01 04 18 Discours de Félix Tshisekedi, Présdent de l'UDPS

Monsieur le (la) Président(e) du Congrès Extraordinaire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS,
Monseigneur l’Evêque,
Mesdames et Messieurs les  Présidents des partis politiques amis, 
Mesdames et Messieurs les  Présidents des Organisations de la Société Civile amies,
Messieurs les Personnalités Indépendantes amies,
Distingués  invités, 
Chers Camarades Congressistes délégués
 des provinces et de l’extérieur du pays,
Très irréductibles combattants,

Ce
31 mars 2018 entre dans l’histoire, et sera par conséquent gravé en
lettres d'or dans les annales de l’Union pour la Démocratie et le
Progrès Social, Parti politique auquel nous sommes tous  très fiers
d’appartenir. En ce jour où je prends résolument possession des plus
hautes charges, ma pensée va d’abord tout droit à nos pères fondateurs, à
ces milliers de femmes et d'hommes qui, il y a plus de trente-cinq ans,
dans la souffrance, les humiliations et parfois au prix du sacrifice
suprême, avaient bravé la dictature,  façonné, non seulement l’histoire
de ce Parti, mais également celle de tout notre pays. 
Injustement,
la vie de plusieurs d’entre eux a été fauchée sur les Campus des
universités, dans les rues de nos villes, à la Permanence même du Parti
ici à Kinshasa. Ce sont nos martyrs, nos héros qui sont tombés sur le
champ d’honneur. Ils méritent notre reconnaissance, et même à la longue,
une date précise leur sera dédiée pour mémoire. 
Permettez-moi de m’adresser exclusivement à eux :
Chers Pères fondateurs et combattants de lutte !
Pour
l’avènement de la démocratie et l’instauration du multipartisme en
République Démocratique du Congo, vous avez sacrifié vos vies et celles
de vos plus proches. Nous ne vous oublierons jamais, l’UDPS ne vous
oubliera jamais. L’UDPS c’est le patrimoine que vous nous avez légué,
elle devra atteindre les objectifs que vous lui aviez assignés. Merci
pour tout ce que vous avez fait pour le Congo. (En mémoire de notre
regretté Leader et de tous nos martyrs de la démocratie, je vous prie de
vous mettre débout pour observer une minute de silence).
Monsieur le Président du Congrès extraordinaire,
Chers camarades,
Vous
êtes nombreux à avoir bravé les intempéries, consenti d’énormes
sacrifices et parcouru des milliers de kilomètres pour participer à ce
congrès. Ceci est la preuve incontestable de votre militantisme et de
votre attachement indéfectible à l’UDPS. Je m’en réjouis et m’en
 félicite.
Votre choix vient d’être porté sur ma modeste personne
pour présider désormais aux destinées de notre grand parti au moment où
le pays traverse de nombreuses zones de turbulence et où les acteurs
politiques peaufinent des stratégies aux fins de compétitions
électorales. C’est en toute humilité que j’accepte cette immense
responsabilité.
Monsieur le Président du Congrès extraordinaire,
Distingués et invités en vos titres et qualités, 
Je
me montrerais injuste si je ne faisais pas une mention spéciale pour
notre Secrétaire Général, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, qui a su maintenir à
flot, contre vents et marées, le bateau UDPS jusqu’à la tenue de ce
congrès extraordinaire. Mes remerciements s’adressent également aux
membres de l’Exécutif et ceux de la commission préparatoire du Congrès
extraordinaire. Tous, ils nous ont offert un congrès tant attendu par
tous.
Par leur courage et leur détermination, ils ont envoyé au
rencart les ennemis internes et externes, surtout ceux qui bloquaient la
machine pour que le Congrès de l’UDPS ne se tienne pas. La réussite de
ce congrès, donc, est une preuve qu’ils sont les fidèles disciples
d'Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Si ce n'est pas trop, qu’ils acceptent
mes félicitations et l'ovation des congressistes ici réunis. 
Je voudrais remercier aussi les jeunes et les femmes de l’UDPS pour leur engagement aux côtés des organisateurs.
Mes
remerciements s’adressent de façon particulière à vous, monsieur le
 Président du Congrès extraordinaire et à toute l’équipe qui a travaillé
