07 08 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum)
Sommaire
Les journaux parus à Kinshasa en ce mercredi 7 août 2019 rapportent l’impatience du peuple congolais, fatigué d’attendre le tout premier gouvernement de l’ère Tshisekedi. Les consultations officielles du Premier ministre ont donc fait la Une de plusieurs journaux parus ce matin. La RDC et le Rwanda s’accordent en vue de lutter contre Ebola. Aux divers, pluseurs articles concernent les mines.
A la recherche des bons ministres
(Depuis le 29 juillet dernier, les délégués de FCC et CACH ont bouclé les négociations sur la formation du gouvernement de coalition après deux mois de houleuses discussions. Ils sont tombés d’accord sur la taille du gouvernement et la répartition des postes. L’heure est donc aux consultations, au casting pour ce gouvernement . Quels sont les critères qui devront être pris en compte pour désigner ces ministres ? Dans ce contexte, deux mots (« vertébré » et « surdoué ») ont pris dans le vocabulaire politique congolais un sens tout à fait spécifique.
A l’époque du gouvernement issu de la CNS, Mgr Monsengwo avait lancé le vocable « ministres vertébrés » pour dire qu’il fallait dans le contexte politique de l’époque des ministres suffisamment aguerris et compétents pour atteindre l’objectif assigné au gouvernement Etienne Tshisekedi. Plus tard, lors de la publication du gouvernement Matata, Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ministre des PTT-NTIC dans ce gouvernement, va lancer le concept « gouvernement des surdoués » écrivant (Le Soft international n°1166 du 30 avril 2012) « chacun de ces 29 ministres pouvait être considéré comme un doué, sinon, un surdoué dans son domaine », . Cette technocratie a-t-elle pour autant sauvé la RDC ? A chacun d’y répondre. NdlR)
« FCC-CACH, les confessions religieuses, l’ANEP, la FEC à l’agenda, Sylvestre Ilunga : les consultations officielles commencent aujourd’hui », titre à la Une La Prospérité.
C’est aujourd’hui qu’en principe que les vraies consultations formelles commencent pour la formation du nouveau gouvernement, écrit ce journal. Sur le coup de 11 heures, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, 72 ans, inscrit à son agenda, un premier tête-à-tête officiel et de manière séparée avec les deux ténors de la coalition FCC-CACH, Jean-Marc Kabund et Néhémie Mwilanya qui seront, tour à tour, reçus à l’Hôtel du Gouvernement, à la Gombel.
L’Avenir titre : « Sylvestre Ilunga reçoit FCC-CACH aujourd’hui ».
Ce quotidien va un peu loin et s’étend sur le litige UDPS-UNC en indiquant ceci : « pendant que certains disaient que les torchons brûlaient entre l’UDPS et l’UNC, l’une et l’autre membre du CACH, l’on apprend que les deux partenaires auraient lavé en famille les linges sales. Ainsi les deux seraient parvenus à un accord qui donne à l’UDPS 10 ministères, à l’UNC 6 et aux alliés 7. Voilà qui va leur permettre de maintenir leur unité… »
Le trihebdomadaire AfricaNews note que le Premier ministre « Ilunga reçoit les listes des candidats le 10 août ». Le journal ajoute que « les projets de listes seront remis au Premier ministre à tour de rôle le samedi 10 août 2019 ». Il fait savoir également que pour ce mercredi, Jean-Marc Kabund et Néhémie Mwilanya se feront accompagner chacun de 10 personnes de leur plateforme politique.
Forum des As titre : « Jean-Marc Kabund et Néhémie Mwilanya ouvrent le bal ce mercredi ».
« Plus de deux mois après sa nomination, intervenue le 20 mai dernier, »l’homme du consensus » finit enfin d’enfiler son costume de Premier ministre. Installé désormais dans son bureau à l’Hôtel du Gouvernement logé dans l’immeuble « Intelligent », Sylvestre Ilunga Ilunkamba démarre ses entretiens ce matin, à 11 heures.
Son tout premier hôte ? Le député national Jean-Marc KABUND, l’un des porte-étendards de Cap pour le Changement (CACH). Il sera aussitôt suivi du député national Néhemie MWILANYA, le Coordonnateur national du Front commun pour le Congo (FCC).
