29 07 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE LUNDI (CongoForum)
Sommaire
L’actualité dans les colonnes des journaux parus à Kinshasa en ce lundi 29 juillet 2019 est dominée par l’élection des membres du bureau du Sénat ainsi que la publication – bien sûr toujours annoncée comme « imminente » – du gouvernement Ilunkamba.
Résultats de l’élection du bureau définitif du Sénat, sur 108 votants:
A. Président
1. Alexis Thambwe Mwamba (Indépendant/FCC): 65 voix.
2. Modeste Bahati (AFDC-A) : 43
B. Premier Vice-président
1. Samy Badibanga (Les Progressites) 60 voix
2. Evariste Boshab (FCC) : 44
3. Sanguma Mossai (Indépendant) 4
C. Deuxième Vice-président
1. John Tibasima Ateenyi (FCC) : 63 voix
2. Michel Kanyimbu (Indépendant): 44
D. Rapporteur
1. Kaumba Lufunda (FCC) : 78 voix
2. Jean-Philibert Mabaya (Lamuka) 29
E. Rapporteur adjoint
1. Marie-Josée Kamitatu Sona (Lamuka): 56 voix
2. Jean-de-Dieu Moleka (Indépendant): 51
F. Questeur
1. Éric Rubuye (FCC) : 86 voix
2. Bijoux Goya (Indépendante): 20
G. G. Questeur adjoint (1er tour)
1. Jean-Pierre Zagbalafio (FCC): 44 voix
2. Rolly Lelo (Indépendant): 42
3. Madeleine Nikomba (Indépendante): 21.
(2ème tour, avec 102 votants):
1. Roly Lelo : 63
2. Jean-Pierre Zagbalafio : 38
Bureau du Sénat / les faits
Alexis Thambwe Mwamba, candidat du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition politique de l’ex-président Joseph Kabila, a été élu samedi 27 juillet à la présidence du Sénat en République démocratique du Congo. Le sénateur Joseph Kabila, président honoraire de la RDC, n’a pas participé à l’élection des membres du bureau définitif du Sénat samedi au Palais du peuple à Kinshasa. Au cours de la plénière dirigée par le président du bureau provisoire du Sénat, Léon Mamboleo, le rapporteur de la chambre haute du Parlement a rappelé aux sénateurs qu’il leur est interdit d’entrer dans les isoloirs avec leurs téléphones. Les organisateurs de ces élections ont aussi mis à la disposition des élus des stylos que chacun devra utiliser. Comme on le voit, la confiance règne !
L’ancien ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba n’a cependant obtenu que 65 voix contre 43 pour son adversaire, le dissident Modeste Bahati Lukwebo, alots qu’il était le candidat du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition politique de Joseph Kabila, qui disposait de 90 sièges sur 108 selon le résultat des élections sénatoriales du mois de mars.
Avant le scrutin, le FCC avait radié de ses rangs Modeste Bahati Lukwebo, pour avoir maintenu sa candidature. Son propre regroupement AFDC-A revendique 13 sièges au Sénat. Certains sénateurs FCC pro-Kabila auraient donc voté pour le candidat dissident Bahati.
Le candidat pro-Kabila au poste de la première vice-présidence, l’ex-ministre de l’Intérieur Evariste Boshab, a, lui, été platement battu par l’ancien Premier ministre Samy Badibanga (60 voix contre 34).Evariste Boshab est l’une des 14 personnalités congolaises toujours sous sanction de l’Union européenne (UE) pour entrave au processus électoral dans les dernières années du régime Kabila (2016-2018).
Ancien proche de l’actuel président de la République Félix Tshisekedi, Samy Badibanga a été brièvement Premier ministre sous Joseph Kabila (2016-2017). Il a été candidat à l’élection présidentielle du 30 décembre.
Tout cela renvoie à une série de choix contestables. On s’est glorifié de ne pas tirer un seul coup de fusil alors que l’on savait que Kabila ne partira que dans un cercueil. Devant le choix entre accepter des « résultats » vus comme « frauduleux mais satisfaisants » simplement parce que JKK lâchait le fauteuil mais pas le pouvoir ou les rejeter, ce qui aurait supposé l’union de tous en vue d’un changement révolutionnaire, on a choisi de ne pas choisir, mais de se diviser. L’on va donc payer de bien des morts et des souffrancessubies au compte-gouttes, la vaine gloriole d’avoir pu se vanter d’être « pacifiques ».
