02 03 18 CS de l'ONU – Résolution 2409 (2018) sur la RDC/ Processus politique et électoral
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2. Prie le Secrétaire général de fournir un appui politique à la mise en œuvre
de lAccord, au rétablissement de la confiance entre les différentes parties et
à la préparation des élections, conformément à la présente résolution,
notamment en usant de ses bons offices ;
3. Demande à toutes les parties prenantes en République démocratique du
Congo, notamment au Président Kabila, à la majorité présidentielle et à
lopposition, de mettre en œuvre sans délai lAccord, en toute bonne foi et
dans son intégralité, dappliquer pleinement les mesures de décrispation,
notamment de libérer tous les prisonniers politiques, de mettre fin aux "
poursuites judiciaires injustifiées " mentionnées dans lAccord et au
dédoublement des partis politiques, dinstaurer une procédure crédible
dinscription des candidats, et dautoriser tous les principaux partis
politiques à nommer leurs propres représentants dans les organismes chargés de
la supervision du processus électoral, en vue de procéder sans tarder à la
préparation des élections prévues le 23 décembre 2018 ;
4. Réaffirme sa volonté dappuyer pleinement la mise en œuvre de lAccord et
rappelle quune mise en œuvre effective, rapide et opportune de cet accord est
essentielle à un processus crédite, à la paix et à la stabilité de la
République démocratique du Congo et pour appuyer la légitimité des institutions
de transition ;
5. Appelle à la poursuite dune étroite coordination entre lONU, lUnion
africaine, la Conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie
et le développement dans la région des Grands Lacs, la Communauté de
développement de lAfrique australe et dautres grands acteurs régionaux en vue
dassurer lapplication intégrale de lAccord et laboutissement du processus
électoral ;
6. Souligne quil faut tout faire pour que les élections du 23 décembre 2018
soient, comme il la demandé, transparentes, crédibles, inclusives et sûres, y
compris
Veiller à ce que les femmes participent pleinement et effectivement à toutes
les étapes, demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo et à
ses partenaires nationaux, notamment la Commission électorale nationale
indépendante, de veiller à la sécurité, à la transparence et à la crédibilité
du processus électoral, étant donné quil leur incombe au premier chef de créer
des conditions propices à la tenue des prochaines élections, en application de
lAccord du 31 décembre 2016, et conformément à la Constitution et à la
législation nationale, dans le respect de la Charte africaine de la démocratie,
des élections et de la gouvernance, notamment en donnant aux observateurs
congolais plein accès au budget, aux plans et aux opérations de la Commission
électorale, et en assurant un dialogue continu avec les partis politiques et
les représentants de la société civile et à la confiance dans la conduite du
processus électoral ;
7. Se félicite que la Commission électorale nationale indépendante ait fini
linscription des électeurs sur les listes électorales, avec lappui actif de
la MONUSCO, et que le parlement congolais ait adopté la loi électorale modifiée
et le projet de financement de lélection, demande à la Commission électorale
nationale indépendante de veiller à ce que le calendrier électoral et les
principales échéances soient respectés, notamment à ce quun budget clair et
transparent soit établi de façon définitive, à ce que le registre électoral
soit établi de manière définitive dici à avril 2018, à ce quun audit
indépendant du registre soit réalisé dici à mai 2018, et à ce que les
inscriptions des candidats soient terminées dici à août 2018, de façon que les
élections se tiennent le 23 décembre 2018 et que le transfert du pouvoir ait
lieu le 12 janvier 2019 ;
8. Demande au Parlement, pendant la session ordinaire ouverte le 15 mars 2018,
de modifier la loi relative à la répartition des sièges selon quil conviendra
pour que le calendrier électoral soit respecté, et demande à tous les acteurs
politiques de prendre des mesures pour favoriser la participation des femmes
aux élections et en particulier pour augmenter le nombre de candidatures de
femmes ;
9. Encourage la Commission électorale nationale indépendante à approuver le
fonds multipartenaires du Projet dappui au cycle électoral au Congo afin
dappuyer léducation civique et le déploiement dobservateurs électoraux et de
fournir dautres formes importantes de soutien au processus électoral, engage
les donateurs à fournir les ressources nécessaires à cet effet, se félicite de
lengagement pris par lOrganisation des Nations Unies, lUnion africaine, la
Communauté de développement de lAfrique australe, lUnion européenne et
lOrganisation internationale de la Francophonie de soutenir le processus
électoral, de la création dune équipe conjointe dexperts de ces
organisations, et du rôle joué par la Conférence internationale sur la région
des Grands Lacs et engage la Commission à mettre ce soutien à profit ;
10. Exhorte le Gouvernement et toutes les autres parties concernées à créer les
conditions nécessaires pour que le processus électoral soit libre, juste,
crédible, ouvert, transparent, pacifique et conforme au calendrier électoral, à
la Constitution congolaise et à lAccord du 31 décembre 2016, quil
saccompagne, pour les femmes comme pour les hommes, dun débat politique libre
et constructif et que soient assurés la liberté dopinion et dexpression, y
compris pour la presse, la liberté de réunion, un accès équitable aux médias, y
compris aux médias dEtat, la sécurité de tous les acteurs politiques et la
liberté de circulation de tous les candidats, ainsi que des observateurs et
témoins, des journalistes, des défenseurs des droits de lhomme et des acteurs
de la société civile ;
Droits de lhomme
11. Demande instamment au Gouvernement de la République démocratique du Congo
damener à répondre de leurs actes les auteurs de violations du droit
international humanitaire ou de violations des droits de lhomme ou datteintes
à ces droits, selon quil conviendra, en particulier lorsque ces infractions
peuvent constituer des crimes de guerre ou des crimes contre lhumanité, y
compris lorsquelles ont été commises dans le contexte du processus électoral,
et souligne limportance à cet égard de la coopération régionale et de la
coopération avec la CPI ainsi que de la coopération avec la Cour africaine des
droits de lhomme et des peuples ;
12. Se déclare préoccupé par laugmentation du nombre de violations présumées
des droits de lhomme imputées à des agents de lEtat, prie les autorités
congolaises de faire en sorte que les responsables dinfractions constituant de
graves violations des droits de lhomme et des atteintes à ces droits commises
à loccasion des élections du 28 novembre 2011 et dans le cadre du processus