Chacun de ces leaders sera à la tête d’une délégation de dix personnes, renseigne le communiqué de presse. Demain jeudi 8 août, le chef du Gouvernement continuera à consulter les autres membres des regroupements politiques du CACH, puis du FCC. Les Forces vives au rendez-vous
Quoique non directement concernés par les postes ministériels après l’accord signé récemment entre les deux coalitions au pouvoir, les Forces vives de la Nation seront aussi au rendez-vous. Et c’est le vendredi 9 août que le Premier ministre s’attend à les recevoir.
Le programme officiel précise les catégories ciblées dans »cette nébuleuse ». Sylvestre Ilunga Ilunkamba va conférer avec notamment les chefs des confessions religieuses, et les entrepreneurs réunis au sein de l’ANEP et de la FEC. Sont également attendues deux délégations de femmes, deux délégations de la jeunesse et deux délégations des personnes vivant avec handicap.
TROIS NOMS EXIGES A CHAQUE POSTE
« Ce même vendredi, le FCC et le CACH élaboreront et approuveront les projets de listes des candidats membres du Gouvernement, à raison de trois candidats par poste ministériel. Et les projets de listes seront remis au Premier Ministre, à tour de rôle, le samedi 10 août », précise le communiqué de la Primature.
Quoique le protocole se veuille précis quant aux catégories de personnes attendues, il n’est pas exclu que l’Immeuble intelligent soit assiégé, dès demain, par une foule d’intrus et d’opportunistes. Nombreux sont ceux qui voudront bien se frayer le chemin pour être reçus, espérant ainsi être repêchés dans ce Gouvernement dont le quota est exclusivement réservé aux cadres de CACH et du FCC.
Certains observateurs voient toutefois de bon œil l’initiative du Premier ministre d’associer les Forces vives dans ses consultations, en vue de privilégier l’inclusivité, du moins au niveau des suggestions. Qui sait si le portrait-robot des ministrables ne viendrait pas des sages conseils des délégués des Forces vives, et particulièrement des chefs de confessions religieuses ? … Ce, en attendant la fumée blanche de »la chapelle » de l’Immeuble intelligent ».
Le Nouvel Observateur demande « A quand la formation du gouvernement ? »
« Pour parer au plus pressé, conscient de l’attentisme dans lequel cette période d’incertitude courrait le risque de plonger le pays dans une nouvelle crise, Félix Tshisekedi doit s’imposer nécessairement pour que ce gouvernement soit enfin publié », suggère Le Nouvel Observateur. Le peuple est dans l’impatience. Et face à cette situation d’impasse, explique le journal, « la LUCHA et le comité laïc catholique (CLC) viennent de monter au créneau en annonçant une série de manifestations dans les prochains jours si le gouvernement n’est pas publié d’ici la semaine prochaine. Tout compte fait, huit mois après, constatent plusieurs observateurs, FCC et CACH continuent de prendre les Congolais en otage ».
« L ’attente est longue. La patience a ses limites ! Qu’en est-il au juste ? A quand la formation du gouvernement du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba? Sortira, sortira pas ? », s’interroge l’éditorialiste du Potentiel. « Trop, c’est trop. Le pays est bloqué. Négociateurs du FCC et du CACH, mettez vos divergences de côté et pensez à l’intérêt général de la nation. La population congolaise qui vous observe depuis des mois se demande si vous êtes Congolais ou pas. Assumez vos responsabilités et cessez de prendre le pays en otage. C’est ça l’imbroglio qui plane sur la RDC», poursuit le quotidien.
« Longtemps attendu par le peuple congolais et la communauté internationale, le premier gouvernement de Félix Tshisekedi donne déjà les signes de sa sortie », se réjouit Cas-info.ca, soulignant que « Ilunga Ilunkamba entame officiellement ses consultations ce mercredi ».
Actualité.cd cite même les noms de ceux qui seront reçus en priorité ce mercredi par le Premier ministre à l’Hôtel du gouvernement. Il s’agit de Jean-Marc Kabund pour CACH et Néhémie Mwilanya pour le FCC.