Thambwe Mwamba n’a bénéficié que de 65 voix alors que le FCC compte 91 sénateurs et Badibanga l’a emporté sur Boshab. Ces deux faits illustrent la présence de fissures, voire d’uhe « fronde » dans le bloc du FCC. Bien que les raisons mises en avant soient bien sûr fort nobles et qu’elles diffèrent d’un acteur à l’autre, elles tiennent à ceci : il est facile de sonner la cloche pour appeler à la soupe, mais beaucoup moins facile d’annoncer qu’il n’y en aura pas pour tout le monde. Il va falloir, d’une manière ou d’une autre, procéder à des nominations, c à d. former un gouvernement et désigner des titulaires pour divers postes qui vont avec. Cela fait invariablement quelques heureux et une masse énorme de mécontents. Et tout mécontent est un « vagabond politique » en puissance. Seule la réussite de cette « mission impossible » permettrait d’assurer un semblant de stabilité au régime de « coalhabitation » qu’on s’efforce de mettre en place.
Bureau du Sénat / les commentaires de la presse
Le Phare titre à la Une « Thambwe Mwamba passe … Boshab à la trappe ! »
« Candidat « indépendant » soutenu par le FCC (Front Commun pour le Congo), Alexis Thambwe Mwamba a été élu, le samedi 22 juillet 2019, président du bureau définitif du Sénat face à son challenger, Modeste Bahati Lukwebo, « Autorité morale » de l’AFDC-A (Alliance des Forces Démocratiques du Congo et Alliés).
Sur 91 sénateurs que compte le FCC au sein de la chambre haute du Parlement, l’ancien ministre de la Justice a obtenu 65 voix, contre 43 à son adversaire, qui n’a que 11 sénateurs.
Ces résultats démontrent que plus d’une vingtaine de sénateurs du FCC ont voté pour le frondeur Bahati.
Dans son discours de circonstance, aussitôt après son installation au perchoir du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba a réaffirmé son attachement à un Sénat ouvert, respectueux des droits et libertés de chaque groupe.
Pour le nouveau speaker de la chambre haute du Parlement, l’institution désormais sous sa direction devra soutenir le gouvernement chaque fois que l’intérêt de la République Démocratique du Congo l’exigera et elle devra dire non chaque fois que l’intérêt de la République Démocratique du Congo sera menacé, et cela en âme et conscience.
Alexis Tambwe Mwamba qui succède à celui qu’il considère comme son père spirituel en politique, entendez Léon Kengo Wa Dondo, à la tête du Sénat, a promis de mettre toute son expérience à contribution pour assurer l’indépendance de la chambre haute du Parlement vis-à-vis des pouvoirs exécutif et judiciaire.
Pour sa part, Modeste Bahati a sportivement accepté sa défaite. En bon démocrate, l’ancien ministre du Plan a promis de mettre son expertise au service de l’actuel bureau du Sénat, pour l’intérêt supérieur de la Nation. Il s’est réjoui d’avoir pioché 22 voix au sein du FCC.
Boshab à la trappe !
Si pour le poste de président du Sénat, le ticket du FCC a raflé la mise, ce n’était pas le cas pour le fauteuil de 1er vice-président. Ici, la famille politique de l’ancien président de la République, Joseph Kabila a enregistré un véritable séisme.
Son joker, Evariste Boshab, a subi un revers inattendu.
Il a été battu par Samy Badibanga, l’ancien Premier ministre issu du Dialogue de la Cité de l’Union Africaine (septembre – octobre 2016).
On signale qu’au terme du dépouillement, il a été crédité de 60 voix contre 43 à Evariste Boshab.
José Makila roulé dans la farine par le FCC
Un autre fait marquant de l’élection du bureau du Sénat était la défaite du poulain de José Makila, candidat au poste de questeur adjoint. En effet, Jean-Pierre Zagbalafio de l’ADT, présent sur le ticket du FCC, a été battu au second tour par Rolly Lelo.
Pour le poste de deuxième vice-président, de questeur et de rapporteur, les consignés données par Joseph Kabila, via Néhémie Mwilanya, coordonnateur de son regroupement politique, ont été scrupuleusement respectées par la troupe.
Ainsi donc, John Tibasima a été élu deuxième vice-président, Maurice Kahumba rapporteur, Éric Rubuye questeur et Rolly Lelo questeur adjoint.
