29 01 18 – Texte complet du point de presse de J. Kabila, le 26 janvier 2018

Parce que je constate que depuis
plusieurs années, on vous a tout dit, alors tout sauf la vérité. On a
beaucoup parlé de la RDC, de tout ce qui
est négatif, mais jamais de ce qui se passe de positif dans notre pays. D’une
façon schématique , je vais vous donner mon point de vue et ma lecture de la
situation, de l’évolution de la situation et mon point de vue aussi en ce qui
concerne la situation sécuritaire , politique et le processus électoral en
cours dans notre pays, nos relations avec nos 9 voisins, nos relations avec les
partenaires, nos relations avec la MONUSCO et la situation économique, sociale
et de la reconstruction. Et, bien sûr,
après, il y aura le petit jeu des questions et réponses.

 

Rappel historique

Avant d’aborder les 5 ou 6 points, il
faut commencer par le commencement. Le
commencement c’est donc le 26 janvier 2001. Dix jours avant cette date du 26
janvier 2001, la RDC venait de perdre son président, Laurent Désiré Kabila, assassiné
dans  son bureau. Le Congo était en pleine guerre, une guerre d’agression,
avec des armées d’occupation, du Nord au Sud du pays, de Zongo à l’Equateur
jusqu’à Pweto, au Katanga. Le pays était divisé en plusieurs zones d’influence,
avec des chefs de guerre et des armées étrangères. A un certain moment, il y en
avait même de ceux qui avaient cru que c’était le Far West. Il y avait des
zones de non droit, principalement au Nord et Nord-Est du pays. Le processus de
dialogue était en panne. Il n’y avait pas de perspectives claires quant à l’issue de ce dialogue, quant à la
réunification du pays, quant à l’organisation des élections. C’était cela la
situation au 26 janvier 2001.

Quant à la situation économique, il n’y
avait même pas lieu de parler d’un cadre macroéconomique, il n’existait pas.
Les indicateurs étaient au rouge, le taux de croissance négatif, et on avait
une dette de 14 milliards de dollars qui pesait sur nous. Une dette qui n’était
pas contractée par Laurent Désiré Kabila. Mais une dette que le Congo devait
payer .Bref, une situation catastrophique.

Face à cette situation, dès le 26
janvier 2001 j’avais identifié  ce que
j’avais appelé ‘’les priorités de priorités. Priorité de priorités c’était la
réunification du pays, la pacification du pays, la relance du processus s de
négociations, la stabilité du cadre macroéconomique, et de ramener le pays aux
élections. Et en toute modestie, nous avons réussi à réunifier le pays entre
2003 et 2006 ; on a stabilisé le cadre macroéconomique ; la pacification
du pays était en cours en 2006. Et on avait relancé le processus du dialogue et
des négociations politiques. ET l’objectif ultime était l’organisation des
élections. Les élections organisées en 2006 et ensuite en 2011. Et depuis 2006
jusqu’aujourd’hui, une politique volontariste a été engagée dans le domaine de
la reconstruction du pays et bien d’autres domaines. Reconstruction du pays par
les grands travaux. Je peux continuer à énumérer nos réalisations depuis 2001,
2006, 2001 jusqu’à aujourd’hui, mais cela n’était que l’introduction pour vous
rappeler d’où est-ce que l’on vient. Où en étions-nous en 2001 et où en
sommes-nous  aujourd’hui en 2018.

 

De la situation sécuritaire

Sur les 26 provinces que compte notre
pays aujourd’hui, il n’y a que deux provinces où nous avons une situation que
je peux qualifier d’inquiétante. C’est la province du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Et sur les 145 territoires, il y a 5 à 6 territoires qui sont affectés.

Et quelle est la situation dans la
province du Nord-Kivu ? Vous n’êtes pas sans savoir qu’après l’entrée
massive des réfugiés à l’Est du pays par le Nord-Kivu, avec comme porte Goma, et au Sud-Kivu, Bukavu et Uvira, ces
réfugiés rwandais et burundais qui n’étaient pas venus seulement avec leurs
bagages, leurs enfants et chèvres. 2 à 3 millions de réfugiés avec des
centaines de milliers de kalachnikovs à la main, et c’était le début de notre
cauchemar, le début de l’insécurité dans ces deux provinces. Et bien avant,
dans les années 90’, il y avait bien évidemment le début d’une insécurité dans
la province principalement du Nord-Kivu. Mais avec l’arrivée massive des
réfugiés et les armes qui sont entrées dans le pays d’une façon incontrôlée, la
province du Nord et Sud-Kivu n’ont pas connu jusque-là une situation de paix
générale à l’instar des autres provinces du pays. En 2005, après la
réunification, on avait au total quelque 300.000 hommes issus des mouvements
rebelles et les FAC à l’époque. EN 2006, on avait levé l’option de démobiliser
au-delà de 150.00 hommes. L’objectif était de construire une armée nationale,
une armée républicaine. Dans la province du Nord-Kivu, il n’y avait pas que les
‘’rebelles’’, il y avait des troupes étrangères, des FDLR, des ADF, des Maï-Maï
et bien d’autres groupuscules. Le problème le plus sérieux que nous avons
aujourd’hui dans la province du Nord-Kivu, c’est autour de la ville de Beni, ou
du territoire de Beni, avec le mouvement terroriste des ADF. Formés de groupes
venant d’Ouganda dans les années 1986-1987, ils se sont installés dans le
massif de Ruwenzori, du côté congolais. Et depuis 2 ou 3 ans, ils se sont radicalisés,
et ils ont commencé à mener des opérations et des attaques contre la population
civile. Au moment où nous parlons, il y a des opérations qui sont en cours
contre ce mouvement. L’objectif est d’éradiquer cette menace terroriste une
fois pour toutes. Et par ricochet, les opérations vont se poursuivre au
Nord-Kivu contre d’autres mouvements et groupuscules qui sont à la base de
l’insécurité dans cette province.

Au Sud-Kivu, c’est presque la même
situation, à l’exception près que ce sont des groupuscules ou des mouvements
dits de Maï-Maï, mais alliés aux étrangers et rebelles burundais. Ils avaient
déclenché des opérations contre la population, contre l’Etat congolais, contre
la République fin de l’année passée. Et face à cette situation, on était obligé
une fois de plus de mobiliser et déployer les forces armées de la République
dabs cette province. Et au moment où nous vous parlons il y a effectivement des
opérations qui sont en cours. L’objectif in fine c’est de mettre fin à cette
insécurité dans la province du Sud-Kivu. Si cette conversation avait eu lieu il
y a 5,6, 7 ou 8 mois, j’allais aussi évoquer la situation au Kasaï come une
situation dramatique. Mais depuis 4 mois ou Cinq, à 95% on a déjà mis fin à la
situation qui était effectivement grave, dramatique au Kasaï d’une fa9on générale, Kasaï, Kasaï
central, Kasaï Oriental , une partie de la province de Lomami et même du Haut
–Lomami et aussi la partie Sud du Sankuru. C’était le phénomène Kamwina Nsapu.
On a déclaré ce mouvement aussi comme
terroriste de par ses agissements, son idéologie, et les actes posés contre la
population et contre les institutions de la République au niveau de la province.
Bien sûr que ce n’était pas une nouvelle situation, il semble que l’on avait
déjà connu une situation pareille en 1959, à l’époque le Congo était administré
par les Belges, et par la suite en 1961, avec le même modus operandi, les mêmes
massacres. Un jour, j’avais même posé la question au président du sénat :
’Qu’est-ce qui se passe finalement, quel
est votre point de vue ?
 ‘’. Il m’avait dit : ’’ Monsieur le président,  on avait déjà connu cette situation, et à
l’époque ce n’était pas du tout possible de poursuivre les responsables. Et voilà
on avait tourné la page
’’.