Jeudi 8 août 2019, il consultera les regroupements politiques du CACH puis du FCC, renchérit Actu30.info. Vendredi 9 août, ça sera le tour des forces vives de la Nation à savoir : les confessions religieuses, l’ANEP ; La FEC, Deux délégations des femmes ; deux délégations de la jeunesse et deux délégations des personnes vivant avec handicap. Ce même vendredi, le FCC et CACH élaboreront et approuveront les projets de listes des candidats membres du Gouvernement en raison de 3 candidats par poste ministériel. Les projets de listes seront remis au Premier ministre à tour de rôle samedi 10 août 2019, poursuit le portail.
« Il appartiendra dès lors au Premier ministre de finaliser le travail avant de transmettre les différents projets au Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, en respectant la règle de trois prétendants par poste ministériel. Comme chacun peut le constater, la sortie du nouveau gouvernement n’est pas pour cette semaine », déplore Le Phare.
Politico.cd note pour sa part une véritable guerre de postes autour de ce gouvernement au sein de la coalition de Félix Tshisekedi, parlant de tractations qui connaissent un véritable bras de fer. Car dimanche dernier à Kinshasa, renchérit ce media en ligne, Tryphon Kin-kiey Mulumba, qu’il qualifie d’ancien farouche kabiliste jusque novembre dernier, est monté au créneau pour réclamer sa part. L’alliance au sommet de la RDC traverse, visiblement, une zone de turbulences autour de la formation du prochain gouvernement, conclut le média.
Ebola
Le Bulletin de l’ACP annonce « La RDC et le Rwanda décidés à œuvrer ensemble pour endiguer la maladie à virus Ebola »
« La RDC et le Rwanda ont décidé de mettre ensemble des mécanismes préventifs communs pour endiguer la Maladie à virus d’Ebola (MVE) et sécuriser des flux transfrontaliers en vue de réduire les risques de propagation de la maladie, indique un communiqué conjoint publié à l’issue d’une réunion conjointe tenue mardi 6 août 2019 à Gisenyi, ville frontalière entre les deux pays.
Selon ce communiqué signé par le ministre ai congolais de la Santé publique, Pierre Kangudia, et la ministre rwandaise Dr Diane Gashumba, cela devrait se faire en commun accord et en consultation avec le secteur privé et la société civile pour ne pas affecter les échanges socio-économiques transfrontaliers entre les deux pays.
Il a aussi été décidé que dans le cadre du renforcement de la coordination en matière de prévention et gestion des cas de la MVE, une équipe des professionnels médicaux rwandais effectueront une mission d’échange d’expérience auprès de leurs homologues congolais. Enfin, les deux parties ont réitéré l’appel de l’OMS faisant de la MVE une urgence de santé publique de portée internationale.
A l’ouverture des travaux, M. Kangudia avait appelé la communauté internationale à ne pas abandonner la riposte aux seuls pays de la sous-région. «Ce combat pour éradiquer la maladie à virus Ebola n’est pas un combat de la seule RDC et ne devrait pas être d’ailleurs le problème de la seule Communauté économique des pays de Grands lacs (CEPGL), ça doit être le problème de tout le monde, que les gens comprennent que nous devons conjuguer d’efforts pour enrayer cette maladie le plus rapidement possible», avait-il déclaré. Pour sa part, la ministre rwandaise de la Santé, Diane Gashumba avait indiqué que cette réunion devra aboutir à une feuille de route, l’outil de travail et de lutte contre l’épidémie qui sera présentée au bureau régional de l’OMS et à M. Tedros Adhanom Ghebreyesus pour aller plus vite dans la lutte contre cette maladie.
Des experts des 2 pays vont se retrouver à Gisenyi ce mercredi pour finaliser la feuille de route et la budgétiser pour leurs Etats respectifs et pour les partenaires traditionnels.
La délégation congolaise est constituée du directeur de cabinet adjoint du Chef de l’Etat chargé des questions humanitaires Olivier Mondonge, du ministre ai de la Santé Pierre Kangudia, le gouverneur du Nord Kivu, Carly Nzanzu, d’une équipe de coordination de la riposte avec Dr Muyembe ainsi que des responsables provinciaux des services de sécurité.
La RDC partage 7 points d’entrée formelle avec le Rwanda dont 3 en province du Nord-Kivu (grande et petite barrière) et 4 avec la province du Sud Kivu. Le point d’entrée de la petite barrière se trouvant en plein ville de Goma avec un flux migratoire autour de 64.000 passagers par jour est le deuxième au monde après celui entre l’Inde et le Bangladesh.