sous votre houlette.
Que tous les invités, à vos titres et qualités
respectifs, vous trouviez ici l’expression de ma reconnaissance. Votre
présence parmi nous, nous a honorés et nous espérons qu’elle stimulera
votre intérêt pour tout ce que l’UDPS fait.
Permettez-moi de rendre
un hommage spécial à deux personnes qui me sont très chères : ma mère,
Marthe Kasalu qui a enduré des années durant les vicissitudes du combat
politique de son époux et qui continue à supporter avec abnégation un
long deuil dans l’attente de l’inhumation de notre Président  et ;  mon
épouse, Denise Nyakeru qui demeure un précieux et solide soutien à mes
côtés dans toutes les circonstances.
Chers Camarades,
Ce jour est
pour nous tous un moment historique, il le demeure. Oui, ce jour est
pour l’UDPS, le début d’une ère qui marque notre ferme volonté commune
d’écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire du Parti et de la
République Démocratique du Congo. Bref, la ferme communion de notre cher
Parti.
Aujourd’hui, selon la règle démocratique, il a plu à vous les
congressistes venus de tous les coins du pays et de l’extérieur pour
représenter la base de l’UDPS, de me faire confiance en m’élisant
président, votre président, président de tout le monde, président de
l’UDPS qui, à ces jours, tous les sondages l’attestent, qu’elle reste le
seul Parti au lit national ; le parti sur lequel notre peuple compte,
s’il faut un changement réel en RDC.
Ce choix n’est pas dû au hasard.
Il est motivé par mon dynamisme, mon engagement et mon zèle de servir
ce Parti qui m’a vu grandir et donc qui m’a fait grandir, j’ai grandi en
lui et, pour lequel j’ai énormément souffert. C’est pourquoi, ce choix,
votre choix, fait de moi le dépositaire des valeurs de notre Parti.
C’est avec fierté que je reçois cette immense et noble responsabilité.
C’est aussi avec loyauté que je l’assumerai chaque jour au cours des
années à venir pour porter le Parti au pouvoir, dans le but d'instaurer
la démocratie et l’Etat de droit. Un Etat basé sur :
Le respect de la
suprématie de la Constitution sur tous, avec un pouvoir judiciaire
réellement indépendant qui rende justice au nom et dans l’intérêt de
tous les citoyens sur une base égalitaire bannissant toute forme
d’impunité ;
La garantie des droits et des libertés consacrés par la Constitution ;
La
bonne gouvernance, la lutte contre la corruption pour créant ainsi un
environnement propice au climat des affaires, afin d’assurer le progrès
social ;
Une justice distributive qui fait profiter les richesses
nationales à tous et, non pas enrichir illicitement une clique
d’individus qui s’agrippent au pouvoir pour des intérêts égoïstes ;
La
lutte acharnée contre l’insécurité et la terreur, qui chaque jour
endeuillent nos frères et sœurs de l’Est du pays, de l’espace Kasaï ou
d’autres coins de la République.
Un Etat de droit qui, au delà de ses
dimensions continentales, rendra à la République Démocratique du Congo
son véritable rôle de leader au centre de l’Afrique et de moteur de la
renaissance africaine.
Un grand africaniste, Frantz FANON disait :
« l’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au
Congo ». Nous le complétons en disant : nous allons utiliser cette
gâchette, non pas pour envoyer des salves de guerre aux frères et
voisins, mais bien pour diffuser des impulsions positives pour la
construction d’une Afrique ambitieuse, gagnante et véritable partenaire
dans la bataille de la mondialisation.    
A n'en pas douter, la
responsabilité qui est mienne, est grande. Aujourd’hui, je me sens le
vrai successeur du Baobab, Héros national et père de la démocratie,
Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Je sais combien il est difficile, très
difficile de prétendre le remplacer. Du reste, une opinion généralement
admise veut qu’on ne remplace pas Tshisekedi wa Mulumba mais qu’on lui
succède. 
Un penseur a dit: « si par vos actions, vous créez un
héritage qui inspire les autres à rêver plus haut, à apprendre
davantage, à agir plus efficacement et à évoluer comme personne, alors
vous êtes un leader ».