Et pendant la Conférence organisée à
Kananga, j’avais aussi posé la question, cette fois-là aux chefs coutumiers.
Même réponse : ‘’Monsieur le
président, on avait déjà connu cette situation, pas seulement en 1959, mais
aussi en 1960-61 ; et c’était grave, dramatique. La solution qu’on avait
trouvée c’était une cérémonie au Lac Mukamba, une cérémonie traditionnelle

‘’. Bref, que ce soit en 1959 ou 1960-61, ma lecture c’est qu’il y avait
impunité, et cette impunité a poussé des gens une fois de plus qu’ils pouvaient
faire la même chose et que l’Etat allait agir de la même façon. Cette fois-ci,
la réponse est catégorique dans le sens que la justice qui va s’en occuper. Et
il faudra qu’il y ait effectivement des sanctions exemplaires. Et ceci est
valable pour le Sud-Kivu, le Nord-Kivu et pour les provinces du Kasaï.

Mais au Kasaï, j’aimerais bien relever
deux ou trois points. C’est d’abord cette tendance à minimiser ce qui s’est
passé sur place. Et ce qui s’est passé au Kasaï, je considère, est grave et
même extrêmement grave. Mais pourquoi il y a cette tendance à minimiser ce qui
s’est passé ?Qui a essayé de minimiser ce qui s’est passé ? Des
leaders politiques, des leaders au sein de nos Eglises. Tout en sachant que ce
sont des terroristes criminels qui ont été à la base de beaucoup de crimes,
beaucoup de massacres, on a toujours dit : ‘’ non, ce sont plutôt des
personnes non autrement identifiés’’. Même quand ces mêmes criminels se sont
attaqués aux églises, aux édifices publics, et à la CENI. Le point positif au Kasaï aujourd’hui, c’est qu’à
95% les 4 ou 5 provinces sont pacifiées, le processus d’enrôlement est en
cours, nos compatriotes partis en Angola suite aux crimes de ces terroristes
sont déjà de retour ; et nos forces armées et de police ont le contrôle
des 100% des territoires de ces provinces. Néanmoins, il reste encore ici et là
des récalcitrants. Et au fur et à mesure, ces récalcitrants sont devenus des
coupeurs de routes et leurs cibles, c’est la population, les paisibles
citoyens. L’objectif final assigné à notre armée, la mission confiée à l’armée
nationale, les FARDC,  c’est de mettre
fin à l’insécurité dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu au Kasaï et
dans deux ou trois localités dans la province du Tanganyika, de gagner la
guerre. Mais, j’ai l’habitude de dire que pour nous l’objectif c’est plutôt de
gagner la paix. Après avoir gagné la guerre, l’objectif ultime c’est de gagner
la paix. Et pour gagner cette paix, l’on a besoin, on aura toujours besoin de
tout le monde, de la nation toute entière.

 

De la situation politique et du processus électoral

 

Tout d’abord un bref aperçu historique
du processus électoral dans ce pays, depuis 2003. On s’était nous tous- classe
politique, société civile et population- mis d’accord qu’après la réunification
du pays, il fallait organiser les élections. Mais avant l’organisation des
élections, il fallait adopter une constitution, par referendum. Et en 2006,
après l’adoption par le Parlement de transition de la Constitution votée au
referendum, et peut-être ce que vous
avez déjà oublié, c’est que je suis peut-être le seul, le seul à avoir battu
campagne pour l’adoption de cette Constitution. Le seul, à travers le
pays ! Les autres avaient carrément rejeté la Constitution ; ils
étaient restés sur place ici à Kinshasa, dans les bistrots, dans les
ambassades, alors que j’étais sur le terrain en train de battre campagne pour
l’adoption de la Constitution. Et quand je vois ceux qui prétendent défendre la
Constitution aujourd’hui, je ne fais qu’éclater de rire. Ils défendent la
Constitution aujourd’hui ! Cette Constitution qu’ils avaient
rejetée ! Ils avaient même déclaré, bien avant même l’adoption de la
Constitution : ‘’Oui, même si cette Constitution est adoptée, la toute
première mission des députés élus et sénateurs, ce sera de rejeter cette
Constitution et de nous en proposer une autre’’. Parmi ceux qui avaient rejeté
la Constitution en vigueur, il y a l’Eglise catholique. Même si on a une
mémoire courte, encore que 2006 ne soit tout de même pas si loin, à peine 12
ans, c’est quand même grave de voir la capacité des hommes à se dédire !
Quant à moi, je suis resté constant, depuis l’adoption et la promulgation de
cette Constitution. Et d’ailleurs, je considère que c’est Ma Constitution.

 

Mesdames et
Messieurs
, vous devez le savoir, la démocratie est
un choix politique et idéologique pour
nous. Et que c’est par conviction et non par contrainte qu’on a accepté d’aller
aux élections en 2006, en 2011. Ce n’était pas du tout par contrainte. Pas du
tout ! C’était une décision bien réfléchie. Et pour moi, c’était là le
passage obligé, l’unique passage, pour atteindre la pacification totale du
pays, la cohésion, et la reconstruction du pays. Et qui a tué la démocratie
dans ce pays ? On parle assez souvent de la démocratie en RDC, et on
oublie complètement qu’à un certain moment cette démocratie existait déjà.  Qui a tué la démocratie dans ce pays ? En 1960, à peine 6 mois après son élection, le Premier ministre élu était assassiné.
C’était la mort de la démocratie. On avait, oui, tué un homme, Patrice Emery
Lumumba, mais avec lui, c’était la fin de la démocratie§ Et qui a restauré la
démocratie, qui a rendu effective cette démocratie ? Je pense que ceux qui
ont tué la démocratie, qui ont assassiné le Premier ministre élu dans ce pays,
devaient être beaucoup plus humbles et afficher une attitude d’humilité, au
lieu de croire aujourd’hui qu’ils peuvent devenir des donneurs de leçon en
matière de démocratie dans ce pays. Le Congo n’est pas du tout complexé par le
niveau d’atteinte, de consolidation de
sa démocratie. On n’est pas du tout complexé. Vous ne devez pas du tout vous
sentir complexés. La liberté de la
presse, la liberté d’opinion… Et je pose souvent la question à mes interlocuteurs :
Citez-moi seulement un seul pays autour
de nous, un seul, qui a une presse libre comme ici en RDC. Un seul pays qui a
une presse aussi libre. Citez-moi un seul pays qui a autant de partis
politiques autour de nous. Il ne faut pas aller plus loin, on n’a que 9 voisins’’.

