Corruption: pour 55% des Africains, le phénomène est en augmentation (Mediacongo)

KINSHASA – Transparency International et Afrobaromètre viennent de rendre publics les résultats d’une enquête d’opinion qu’ils ont menée durant deux ans (de septembre 2016 à septembre 2018) dans 35 pays d’Afrique, durant laquelle ils ont interrogé47.000 citoyens de plus de 18 ans sur la corruption.

Ils sont 55% à penser que la corruption a augmenté au cours de la dernière année dans leur pays et seulement 23% à penser qu’elle a diminué. Plus d’une personne sur quatre a elle-même payé au moins un pot de vin durant l’année précédentepour obtenir un service.

Les tendances indiquent que les hommes paient un peu plus de pots de vin que les femmes; les jeunes plus que les vieux. Et les plus pauvres ont deux fois plus de risques de devoir payer un pot de vin que les plus riches.

Seuls 34% pensent que leur gouvernement combat bien la corruption, contre 59% qui jugent les résultats mauvais.

La police est vue comme corrompue par 47% des interrogés, les membres du gouvernement par 39% et les parlementaires par 36%.

Enfin, les deux tiers des personnes interrogées craignent des représailles si elles dénonçaient un fait de corruption – mais 53% pensent que les citoyens peuvent faire quelque chose contre ce fléau.

Les deux organisations terminent leur rapport par des recommandations.

Aux gouvernements africains:

– enquêter et poursuivre tous les cas qui viennent à leur connaissance;

– adopter des pratiques de transparence;

– renforcer la protection des lanceurs d’alerte;

– permettre aux médias et à la société civile de demander des comptes aux gouvernements;

– appuyer la transparence dans le financement des partis politiques;

– coopérer avec les autres pays pour combattre la corruption;

– établir un registre de propriétaires des sociétés écrans et les empêcher de remporter des contrats publics.

Aux gouvernements des pays riches:

– établir des registres publics des vrais propriétaires des sociétés et trusts;

– combattre la corruption active de représentants de gouvernements étrangers;

– empêcher le blanchiment, dans leurs économies, d’argent détourné en Afrique;

– rendre l’argent détourné à son pays d’origine

© Mediacongo / La Libre Afrique, 13.07.19

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