C’est le lieu de signaler aussi que Sonna Kamitatu de Lamuka, fille d’Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moise Katumbi, a remporté l’unique poste de rapporteur adjoint au bureau du Sénat réservé à l’opposition ».
Radio Okapi se penche sur certains résukats « secondaires »
« Samy Badibanga crée la surprise et devient 1er vice-président
L’ancien Premier ministre Samy Badibanga a battu le candidat du FCC Evariste Boshab. Il a réuni 60 voix contre 44 pour Evariste.
Le FCC, majoritaire au Sénat n’a pas réussi à faire élire son candidat.
John Tibasima Mbogemu du FCC a été élu 2e vice-président du Sénat. Il l’emporte avec 63 voix sur Kanyimbu Shindany Michel (44 voix).
Prince Kaumba Lufunda (78 voix) est le nouveau rapporteur du Sénat. Il bat le sénateur Jean-Philibert Mabaya (29 voix).
Marie-Josée Kamitatu Sona de l’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), a été élue au poste de rapporteur adjoint du bureau du Sénat.
Eric Rubuye avec 80 voix sur les 108, devient le nouveau questeur de la chambre haute du Parlement ».
et RO souligne également que « Marie-José Kamitatu lie son élection au combat mené par la femme »
« Marie-José Kamitatu, rapporteur adjointe du Sénat et unique de ce bureau définitif, lie son élection à l’engagement et au combat « longtemps commencé par les premières femmes qui se sont lancées dans la vie politique depuis l’époque du Zaïre pour participer aux instances de prise de décision ».
Elle invite la femme congolaise à « ne pas baisser les bras et à poursuivre son combat pour sa représentativité ».
Elle s’engage aussi à « représenter dignement la femme et la jeunesse de la RDC ».
Forum
des As titre « FCC
: mission accomplie ! »
« Cependant,
des analystes attribuent l’échec d’Evariste Boshab au vote
défavorable des sénateurs du Grand Kasaï.
C’est désormais, une page tournée depuis le samedi 27 juillet. Plus donc de suspense. Le Bureau définitif du Sénat s’affiche complet, à l’issue du vote des pairs organisé le week-end dernier. Au perchoir de la Haute assemblée, les Sénateurs ont jeté leur dévolu sur Alexis Thambwe Mwamba (ATM). John Tibasima, lui, enfile dorénavant le costume de 2ème vice-Président. Kaumba Lufunda a, quant à lui, été élu Rapporteur. Le dernier candidat du FCC se trouve être Éric Rubuye, élu au poste de Questeur. Ainsi, sur les six prétendants alignés à différents postes, le FCC a réussi à en faire élire quatre.
A la faveur de ces résultats, des analystes concluent que la plateforme politique chère à Joseph Kabila a accompli sa mission. Le Pprd a obtenu le poste clé de rapporteur avec le sénateur Prince Kaumba (78 voix). Le parti de Joseph Kabila, à en croire un membre du bureau politique de cette formation politique, se dit fier d’avoir respecté tous ses engagements pris dans le cadre de ces élections. « L’essentiel est fait. L’objectif est atteint. Alexis Thambwe Mwamba est le nôtre au FCC », s’est réjoui le même sociétaire de la méga plateforme de Kingakati.
Cependant, le seul cas qui continue à défrayer la chronique est celui d’Evariste Boshab, candidat au poste de 1er vice-Président, face à l’indépendant Samy Badibanga. Question : comment concilier l’insuccès d’Evariste Boshab à l’élection de samedi dernier avec la majorité numérique du FCC au Sénat? Le vote positif de l’Assemblée plénière pour ATM, ne présageait-il pas celui de tous les autres candidats FCC à différents postes? A quel niveau le vote a-t-il basculé? Autant de questions, parmi tant d’autres restées suspendues sur les lèvres de plus d’un observateur.
CAS BOSHAB: VOIR AILLEURS QU’AU PPRD
De l’avis de certains observateurs, la cause de la défaite de « l’homme fort de Mweka »est à chercher ailleurs, et non au sein du PPRD, son parti politique.A preuve, l’ancien Président de l’Assemblée nationale a obtenu 44 voix. Ce vote reflète les suffrages réellement exprimés des 44 sénateurs que compte le PPRD. Et donc, la consigne du parti donnée à ses sénateurs, a été respectée sans la moindre restriction. Ainsi,sur base de cette donnée chiffrée, les mêmes analystes pensent que les « jeteurs du mauvais sort » sur Evariste Boshab seraient sans doute tapis dans les rangs des autres sociétaires du FCC et des alliés. Les partisans de cette hypothèse estiment que ces derniers doivent avoir désobéi à la consigne de la plateforme. Ce qui, selon les mêmes analystes, exige une autocritique rigoureuse.