Citez-moi un seul pays où un journaliste se réveille un bon matin, après avoir
bu toute la nuit, en se posant la question ‘’qui
est-ce que je vais embêter aujourd’hui ? De qui est-ce que je vais parler
aujourd’hui, qui est-ce que je peux injurier aujourd’hui..L’autre je l’ai
injurié avant-hier, non, aujourd’hui je m’occupe de Kabila…
Dans quel pays
l’on voit cela ? Nulle part ! Mais délibérément, l’on se dit :
il faut laisser les gens s’exprimer. Injurier ? Je ne suis absolument pas d’accord. Calomnier ? Pas du
tout ! Mais il faut laisser les gens s’exprimer. Savez-vous ce que les
voisins disent de nous :’’ Monsieur le président Kabila, qu’est-ce qui se
passe chez vous là-bas ? Comment se fait-il que vous ayez une soixantaine
de chaines de tv, et tant de radio ? Ici chez nous ça ne peut pas se
passer comme cela ! Comment
faites-vous avec ces politiciens qui déclarent matin, midi, soir ce qu’ils
veulent, et ils ne sont pas du tout
inquiétés ?’’ Et ma réponse a toujours été : ‘’C’est ça le Congo.
C’est ce qui fait du Congo un grand pays’’. Mais, il y a des limites, il faut
qu’il y en ait. Sinon, ce sera le libertinage et le chaos. Alors, il n’y a
personne qui peut et qui doit prétendre que la démocratie est arrivée au
Congo parce qu’il l’avait voulu. Non,
c’est parce que nous, peuple congolais, avons fait ce choix. On a levé cette
option.

 

Et maintenant le processus électoral

En 2006, après l’adoption de la
Constitution, il fallait organise, pour la toute première fois depuis 1960, des
élections libres, démocratiques et transparentes. Et l’on avait commencé par
les opérations d’enrôlement. 26 millions
d’électeurs enrôlés. On avait un budget de 350millions dollars. Le financement
était par les partenaires de la RDC (PNUD, Nations Unies…). On avait une
Commission Electorale Indépendante ‘’CEI’’, avec à sa tête un abbé, Apollinaire
Malumalu. Paix à son âme ! Les élections 2006, c’était une première
expérience réussie. On peut émettre des avis, critiquer ce processus, mais
c’était des élections réussies. Mais malgré le bon déroulement de ces
élections, il y avait quand même des contestations dès la publication des
résultats. Contestation des résultats ici même à Kinshasa ! Et en tête,
bien sûr, le candidat qui avait perdu et qui n’avait pas reconnu les résultats
des élections. Mais aussi une partie de l’Eglise catholique : ‘’on ne
reconnait pas ces résultats …Mais qui a organisé ces élections ? Un abbé
catholique ! Autrement dit, le président de la CENI, abbé de son état,
était désavoué !  Et, en 2007, on
avait une petite guerre ici à Kinshasa, déclenchée par le candidat malheureux
aux élections présidentielles. En 2011, deuxième cycle des élections, presque
la même chose. Ce n’était plus un abbé catholique à la tête de la Commission
électorale, c’était plutôt un pasteur. Mais ce que vous ne savez pas c’est que
les présidents de la Commission électorale sont élus par les confessions
religieuses. Il y en a 7, et elles avaient présenté leur candidat. En 2006,
c’était l’abbé Malumalu ; en 2011, le pasteur Mulunda. Et maintenant
également, il y a eu une élection, et un nouveau président de la CENI, élu par
les confessions religieuses parce qu’elles font partie de la Société civile.

En 2011, on avait levé l’option de
financer les élections nous-mêmes, après avoir constaté beaucoup de
tergiversations de la part de nos partenaires. Il était important, vu que les
élections sont une question de souveraineté dans un pays, on avait levé
l’option de financer les élections nous-mêmes. Le budget des élections de 2011
se chiffrait entre 450 millions et 500 millions dollars. 32 millions
d’électeurs. Et le mois de novembre 2011, on avait effectivement organisé les
élections.

Mais qu’est-ce qui s’est passé avant l’organisation
des élections de Novembre 2011 ? Trois semaines avant l’organisation des
élections, la même communauté internationale était venue me voir. J’étais déjà
en campagne, du côté de Njokupunda ou quelque autre village, la communauté
internationale, représentée par le RSSG, était venue me voir pour me
dire : ‘’Monsieur le président, les
élections étaient prévues dans trois semaines, mais nous ne pensons pas que
c’est le moment d’organiser ces élections. Vu qu’on a déjà contacté les autres
candidats, est-ce que vous ne pouvez pas accepter que nous puissions postposer
ces élections et les organiser dans 6 mois – et pourquoi pas9 mois’’.
Ma
réponse était catégorique : ‘’Non, les élections doivent être organisées
comme prévu’’. Et c’était la fin de la
réunion. Mais deux jours après, la MONUSCO qui avait pourtant accepté d’assurer
de son appui logistique la CENI, avait
retiré cet appui logistique, qui est pourtant l’élément clé, la base de
l’organisation d’une élection. Il fallait transporter les urnes, les agents de
la CENI. Mais, comme on avait déjà levé l’option d’organiser les élections
nous-mêmes, nous avions pris des mesures et loué les hélicoptères et les avions. Et c’est ainsi que les
élections de 2011 ont pu être organisées. Contre la volonté de la communauté
internationale. Mais les candidats malheureux n’avaient pas accepté les
résultats de 2011.Et comme en 2006, une partie de l’Eglise catholique n’avait
pas accepté les résultats de ces élections de 2011.

Mais, nulle part dans la Bible, Jésus
Christ n’a jamais présidé une Commission électorale. Rendons à César ce qui est
à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Quand on essaie de mélanger les deux,
c’est dangereux, le résultat est toujours négatif.

Et en 2011, les candidats qui n’avaient
pas accepté les résultats s’étaient autoproclamés élus, et avaient même prêté
serment…

Et maintenant, pour le troisième cycle
en cours, que faire ? Mon souci, depuis les dernières élections, a
toujours été la cohésion, la transparence dans le processus électoral, le financement
du processus électoral par nous-mêmes. Et c’est ce qu’on est en train de faire.
Mais bien avant d’aborder ces aspects, la question est de savoir pourquoi
est-ce qu’on n’a pas organisé les élections à temps, comme prévu. Il y a de
ceux qui pensent que c’est par mauvaise foi, par manque de volonté politique, ou
de vision. La vérité est que les élections n’ont pas été organisées à temps
parce qu’en 2012, immédiatement après les élections de 2011, les résultats
annoncés, le pays était confronté à une situation inédite. En 2012, on avait la
ville de Goma occupée par un mouvement, le M23. Dans cette même ville de
Kinshasa, et au niveau du Parlement, la demande de la population, et de tout le
monde, était qu’il fallait tout arrêter pour faire face à cette situation à l’Est, au Nord-Kivu. Effectivement,
on avait tout arrêté, et on avait orienté les moyens pour défendre la République,
la souveraineté du pays et l’intégrité du territoire national menacée. Et
pendant 18 mois, on avait orienté les moyens dédiés à la CENI, à la présidence,
même au Parlement, vers cet objectif : reconquérir la ville de Goma et une partie du territoire
occupées. Et une année après, c’était chose faite. Est-ce que je regrette cette
décision ? La réponse est : Non ! C’était la bonne décision. Et
avec cette décision, on avait effectivement repris le contrôle de la ville de
Goma et  du pays d’une façon générale.
Alors, il fallait bien préparer le 3ème cycle électoral et très bien
préparer les élections. Je félicite la CENI qui travaille dans des conditions
difficiles, voire extrêmement difficiles, surtout à l’intérieur du pays. Et
cette Commission a aussi perdu des agents dans le grabuge et les attaques
terroristes au Kasaï. Quatre à cinq agents de la CENI étaient attaqués,
mutilés, décapités, seulement parce qu’ils étaient de la CENI.