Le Rwanda, rappelle-t-on, avait paniqué le 1er aout après la déclaration officielle du troisième cas positif dans la ville voisine de Goma. Les autorités rwandaises avaient, même pendant une demi-journée, fermé la frontière avec Goma. Cette épidémie a déjà fait près de 1999 morts dans l’Est de la RDC ».
Le Potentiel titre « Kinshasa et Kigali adoptent une Feuille de route pour endiguer la maladie à virus Ebola »
Dans la feuille de route signée par le Rwanda et la RDC, ce mardi 06 aout 2019 à Rubavu (Rwanda), il est prévu la mise en place d’un cadre commun de prévention et de gestion des cas de la maladie à virus Ebola entre les deux pays. Cette structure va inclure aussi la surveillance, le partage des informations, la vaccination ainsi que la prise en charge des cas dits suspects.
L’objectif de cette feuille de route, est d’obtenir un engagement mutuel à la protection et à la sécurisation sanitaire face à l’épidémie de la maladie à virus Ebola présente depuis une année, dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Parce que cette province rd congolaise partage la même frontière avec le Rwanda, il y a donc intérêt pour les deux pays, de conjuguer leurs efforts dans la prévention et l’éradication de ce qui est qualifié d’« urgence sanitaire à portée internationale ».
À l’invitation de son homologue rwandaise, Docteur Diane Gashumba, le ministre congolais de la Santé Publique ad intérim, Pierre Kangudia a échangé avec les autorités rwandaises au cours d’une réunion transfrontalière bilatérale qui s’est tenue, mardi 6 août 2019 à Rubavu (Rwanda), sur l’engagement politique qui va guider le renforcement de la coopération transfrontalière en matière de surveillance de la maladie à virus Ebola.
À l’issue de cette rencontre officielle, une feuille de route conjointe a été adoptée et signée par les parties prenantes. Cette feuille de route devra désormais guider les deux pays dans cette lutte. Dans la foulée, on apprend qu’une équipe rwandaise des professionnels multisectoriels va, dans les prochains jours, effectuer une mission à Goma pour échanger l’expérience avec leurs homologues congolais autour de la question liée au virus Ebola.
Accueillant la délégation congolaise, le Gouverneur de la Province de l’Ouest du Rwanda, Alphonse Munyantwali, a indiqué que cette rencontre est d’une importance capitale, dans la mesure où Ebola est à la porte du Rwanda. « Goma, est la ville voisine directe au Rwanda et quand elle est touchée par une épidémie, le risque de propagation au Rwanda est élevé. C’est pourquoi nous avons voulu vous inviter pour statuer conjointement autour de cette question sanitaire », a fait savoir à la délégation congolaise, Alphonse Munyantwali.
La ministre de la Santé du Rwanda a, pour sa part, affirmé que le danger est réel pour les populations du Rwanda et de la RDC, si les efforts ne se conjuguaient pas ensemble. « Nous devons multiplier les stratégies de communication dans nos communautés respectives pour que cette maladie soit éradiquée et ne puisse pas se propager », a reconnu Diane Gashumba, avant d’ajouter qu’« il fallait donc un outil de travail conjoint pour le Rwanda et la RDC afin de régler cette question avec beaucoup d’efficience ».
Vers une solution durable
Pour Pierre Kangudia, la réunion transfrontalière avec le Rwanda s’avère une nécessité, vu l’urgence de la crise sanitaire qui s’impose. « Je suis satisfait de la tenue de cette réunion. Je me suis imprégné personnellement de la réalité sur terrain au centre de traitement d’Ebola installé à Goma. Je me suis informé aussi de toute la chaine de traitement de cette maladie. Les équipes sur terrain ont certes travaillé mais, il y a des choses à ajouter. D’où la nécessité d’un échange d’expertise avec le Rwanda », a déclaré le ministre congolais de la Santé.
À travers cette feuille de route que les deux pays viennent d’adopter et signer Pierre Kangudia y voit un renforcement de la coopération entre la RDC et le Rwanda, ce qui permettra de limiter la chaine de transmission de la maladie à virus Ebola.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que l’implication du Rwanda dans la riposte contre Ebola, est une opportunité de renforcer l’expertise dans l’éradication de ce virus au Nord-Kivu et à l’Ituri. Cette agence onusienne attend vivement la présentation de cette feuille de route dans son Bureau régional pour sa mise en œuvre rapide.