électoral actuel comparaissent devant la justice, déplore le fait que des
personnes aient été tuées, blessées ou arrêtées à plusieurs occasions et
condamne toute utilisation disproportionnée de la force, demande aux autorités
congolaises denquêter durgence sur lusage disproportionnée de la force par
les forces de sécurité sur des manifestants pacifiques, en particulier le 31
décembre 2017, le 21 janvier 2018 et le 25 février 2018 afin que les
responsables de ces actes soient rapidement traduits en justice, et souligne
quil importe de respecter létat de droit ;
13. Demande aux autorités de la République démocratique du Congo de respecter
les droits de lhomme et les libertés fondamentales en particulier le droit de
réunion pacifique, de lever linterdiction globale de manifester et de faire
preuve de la plus grande retenue dans leur réaction aux manifestations, comme
la recommandé dans son rapport la commission conjointe chargée denquêter sur
les allégations de violations des droits de lhomme et datteintes à ces droits
le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018, et exhorte les acteurs de
lopposition de leur côté, à assurer le caractère pacifique de leurs
rassemblements et à respecter la législation nationale ;
14. Réitère sa condamnation des actes de violence observés dans la région du
Kasaï au cours de lannée écoulée, réaffirme quil est important et urgent de
mener rapidement des enquêtes transparentes sur les violations du droit
international humanitaire et les violations des droits de lhomme et atteintes
à ces droits commises dans la région, renouvelle son intention de suivre de
près les progrès réalisés dans les enquêtes sur ces violations et atteintes qui
seront menées conjointement par le Gouvernement de la République démocratique
du Congo, la MONUSCO et le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de
lhomme en République démocratique du Congo afin de traduire en justice et de
faire répondre de leurs actes tous les responsables, attend avec intérêt les
résultats de leur action, demande au
Gouvernement de la République démocratique du Congo de continuer de coopérer
avec léquipe dexperts internationaux sur la situation dans les régions du
Kasaï, mandaté par le Conseil des droits de lhomme dans sa résolution 35/33,
et prie instamment le Gouvernement de la République démocratique du Congo de
coopérer pleinement avec léquipe des Nations Unies déployée comme convenu pour
aider les autorités congolaises à enquêter sur la mort des deux experts de
lONU en mars 2017, et de veiller à ce que tous les auteurs soient traduits en
justice et répondent de leurs actes ;
15. Se félicite de laction menée par le Gouvernement de la République
démocratique du Congo pour prévenir et combattre les violences sexuelles en
période de conflit y compris les progrès enregistrés dans la lutte contre
limpunité grâce à larrestation, la poursuite et la condamnation de membres
des FARDC et de la Police nationale congolaise, prie instamment le Gouvernement
de la République démocratique du Congo de continuer à intensifier ses efforts
pour lutter contre limpunité en cas de violences sexuelles commises en période
de conflit, y compris les violences sexuelles commises par des membres des
FARDC et de la Police nationale congolaise à tous les niveaux, et de fournir
tous les services nécessaires aux survivants et aux victimes et assurer leur
protection, et demande également au Gouvernement de la République démocratique
du Congo de mener à terme, conformément à la politique de tolérance zéro, les
enquêtes ouvertes sur les allégations dexploitation et datteintes sexuelles
commises par des membres des FARDC et, le cas échéant de traduire les
responsables en justice ;
16. Encourage le Gouvernement de la République démocratique du Congo à mettre
pleinement en œuvre sa stratégie nationale et la feuille de route adoptée lors
de la Conférence nationale qui sest tenue à Kinshasa du 11 au 13 octobre 2016
pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Communiqué conjoint
du Gouvernement de la République démocratique du Congo et de lOrganisation des
Nations Unies sur la lutte contre les violences sexuelles commises en période
de conflit adopté à Kinshasa le 30 mars 2013 ;
17. Ss félicite des progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan dAction
visant à prévenir et à faire cesser le recrutement et lutilisation denfants
par les FARDC, et du fait quen conséquence, les FARDC ont été radiées de la
liste relative au recrutement et à lutilisation denfants, et prie le
Gouvernement de la République démocratique du Congo de veiller de toute urgence
à ce que ces progrès sinscrivent dans la durée, de prendre toutes les mesures
qui simposent pour faire cesser et prévenir les violations et les
maltraitances commises sur la personne denfants, et de veiller à ce que les
enfants ne soient pas détenus pour association présumée avec des groupes armés
et soient remis aux acteurs de la protection de lenfance comme le prévoient
les Directives du Ministère de la défense et de lAgence nationale de
renseignements publiées en 2013 ;
Groupes armés
18. Condamne lintensification de lactivité des groupes armés en République
démocratique du Congo et lévolution des dynamiques du conflit, notamment la
récente multiplication des actes de violence commis contre les communautés
locales et des actes de violence à caractère politique, les attaques commises
contre les forces des Nations Unies et les FARDC, lescalade des tensions
ethniques et de la violence intercommunautaire, et laugmentation du nombre de
personnes déplacées, et condamne de nouveau fermement les attaques perpétrés
contre les soldats de la paix de la MONUSCO, en particulier lattaque du 7
décembre 2017 ;
19. Condamne fermement tous les groupes armés opérant en République
démocratique du Congo et les violations du droit international humanitaire et
dautres normes applicables du droit international ainsi que les atteintes aux
droits de lhomme quils commettent, notamment les attaques contre la
population civile, le personnel des Nations Unies, le personnel associé et les
intervenants humanitaires, les exécutions sommaires, les violences sexuelles et
sexistes et le recrutement et lutilisation denfants, lenlèvement denfants
et de membres du personnel humanitaire et les attaques visant des écoles et des
hôpitaux en violation du droit international applicable, et réaffirme que les
auteurs de tels actes doivent être amenés à en répondre ;
20. Exige que tous les groupes armés mettent immédiatement fin à toutes les
formes de violence, y compris aux violations et sévices commis sur des enfants
et aux autres activités déstabilisatrices, à lexploitation et au trafic
illégaux des ressources naturelles, et exige également que leurs membres soient
immédiatement et définitivement démobilisés, déposent les armes et libèrent les
enfants qui se trouvent dans leurs rangs, rappelle à cet égard sa résolution