En
effet, la valeur d'une personne se mesure au bonheur qu'elle donne aux
autres. Etienne Tshisekedi wa Mulumba a tracé la route, il m'appartient,
avec vous tous de poursuivre son œuvre sublime: la route vers le succès
est en construction perpétuelle.

Pour
ma part, néanmoins, je tâcherai de demeurer dans son ADN politique, et
par conséquent, dépositaire des  valeurs qu’il a défendues jusqu’à sa
mort. Valeurs de constance, d’abnégation et de loyauté envers ses
engagements.
C’est donc en vrai résistant et combattant que j’accepte de porter l’étoffe de président de notre cher Parti aujourd’hui.
C’est
pourquoi, et encore une fois, je tiens à remercier tous les
congressistes qui m’ont élu. Tous se sont prononcés chacun à sa manière
et selon sa préférence en confirmant leur détermination, pour qu’enfin,
je sois celui qui tient partout et dans n’importe quelle circonstance,
le flambeau de l’UDPS.
Mais, qu’il me soit aussi permis d’adresser
mon premier salut du nouveau président de l’UDPS à ceux qui dans cette
compétition aspiraient à le devenir et qui avaient certainement la
capacité de le faire. Il s’agit de : Paul Tshilumbu, Guy Bao Ebamu et
David Mukeba Kalengayi. Je leur dis : coup de chapeau. Car, grâce à eux,
nous avons prouvé à la face du monde que la démocratie est une réalité
dans l’UDPS.
Ainsi, c’est moi qui conduirai la destinée du Parti,
mais je ne le ferai pas seul. Si je l’ai accepté, c’est aussi parce
qu’une telle charge implique toujours déjà et nécessairement l’apport
des autres. En d’autres termes, j’aurai besoin de tout le monde, petits
et grands, jeunes et vieux, hommes et femmes, cadres et combattants tout
court.
Cette victoire je vous la dédie, vous Peuple congolais. Vous
la méritez, car votre engagement pour les valeurs démocratiques et de
l’Etat de droit est puissant, sincère, formidable et admirable. Soyez
fiers d’avoir participé à cet exercice historique de la démocratie.
Lorsque j’avais besoin de vous, vous avez toujours su répondre présent.
Et pour cela, je vous suis infiniment reconnaissant.

C’est
pourquoi, je tiens à le souligner dès à présent, haut et fort, que je
compte m’appuyer sur les efforts de tous les organes et institutions qui
seront nouvellement mis en place au sein du Parti. Mais aussi sur les
hommes et les femmes de bonne volonté, sur nos différents partenaires
ici et ailleurs, etc.
Chers camarades,
Mon accession à la
présidence de l’UDPS soulève naturellement la question de savoir quelle
sera mon offre politique par rapport au Parti.  Celle-ci peut se résumer
en trois objectifs et nos réformes se feront en fonction de ces
objectifs :
Le premier objectif consiste à organiser, consolider et à élargir  l’ancrage national du Parti.
En
effet, ce qui fait la force d’un Parti politique, c’est le nombre de
ses adhérents. Avec le concours de vous tous, sans distinction aucune,
je vais m’atteler à ancrer davantage le Parti sur l’ensemble du
territoire national et d’en faire le socle sociologique le plus
important du pays. 
Cet objectif, chers amis, est à notre portée. Il
est atteignable. Il nous suffit, dans un élan partagé, de redynamiser
 le Parti, de garantir en permanence son unité, de renforcer les
capacités d’analyse, de réflexion et de gestion de nos cadres, de
mobiliser des moyens financiers, d’avoir la pleine mesure de
l’importance de nos ligues de femmes et de jeunes et du rôle qu’elles
peuvent jouer dans la consolidation du Parti en une première force
politique du pays.
Le second objectif que je m’assigne est  naturellement la conquête du pouvoir aux scrutins du 23 décembre 2018.
D’aucuns
accusent l’UDPS de mener durant des années  un combat politique stérile
et de ne pas accéder au pouvoir. Eh bien, cette fois-ci, aux fins de
conquête effective du pouvoir, nous nourrissons les ambitions
électorales légitimes  suivantes :