Pour sa part, le Secrétaire exécutif du Comité de la riposte en RDC, Docteur Muyembe, dit attendre « impatiemment » les experts du Rwanda à Goma pour travailler ensemble d’arrache-pied autour de cette question et passer directement à la matérialisation de la feuille de route.
De droite à Gauche, le Gouverneur du Nord-Kivu, Carly NZANZU, le Ministre de la Santé ai Pierre KANGUDIA et le Docteur MUYEMBE. Photo/Melis
Recommandations
Parmi les grandes recommandations incluses également dans cette feuille de route, Kinshasa et Kigali décident de mettre en œuvre des mécanismes préventifs et de sécurisation des flux transfrontaliers en vue de réduire les risques de propagation de cette maladie en commun accord et en consultation avec le secteur privé et la société civile. Ce, pour ne pas affecter les échanges socioéconomiques transfrontaliers entre les deux pays.
Signalons par ailleurs que, la RDC est à sa 10ème épidémie de la maladie à virus Ebola. C’est la plus longue de toutes les épidémies précédentes. À ce jour, plus de 2.700 cas ont été signalés depuis le début de l’épidémie dans le territoire de Beni et 1.700 décès ont été rapportés.
Le Rwanda qui partage au total 7 points d’entrée formels avec la RDC, dont 3 avec la province du Nord-Kivu et 2 points principaux d’entrée par la ville de Goma, – notamment la Grande et la petite barrière – compte saisir cette opportunité pour éviter la propagation de la maladie à virus Ebola dans la sous-région des Grands Lacs ».
Divers
Congo Nouveau révèle à la Une : « Spoliation des maisons de l’Etat, Habitat : Kokonyangi laisse des cadavres ».
Plusieurs mois après son départ du ministère de l’Urbanisme et Habitat, écrit le journal, « l’ex-ministre Joseph Kokonyangi Witanene est rattrapé par ses cadavres laissés dans le placard de son portefeuille. » Dans sa volonté de répertorier tous les biens immobiliers de l’Etat, note le journal, « cet ancien ministre aurait égaré une bonne quarantaine parmi eux dans son arrêté à double contenu signé le 12 décembre 2018. » L’alerte vient d’être donnée depuis Lubumbashi, capitale du Haut-Katanga, précise ce trihebdomadaire.
Le Potentiel qui cogite exclusivement économie ce mercredi, titre à sa Une : « La RDC indexée dans le rapport de Cowater Sogema ».
Le processus ITIE (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) de la République démocratique du Congo vient d’être évalué par une société canadienne dénommée Cowater Sogema, écrit le confrère. « Le verdict de ce rapport d’évaluation est sans appel : la RDC « n’a pas satisfait aux exigences » de transparence de la norme ITIE », fait remarquer le journal. « Plusieurs recommandations sont ainsi formulées pour que Kinshasa se conforme à la norme ITIE censée favoriser une gestion saine des revenus issus de l’industrie extractive », renseigne ce journal .
Ce qui incite La Tempête des Tropiques à titrer « Pour attirer des investisseurs en RDC : Félix Tshisekedi tenu de bien convaincre les opérateurs miniers ».
« Après la passation « pacifique et civilisée » du pouvoir par voie démocratique entre l’ancien président de la République, Joseph Kabila, et son successeur, Félix Antoine Tshisekedi, les Congolais attendent désormais de voir un changement significatif de leurs conditions de vie. Un défi que le nouveau locataire du Palais de la Nation espère aussi relever avec l’apport des investisseurs dont le pays a grandement besoin.
A ce sujet, le principal point d’attraction concernant la République Démocratique du Congo reste le secteur minier, principal pourvoyeur des recettes d’exportations du pays. D’où l’intérêt que continue à susciter le Code minier congolais révisé sous le régime Joseph Kabila et promulgué depuis mars 2018. Ce nouveau Code minier qui a été à la base d’une controverse entre les opérateurs miniers et le gouvernement congolais.
La révision du Code minier congolais, on le sait, avait provoqué un tollé de protestations parmi les multinationales prestant dans ce secteur, jusqu’à troubler l’harmonie qui régnait au sein de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) dirigée par l’actuel PCA (Président du Conseil d’Administration) de la Gécamines. Certaines multinationales ayant reproché, à tort ou à raison, à ce dernier de n’avoir pas défendu leur cause.