Aujourd’hui, on tend vers la fin des
opérations d’enrôlement dans les Kasaï, on est à quelque 46millions d’enrôlés.
En Angola, c’était 2 millions d’enrôlés ; au Congo Brazzaville 2,2millions
d’électeurs ; au Gabon 500.000 ou 600.000 ; au Kenya 24 millions d
d’enrôlés, avec un taux de participation de 3%, soit 8 millions. Donc, les
élections en RDC, vu l’étendue, nécessitent des vastes opérations. Et par
expérience, on avait l’obligation de préparer très bien, et minutieusement ce
processus. Le budget pour ces élections : 1,2milliard dollars. Je le dis
assez souvent, les élections dans ce pays commencent à nous coûter beaucoup
plus cher que même  le développement du
pays. A un certain moment, on sera obligé de lever l’option : est-ce qu’il
faut qu’on soit cité à travers le monde comme le pays le plus démocratique ou
bien est-ce le développement qui compte ? Sinon, il faut trouver
l’équilibre entre les deux. Cela veut dire qu’il faudra lever des options,
prendre des décisions courageuses pour ne plus tomber dans la situation qu’on a
aujourd’hui : 1,2 milliard pour les élections alors qu’on a un budget de 4
ou 7 milliards de dollars. C’est tout à fait inadmissible.

Le financement de ce processus est
assuré entièrement par l’Etat congolais jusque-là. Chaque mois, c’est entre 20
à 30 millions dépensés pour les élections. Et à mesure qu’on avance, on va même
dépasser les 45millions dollars par mois pour le financement de ce processus.
La loi électorale a déjà été adoptée et promulguée ; le calendrier déjà
publié ; il reste la loi sur la répartition des sièges. Mais celle-ci ne
peut intervenir qu’après la fin des opérations d’enrôlement, après le nettoyage
du fichier électoral. Et la fin des opérations d’enrôlement c’est fin
janvier-ci, début février. On est donc sur la bonne voie. On est sur les rails.
Et l’objectif c’est l’organisation des scrutins.

Mais comme en 2006 et en 2011, il y a
une résistance farouche de la part d’une frange de l’opposition, une frange de
ce qu’on appelle la Société civile, et de la part d’un homme de Dieu. Mais que
faire ? Il faut aller aux élections
comme prévu. Je constate seulement que de notre côté il y a des perspectives
qui sont claires, il y a une feuille de route, il y a des options claires déjà
levées. Mais qu’est-ce qu’on nous propose en face ? Néant !
Zéro ! Un saut dans le vide, dans l’inconnu, sans base juridique. Comment
va-t-on structurer tout ça, dans combien
de temps, et qui va financer ? Mais est-ce que l’on peut améliorer ce
processus ? Certainement ! Est-ce que la porte est fermée ? Je ne pense pas. S’il y a ceux qui
pensent qu’ils sont très intelligents, qu’ils sont des génies, des savants, et
qu’ils ont des idées pour qu’il y ait une amélioration de ce processus, la
porte leur est ouverte ! Mais, essayer de faire dérailler ce processus,
avec des propositions farfelues, cela est tout à fait inadmissible.

 

Sur le plan diplomatique

 

Quelles sont nos relations avec les pays voisins ? Quelles sont nos relations avec nos partenaires  et la
MONUSCO. On a de très bonnes relations avec nos voisins. Il y a certes beaucoup
de rumeurs, mais on a de très bonnes relations avec nos 9 voisins et sur les 35
kms au niveau de la côte, de l’Océan. Mais est-ce qu’il ya des problèmes ?
Oui, certes ! On a des problèmes de
réfugiés. Au niveau de la frontière avec la République centrafricaine, des
dizaines de milliers de réfugiés, vu le conflit en RCA. On a le même
problème au niveau de la frontière avec
le Sud-Soudan. Il y a des réfugiés rwandais qui sont toujours à l’Est du pays. On a des réfugiés burundais dans la plaine de
la Ruzizi et à Lusenda. Il y a des contacts qui sont en cours pour qu’il y ait
une solution concertée à ces problèmes. Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi
des compatriotes à nous  qui sont allés
en Ouganda, vu les opérations en cours contre les ADF, au niveau du Nord-Kivu
et du Sud-Kivu. Est-ce qu’on a des problèmes liés à la sécurité ou à la sécurisation
de nos frontières ? La réponse est ‘’oui’’. Mais comment peut-on résoudre
ce problème à court, moyen et long terme ? Notre approche est qu’il faut
qu’il y ait des solutions concertées entre les pays concernés et nous-mêmes. La
même chose en ce qui concerne les problèmes liés aux groupes armés, les
récalcitrants qui sont en Ouganda, d’autres au Rwanda, avec le trafic des minerais. Comment contrôler
tout cela ? C’est de façon concertée. Tout d’abord, au niveau interne, au
pays, il faut une réorganisation, et par la suite, une concertation au niveau
de la région et sur le plan bilatéral. L’ambition de la RDC est de faire en
sorte que le socle de nos relations soit la coopération économique entre les
pays de la région : une fluidité à travers nos frontières, la construction
des infrastructures communes entre le Congo et ses voisins.

 

Quelles sont nos relations avec nos partenaires ? On a de très bonnes relations avec tous nos partenaires,
avec tout le monde, sauf quelques exceptions. Ces exceptions, c’est parce que
le Congo a refusé le diktat sur ce que l’on doit faire, comment et quand.  Ces exceptions, c’est parce que le Congo tient
à se faire respecter. Je le dis assez souvent : même l’homme le plus
pauvre a besoin de ce qu’on appelle la dignité. C’est le minimum. Même si vous
lui donnez à manger, vous lui devez le respect. Or, il n’y a personne qui nous
donne à manger, à nous, le Congo. Le Congo tient à sa dignité. Et le Congo doit
être respecté à l’instar d’autres pays, et d’autres nations du monde.  Ces exceptions, c’est aussi parce que le Congo
a refusé que l’aide ou l’argent soit utilisé comme moyen  de subordination de notre pays. Comme si l’on
peut acheter la souveraineté de la RDC ou même acheter son indépendance. Le
Congo, mon pays, n’est pas à vendre ! Il y a des exceptions parce que le
Congo a refusé et rejeté cette façon d’agir comme si les responsables congolais
doivent être nommés ‘’par des partenaires’’. Ce que nous voulons, c’est une
coopération basée sur le respect mutuel, le respect de notre peuple, le respect
de notre pays, de nos institutions, de la même façon qu’on a du respect pour
les autres pays, les autres peuples. De toutes les façons, qu’est-ce qu’on peut
encore donner au Congo et aux Congolais qu’on n’a pas ? Le Congo n’a
besoin que de ça, le respect.