2360 (2017), dans laquelle il a reconduit le régime de sanctions établi dans sa
résolution 1807 (2008), et, de plus, se félicite de lengagement pris par les
Etats signataires de lAccord-cadre dachever, sans condition préalable et dans
les meilleurs délais, le rapatriement des combattants désarmés des Forces
démocratiques de libération du Rwanda et des combattants de lex-M23, invite
instamment les gouvernements des pays de la région à renforcer, avec lappui
des garants de lAccord-cadre, leur collaboration en vue de respecter le
calendrier convenu, et rappelle à cet égard sa résolution 2389 (2017) ;
21. Demande que les FARDC et la MONUSCO mènent des opérations conjointes,
notamment des activités de planification conjointe et de coopération tactique,
conformément au mandat de la MONUSCO et à la politique de diligence voulue en
matière de droits de lhomme en cas dappui de lONU à des forces de sécurité
non onusiennes, afin de veiller à ce que tous les efforts possibles soient faits
pour neutraliser les groupes armés, et souligne que ces opérations doivent être
conduites dans le strict respect du droit international, notamment le droit
international humanitaire et le droit international des droits de lhomme,
selon quil conviendra ;
22. Demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo de mener de
nouvelles opérations militaires, dans le respect du droit international,
notamment du droit international humanitaire et du droit international des
droits de lhomme, selon quil conviendra, en coordination avec la MONUSCO et
avec lappui de cette dernière, conformément à son mandat, en vue de mettre fin
à la menace que représentent les groupes armés présents dans lest de la
République démocratique du Congo, et demande également au Gouvernement et aux
autres signataires dappliquer les dispositions de lAccord-cadre relatives aux
causes profondes du conflit en vue de mettre un terme à la violence
récurrente ;
23. Se félicite de lengagement renouvelé pris par tous les Etats signataires
de lAccord-cadre dassurer sa mise en œuvre intégrale dans le communiqué
publié à lissue de la huitième réunion de haut niveau du Mécanisme régional de
suivi, tenue A Brazzaville, en République du Congo, le 19 octobre 2017,
réaffirme que lAccord-cadre reste un mécanisme essentiel pour instaurer une
paix et une stabilité durables en République démocratique du Congo et dans la
région, et souligne à cet égard combien il importe que les Etats signataires
honorent intégralement les engagements nationaux et régionaux quils ont pris
dans lAccord-cadre et notamment ceux consistant à sabstenir de toute
ingérence dans les affaires intérieures des pays voisins à ne pas tolérer de
groupes armés ou leur fournir une assistance ou un appui de quelque nature que
ce soit et à ne pas offrir de refuge ou de protection de quelque type que ce
soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre lhumanité ou
dactes de génocide ;
24. Demande que soit trouvée une façon approprié de procéder à la réinstallation
des éléments du Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan dans
lopposition qui sont actuellement présents sur le territoire congolais, avec
lappui du Gouvernement de la République démocratique du Congo, de lensemble
des pays de la région, des partenaires internationaux et du Secrétaire général,
dans le cadre de sa mission de bons offices, se félicite de la création dun
groupe de travail mixte et appuie les efforts déployés par lONU à cet
égard ;
25. Demande au Gouvernement de la République démocratique du Congo, sur qui
repose au premier chef la responsabilité de protéger la souveraineté et
lintégrité territoriale du pays de semployer encore plus activement à
sacquitter des engagements quil a pris au titre de lAccord-cadre, notamment
ceux qui concernent la consolidation de lautorité de lEtat, la
réconciliation, la tolérance et la démocratie, et de demeurer fermement
déterminé à protéger la population civile, en se dotant rapidement de forces de
sécurité professionnelles, responsables et pérennes, en mettant en place une
administration civile congolaise responsable, en particulier dans les secteurs
de la police, de la justice, de ladministration pénitentiaire et de
ladministration territoriale, et en renforçant létat de droit et la promotion
et la protection des droits de lhomme ;
26. Note avec une profonde préoccupation que les progrès dans ces domaines
essentiels à la stabilisation de la République démocratique du Congo sont
limités et demande de nouveau au Gouvernement de prendre de nouvelles mesures,
dans le but en particulier de tenir les engagements quil a pris sagissant de
la réforme du secteur de la sécurité et dadapter et de mettre en œuvre sans
délai lintégralité du programme national de désarmement, démobilisation et
réintégration, en veillant à ce que la protection des droits des enfants soit
pleinement prise en considération dans ce cadre ;
27. Demande que se poursuivent les efforts déployés par la République
démocratique du Congo pour contrer la menace que représente le transfert
illicite, laccumulation déstabilisante et le détournement darmes légères et
de petit calibre, notamment ceux tendant à organiser en toute sûreté et
efficacité la gestion, lentreposage et la sécurité des stocks darmes et de
munitions, avec lappui renouvelé de la MONUSCO, selon quil conviendra et dans
les limites des ressources existantes ;
28. Encourage le Gouvernement de la République démocratique du Congo mettre en
œuvre lintégralité de son programme de désarmement, de démobilisation et de
réintégration, de fournir un financement approprié, et damorcer un changement
stratégique pour passer de la démobilisation statique à une démarche plus
souple afin dinciter les ex-combattants à rejoindre effectivement le programme
de désarmement, de démobilisation et de réintégration, constate que labsence
dun programme crédible adapté à la dynamique actuelle des groupes armés
empêche les éléments armés de déposer les armes, et exige en outre que le
Gouvernement procède à lintégration des ex-combattants dans le secteur de la
sécurité dans la transparence et dans le respect des normes internationales de
désarmement, démobilisation et réintégration et de la réforme du secteur de la
sécurité ;
Mandat de la MONUSCO
29. Décide de proroger jusquau 31 mars 2019 le mandat de la MONUSCO en
République démocratique du Congo et, à titre exceptionnel et sans créer de
précédent ni remettre en cause les principes convenus régissant les opérations
de maintien de la paix, de sa Brigade dintervention ;
30. Décide que la MONUSCO maintiendra un effectif maximum autorisé de 16.215
militaires, 660 observateurs militaires et officiers détat-major, 391
policiers et 1.050 membres dunités de police constituées ;
31. Décide que les priorités stratégiques de la MONUSCO sont de contribuer
à :
a) Assurer la protection des civils, telle que décrite au paragraphe 36,
alinéa.