Depuis lors, un climat teinté de méfiance semble régner dans le secteur minier congolais dominé en majeure partie par des firmes étrangères qui gardent encore l’espoir de voir les choses s’améliorer suite au vent de l’alternance qui souffle au sommet de l’Etat, et avec le nouveau Gouvernement en gestation.
Il faut relever que l’Etat congolais a tout intérêt à accorder une attention particulière à ce secteur de mines porteur notamment des richesses. Les institutions de Breton Wood, le cas de la Banque mondiale, ont toujours conseillé à la RD Congo de se servir du secteur des mines capable non seulement de booster l’économique congolaise, mais surtout de la diversifier. Le nouveau régime de Kinshasa doit travailler pour trouver un terrain d’attente avec les opérateurs miniers, même s’il faut garder le Code minier dans sa configuration actuelle, parce qu’il présente beaucoup d’avantages pour l’Etat congolais. (DMK)
Ce que pense le journal français « Le Point » sur le Code minier congolais
Selon une analyse parue le 5 août dans les colonnes du journal français Le Point, la révision de la fiscalité minière est une étape clé pour le développement économique de la RD Congo. Le pays a beau être assis sur un trésor minéral aussi divers qu’abondant (cuivre, cobalt, zinc, or, lithium, manganèse, terres rares, etc.), le budget de l’État (5,5 milliards de dollars en 2019) reste bien maigre pour ce vaste morceau d’Afrique centrale qui abrite plus de 80 millions d’habitants.
Alors que la population ne ressent pas les bénéfices de la richesse de son sous-sol, le Code minier de 2018 enjoint également les miniers de reverser 0,3 % de leur chiffre d’affaires à un fonds de développement communautaire, et institue un autre fonds pour les générations futures (Fomi).
Le texte, « s’il est appliqué, pourrait signifier un grand pas en avant pour renforcer la souveraineté de l’État dans le domaine minier », estime pour sa part Denis Tougas, spécialiste des questions minières en RD Congo et rattaché à Above Ground, une organisation qui analyse l’activité des entreprises canadiennes à l’étranger.
Une révision obtenue dans la douleur
De l’avis des analystes avertis, le fait que le processus de révision du Code minier ait duré six ans est la preuve des divergences entre le secteur privé et l’Etat congolais. Cela renvoie à un dilemme que l’Institut de gouvernance des ressources naturelles (NRGI) résume en ces termes : « Trop élevée, [la fiscalité minière] pourrait décourager les investisseurs […]. Trop laxiste, elle priverait les Congolais de recettes publiques essentielles pour le développement du pays. »
Pour rappel, le précédent code minier, adopté à la fin de la deuxième guerre du Congo en 2002, relevait de la seconde catégorie et était donc jugée trop généreux envers les entreprises minières. C’était d’ailleurs son but initial. À cette période, ce Code était l’aboutissement de réformes du secteur minier qui concernent plusieurs pays africains dans le contexte des politiques néo-libérales de la fin des années 80. « Alors que de nombreux gouvernements africains dépendent de façon croissante des prêts des institutions financières internationales, la Banque mondiale inscrit la reprise du secteur minier dans une stratégie de désendettement.
Les codes miniers imposés à ces pays sont assez similaires, avec en ligne de mire la privatisation des entreprises minières, aux mains de l’État dans la plupart des cas. Cette libéralisation du secteur, censée attirer les investissements, commence en 1995 au Zaïre, l’ex-RD Congo », relate le chercheur Denis Tougas cité par le Journal français Le Point.
Une première mouture retoquée
À partir de 2002, le nombre de compagnies minières étrangères opérant en RD Congo explose, passant de 35 à « 482 sociétés détentrices de droit minier et de carrière au 31 décembre 2016 », relève l’historien et enquêteur Raf Custers dans un article intitulé « Congo : les multinationales en inlassable opposition ». En 2015, le pays prend aussi la tête de la production africaine de cuivre et de la production mondiale de cobalt – minerai dont il possède la moitié des réserves mondiales.