 

Nos relations avec la MONUSCO ? Cette mission des Nations Unies a été envoyée dans notre pays depuis
maintenant une vingtaine d’années. On doit clarifier dans les jours à venir nos
relations avec la MONUSCO. Il y a une incompréhension. Parce qu’après une
vingtaine d’années, l’on a comme l’impression que c’est une mission qui a comme
ambition de rester. Et ce jusque quand ? Il n’y a rien de nouveau dans ce
que je suis en train de vous dire ici. C’est depuis 2010, pour la première
fois, que j’avais exigé du SG des Nations Unies  à l’époque de nous préparer un plan de
retraite. Et depuis, nous avons eu plusieurs réunions, et à plusieurs niveaux, avec les Nations Unies.
On a dressé des plans pour le retrait, ces plans ont été rejetés. Est-ce que la
mission considère le Congo comme étant sous tutelle des Nations Unies ? Ils
ne l’ont pas dit, du moins jusque-là. J’espère bien que ce n’est pas le cas. Il
n’y a pas de cogestion de ce pays avec la MONUSCO. Parce que c’est cela la
tendance. On se réveille un bon matin, ‘’la MONUSCO a dit’’… Je me souviens à l’époque,
quelqu’un avait posé la question : Monique (au lieu de MONUC) c’est
qui ?La RDC doit maintenant exiger le strict respect de l’accord de siège,
‘’SOFA’’ en sigle, violé à maintes reprises par la MONUSCO. On avait à un
certain moment plusieurs groupes armés à
l’Est du pays, on a toujours posé la question à nos amis de la MONOSCO :
citez-nous un seul groupe que vous avez réussi à éradiquer. Même un seul !
 Aucun ! Même les opérations en
cours sont menées par les FARDC. On avait un problème au Kasaï, et au niveau de
la MONUSCO, ce n’était pas du tout un problème. ‘’Non, non, entendait-on dire,
c’est plutôt le gouvernement, l’armée, qui est allée s’attaquer à sa propre
population’’. On envoie des enquêteurs de l’ONU ici, et au lieu d’avoir une
bonne coordination avec les autorités sur place, ils sont vite dépêchés à
Kananga, et voilà, le pire est arrivé. Ils ont été décapités de la manière la
plus atroce. C’est seulement après cet incident que la MONUSCO se
réveillera : ‘’ Oui, finalement ces gens sont des bandits, des mauvais
garçons ; ce sont des terroristes’’ !Mais quand la population était
massacrée, de la même façon, on n’avait jamais réagi. Là, c’était des gentils garçons.
Depuis 7 ans, on n’a fait que dire à la MONUSCO  que les ADF sont un
mouvement terroriste. Réaction : ‘’Non,
non, ce n’est pas un mouvement terroriste, vous exagérez, le Congo
’’. Il a
fallu qu’il y ait des pertes au sein du contingent tanzanien pour
qu’aujourd’hui l’on se réveille à la réalité qu’il s’agit bien des terroristes.
J’ai plein d’autres exemples. Mais on n’a pas assez de temps.

 

Situation économique, sociale et des infrastructures

Il y a eu une évolution très positive
de la situation  de notre pays, par
rapport à la situation de 15 ou 17  ans auparavant.
Depuis 2002, on a enregistré un taux de croissance positif. Aujourd’hui, on est
à un taux de 3,5% ou 4% de croissance contre un taux de croissance moyen de 2%
au niveau du continent. Mais l’objectif pour nous, surtout aux années
2014-2015, c’était d’atteindre un taux de croissance à double chiffre, 10%, n’eût
été cette crise économique mondiale. Notre bataille aujourd’hui c’est la
stabilité du cadre macroéconomique, la stabilité de la monnaie, le Franc
congolais, qui avait subi des secousses aussi il y a cinq ou six mois. L’objectif, après cette
stabilisation, je l’ai dit il y a une année, c’est de diversifier notre
économie. Aujourd’hui, l’attention est focalisée sur le secteur minier ; mais
il n’y a pas que le secteur minier. Il faut faire en que l’agriculture soit une
priorité des priorités. Le secteur des hydrocarbures, on va accélérer l’octroi
des permis d’exploration et peut-être, d’ici deux ou trois ans, l’exportation.
Parce qu’aujourd’hui, notre production se situe entre 30.000 et 35.000 barils
par jour. Et ce, uniquement au niveau de la côte. Or, on a aussi la possibilité
des gisements à l’intérieur du pays. 80% de notre économie sont dans l’informel.
Le défi est de faire en sorte qu’il y ait un meilleur contrôle, de rendre le
tout formel. Et une des priorités pour le moment est de réussir les réformes,
avec en tête la réforme fiscale. Il faut rendre beaucoup plus fluides les
investissements et les affaires en RDC, en finir avec la bureaucratie et la
multiplicité des taxes. Et au fur à mesure, avec cette amélioration de la
situation économique, il y aura certainement des retombées sur le social. C’est
déjà le cas, principalement au niveau des fonctionnaires de l’Etat.

Quant aux infrastructures, notre
politique tient dans les grands travaux : reconstruire le pays. Parce que
l’on n’avait plus d’infrastructures. Il n’était plus possible de quitter Matadi
jusqu’à Kinshasa le même jour. Actuellement, c’est déjà chose faite. Depuis
cinq à six ans, l’on peut aisément quitter Kinshasa jusqu’à Boma. Et les
travaux sont en cours pour relier Boma à la côte, jusqu’à Banana, Moanda. Même
chose en ce qui concerne d’autres routes stratégiques et clé : par
exemple, Bukavu-Uvira. Là, on va accélérer le rythme des travaux. Notre
ambition, je l’avais dit il y a trois ans à l’Assemblée nationale, c’est de
relier le Sud-Est du pays à l’Ouest ; et cela est en cours. L’on est déjà
arrivé jusqu’à Tshikapa ;  et les
travaux sont en cours du côté de l’ancienne province du Katanga, ainsi que vers Mbuji-Mayi et Kananga.
Il y a également Lubumbashi-Kolwezi ; la première fois que j’étais parti à
Kolwezi, voici douze ans, c’était par route et il n’y avait pas de routes.  A
l’heure actuelle, l’on a une belle route de Lubumbashi jusqu’à Kolwezi. Et
l’objectif est d’aller jusqu’à Dilolo, à la frontière avec l’Angola. In fine,
avec ce projet on aura réunifié le pays ainsi que nos provinces et rendu le
commerce beaucoup plus fluide, au bénéfice du développement du pays. Voilà !

 

Jeu de questions et réponses

 

RFI : Serez-vous candidat à
la présidentielle du 23 décembre 2018 ?

 

J. Kabila : Est-ce qu’on a une
copie de la Constitution du Pays ? Veuillez remettre une copie à ma petite
sœur ici, journaliste de RFI. Merci !

 

Antenne A : Quel a été votre
plus grand succès pendant ces 17 ans de règne, et quelle a été votre plus
grande faiblesse ?

 

J. Kabila : Le succès c’est
la réunification du pays, le fait que le Congo existe toujours. Beaucoup
avaient parié sur la disparition, sur le démantèlement de ce pays. Le fait que
le Congo existe, avec ses institutions en place, et que l’on parle aujourd’hui
d’un 3ème cycle des élections, c’est une réussite. Il y a aussi des
avancées sur le plan économique et autres, j’en ai beaucoup parlé.