En politique, on se sourit parfois sans forcément s’aimer réellement. C’est le seul domaine où tous les coups sont permis. Plus d’un observateur attribue donc à cela, la défaite du sénateur Boshab face à son frère de l’espace kasaïen, Samy Badibanga Ntita. Selon ces mêmes analystes indépendants qui rapportent des propos des sénateurs ayant requis de l’anonymat, les coups contre Evariste Boshab seraient venus de ses « frères » membres de la Chambre haute du parlement, originaires de l’espace Grand Kasaï.
A en croire ces observateurs, nombre de sénateurs de cette aire linguistique et géographique ont évoqué avant le vote (sans doute en toute discrétion), le dossier Kamuina Nsapu qu’ils ont estimé avoir été mal géré.Outre le très sensible dossier Kamwina Nsapu, des sources proches des milieux des sénateurs du Grand Kasaï parlent également des relations entre Evariste Boshab et les autres acteurs politiques de son espace. Tout le problème, c’est que personne ne dit concrètement ce que ces autres élus du Grand Kasaï reprochent à Evariste Boshab.
(Le vote ayant eu lieu à bulletins secrets et non de manière nominative, attribuer l’échec de Boshab à une « aire linguistique et géographique » – expression alambiquée pour éviter les mots « ethnie » ou « tribu » – ne repose que sur un nombre. Il y a 44 sénateurs PPRD et Boshab a eu 44 voix, donc les « traîtres » sont des Kasaïens non PPRD.Voilà pourquoi votre fille est muette ! Certes, il y a des précédents, dans les années ‘70, où les députés kasaïens ont voté « comme un seul homme » après des tueries à Katekelay et Luamwela analogues à l’affaire Kamwina Nsapu. Mais on peut tout aussi bien supposer que Boshab a payé le fait d’avoir lancé, avec son livre, la campagne pour un 3° mandat de JKK, qui a échoué… NdlR)
SAMY BADIBANGA : LA SURPRISE D’UN VOTE DE PAIRS ?
A tous égards, des analystes pensent que les différents éléments énumérés ci-dessus, ne pouvaient pas concourir au vote positif d’Evariste Boshab comme premier adjoint d’ATM. Etant donné qu’il y avait également dans la course au même poste, un autre fils du Centre, à savoir Samy Badibanga, les sénateurs du Grand Kasaï l’auraient préféré à Evariste Boshab. Car, estiment des analystes, les sénateurs du Grand Kasaï doivent avoir trouvé en Samy, un caractère considéré comme diamétralement opposé à celui du SG honoraire du PPRD. Conséquence, le candidat Président de la République au scrutin du 30 décembre 2018, aura été la révélation, la surprise, mieux l’outsider de l’élection des sept membres du Bureau définitif du Sénat, samedi 27 juillet dans la salle de conférence internationale du Palais du peuple.
Alors qu’aucun analyste ne pouvait parier pour lui, Samy Badibangal’a emporté haut la main avec 60 voix, contre les 44 de son adversaire Evariste Boshab. Des analystes attribuent ainsi la victoire de Samy, non seulement aux raisons évoquées par des sénateurs du Grand Kasaï anti Boshab, mais aussi, au soutien de certains sénateurs frustrés du FCC. Sans exclure l’appui de quelque forme, des sénateurs Cach. Une stratégie de vote bien murie.
MODESTE BAHATI : DEJA LE GLAS?
Bien qu’appartenant désormais au passé, le vote des membres du Bureau définitif du Sénat laisse derrière elle, plusieurs leçons. D’abord sur les partis et regroupements politiques en présence. La seconde moralité est celle que les Congolais tirent au sujet des candidats aux différents postes. En ce qui concerne la FCC, il n’y a presque plus grand-chose à redire. La plateforme de Joseph Kabila a prouvé qu’elle reste sur la première ligne, pour ne pas dire qu’elle demeure la première force politique en RD Congo. Les résultats de différentes élections (législatives nationales et provinciales et sénatoriales) faisant foi.