i) de la présente résolution ;
b) Appuyer la mise en œuvre de lAccord du 31 décembre 2016 et du processus
électoral, selon les modalités décrites au paragraphe 36, alin6a ii) de la
présente résolution, afin de tenir des élections crédibles et de contribuer
ainsi à la stabilisation de la République démocratique du Congo ;
32. Rappelle que le mandat de la MONUSCO devrait être exécuté sur la base dune
priorisation des tâches énoncées aux paragraphes 36 et 37 de la présente
résolution prie le Secrétaire général de refléter cette priorisation des tâches
dans le déploiement de la mission et daligner les ressources budgétaires, tout
en veillant à affecter des ressources suffisantes à lexécution du mandat, et
réaffirme à cet égard que la protection des civils doit être la priorité
lorsquil sagit de décider de lusage des capacités et ressources
disponibles ;
33. Note que les motivations des différents groupes armés et les motifs des
violences commises par les milices sont variés et quune solution purement
militaire ne permettra pas de régler ces problèmes, souligne quil importe de
procéder à une analyse plus approfondie de la situation politique et du conflit
propre à permettre la mise au point dune réponse militaire et civile globale
associant les différentes composantes de la MONUSCO pour faire face à ces
menaces, notamment grâce à la collecte, à lanalyse et à léchange, aux niveaux
qui conviennent, des informations sur les réseaux criminels qui appuient ces
groupes armés et souligne également la nécessité de lancer des actions
spécialement adaptées pour combattre ces groupes ;
34. Souligne combien il importe que Je Gouvernement de la République démocratique
du Congo et les autres autorités nationales, les entités des Nations Unies et
les agents de développement renforcent leur coordination et leur coopération
afin de consolider et pérenniser la paix, de stabiliser la situation,
daméliorer les conditions de sécurité et de rétablir lautorité de
lEtat ;
35. Autorise la MONUSCO, en rue datteindre les objectifs énoncés dans son
mandat, à prendre toutes les mesures nécessaires pour sacquitter de son mandat
et prie le Secrétaire général de linformer immédiatement en cas de défaillance
de la force ou de la police de la MONUSCO à cet égard :
36. Décide que le mandat de la MONUSCO comportera les tâches prioritaires
ci-après, sachant que ces tâches ainsi que celles énoncées au paragraphe 37
ci-dessous, se complètent mutuellement :
i) Protection des civils
a) Assurer une protection efficace, dynamique et intégrée des civils se
trouvant sous la menace de violences physiques dans le cadre dune approche
globale, notamment en dissuadant et en empêchant tous les groupes armés et
toutes les milices locales de commettre des violences contre la population ou
en intervenant pour y mettre fin, et en appuyant ou engageant des initiatives
de médiation locale pour empêcher lintensification de la violence, en prêtant
une attention particulière aux civils regroupés dans les camps de déplacés et
de réfugiés, aux manifestants pacifiques, au personnel humanitaire et aux
défenseurs des droits de lhomme, conformément aux principes fondamentaux du
maintien de la paix et notamment en cas de violences commises par lune des
parties au conflit, de flambées de violence entre des groupes ou des
communautés ethniques ou religieux rivaux dans certains territoires ou dans le
cadre des élections, et atténuer les risques auxquels sont exposés les civils
avant, pendant et après toute opération militaire ;
b) Travailler de concert avec le Gouvernement de la République démocratique du
Congo afin de constater les menaces qui pèsent sur les civils, appliquer les
plans de prévention et dintervention existants et renforcer la coopération
civilo-militaire, notamment la planification conjointe, pour protéger les
civils contre les violations des droits de lhomme et les atteintes à ces
droits et contre les violations du droit international humanitaire, y compris
toutes les formes de violence sexuelle et sexiste et les violations et
exactions commises à lencontre denfants et de personnes handicapées, et
accélérer la mise en œuvre coordonnée des dispositifs de suivi, danalyse et de
communication de linformation sur les violences sexuelles liées au conflit et
continuer de veiller à lefficacité du mécanisme de surveillance et de
communication de linformation relative aux enfants en situation de conflit
armé ;
c) Renforcer son interaction, y compris celle des contingents, avec la
population civile afin de mieux faire connaître et comprendre son mandat et ses
activités ; renforcer son dispositif dalerte rapide et redoubler
defforts pour détecter et constater les violations du droit international
humanitaire, les violations des droits de lhomme et les atteintes à ces
droits, y compris dans le cadre, des élections, continuer de favoriser la
participation et lautonomisation de la population locale ainsi que le
renforcement de la protection des civils grâce à des dispositifs dalerte et
dintervention rapides, notamment des dispositifs de prévention, selon quil
conviendra, et à la mobilité de la mission ;
d) Neutraliser les groupes armés au moyen de la Brigade dintervention, qui est
placée sous le commandement direct du commandant de la force de la
MONUSCO : à lappui des autorités de la République démocratique du Congo,
sur la base des informations recueillies et analysées et compte dûment tenu de
la nécessité de protéger les civils et de réduire les risques avant, pendant et
après toute opération militaire, mener, par lintermédiaire de la Brigade
dintervention et avec lappui de lensemble de la MONUSCO, agissant seule ou
avec les FARDC, des offensives ciblées et énergiques en République démocratique
du Congo, en faisant preuve dune grande mobilité et adaptabilité et dans le
strict respect du droit international, y compris le droit international
humanitaire et dans le respect des instructions permanentes applicables aux
personnes qui sont faites prisonnières ou se rendent, et de la Politique de
diligence voulue en matière de droits de lhomme en cas dappui de lONU à des
forces de sécurité non onusiennes, empêcher lexpansion de tous les groupes
armés, les neutraliser et les désarmer de façon à contribuer à réduire la
menace que constituent ces groupes pour lautorité de lEtat et la sécurité des
civils en République démocratique du Congo et à préparer le terrain pour les
activités de stabilisation, et veiller à ce que lensemble de la force de la MONUSCO
garantisse une protection efficace des civils, y compris à lappui des
opérations menées par la brigade dintervention pour neutraliser des groupes
armés et dans les zones où les groupes armés ont été neutralisés ;
e) Offrir ses bons offices, ses conseils et son appui au Gouvernement de la
République démocratique du Congo, afin de garantir le soutien de sa composante
civile et de sa composante police à la lutte contre les groupes armés, dans le
cadre dune planification groupée, qui complète globalement les mesures de
stabilisation prises à léchelle locale ;
f) Travailler de concert avec les autorités de la République démocratique du
Congo, en tirant parti des capacités et des compétences techniques de la police