Faiblesse ou échec ? Peut-être des
regrets. C’est qu’avec mon équipe, on n’a pas réussi à transformer l’homme
congolais. Alors que c’était l’objectif de notre révolution. J’ai comme
l’impression que quelques points négatifs de l’époque du Zaïre se retrouvent en RDC. J’aurais bien voulu en
2018, maintenant, avoir un homme congolais nouveau, avec une autre façon de
voir les choses, de réfléchir et de faire. C’est un regret, mais il n’est
jamais trop tard. On va continuer à travailler pour atteindre cet objectif.

 

Reuters : Il y a des
opérations en cours contre les ADF-NALU dans le territoire de Beni. Est-ce que
les FARDC vont à elles seules faire la différence et en finir une fois pour
toutes avec ce phénomène pour que les
fils et filles de ce territoire vivent enfin en paix ?

 

J. Kabila : Bien sûr.
C’est cette même armée de la RDC qui a mis en déroute plusieurs mouvements :
Inyele, M23, des Groupuscules Maï-Maï, et Kamwina Nsapu, au centre du pays… On
est déterminé. Ce que vous devez aussi savoir, je l’ai dit, les ASDF sont un
mouvement terroriste. Au sein de ce mouvement, se retrouvent des Ougandais, des
Somaliens, des Kenyans, des Tanzaniens, des Tchadiens, et tout récemment des
Sud-Africains… Notre approche c’est d’aller jusqu’à la fin de cette aventure
ADF, mais sans exclure la participation, par des renseignements notamment,
d’autres pays. Vu qu’il y a des éléments venant d’autres pays, que j’ai cités
ici de manière non exhaustive. Pour le moment seules les FARDC sont engagées sur
le terrain dans les opérations en cours. Aucun autre pays ne s’est encore
prononcé pour appuyer ces opérations. Mais nous avons la capacité d’aller jusqu’au
bout.

 

France 24:Votre
réaction en tant que président de la République face aux marches qui se sont
déroulées en fin d’année 2017 et début 2018 et des violences près des églises, avec
des morts ?

 

J. Kabila :Tout
d’abord, c’est l’occasion pour moi de présenter mes condoléances à tous ceux
qui ont perdu les leurs et parmi eux des innocents, des policiers, et quelques
manifestants. Je pense que ce n’était pas du tout nécessaire. Une manifestation
ne doit pas conduire à une situation de mort d’homme. Non ! Pas du
tout ! Mais je vous ai brossé la situation depuis 2006. En 2006 l’on avait
presque la même situation, avec des manifestations. En 2011, c’était même pire.
Un candidat aux élections présidentielles, Joseph Kabila, était empêché de
tenir son meeting de campagne dans cette ville par les militants d’un autre
parti politique. Je crois bien qu’il y a ce qu’on appelle la culture politique,
mais il y a aussi la culture démocratique. Il faut cultiver cela. L’on doit
comprendre nous tous – opposition, majorité, administration –et faire que les élections,
et surtout l’après-élection, soient une fête de la démocratie dans notre pays.
Il ne faut pas que ce soit le deuil. Si on a organisé les élections en 2006 et
en 2011, c’est parce qu’il y avait aussi une campagne électorale pendant un
mois. Et une campagne électorale, c’est plus qu’une simple manifestation. Les
gens se sont exprimés. Deux cents ou 300 partis politiques ont tenu des meetings partout à travers le
pays. On n’avait pas autant de pertes en
vies humaines. Dans les jours à venir, notre mission sera de faire en sorte que
l’on arrive à empêcher la perte en vies humaines mais pas nécessairement en
empêchant des manifestations. En même temps, les organisateurs de ces
manifestations doivent aussi en répondre. Puisque ce sont eux les responsables
de ces manifestations, par ricochet, ils le sont  aussi des résultats positifs ou négatifs. Au
lieu que ce soit uniquement l’Etat congolais. Vous n’êtes pas sans savoir qu’un
des policiers qui avait tiré sur ‘’un manifestant’’ a déjà été arrêté. Et
là-dessus, on est vraiment strict quant aux forces de l’ordre et leur façon
d’agir sur le terrain. Et de la même façon, j’aimerais bien que les
responsables de l’organisation des manifestations soient, eux également, aussi
rigoureux avec les manifestants et leur façon d’organiser toutes ces manifestations.

 

Géopolis :Parce que nous
parlons de démocratie, pourquoi ne pas faire un effort pour que le droit de
manifester trouve un équilibre avec l’ordre public ? La même Constitution
que vous évoquez donne aux Congolais le droit de manifester leurs points de
vue. Puisque vous êtes un démocrate, comment faire en tant que Nation pour que
ceux qui manifestent ne se retrouvent pas forcément dans une position
dangereuse ?

 

J. Kabila : C’est cela aussi
le souci qui m’anime. Au moment où nous parlons il y a, au niveau du Sénat, une
loi sur les manifestations, adoptée mais renvoyée en seconde lecture par la Cour Constitutionnelle qui l’avait
jugée inconstitutionnelle. Donc Assemblée nationale et Sénat doivent revoir
cette loi. Je pense qu’à la session du mois de mars on aura une loi qui va
recadrer tout ça. C’est vrai, la Constitution a garanti le droit de manifester,
mais la même Constitution a aussi prévu que l’autorité administrative peut
refuser ou rejeter une demande de manifestation. Et puis, la démocratie, c’est magnifique,
mais ce n’est pas la foire ! La loi va nous aider à recadrer tout cela. Et
j’espère que ce sera un nouveau départ pour tous ceux qui souhaitent
s’exprimer, même à travers les manifestations.

 

BBC : Après que les élections
prévues en 2016 ont été déjà reportées, quelles garanties les Congolais peuvent
avoir de vous, Monsieur le président de la République,  qu’il n’y aura plus un glissement sans
fin ?

 

J. Kabila :Les mêmes
garanties que l’on avait en 2006 et en 2011. Qui a organisé les élections dans
ce pays ? Ce n’est pas la BBC. C’est la même Commission électorale. Nous
avons une Commission électorale nationale indépendante qui a déjà publié le
calendrier. Vous ne pouvez pas avoir d’autre garantie en dehors de ce que la
CENI  a publié. N’oubliez pas que les
élections, ce n’est pas seulement cette année qu’on les aura. Il y a aussi des
élections en 2019. A part les présidentielles, législatives et provinciales, il
y aura aussi les locales… Vous avez les garanties que ces élections seront
organisées, de la même manière qu’elles l’ont été en 2006 et 2011.

 

AFP :Vous avez évoqué des
choix à faire entre le coût des élections et le développement de même qu’un
risque de saut dans l’inconnu. Est-ce à
dire que ces élections pourraient être à nouveau reportées  si la
situation dégénérait ou que les caisses de l’Etat étaient en panne? Vos adversaires ne vous
font pas confiance, vous et votre majorité présidentielle, ils vous accusent de
vouloir organiser un referendum pour modifier la Constitution. Quelle est votre
réponse par rapport à ces commentaires souvent entendus à l’opposition et à la
Société civile ?

 

J. Kabila : La CENI a déjà
publié un calendrier électoral.  Je n’y
ai vu nulle part prévue l’organisation
d’un referendum. Il faut consulter ce calendrier.