Ce sont encore les prémisses de l’ascension vertigineuse des prix du cobalt (ils culmineront à 92.250 dollars la tonne en avril 2018) emmenée par la demande de batteries rechargeables pour les véhicules électriques ou les téléphones…, mais cela reste une fenêtre d’opportunité pour l’État. « Lorsqu’une esquisse du nouveau code minier a été soumise au Parlement en mars 2015, les entreprises minières ont freiné le projet, invoquant la chute des cours des matières premières.
Maujourd’hui que la crise s’estompe, l’industrie minière se restructure au niveau international, avec d’importantes fusions entre grandes multinationales, en vue de la reprise. En RDC, deux transactions majeures sont à souligner : dans le secteur de l’or, la canadienne Barrick Gold fusionne avec la Sud-africaine Randgold Resources et pour le cuivre et le Cobalt, le fonds sino-américain BHR Newwood DRC est racheté par China Molybdenum », souligne encore Denis Tougas.
L’épreuve de force
Pourtant, les entreprises butent encore sur la fin du régime de conventions minières qui offrait d’importantes exonérations, et, surtout, sur la clause de stabilité. Grâce à cette dernière, « les miniers peuvent emprunter auprès des banques et rassurer les banquiers que rien ne mettra en péril le financement obtenu pendant un temps donné », expliquait un expert dans les colonnes du Journal Le Point. Or, elle est ramenée de 10 ans à 5 ans dans le nouveau code minier.
Le bras de fer avec l’État congolais se poursuit donc. Le 7 mars 2018, deux jours avant la promulgation du nouveau code, rappelle le Journal français, un groupe de miniers a tenté de faire fléchir le président Joseph Kabila. Ces miniers représentent les plus grosses entreprises de la place, notamment : Glencore, China Molybdenum-TFM, MMG/China Minmetals, Ivanhoe Mines, Zijin, Randgold et AngloGold Ashanti. Mais leur tentative n’a pas abouti. Tout au plus, ils auraient obtenu du ministre des Mines Martin Kabwelulu la promesse de « négociation au cas par cas ».
Loin de se fatiguer, les multinationales s’étaient réunies et ont décidé de faire front commun. Certaines ont même quitté la Fédération des entrepreneurs du Congo (FEC) en reprochant au président Albert Yuma, PDG de Gécamines, de ne pas les avoir défendues, mais elles ont surtout mis en place le Mining Promotion Initiative, une organisation de lobbying, en vue de concerter leur action », résume le spécialiste du secteur minier congolais.
Aussi, avant qu’il ne prenne la tête de Barrick, issu de la méga-fusion entre Barrick Gold et Randgold, le Sud-Africain Mark Bristow se disait même prêt à s’en remettre à un arbitrage international faute de discussions sur la révision « irréfléchie » du code minier. Il invoquait encore une industrie minière « constamment paralysée par les modifications de la législation fiscale » en RD Congo. On pointait, à l’instar du patron d’Ivanhoe Mining dans Jeune Afrique, les lacunes de l’État en matière de redistribution de la richesse issue des ressources minérales : « Nous serions ravis de payer plus si nous étions sûrs que cela profite aux communautés et à la région où nous travaillons », raillait-il. Pour rappel, l’ONG britannique Global Witness avait qualifié le secteur minier congolais de « distributeur automatique de billets » pour le régime de Joseph Kabila.
Début avril, lors de la visite officielle de Félix Tshisekedi à Washington, le ton semble redescendu d’un cran face au président exécutif du conseil d’administration de Barrick Gold Corporation, John Thornton. Les deux hommes s’en sont tenus à un communiqué poli sur leur partenariat dans l’industrie aurifère. « Il est aussi possible d’arrondir ce qui peut être arrondi dans les mesures d’application des différentes modifications du Code minier de 2018 », a explicité le 10 juillet dernier Michel Eboma, conseiller principal du chef de l’État au collège Mines et Énergie, lors de la 3ème édition de l’Alternative Mining Indaba (AMI) à Kinshasa.
Et d’inviter à travailler « dans un esprit win-win ».
Le sujet ne manquera pas de faire l’objet de débat au sein du Gouvernement en gestation et qui doit être dirigé par le nouveau Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Celui-ci aura-t-il le courage de revisiter le nouveau Code minier congolais, dans l’intérêt non seulement de la population, mais aussi pour attirer les investisseurs dont le pays a besoin ? Attendons voir ».
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