Quant aux acteurs politiques, le cas Bahati, candidat malheureux au poste de Président du Sénat, reste depuis le week-end dernier, le principal sujet des causeries des Kinois. Chacun y va de sa lecture de l’avenir politique de l’élu des élus du Sud-Kivu. Toutefois, les différentes analyses convergent et se recoupent. Pour la plupart des analystes, si pas tous, le sort politique de l’homme fort de l’AFDC-A est désormais scellé, à la suite non seulement de son échec à l’issue du vote de samedi dernier, Mais aussi et surtout, de sa brouille avec le FCC. Simple métonymie, avec Joseph Kabila.
De l’avis des analystes, Modeste Bahati qui s’est mis dans une posture « fataliste » de « ou ça passe ou ça casse », se trouve dans une situation telle qu’il ne pourrait plus faire marche arrière pour réintégrer le FCC. Une autre difficulté pour lui, c’est que dans un contexte politique où le FCC et CACH ont convenu de gérer le pays en coalition, des observateurs voient mal comment la plateforme chère au Président Félix Tshisekedi intégrerait un acteur politique, « transfuge » de celle de son partenaire Joseph Kabila. De par le deal entre les deux plateformes, les mêmes analystes pensent que les portes aussi bien du FCC que du CACH resteront dorénavant verrouillées devant Modeste Bahati.
» Avec sa défaite, Modeste Bahati ne saurait aller ni au CACH ni encore moins à LAMUKA », déclarent quelques cadres de ces deux plateformes interrogés le week-end dernier, aussitôt après l’élection au Sénat.Des observateurs reprochent à Modeste Bahati, entre autres, des ambitions qu’ils qualifient de démesurées, le manque de patience. A cela, les mêmes analystes évoquent les situations des années antérieures, notamment celle de 2018, lors que Modeste Bahati a menacé de déposer sa candidature à l’élection présidentielle du 30 décembre de la même année. Ce, sans l’aval de sa famille politique.
Les ambitions de l’ancien homme fort de la Société civile du Congo (SOCICO), soutiennent les mêmes observateurs, ont atteint leur paroxysme cette année, quand il dépose sa candidature à la présidence du bureau définitif du Sénat, alors que l’Autorité morale du FCC, Joseph Kabila avait déjà choisi Alexis Thambwe Mwamba à ce même poste. « Tout cela paraissait comme un affront, sinon un défi à JKK », concluent-ils ».
En édito, FdA ajoute que c’est un « Ouf de soulagement pour Kingakati »
« Tout compte fait de sa ferme de Kingakati, Joseph Kabila peut boire du petit lait. Le bilan de l’élection du bureau définitif du Sénat est globalement positif. En commençant par l’épreuve reine de cette consultation électorale marathon: l’élection du speaker de la Haute assemblée. Laquelle, c’est un secret de Polichinelle, s’apparentait à un référendum-défi pour ou contre l’autorité morale du FCC.
La bataille du perchoir était devenue, par la force des circonstances, un test. Choix personnel du Raïs, quoi qu’adoubé par les sociétaires du FCC, Alexis Thambwe Mwamba est passé .
Vu de la kabilie, c’est le principal. Les commentaires d’après-match sur la faiblesse relative du score face au stratège Modeste Bahati importent peu. La tête du Sénat est sous contrôle, comme c’ést déjà le cas pour la présidence de l’Assemblée nationale.
Au fond, une situation normale, compte tenu de la supériorité numérique des élus FCC dans les deux chambres parlementaires. Mais, en vertu de la loi de la transhumance bien de chez nous -et ce qui la sous-tend, il n’est pas rare de voir députés et sénateurs se moquer du mot d’ordre ou prendre des libertés avec la discipline du groupe. Le très légitime et très compétent Evariste Boshab a vécu en direct -et à ses dépens- cette autre facette des élus de sa propre majorité.
Pour un même ticket, les sénateurs du même bloc ont voté majoritairement Thambwe et minoritairement Boshab. Plus majoritairement encore Prince Kaumba au poste de rapporteur. Enfin, les mêmes parlementaires FCC ont plébiscité Eric Rubuwe à la questure et lâché son colistier Jean-Pierre Zagbalafio.
Comme pour dire que l’élection d’Alexis Thambwe Mwamba n’était pas évidente. On peut donc comprendre que Kingakati renvoie, en guise d’ouf de soulagement, l’air frais de cette ferme où se ressourcent les pèlerins kabilistes ».
