nationale sur des cas des
dispositions légales et en préservant les petits commerces nationaux
et l’existence du Fonds national de microfinances.
        J’en appelle par ailleurs aux deux chambres du parlement, de vider
leur saisine sur le projet de loi relative à l’attribution en priorité
aux entreprises congolaises, des contrats de sous-traitance notamment
dans les secteurs minier, agricole et des infrastructures. Texte que
je souhaite voir être appliqué sans faille par le gouvernement, une
fois promulgué. L’objectif pour nous c’est de faire du Congolais, le
premier investisseur dans son pays et de la demande intérieur, le
moteur de notre économie.

–       Honorables députés,
–       Honorables sénateurs,
Au plan institutionnel, notre défi majeur demeure la consolidation de
notre jeune démocratie. Conformément à la Constitution de la
république, il est impératif que nous conjurions de manière définitive
et irréversible, le vieux démon tendant à emprunter des raccourcis
pour s’emparer du pouvoir de l’Etat par la force ou par toute autre
voie anticonstitutionnelle et non démocratique. Je lance donc une
invitation solennelle à la classe politique congolaise, à se préparer
activement à aller à l’encontre du souverain primaire, car dans
quelques mois, le fichier électoral en cours de constitution, sera
prêt et les scrutins seront convoqués.
        Et je rend à cet effet, un vibrant hommage à la Commission électorale
nationale indépendante, qui à la faveur des efforts du gouvernement
ayant permis l’acquisition de 20 milles kits d’enrôlement, et forte de
la mise à disposition des moyens logistiques aériens et roulants des
forces armées, a rendu effectif mon appel à l’enrôlement des électeurs
depuis le 31 juillet à partir du Nord-Ubangi, où 760 mille électeurs
sont signalés comme enregistrés à ce jour, sur un total de 850 mille
attendus. J’encourage vivement la poursuite dudit processus dans les
aires opérationnelles déjà annoncées, comprenant 11 autres provinces.
J’invite particulièrement les jeunes, à y participer massivement, afin
de se donner le moyen légal de décider de l’avenir de leur pays et de
participer à sa gouvernance, plutôt que de servir éternellement de
marchepieds à des acteurs politiques.

– Honorables députés et sénateurs,
        Comment ne pas remercier par ailleurs, ceux qui pour avoir balisé le
chemin vers la tenue certaine et paisible des élections avaient dès le
mois de juin 2015, répondu à mon appel en vue des consultations
préparatoires au dialogue national, où ont, il y a peu œuvré à
l’aboutissement heureux du dialogue proprement dit, mené avec
dextérité et intégrité par le facilitateur désigné par l’Union
africaine, le Premier ministre Edem Kodjo à qui je rends hommage. Je
salue les différentes recommandations issues de cet important forum
national, particulièrement l’Accord politique pour l’organisation des
élections apaisées, crédibles et transparentes dans notre pays.
        Certes comme toute œuvre humaine, cet Accord est perfectible. Il n’en
reste pas moins cependant. Il constitue aujourd’hui la seule feuille
de route mise au point par les Congolais eux-mêmes, représentants
aussi bien l’opposition politique, la société civile que la majorité.
Il fixe en effet, des perspectives réalistes et responsables tant pour
l’organisation des élections que pour la stabilité des institutions
pendant la période pré-électorale, électorale et post-électorale. Une
fois de plus, comme je l’avais dit il y a deux dans les mêmes
circonstances, les congolais viennent de démontrer que classés dans
des conditions de libre exercice de leurs droits à
l’autodétermination, ils sont capables de régler en toute
responsabilité leurs divergences.
        Ceci m’offre l’occasion de dénoncer à nouveau toute ingérence dans
les affaires internes de notre pays. Notre pays qui a droit comme tout
Etat membre des Nations Unies, au respect de sa souveraineté et de son
indépendance politique. Et notre pays n’entend pas transiger
là-dessus. Mon vœu le plus ardent, est que conformément à l’article 24
de l’Accord politique, ceux qui pour une raison ou pour une autre,
n’ont pas participé à sa conclusion, puissent y adhérer en le signant,
de manière à ce que à l’unissons, nous offrons à notre peuple, le
précieux cadeau qu’il attend de nous, l’exercice effectif de son droit
légitime de se choisir ses dirigeants librement sans entrave aucune,
mais aussi dans la paix physique des cœurs. Que ceux qui viennent le
faire par vague successive en soient ici félicités.
C’est également dans le cadre des dispositions pré-rappelées, que
s’inscrivaient la mission que j’avais confiée aux évêques membres de
la CENCO que je remercie au passage.
        En direction des membres de l’opposition n’ayant pas encore signés
l’Accord politique, les résultats de leurs louables efforts témoignent
malheureusement une fois encore, du peu d’intérêt réservé par les
concernés à cette quête de solution à nos différends par le dialogue.
C’est ici le lieu d’affirmer que l’alternative que de l’intérieur
comme de l’extérieur, certains proposent cette option de bon sens est
tout simplement inacceptable. Car elle aurait pour effet, de replonger
notre cher et beau pays dans le chaos, comme c’est aujourd’hui le cas
de certains pays frères à travers le monde.
        Soucieux de mes responsabilités de garant du bon fonctionnement des
institutions, je ne peux permettre que la République démocratique du
Congo soit prise en otage par une frange de sa classe politique ; et
exposée aux risques d’instabilité avec pour conséquence, de retarder
davantage l’organisation des élections.
        Conformément à l’Accord politique susmentionné, je désignerai donc
récemment, le Premier ministre qui aura la charge de former le
gouvernement d’union nationale, dont la mission principale sera de
conduire le peuple aux élections tout en préservant les acquis
économiques et sociaux de quinze dernières années. J’assigne aussi à
ce gouvernement la mission tout aussi prioritaire, d’œuvrer à
l’amélioration du social de notre population.
        Je salue le Premier ministre sortant, Monsieur Augustin Matata Ponyo
et son gouvernement, qui avec dévouement ont abattu un travail
remarquable au cours de quatre dernières années.
Quant à tous ceux qui semblent se préoccuper à longueur des journées
de mon avenir politique, je tiens à dire tout en les remerciant, que
la République démocratique du Congo est une démocratie
constitutionnelle. Et que toutes les questions pertinentes relatives
au sort des institutions et de leurs animateurs sont réglées de
manière satisfaisante par la Constitution. N’ayant jamais été violée,
la Constitution sera toujours respectée et ce, dans toutes ses
dispositions. La préoccupation majeure, la seule qui soit légitime,
devait donc être et demeure plutôt, celle de savoir quel avenir nous
voulons offrir au Congo et aux Congolais.
        Que Dieu bénisse la République démocratique du Congo.

– Honorables députés et sénateurs,
– Honorables sénateurs,
– Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie

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