Quant à l’autre question, il y a un malentendu.
Le budget des élections en 2011 était entre 450 millions et 500 millions dollars. Pour le présent
cycle électoral, il est de 1,2 milliard. Mon point de vue est que le coût est
exorbitant. Avec 1,2 milliard dollars, c’est plusieurs hôpitaux, plusieurs
écoles, et universités, et plusieurs
kilomètres de routes qu’on peut construire. Alors je dis : ‘’les élections
seront organisées ; mais après les élections, il faudra qu’il y ait une
réflexion. Est-ce qu’on va continuer  avec le même système ? Ou est-ce qu’il
faudra prendre des mesures et engager des réformes pour rendre les élections
moins coûteuses qu’elles ne le sont actuellement, et économiser le temps, et
surtout les moyens’’.

Le saut dans l’inconnu, c’était en
rapport avec les manifestations à Kinshasa. La question c’est de savoir :
quel est le but ? L’objectif final c’est d’aller où ?  Est-ce que c’est l’organisation des
élections ? Je ne pense pas, parce que le calendrier est déjà là !
Alors, quelles sont les propositions mises sur la table par ces manifestants ? Je ne les ai pas. Je ne
connais pas leurs revendications, ni par lettre ni par une déclaration. Il y a
des propositions farfelues qui ne vont nous amener nulle part. C’est cela le
saut dans l’inconnu.

 

La Référence Plus : La RDC,
sous votre gouvernance, a toutes les unités formées pour l’encadrement des
manifestations. A chaque fois qu’on parle de répression, c’est l’image de la
RDC et de son président de la République qui est ternie. Or, dans un rapport,
les laïcs catholiques ont relevé que sur 26 provinces, l’on a connu 12 marches
bien encadrées.  Si cela s’était déroulé
ainsi partout, cela aurait donné une bonne image du pays. Qu’est-ce qui manque
à la République pour pouvoir encadrer les manifestations avec ces unités bien
formées en cette matière ?

 

J. Kabila : Vous avez répondu
vous-même à votre question. Si dans 12 entités, il y a eu un bon encadrement,
qu’est-ce qui se passe à Kinshasa pour que cela ne se passe pas de la même
manière ? A vous de répondre. Il y
a deux ans, dans cette même ville, l’autorité provinciale avait accordé à des
partis politiques l’autorisation de manifester. Quel a été le bilan ?
Autant de morts ! Je ne suis pas contre les manifestations
pacifiques ; je ne serai jamais contre les manifestations politiques. Mais
si une manifestation a comme but de brûler, tuer les policiers, incendier le
Palais du peuple, comme c’était l’objectif en 2015, tuer tout le monde…
vous appelez cela ‘’manifestation
pacifique’’ ? J’ai toujours dit à mes interlocuteurs qui viennent de
Washington, Genève… : ‘’C’est magnifique de rester dans vos bureaux
climatisés. Vous n’avez pas d’avis à émettre sur mon pays que vous ne
connaissez pas’’. J’ai parlé de la culture démocratique : est-ce que les
objectifs poursuivis par les manifestants sont en phase avec ce qu’on appelle
la démocratie ?

Mais qu’à cela ne tienne. Si dans douze
localités il y a eu des manifestations très bien encadrées par la police, alors
il faut féliciter  cette police. Pourquoi
ne la félicite-t-on pas ? Et si à Kinshasa, il y a eu du grabuge, il y a
des enquêtes qui sont en cours, l’on saura exactement qui en est responsable et
qui a fait quoi, comment et pourquoi. Vous n’êtes pas aussi sans savoir que
pour qu’il y ait une autorisation de manifester, il faut qu’il y ait un
responsable à l’organisation, il faut donner l’itinéraire des manifestations pour qu’elles soient
encadrées par la police. Quand des organisateurs refusent même de signaler à la
police le trajet de leur marche, comment cette police va sécuriser les
manifestants ?L’autorité provinciale avait invité les organisateurs des
dernières marches, et ils ont refusé d’y répondre, de mettre sur la table le
plan de leur manifestation. Ici c’est une question de confiance, les
manifestants doivent faire confiance à la police, et de la même façon, la
police et l’autorité feront de même.

 

La Prospérité : A l’interne
une frange importante signataire de l’accord de la Saint sylvestre se sent
marginalisée, l’Eglise catholique qui vous a aidé à résoudre le problème de la
fin de votre mandat en 2016 semble aujourd’hui évoluer en dehors de vous. Et on
vient de décider de fermer la Maison Schengen et l’Agence belge de
développement à Kinshasa. N’avez-vous pas l’impression que vous êtes dans une
situation où vous évoluez seul contre tous ? N’avez-vous pas l’impression
de vous isoler ?

 

J. Kabila : Non, je n’ai pas
cette impression.

 

La Prospérité : Vous
confirmez les élections du 23 décembre 2018. Est-ce que ces élections ne vont
pas se dérouler dans des conditions non apaisées, parce qu’il fallait la
décrispation politique, la libération des prisonniers, la fin de l’exil. N’avez-vous
pas le sentiment que l’accord politique  de la Saint Sylvestre a été appliqué de façon
sélective ?

 

J. Kabila : Non, pas du tout.
Le mois d’octobre 2016, après la signature de l’accord à la Cité de l’Union
Africaine,  le président de la CENCO et
son vice-président sont venus me voir pour me dire : ‘’ Monsieur le
président, nous pensons que l’accord signé au niveau de la Cité de l’UA est un
bon accord, mais il reste encore une frange de l’opposition en dehors. Est-ce
que vous ne pouvez pas accepter que nous puissions faire un travail pour amener
cette partie de l’opposition à adhérer à cet accord, ainsi l’on aura un accord
complet ?’’ J’avais dit : ‘’Merci, je pense que c’est une très bonne idée,
vous avez le feu vert. Mais n’oubliez pas que nous n’avons plus beaucoup de
temps’’. Ils ont rassuré : ‘’Oui, Monsieur le président, ne vous en faites
pas, cela va nous prendre plus ou moins 3 jours’’.  Je me suis exclamé : ‘’Trois jours !
Par quel miracle, connaissant ce pays et notre classe politique ? Mais, le
miracle est toujours possible, surtout que vous êtes des hommes de Dieu,
allez-y !’’ Ils se sont
effectivement mis au travail. Et ce n’était plus trois jours, mais deux ou  trois mois. Entretemps, il y a eu beaucoup
d’échanges entre la CENCO et moi-même. Ils étaient venus à plusieurs reprises
me faire le rapport.
Et finalement, en février ou début mars, le président de la CENCO
était revenu avec une équipe chez moi : ‘’Monsieur le président,
on avait cru que c’était facile,  finalement nous nous sommes rendus compte que
c’est difficile, extrêmement compliqué. Mais nous sommes arrivés à une
conclusion. On a tout terminé, il ne reste que 2 points (la nomination du
Premier ministre et la désignation du président du CNSA). Et nous pensons que
vous êtes mieux placé pour le faire’’ Je me suis dit : ‘’Il n’y a pas eu
de miracle’’. Je leur ai répondu : ‘’Merci beaucoup, je considère que vous
avez fait un très bon travail. Ce n’est pas pour moi, ni pour la classe
politique, c’est pour le pays. Concernant les 2 points, je m’en occupe’’.
Immédiatement après, j’étais allé prononcer mon discours sur l’état de la
Nation où j’avais invité les concernés, à savoir l’opposition, à me faire des propositions, à
me présenter les 3 noms des candidats au poste de Premier ministre, car la désignation
du président du CNSA ne demandait pas l’implication du président de la
République. J’avais donné un délai de quarante-huit heures pour ce faire, parce
qu’on était pressé, l’on devait avoir un gouvernement d’union nationale. Ensuite,
ici au Palais de la nation, j’ai reçu une partie de la classe politique, tous
ceux qui avaient participé aux travaux pour l’adoption de l’accord de la Saint
Sylvestre étaient venus et avaient présenté des candidats. Mais d’autres
avaient refusé de venir. J’ai attendu plus de quarante-huit heures,
contrairement à mes habitudes. Après 6
jours, j’étais dans l’obligation de nommer le Premier ministre, issu de
l’opposition. Qui doit conférer le
statut d’opposant dans ce pays ? Est-ce que c’est Monsieur Kabila ? Non !