Gagner haut la main la présidentielle
Avoir le plus grand nombre des députés provinciaux et nationaux
Compter le nombre le plus élevé de gouverneurs et Vice-gouverneurs des provinces 
Avoir le plus grand nombre des sénateurs à la chambre haute du  Parlement.
Au niveau local, conquérir la majorité des entités territoriales décentralisées.
Comme
vous pouvez vous en douter, une telle performance ne pourrait se
réaliser que par le jeu d’alliances électorales. En d’autres termes,
nous sommes et resterons ouverts aux alliances politiques et
électorales, comme l’a attesté l’ex-président brésilien LULA en disant
qu’ « en politique les alliances, ce n’est pas l’affaire des principes,
mais des conjonctures ».
Selon notre perception, nos alliés doivent
être nos partenaires, c’est-à-dire des personnes avec qui on se dit
franchement des choses et  on fait des choses ensemble.
En tant que
premier Parti de l’opposition, il est du devoir de l’UDPS de demeurer la
gardienne du temple de valeurs pour lesquelles ses fondateurs se sont
battus. 
Le jeu d’alliances ne doit pas constituer un handicap pour
l’accession de  nos membres au pouvoir. Nous ne pouvons pas  miser
uniquement sur les alliances pour nous arrimer à l’orbite du pouvoir.
J'attends donc de vous, chers camarades, que chacune, chacun, quel que
soit le lieu de sa résidence, au pays comme à l’étranger, exprime ses
ambitions et se jette dans la lutte de conquête du pouvoir. Dès après ce
Congrès, je donne la tâche aux différents comités fédéraux de se mettre
au travail d’organisation de la base, sans attendre la nouvelle mise en
place dans les jours à venir.
Quant au troisième objectif  de notre
présidence, il consiste en  une action internationale aux fins de
connecter l’UDPS à certains partenaires et soutiens extérieurs. 
A
l’instar de grandes formations politiques dans le monde, l’UDPS est
appelée à se rechercher des partenaires et des soutiens en dehors des
frontières nationales. Dans cette perspective, notre présidence mènera
sans relâche une offensive internationale intense afin de nouer des
partenariats entre l’UDPS et des partis politiques avec lesquels elle
partage des valeurs communes en Afrique et partout ailleurs.
L’UDPS
s’attèlera donc à rassurer les pays frères et amis sur son ouverture à
promouvoir une politique de coopération, de cohabitation pacifique dans
l’intérêt mutuel de nos pays. Elle se fera championne d’une politique
basée sur la confiance qui ramènera la paix et la sécurité à nos
frontières en lieu et place du climat de guerre et de terreur permanent
qui perdure à l’Est du pays depuis déjà plus de deux décennies.
Je
saisis cette opportunité pour adresser mes remerciements à l’ONU, à
l’Union Européenne, à l’Union Africaine, à la SADEC et à la
CIRGL  lesquelles accompagnent la RDC dans le difficile processus
électoral dont la réalisation crédible dépend de la mise en application
intégrale et effective de l’accord de la Saint Sylvestre. 
Je fais un
appel solennel à toutes les forces acquises au changement de se mettre
ensemble pour obtenir l’alternance démocratique.

Monsieur le Président du Congrès Extraordinaire de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS en sigle,
Monseigneur l’Evêque,
Mesdames et Messieurs les  Présidents des partis politiques amis, 
Mesdames et Messieurs les  Présidents des Organisations de la Société Civile amies,
Messieurs les Personnalités Indépendantes amies,
Distingués  invités, 
Chers Camarades Congressistes délégués
 des provinces et de l’extérieur du pays,
Très irréductibles combattants,

Nous
voici arrivés au terme des travaux de notre Congrès extraordinaire. Je
souhaite bon retour à chacune et chacun. Que le Tout-Puissant vous
accompagne sur votre  chemin de retour et qu’Il protège l’Union pour la
Démocratie et le Progrès Social, notre cher Parti.
Nous sommes UDPS, nous resterons UDPS.  
            Union: est le corps de notre parti
La démocratie: est son âme
Le progrès social : son essence
Que vive l’UDPS.
Que vive la République Démocratique du Congo.
Je déclare clos les travaux du congrès extraordinaire de l’UDPS.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa, le 31 mars 2018.

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