La Prospérité rapporte qu’outre les spéculations disant que Samy Badibanga aurait donné « 10.000 dollars » aux grands électeurs, la réalité est que selon certaines langues déliées, il a bénéficié du soutien des frustrés du FCC et des sénateurs du Grand Kasaï mais aussi de l’appui multiforme du CACH, sous couvert du parti des progressistes, son parti pour faire diversion.
Pour L’Observateur, Bahati Lukwebo est sur le fil du rasoir. Le confrère est d’avis que les hommes politiques doivent réfléchir par plus de deux fois lorsqu’ils tiennent à scier la branche sur laquelle ils sont assis. La branche sur laquelle Bahati était assis est tombée mais l’arbre FCC n’a pas été arraché. Le voilà qui perd tout.
Formation d’un gouvernement
Le Phare titre « Ministères stratégiques : la dernière mouture »
« Six mois après l’investiture de Félix Tshisekedi comme 5me Président de la République de la RDC, des sources dignes de foi laissent entendre qu’un accord a été trouvé entre FCC (Front Commun pour le Congo) et CACH (Cap pour le Changement) pour la formation du gouvernement.
A en croire François Mwamba, haut cadre de CACH et proche du chef de l’Etat, l’équipe du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba pourrait être dévoilée au début de cette semaine. L’ancien ministre du Budget sous le schéma 1+4 a, dans un compte tweeter qui a fait le tour des réseaux sociaux, annoncé une conférence de presse de la coalition FCC/CACH pour ce lundi 29 juillet 2019.
On croit savoir que la rencontre du lundi 22 juillet entre le président Félix Tshisekedi et l’ancien Chef de l’Etat, Joseph Kabila, a sans nul doute été l’élément déclencheur de la paix des braves entre les deux principales forces politiques du moment en République Démocratique du Congo.
Selon des sources concordantes, les deux regroupements qui forment la majorité actuelle au pouvoir ont trouvé un compromis sur le partage des ministères du futur gouvernement. On parle d’un format de 65 membres, dont 42 portefeuilles pour le FCC contre 23 pour CACH.
Un haut cadre de CACH, s’exprimant sous le sceau de l’anonymat a confié à un limier du journal Le Phare que les ministères des Affaires Etrangères, de l’Intérieur, du Budget et de l’Economie devraient revenir au CACH tandis que ceux de la Défense, de la Justice, des Finances et de la Défense seraient contrôlés par le FCC.
Les deux parties se sont convenues de se partager les portefeuilles ministériels de manière consensuelle, au terme de plusieurs rounds de concertation. Le dialogue permanent a été retenu comme le mode par excellence de règlement de divergences entes les deux familles politiques, afin d’éviter des couacs du genre de celui survenu après les nominations, par le Président de la République, des mandataires à la GECAMINES et à la SNCC.
On rappelle à ce sujet que la ministre sortante du Portefeuille, Wivine Mumba, continue de bloquer lesdites ordonnances présidentielles, en dépit de leur publication Journal officiel depuis plus d’une semaine.
A en croire certains juristes, les mandataires nommés devraient logiquement prendre possession de leurs fonctions, sans attendre des arrêtés d’exécution de la précitée.
Rappelons que lors de sa dernière conférence de presse à Bunia, le Chef de l’Etat avait martelé que ces ordonnances seraient appliquées, malgré leur blocage par la précitée ».
L’Avenir souligne, pour sa part, qu’il est de l’intérêt de tous que les membres du gouvernement soient nommés en urgence. Le « Moniteur du Joséphisme » souligne que l’Assemblée nationale sera dans l’obligation de convoquer une session extraordinaire afin d’investir le gouvernement de Sylvestre Ilunga Ilunkamba pour lui permettre ainsi de travailler. Mais bien avant, la Constitution précise que le Premier ministre élabore le programme du gouvernement, en concertation avec le Président de la République. C’est ce programme qui doit reprendre les grandes lignes de la campagne électorale ou les promesses faites par le Président de la République.
Divers
Le Bulletin de l’ACP annonce le retour à Kinshasa du Président Félix Tshisekedi en provenance d’Abuja au terme d’une visite de travail de 48 heures où il a pris part du 26 au 27 au 5ème Forum sur l’entrepreneuriat en Afrique organisé par la fondation Tony Elumelu.
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