Alors, concernant le CNSA, il y a eu
une élection. Maintenant, nous avons les responsables de ceux institutions,
issus de l’opposition.

Pourquoi une partie de l’opposition se sent-elle exclue ? Cette
partie de l’opposition s’était exclue elle-même, avait levé l’option de ne pas
participer aux institutions et au gouvernement. Alors que faire dans ce
cas ?  Devait-on croiser les bras et
attendre ? Jusque quand ?

Moi je crois que ce qui importe maintenant et aujourd’hui ce n’est
plus une affaire de Majorité, Opposition, de Premier ministre, ou de qui sera
qui, mais ce sont les élections et le processus électoral en cours. J’aimerais
bien que nous puissions avoir des élections apaisées. C’est une option, c’est
une décision prise depuis 2012.

Quant au dialogue, il ne date pas d’aujourd’hui. On a fait du dialogue
un mode de gestion dans notre pays depuis 2012 jusqu’aujourd’hui. Et s’il faut
aller plus loin,  c’est depuis 2001,
depuis Sun City jusqu’aujourd’hui !L’Objectif est donc d’avoir des
élections vraiment apaisées avant, pendant et surtout après les élections.
Est-ce cela l’objectif de tout le monde, de l’Eglise, de cette frange de
l’opposition ? Je ne sais pas. Mais, comme en 2006, face à une situation
pareille, on n’a plus le choix que de foncer et d’aller vers les élections.
C’est au peuple congolais de décider.

S’agissant de la question de la décrispation politique, le CNSA a ce
dossier en mains. C’est au CNSA de statuer pas au président de la République.

 

Tropicana : Les chefs d’Etat que nous avons eu au
Congo n’ont pas évolué sur un point : tous les pays peuvent parler, mais
lorsque la Belgique parle, on ne peut même pas l’ignorer, c’est tout de suite
des décisions spectaculaires. N’est-ce pas vrai ?

 

J. Kabila : Non ! Pas du
tout. Il se passe que la Belgique a levé l’option de suspendre la coopération
ou l’octroi de 25 millions d’euros à la RDC. Ce que vous ne savez pas c’est que
depuis une année, nous avons eu des contacts avec la Belgique, les responsables
belges. Notre discours a été clair : Vous devez arrêter de comploter
contre notre pays. Et on a des éléments à l’appui. Mais ils ont continué avec
les complots. Aujourd’hui, je constate seulement que la Belgique a annoncé une
décision. La RDC a fait la même chose au nom de la réciprocité caractérisant
les relations diplomatiques. Que dire encore ? Il n’y a plus rien à
dire’’. Moi je pense que l’évolution, ce n’est pas seulement ici au Congo, il
faut qu’il y ait aussi une évolution au niveau de la Belgique. Les responsables
belges doivent comprendre que le Congo n’est plus une colonie, et que le peuple
congolais est un peuple fier, et déterminé à défendre sa souveraineté et son
indépendance. Et je le dis : on a besoin des bonnes relations et du
respect mutuel entre la RDC et la Belgique, ou la France ou d’autres pays. De
notre côté, il n’y a pas eu du tout une réaction épidermique. Non ! On a
été calme, patient, courtois, gentil. Au Congo, on appelle les Belges ‘’noko’’
(oncles). Mais je pense qu’on est des cousins.
En fait, oncles ou cousins, peu importe, ce qu’il faut c’est le respect entre
les uns et les autres.

 

RFI : L’ONU, les catholiques, et plusieurs ONG
pensent que la décrispation du climat politique n’a pas évolué. Vous, en tant
que garant de la Nation, quel est votre sentiment en ce qui concerne la décrispation ?

J. Kabila : Il y a une
évolution. Ne vous en faites pas, il y a eu beaucoup d’évolution en ce qui
concerne la décrispation politique. Il y aura certainement encore des
évolutions à mesure qu’on avance. Je me suis toujours posé la question de savoir
de quoi il s’agit quand on parle de décrispation. Faut-il libérer les 10.000
prisonniers que l’on a pour constater qu’effectivement il y a une décrispation ?
Faut-il qu’on ait 3000 partis politiques pour avoir la décrispation ?  Le Congo n’est pas une République bananière.
On a comme l’impression que ce que l’on ne peut pas faire ailleurs, on peut le
faire au Congo. De toute façon, il y a une structure mise en place, le CNSA,
qui est à pied d’œuvre et s’il y a effectivement des plaintes, c’est au niveau
de cette structure qu’il faut s’adresser. Si l’on avait réussi la décrispation
en 2006, et en 2011, l’on va certainement réussir la décrispation avant,
pendant, peut-être après les élections. Mais le tout doit être conforme aux
lois de la République et à la Constitution en vigueur. Voilà ce que je peux en
dire.

 

Mot de la fin

 

J. Kabila : Je vois – pour
employer un mot que l’on a utilisé- que
vous êtes des journalistes médiocres
(rires).
Il y a deux ou trois questions que vous auriez dû me poser, mais vous
ne l’avez pas fait. Des questions du genre : ‘’Monsieur Kabila le plus
riche’’, ‘’Panama papers’’, etc. Mais j’aimerais quand-même aborder cette
question, qui n’est même pas une question clé :‘’Panama papers’’, ‘’les
membres de ma famille’’ ! Je pose souvent la question à mes interlocuteurs :
‘’Citez-moi un seul membre de ma famille, un seul, par son nom, un qui a un
poste au gouvernement central, dans l’administration, au gouvernement
provincial, dans la mairie d’une ville… Citez-le moi’’ ! Aucun ! Il
n’existe pas. Alors comment est-ce que ces membres de ma famille doivent vivre ?
Et ils sont nombreux ; ils doivent travailler, travailler dur, c’est cela
la culture chez nous !

Qu’à cela ne tienne. On parlera peut-être de tout cela la prochaine fois.

En conclusion de mon propos de ce 26
janvier 2018, je pense que le Congo est sur une bonne voie, celle de
l’organisation des élections. J’aimerais bien que notre peuple ait ses
apaisements. Notre population doit rester calme. On fera tout pour que les élections
soient effectivement organisées. Pas n’importe quelles élections, des élections
libres, démocratiques, organisées par les Congolais. Et non des élections
influencées par quelqu’un, un pays, ou un groupe de pays. Non !

On est aujourd’hui le 26 janvier,
rendez-vous à la presse peut-être dans un mois ou deux. En tout cas ce ne sera
plus six ans ! Ce sera l’occasion pour nous de faire une autre évaluation
du processus électoral et de l’évolution de la situation dans notre pays.

Mesdames et Messieurs, que Dieu vous
bénisse !

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.