07 10 17 – Appel au soulèvement populaire sur toute l'étendue de la République
– Aux Organisations de la société civile,
– À lÉglise catholique romaine,
– À lÉglise du Christ au Congo,
– À lÉglise de Jésus-Christ sur la Terre par le prophète Simon Kimbangu,
– Aux autres institutions religieuses,
– Au Rassemblement de lopposition congolaise (RAS-SOP),
– Aux partis politiques congolais de lopposition,
– Aux patriotes congolais de la majorité présidentielle,
– Aux Organisations de la diaspora congolaise,
– Aux penseurs libres et aux personnalités,
– Aux étudiants et élèves,
– Aux forces de lordre (policiers et militaires congo-lais),
– Aux patriotes des services de renseignement,
– Au peuple congolais dans son ensemble,
– Aux Amis du Congo.
LE 1er NOVEMBRE 2017, TOUS LES CONGOLAIS DANS LA RUE POUR METTRE FIN AU RÉGIME IGNOBLE DE M. JOSEPH KABILA. ESILI
Dans le cadre des Accords de la Saint Sylvestre, une année supplé-mentaire a été octroyée gracieusement au président Kabila qui na pas quitté le fauteuil présidentiel à la fin de son second et dernier mandat, en décembre 2016, alors que la Constitution de notre pays stipule, dans son article 73, que « le scrutin pour lélection du Président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale in-dépendante, quatre-vingt-dix jours avant lexpiration du mandat du Président en exercice ».
Nous constatons, en date du 1er octobre 2017, que les élections nauront pas lieu en décembre 2017, car le corps électoral na pas été convoqué par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) conformément aux Accords de la Saint Sylvestre susmentionnés, et aussi surtout à la constitution. Ce refus de respecter à la lettre les prescriptions de la Constitution était déjà arrivé à la même date en 2016.
Vu le caractère répétitif et le mépris du régime actuel qui ne se conforme pas à ses engagements ;
Vu la gravité de la situation et cet appel patriotique adressé au peuple congolais pour le changement de régime ;
Vu également la mise en danger de la sécurité intérieure, de la paix nationale et de la stabilité de nos institutions;
Nous souvenant du sort tragique réservé aux Congolais qui ont mani-festé leur mécontentement à différentes occasions et dans différents endroits de la République ;
Nous, personnalités politiques de lopposition, libres penseurs et membres de la société civile faisant partie du peuple congolais, constatons :
Que le pouvoir actuel ne manifeste aucune considération des textes légaux de notre pays, ne mesure pas le degré de souffrance du peuple et son profond désir de changer pacifiquement le régime politique pour mettre en place de nouveaux acteurs qui œuvreront pour la stabilité et le développement de notre pays ;
Quaprès plusieurs guerres ayant occasionné de millions de morts, de nombreux déplacements de populations à lintérieur et à lextérieur du pays, de viols des femmes, lenrôlement des enfants, le pillage récurrent des richesses de la RD Congo, le pouvoir actuel nest jamais venu au secours des Congolais éplorés, des femmes violées, des compatriotes régulièrement attaqués dans les deux Kivu par des forces rwandaises, des compatriotes égorgés comme des animaux dans plusieurs cités et localités dans la province Orientale (en particulier en Ituri), des adeptes de Bundu dia Kôngo et du pasteur Mukungubila et dernièrement de nos compatriotes dans le Grand Kasaï, après lassassinat du chef coutumier Kamuina Nsapu ;
Que des innocents ont été massacrés et enterrés dans des fosses com-munes, sous prétexte de « rétablir lautorité de lÉtat » ;
Que dautres citoyens innocents, arrêtés arbitrairement à lissue de différents événements tragiques, croupissent encore dans les prisons de la République, à linstar des prisonniers politiques Diomi Ndongala, Franck Diongo, Jean Claude Muyambo Kyassa, Norbert Luyeye , etc. qui auraient dû être relaxés depuis longtemps ;
Quen plus de charniers où des victimes ont été entassées comme du bétail, certains corps ont été jetés dans le fleuve Congo, des étudiants et des écoliers ont été fauchés ;
Que le bilan des massacres sétend à plusieurs millions de morts et concerne aussi la destruction méchante de plusieurs biens : maisons des villageois brûlées, églises et écoles brûlées, récoltes brûlées;
Que ce régime de terreur se pérennise à la tête de lÉtat sans penser à lalternance inscrite dans la Constitution ;