des Nations Unies en matière dinvestigation, afin darrêter et de traduire en
justice tous ceux qui sont présumés coupables de génocide, de crimes de guerre
et de crimes contre lhumanité, de violations du droit international
humanitaire et de violations des droits de lhomme ou datteintes à ces droits
dans le pays, notamment en coopérant avec les Etats de la région et la
CPI ;
g) Offrir ses bons offices, ses conseils et son appui au Gouvernement de la
République démocratique du Congo en vue de promouvoir les droits de lhomme, en
particulier les droits civils et politiques, ainsi que la lutte contre
limpunité, notamment par lapplication de la " politique de tolérance
zéro " du Gouvernement à légard des infractions à la discipline et des
violations des droits de lhomme et du droit international humanitaire commises
par les éléments des forces de sécurité, et engager et faciliter des
initiatives de médiation au niveau local afin de faire progresser
linstauration dune paix durable ;
II)
Appui à mise en œuvre de laccord du 31 décembre 2016 et au processus électoral
a) Fournir un appui technique
et politique à la mise en œuvre de laccord du 31 décembre 2016 et au processus
électoral, y compris en offrant ses bons offices et en dialoguant avec les
interlocuteurs de tous bords politiques, quil sagisse du Gouvernement, des
partis dopposition et de la société civile, en coordination avec les
partenaires régionaux et internationaux, et en suivant une approche intégrée
dans lensemble des Nations Unies afin de tirer pleinement parti des capacités existantes
de lEnvoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, du
Bureau des Nations Unies auprès de lUnion africaine et bureau régional nations
unies pour lAfrique centrale, en rue de favoriser la réconciliation et la
Démocratisation et dainsi ouvrir la voie à la tenue des élections le 23
décembre 2018, conformément aux dispositions des paragraphes 1 à 10
ci-dessus ;
b) Fournir une assistance technique et un soutien logistique dans le cadre du
Processus électoral, selon quil conviendra et en coordination avec les
autorités congolaises, léquipe de pays des Nations Unies et les acteurs
régionaux et internationaux, afin de faciliter le déroulement du cycle
électoral, en particulier en engageant un dialogue régulier et portant sur les
questions de fond avec la Commission électorale nationale indépendante, ce
soutien devant être évalué et réexaminé en permanence en fonction des progrès
accomplis par les autorités congolaises dans la conduite du processus
électoral, en particulier des élections présidentielle et législatives,
conformément aux dispositions énoncées aux paragraphes 1 à 10 ci-dessus ;
c) Contribuer à la formation de la police nationale congolaise en vue dassurer
la sécurité des élections et, à cet effet, fournir des compétences techniques
et des conseils afin de coordonner toutes les activités dappui à la
planification et à la sécurité pour permettre un progrès sans heurts vers les
élections, y compris grâce une formation aux droits de lhomme, conformément
aux dispositions de la politique de diligence voulue en matière de droits de
lhomme en cas dappui de lONU à des forces de sécurité non onusiennes ;
d) Constater et signaler immédiatement au Conseil de sécurité les violations
des droits de lhomme, les atteintes à ces droits et les infractions au droit
international humanitaire, y compris celles qui se produisent dans le cadre des
élections, et y donner suite, signaler tout rétrécissement de lespace
politique tout acte de violence commis dans le cadre des élections, et aider
les organismes des Nations Unies présents dans le pays à faire en sorte que
lappui quils fournissent soit conforme au droit international humanitaire, au
droit international des droits de lhomme et au droit international des
réfugiés, le cas échéant ;
iii) Protection du personnel et des biens des
Nations Unies
Assurer la protection du personnel, des installations et du matériel des
Nations Unies et la sécurité et la liberté de circulation du personnel des
Nations Unies et du personnel associé ;
37. Autorise la MONUSCO à entreprendre les activités suivantes, dune manière
simplifiée et échelonnée, à lappui des priorités stratégiques définies
ci-dessus :
a) Assurer la coordination entre le Gouvernement de la République démocratique
du Congo, les partenaires internationaux et les organismes des Nations Unies
selon une approche ciblée, graduelle et ordonnée de la stabilisation fondée sur
une analyse actualisée des conflits, dans le cadre de la mise en œuvre de la
Stratégie internationale dappui en matière de sécurité et de stabilisation et
de ladoption dune démarche tenant compte des risques de conflit dans toute la
zone de la Mission, en vue de doter lEtat dinstitutions fonctionnelles,
professionnelles et responsables, y compris dans les domaines de la sécurité et
de la justice ;
b) Continuer de collaborer avec le Gouvernement de la République démocratique
du Congo en vue de faire appliquer rapidement et rigoureusement le plan
daction visant à prévenir et faire cesser le recrutement et lutilisation
denfants par les FARDC, ainsi que les violences sexuelles commises par
celles-ci contre des enfants, et poursuivre le dialogue avec toutes les parties
afin dobtenir quelles sengagent de nouveau et œuvrent davantage en faveur de
lélaboration et de la mise en œuvre de plans daction visant à prévenir les
violations et les violences contre les enfants, et à y mettre un terme ;
c) Offrir ses bons offices, ses conseils et son appui au Gouvernement de la
République démocratique du Congo, en étroite coopération avec dautres
partenaires internationaux, en vue du désarmement, de la démobilisation et de
la réintégration des combattants congolais qui ne sont pas soupçonnés de
génocide, de crimes de guerre, de crimes contre lhumanité ou de violations des
droits de lhomme, et de leur retour à une vie civile paisible, selon une
stratégie de lutte contre la violence au sein de la collectivité comportant des
mesures de sécurité et de stabilisation de proximité ainsi que quune démarche
souple de désarmement et de démobilisation qui sinscrivent dans la Stratégie
internationale dappui en matière de sécurité et de stabilisation, laccent
étant particulièrement mis sur les besoins des enfants qui ont été associés à
des forces et groupes armés ;
d) Offrir un appui au désarmement, à la démobilisation, au rapatriement ou la
réinstallation et à la réintégration des combattants étrangers non soupçonnés
de génocide, de crimes de guerre, de crimes contre lhumanité ou de violations
des droits de lhomme, et au retour de ces combattants et de leur famille à une
vie civile paisible dans leur pays dorigine ou dans un pays tiers daccueil,
laccent étant particulièrement mis sur les besoins des enfants qui ont été
associés à des forces et groupes armés, y compris grâce au mécanisme de suivi
prévu par lAccord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la
République démocratique du Congo et la région et notamment les dispositions
relatives au rapatriement des combattants désarmés des Forces démocratiques de