Quà cause de linstabilité organisée sur toute létendue de la Républi-que, la scolarité des élèves connaît un grand retard et entraîne la dé-motivation du corps enseignant qui constitue pourtant le socle du dé-veloppement national ;
Que jusquà ce jour, aucune enquête na été initiée et aucune justice na été rendue aux victimes et aux familles qui ont perdu les leurs dans les différents massacres ;
Quau plan international, la respectabilité de notre pays et la confiance dans nos institutions ont été sapées par lassassinat barbare de Madame Zaida Catalan et de Monsieur Michaël Sharp, tous deux enquêteurs de lONU envoyés en RDC pour faire la lumière sur les massacres dans le Kasaï ;
Que les auteurs des tueries et les responsables des forces de sécurité, des services de renseignement et du gouvernement qui sont impliqués dans des cas darrestation arbitraire et de détention illégale, nont ja-mais été traduits devant une juridiction nationale ou internationale pour répondre de leurs crimes ;
Que la violation de la Constitution – Loi fondamentale de la Républi-que – que tous les Congolais tiennent à respecter et pour laquelle des jeunes ont payé de leur vie en janvier 2015 et en dautres circonstances, en vue dempêcher le glissement quorganise Monsieur Joseph Kabila qui est sans mandat depuis le 20 décembre 2016 et qui ne jouit daucune légitimité et daucune légalité, est devenue une monnaie courante ;
Quil est ainsi évident que la non-convocation du corps électoral en date du 1er octobre 2017 met en danger, non seulement la cohésion nationale, lordre public, les vies innocentes à travers la République mais aussi lavenir de notre pays ;
De ce qui précède :
Les signataires déclarent ce qui suit :
1. Nous nous désolidarisons totalement du processus électoral en cours et dénions toute qualité à Monsieur Corneille Nangaa de poursuivre lorganisation des élections car la CENI est inféodée au PPRD et na pas respecté le délai constitutionnel imposé dans la Constitution et dans les Accords de la Saint Sylvestre de dé-cembre 2016 ;
2. Nous demandons au peuple congolais (tous dans leur ville, leur district, leur territoire, leur commune et leur village) de manifester publiquement dans les rues notre ras-le-bol et notre désaccord collectif, à partir du 1er novembre 2017, pour exiger la démission immédiate de M. Joseph Kabila de ses fonctions présidentielles et dinitier des actions de boycott afin de lempêcher de mettre le pays à feu et à sang et de justifier ainsi son maintien au pouvoir : Nous ne quitterons les rues quaprès son départ du pouvoir ;
3. Nous disons quaprès avoir tout essayé et tout subi, la révolte collective sur toute létendue de la République reste lunique moyen de nous débarrasser une fois pour toutes de ce régime ignoble. Il est de notoriété publique que cest la rue qui fabrique la démocratie, comme le confirme le lien suivant : https://www.legrandsoir.info/oui-c-est-la-rue-qui-fabrique-la-democratie.html;
4. Nous prenons à témoin la Communauté internationale contre toute répression pouvant provenir du pouvoir illégal de Monsieur Kabila contre la population qui sapprête à exercer un droit qui lui est reconnu par la Constitution dans son article 64 afin dinstaurer un État de droit en RD Congo ;
5. Que tous les Congolais sassocient à respecter ce mot dordre (y compris les forces de lordre : policiers et militaires) afin de garantir la paix et la sécurité de notre pays ;
6. Que tous les Congolais dénoncent publiquement et à temps tous ceux de lopposition, du pouvoir ou de la société civile qui em-pêcheront laccomplissement de cet objectif de salut public ;
7. Les signataires des présentes tiennent à la paix, à la sécurité, à lunité nationale, à lintégrité du territoire dans ses frontières héritées de la colonisation et à lalternative au pouvoir;
8. Les signataires tiennent surtout au respect de la Constitution (ar-ticles 64 et 220 entre autres) et invitent les partis politiques dans lopposition, les Églises, les mouvements de la société civile, les libres penseurs, les étudiants, bref le peuple congolais dans son ensemble à sapproprier ce message et à exiger le départ immédiat de M. Joseph Kabila afin de lempêcher de rempiler ou de réaliser son plan de balkanisation du Congo à son profit.
9. Cest loccasion unique de mettre fin à nos souffrances et de re-venir ainsi au respect de lordre constitutionnel.
Fait le 02 octobre 2017.
Les initiateurs
– FweleyDiangitukwa(politiste et auteur du livre Comment mettre fin à une dictature solidement installée, Paris, édi-tionsLHarmattan, 2017),
– Roger Puati Buangi (Pasteur).