libération du Rwanda et des personnes à leur charge qui se trouvent dans les
camps de transit de Kanyabayonga, Kisangani et Walungu ;
ii) Réforme du secteur de la sécurité
Collaborer avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo :
a) Dans le domaine de la réforme de la police, notamment en aidant le Comité de
réforme de la police, et en plaidant pour la création du Secrétariat général à
la sécurité et à lordre public qui aura pour fonction de coordonner les
institutions chargées de la sécurité devant assurer une mission de maintien de
lordre ;
b) Afin de lencourager à mettre en place une réforme du secteur de la sécurité
sans exclusive qui garantisse la sécurité, lapplication de la loi et la
justice pour tous, y compris pour les femmes et les enfants ainsi que les
personnes en situation de vulnérabilité, et à sinvestir plus rapidement dans
la réforme du secteur de la sécurité, notamment en formulant une stratégie
nationale commune qui sera traduite en une politique de sécurité nationale,
ainsi quen élaborant un plan dexécution de la réforme clair, complet et
assorti détapes et déchéances, et diriger la coordination de lappui à cette
réforme fourni par les partenaires internationaux et bilatéraux et les
organismes des Nations Unies ;
c) Afin quil puisse réformer larmée nationale de manière à la rendre plus
responsable, plus efficiente, plus autonome, mieux entraînée, plus sélective et
plus efficace, en conformité avec les dispositions de la Politique de diligence
voulue en matière de droits de lhomme de lONU, tout en gardant à lesprit que
tout appui fourni par les Nations Unies, notamment sous la forme de rations ou
de carburant, ne doit lêtre que dans le cadre dopérations conjointes,
planifiées et exécutées en commun, et faire lobjet dun contrôle et dun
examen minutieux, faute de quoi cet appui sera suspendu ;
d) En vue de lapplication de toutes les recommandations applicables à la
réforme des secteurs de la justice et de la sécurité figurant dans le Plan
national pour la réforme de la justice et le rapport final des Etats généraux
de la justice, y compris en ce qui concerne la lutte contre limpunité des
auteurs dactes de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre
lhumanité, en vue détablir des institutions chargées de la justice et de la
sécurité qui soient indépendantes et responsables et qui fonctionnent ;
iii) Régime de sanctions
Surveiller la mise en œuvre de lembargo sur les armes visé au paragraphe 1 de
la résolution 2293 (2016), en coopération avec le Groupe dexperts créé par la
résolution 1533 (2004), et en particulier observer et signaler les mouvements
de personnel militaire, darmes ou de matériel connexe à travers la frontière
orientale de la République démocratique du Congo, en recourant notamment, comme
indiqué dans la lettre du Président du Conseil datée du 22 janvier 2013
(S/2013/44), à des moyens de surveillance tels que des systèmes de drones
aériens, saisir, collecter, enregistrer et détruire les armes ou le matériel
connexe introduits dans le pays en violation des mesures imposées par le
paragraphe I de la résolution 2293 (2016), et échanger des renseignements
pertinents avec le Groupe dexperts ;
Protection de lenfance
38. Prie la MONUSCO de tenir pleinement compte de la question transversale de
la protection de lenfance dans toutes les activités inscrites à son mandat et
daider le Gouvernement de la République démocratique du Congo à veiller à ce
que la question de la protection des droits de lenfant soit prise en
considération, entre autres dans le cadre des programmes de désarmement,
démobilisation et réintégration et de la réforme du secteur de la sécurité,
ainsi que lors des interventions conduisant à la séparation denfants des
groupes armés, de façon à faire cesser et à prévenir les violations et les
violences dont sont victimes les enfants ;
Problématique hommes-femmes, violences, exploitation et abus sexuels
39. Prie la MONUSCO de tenir pleinement compte dans toutes les activités
inscrites à son mandat de la question transversale que constitue la
problématique hommes-femmes et daider le Gouvernement de la République
démocratique du Congo et les autres parties prenantes assurer la participation
et la représentation des femmes à tous les niveaux, y compris dans
linstauration de conditions propices à la tenue délections, la protection des
civils et lappui aux activités de stabilisation notamment en mettant à sa
disposition des conseillers spécialistes de la problématique hommes-femmes et
des conseillers pour la protection des femmes, et prie en outre la MONUSCO de
lui présenter des rapports plus détaillés sur cette question ;
40. la déclaration de son Président publiée sous la cote S/PRST/2015/22 et sa
résolution 2272 (2016), réaffirme quil faut durgence traduire en justice tous
les auteurs de violations du droit international humanitaire et dexploitations
et dabus sexuels, prie le Secrétaire général de prendre les mesures qui
simposent pour sassurer que tout le personnel de la MONUSCO respecte
pleinement la politique de tolérance zéro de lOrganisation des Nations Unies
sagissant de lexploitation des abus sexuels et de le tenir pleinement informé
des progrès de la Mission à cet égard dans ses rapports, et prie instamment les
pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police de prendre des
mesures de prévention appropriées, notamment la vérification des antécédents de
tous les membres du personnel, lorganisation dune formation de
sensibilisation avant et pendant le déploiement, et de faire en sorte que les
membres de leurs contingents qui se rendraient coupables de tels actes aient à
en répondre pleinement et douvrir rapidement des enquêtes conjointement avec
la Mission, selon quil conviendra ;
41. Reconnaît le rôle crucial que jouent les conseillers pour la protection des
femmes de lOrganisation des Nations Unies déployés à la MONUSCO pour aider le
Gouvernement de la République démocratique du Congo à mettre en œuvre ses
engagements en matière de lutte contre les violences sexuelles en période de
conflit et demande à la MONUSCO de veiller à ce quils continuent à travailler
en étroite collaboration avec le Gouvernement de la République démocratique du
Congo tant au niveau stratégique que sur le plan opérationnel ;
42. Prie la MONUSCO de veiller à ce que lappui fourni aux forces de sécurité
nationales soit strictement conforme à la Politique de diligence voulue en
matière de droits de lhomme de lONU et demande au Gouvernement de la
République démocratique du Congo de travailler avec la MONUSCO en vue de
soutenir la promotion des membres des services de sécurité congolais qui
présentent des états de service exemplaires en matière de respect des droits de
lhomme ;
Accès humanitaire
43. Enjoint à toutes les parties dautoriser et de faciliter la libre
circulation du personnel, du matériel et des fournitures humanitaires, dans de
bonnes conditions de sécurité et sans entrave et sans délai, et lacheminement
rapide de laide humanitaire vers les populations qui en ont besoin, en
particulier les personnes déplacées, sur lensemble du territoire de la
République démocratique du Congo, dans le respect des principes directeurs des
Nations Unies concernant laide humanitaire, notamment lhumanité,
limpartialité, la neutralité et lindépendance, et des dispositions
applicables du droit international ;
44. Prie la MONUSCO de renforcer sa collaboration avec les acteurs humanitaires
et de rationaliser les mécanismes de coordination avec les organismes
humanitaires afin dassurer léchange dinformations sur les risques en matière
de protection de la population ;
45. Demande à tous les Etats Membres de répondre généreusement aux appels
humanitaires lancés par lONU en faveur de la République démocratique du Congo
et de la région pour que les organismes humanitaires des Nations Unies et les
autres organisations internationales disposent des fonds nécessaires et
puissent répondre aux besoins de protection et dassistance des déplacés, des
rescapés de violences sexuelles et dautres groupes vulnérables de la
population ;
Appui au Groupe dexperts
46. Assure le Groupe dexperts des Nations Unies créé par la résolution 1533
(2004) de son soutien sans réserve, appelle au renforcement de la coopération
entre tous les Etats, en particulier ceux de la région, la MONUSCO et le Groupe
dexperts, encourage léchange rapide dinformations entre la MONUSCO et le
Groupe dexperts, engage toutes les parties et tous les Etats à veiller à ce
que les individus et entités relevant de leur juridiction ou placés sous leur
contrôle coopèrent avec le Groupe dexperts, et exige de nouveau que toutes les
parties et tous les Etats assurent la sécurité des membres du Groupe dexperts
et du personnel dappui au Groupe et permettent au Groupe daccéder librement
et sans délai aux personnes, aux documents et aux sites quil estime utiles à
lexécution de son mandat ;
Efficacité de la mission
47. Demande que des mécanismes de coordination des différentes composantes de
la Mission soient renforcés en vue dune action intégrale, en particulier sur
des questions prioritaires telles que la protection des civils, demande à cet
égard à toutes les composantes de la force de la MONUSCO, ainsi quà la
composante de police et à la composante civile de la Mission de travailler
ensemble de façon intégrée, et encourage la MONUSCO et les organismes des
Nations Unies présents en République démocratique du Congo à renforcer
lintégration grâce au partage de linformation, à une analyse conjointe ainsi
quà une planification et à des activités opérationnelles conjointes, fondées
sur les avantages comparatifs et un système de mise en œuvre commune ;
48. Exhorte lOrganisation des Nations Unies à tenir compte en permanence des
enseignements à retenir pour procéder à des réformes au sein de la MONUSCO afin
quappuyée par les contingents, elle soit mieux à même dexécuter son mandat,
concernant en particulier la protection des civils, et pour améliorer la chaîne
de commandement de la Mission, accroître lefficacité de ses opérations,
renforcer la sureté et la sécurité du personnel et faire en sorte quelle soit
en mesure de gérer des situations complexes, y compris le risque que présentent
les engins explosifs
Improvés et les autres risques liés aux
explosifs ;
49. Exige de toutes les parties concernées quelles coopèrent pleinement au
déploiement et aux opérations de la MONUSCO, ainsi quà ses missions de
surveillance, de vérification et de constatation, notamment en garantissant la
sécurité et la liberté de circulation totale du personnel des Nations Unies et
du personnel associé sur tout le territoire de la République démocratique du
Congo ;
50. Prie la MONUSCO de continuer doptimiser linteropérabilité, la souplesse
et lefficacité de la force dans le cadre de lexécution de lintégralité de
son mandat, notamment en déployant des unités de déploiement rapide, des
capacités spécialisées, y compris des ressources améliorées en matière de
collecteDinformations et danalyse ainsi que dinfanterie spécialisée, et des
capacités facilitatrices critiques telles que les dispositifs dévacuation
sanitaire et les moyens aériens, et en continuant de moderniser la force et
den améliorer les performances, en ayant à lesprit la sûreté et la sécurité
de tous les contingents militaires, policiers et observateurs militaires, et en
particulier des observateurs non armés, prie également la MONUSCO de simplifier
lensemble de la chaîne de commandement de la force afin daméliorer son
efficacité et de renforcer la coordination entre les éléments de la force et la
composante de police dans les domaines prioritaires, et rappelle au Secrétaire
général la nécessité de tenir à jour les mémorandums daccord et état des
besoins par unité entre les pays fournisseurs de contingents et deffectifs de
police et lONU ;
51. Salue la détermination dont font preuve les pays fournisseurs de
contingents et deffectifs de police dans lexécution du mandat de la Mission
dans un environnement difficile, engage ces pays à accroître le pourcentage de
femmes militaires ou policières déployées à la MONUSCO, souligne que les
restrictions nationales non déclarées, labsence de direction et de
commandement efficaces, le refus dobéir aux ordres, linaction face aux
attaques perpétrées contre des civils et linsuffisance des équipements et des
informations risquent de compromettre lexécution efficace du mandat, ajoutant
que le Secrétaire général ne devrait accepter aucune restriction nationale qui
nuise à lefficacité de lapplication du mandat ;
52. Constate que lexécution effective du mandat de la MONUSCO est une
responsabilité commune qui dépend de plusieurs facteurs essentiels, notamment
la question de savoir si le mandat est bien défini, réaliste et
réalisable ; la volonté politique, lefficacité et la responsabilité des
dirigeants à tous les niveaux ; ladéquation des ressources ; les
directives et la formation en matière de politiques, de planification et
dopérations ; constate également que la mesure et le suivi des résultats
en matière de maintien de la paix devraient reposer sur des directives
complètes et objectives basées sur des critères précis et bien définis ;
salue à cet égard les initiatives prises par le Secrétaire général pour
instaurer dans toutes les opérations de maintien de la paix des Nations Unies,
une culture de lefficacité qui donne effet à la Politique relative à la vérification
et à lamélioration de préparation opérationnelle, pour conduire des
évaluations de la performance des membres des contingents et du personnel de
police, et pour utiliser le Système de préparation des moyens de maintien de la
paix afin que les décisions en matière de déploiement des Casques bleus soient
fondées sur les résultats, et lui demande de poursuivre ses efforts à cet
égard ;
53. Invite le Secrétaire général et les pays qui fournissent du personnel de
police à faire en sorte que les arrangements administratifs en place permettent
le déploiement rapide des unités de police constituées là où elles sont le plus
nécessaires ;
54. Prie la MONUSCO dêtre sensible aux effets quont sur lenvironnement les
activités quelle mène en exécution des tâches qui lui sont confiées, et de
maîtriser ces effets, selon quil convient et conformément aux résolutions de
lAssemblée générale et règles et règlements applicables de lOrganisation.
55. Prie le Secrétaire général de procéder à la planification dinterventions
durgence afin denvisager de renforcer temporairement la MONUSCO, en étudiant
toutes les options, y compris la coopération entre missions, à la seule fin de
lexécution de son mandat, et le prie également de le tenir informé des plans
quil propose dans les 90 jours suivant ladoption de la présente
résolution ;
Stratégie de retrait
56. Prie le Secrétaire général de poursuivre ses efforts tendant à élaborer une
stratégie de retrait échelonné, progressive et exhaustive en collaboration avec
le
Gouvernement de la République démocratique du Congo, léquipe de pays
desNations Unies et les autres parties prenantes concernées, de manière à
favoriser la prise en main par le pays et à transférer progressivement les
tâches aux fins dun retrait ordonné de la MONUSCO, et de réévaluer en
permanence les constatations duSecrétaire général relatives aux ajustements à
apporter après la tenue des élections ainsi que les progrès durables vers la
réduction de la menace posée par les groupes armés ;
Examen stratégique
57. Prend note du rapport du Secrétaire général sur lexamen stratégique
(S/2017/826) et approuve les recommandations sur les ajustements à apporter à
laMONUSCO dans le contexte pré-électoral, prie le Secrétaire général de
procéder à des changements au niveau de la direction de la Mission et de
lappui à celle-ci, et dappliquer une politique de tolérance zéro en cas de
faute grave, dexploitation et dabus sexuels, de fraude, de corruption, de
trafic de ressources naturelles ou despèces sauvages, notamment en utilisant
les pouvoirs actuels du Représentant spécial du Secrétaire général pour faire
en sorte que le personnel de la Mission réponde de ses actes et en mettant en
place un dispositif efficace dappui à la mission ;
58. Prie le Secrétaire général de tenir pleinement compte de lévolution des
conditions de sécurité dans la mise en œuvre des modifications de la force, en
particulier lors de lexamen du déploiement de bataillons dintervention rapide
supplémentaires, et le prie également de poursuivre ses travaux en vue
daméliorer lefficacité de la Brigade dintervention ;
Rapports du Secrétaire général
59. Prie le Secrétaire général de lui rendre compte tous les trois mois de
létat davancement de lexécution du mandat de la MONUSCO, y compris sa Brigade
dintervention, tel quil est défini dans la présente résolution et en
particulier :
i) Des progrès réalisés par la République
démocratique du Congo dans la mise en œuvre de laccord du 31 décembre 2016 et
du processus électoral, notamment en ce qui concerne lapplication des
dispositions des paragraphes 1 à 10 ci-dessus, et la façon dont la MONUSCO peut
se préparer au mieux à faire face aux menaces sur la sécurité et à constater et
dénoncer les violations des droits de lhomme et les atteintes à ces droits
pendant la période électorale, y compris en ce qui concerne les modalités de
déploiement de la force dans les zones jugées potentiellement instables et la
configuration de la composante civile et de la composante police de la MONUSCO,
lévaluation des violences sexuelles et des incidences du conflit sur les
femmes et les enfants à laide de données ventilées, et les éventuelles
considérations de parité entre les sexes ;
ii) De la situation sur le terrain, notamment des dernières opérations visant à
neutraliser les groupes armés, conformément au paragraphe 36. i) d), ainsi que
des cas dans lesquels la Mission naurait pas exécuté efficacement son mandat
de protection des civils et des circonstances y afférentes, y compris, selon
quil conviendra, des incidents dans lesquels des unités font valoir des
restrictions nationales non déclarées ou labsence de direction et de
commandement efficaces, refusent dobéir aux ordres, ne régissent pas aux
attaques perpétrées contre les civils, et disposent déquipements
insuffisants ;
iii) Des progrès accomplis par la République démocratique du Congo sagissant
de la protection des droits de lhomme et de la tenue des engagements quelle a
pris au titre de lAccord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération
pour la République démocratique du Congo et la région, notamment au moyen de la
création et de lapplication dun plan national de réforme du secteur de la
sécurité et de son plan de stabilisation dans les provinces appuyées par la
Stratégie internationale dappui en matière de sécurité et de stabilisation et
de la mise en œuvre des plans de désarmement, démobilisation et réintégration
et de désarmement, démobilisation, réintégration, et réinstallation ou
rapatriement ;
iv) De létat davancement de lapplication des mesures prises pour transformer
la MONUSCO et améliorer ses prestations, y compris les mesures visant à assurer
lefficacité de la Mission, comme indiqué aux paragraphes 47 à 55, celles
prises pour prévenir les défaillances et y remédier, le déploiement de
bataillons dintervention rapide et lemploi des capacités de la Brigade
dintervention et lapplication de lapproche globale de la protection des
civils, le but étant de gagner en mobilité, en efficience et en efficacité dans
lexécution du mandat et des obligations qui y sont associées, et des progrès
réalisés en ce qui concerne la Brigade dintervention ;
v) Des risques que déventuelles opérations militaires peuvent faire peser sur
la sécurité du personnel et des installations des Nations Unies, ainsi que de
tous les cas de menace à lencontre du personnel de la MONUSCO, et des mesures
prises pour renforcer la sécurité et réduire ces risques ;
60. Prie le Secrétaire général de procéder, dici à septembre 2018, à un examen
complet des performances de toutes les unités de la MONUSCO, comme le prévoient
la Politique relative à la vérification et à lamélioration de la préparation
opérationnelle et la politique de tendance zéro du Secrétaire général à légard
de lexploitation et des abus sexuels, et de lui rendre compte tous les trois
mois, dans le cadre de ses rapports périodiques, de la proportion des
contingents de la Mission qui ont satisfait aux exigences de ces examens, de
létat davancement de toute action de remédiation lorsque des contingents
nont pas satisfait aux dites exigences, et de présenter en détail les plans
concernant les contingents pour lesquels le commandant de la force a estimé
quune remédiation serait inadaptée ;
61. Prie le Secrétaire général de le tenir informé par écrit tous les 30 jours,
lorsquaucun rapport périodique nest prévu, des progrès réalisés aux niveaux
politique et technique vers la tenue des élections du 23 décembre 2018, y
compris les principales échéances présentées au paragraphe 7 ci-dessus, ainsi
que les obstacles qui pourraient se poser dans la mise en œuvre de laccord du
31 décembre 2016 ;
62. Prie le Secrétaire général de lui tous les six mois, en coordination avec
son envoyé spécial pour la région des Grands Lacs et son Représentant spécial
pour la République démocratique du Congo, un rapport sur le respect des
engagements pris dans lAccord-cadre pour la paix, la sécurité et la
coopération et de manière plus générale, ses liens avec la situation en matière
de sécurité dans la région des Grands Lacs ;
63. Décide de rester activement saisi de la question.