14 08 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum)
Sommaire
Les journaux parus en ce mercredi 14 août 2019 à Kinshasa continuent à spéculer sur le futur gouvernement. Ils expliquent notamment la clé de répartition que Joseph Kabila a trouvée pour partager les 42 postes ministériels aux regroupements de sa plate-forme politique, le FCC. Dans d’autres articles, on s’interroge sur le finacement des 100 jours » de Fatshi et on nous donne de (bonnes!) nouvelles de la lutte contre l’Ebola.
FCC
Mediacongo.net titre «Mystère de Kingakati : Kabila tranche sur la répartition des postes ministériels au sein du FCC»
« L’ ex-président Joseph kabila a réuni ce mardi à Kingakati les chefs des regroupements, les candidats ministres du Front commun pour le Congo.
Selon un chef d’un regroupement du FCC qui a requis l’anonymat, l’autorité morale du FCC a tranché sur la répartition des postes au gouvernement.
Initialement prévu à 10 députés, le seuil a été réduit à 8 pour raison de solidarité. Ainsi donc, n’a droit à un ministère que le regroupement qui a 8 députés.
Pour le poste de vice-ministre, le seuil a été réduit à 4 députés contre 6 initialement prévu.
Ceci dit, sur 42 ministères réservés au front commun pour le Congo, il revient au parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie qui détient le record de 118 députés, 11 ministères et 3 vice-ministres.
Ci-dessous, la répartition
1. le PPRD (118 députés) : 11 ministres et 3 vice-ministres ;
2. AAB de Balamage (27 députés) : 3 ministres et 1 vice-ministre ;
3. AABC de l’ex gouverneur Paluku (19 députés) : 2 ministres
4. AAA/a de Puis Muabilu (21 députés) : 2 ministres
5. ADRP de François Rubota (21 députés) : 2 ministres
6. Palu et Alliés (17 députés) : 2 ministres ;
7. ACO de P. Bologna (12 députés) : 1 ministre et 1 vice-ministre ;
8. ATIC de l’ex PM Matata (11 députés) : 1 ministre
9. ABCE de Matenda (10 députés) : 1 ministre
10. AAAC de G. Mikulu (10 députés) : 1 ministre ;
11. Alliance de L. Mende (8 députés) : 1 ministre
12. ADU de T. Luhaka (8 députés) : 1 ministre ;
13. CODE de JL Mbusa (8 députés ) : 1 ministre
14. G18 de Makila et Ruberwa (4 députés) : 1 vice-ministre
15. RIA de M. Bongongo (4 députés) : 1 vice ministre ;
16. APCO du PM Tshibala (4 députés) : 1 vice-ministre ;
17. PRP de Janeyt Kabila (1 député) : 1 vice- ministre
18. Le Centre de Kambinga (0 député) : 0 poste ;
19. NOGEC de C. Mutamba (0 député) : 0 poste ;
20. FUPA de Juliette Mughole (0 député) : 0 poste.
21. Dissidence AFDC-A (20 députés environ) : cas réservé à la discrétion des instances du FCC ».
Dans cette répartition, précise 7sur7.cd, le PPRD, qui a 118 députés, aura 11 ministres et 3 vice-ministres. « L’ancien président Joseph Kabila Kabange, en sa qualité d’autorité morale du FCC, a droit à 10% de postes ministériels sur les 42 réservés à cette plateforme de la coalition gouvernementale. Donc quatre postes dont deux des ministres et deux des vice-ministres. À en croire cette source proche du FCC, le sénateur à vie a droit au ministère de la Décentralisation et au ministère de la Coopération. Les deux vice-ministères qui lui ont été attribués n’ont pas été révélés », poursuit le portail.
Enfin, « Kabila met tout le monde d’accord », salue L’Avenir, indiquant qu’au cours de cette réunion de Kingakati, « l’ex-chef d’Etat doit avoir aplani toutes les divergences nées de la répartition des postes ministériels entre membres du Front commun pour le Congo. » Pendant que la liste des « ministrables » subit un toilettage du Premier ministre avant sa remise au président de la République, Félix Tshisekedi, pour nomination, écrit le quotidien, l’autorité morale du FCC, le sénateur Joseph Kabila a réuni hier, en sa résidence de GLM, les chefs de regroupements politiques du FCC ainsi que les potentiels ministres, écrit L’AVENIR. « Au cours de cette réunion, l’ex-chef de l’Etat doit avoir aplani toutes les divergences nées de la répartition des postes ministériels entre membres du Front commun pour le Congo », pense ce journal.
AfricaNews titre à la Une : « Regroupement PALU-A au bord d’éclatement : Lugi suspend, Lokondo et Mutiri s’en moquent ».
Le président du regroupement politique Parti lumumbiste unifié et Alliés (PALU-A), Gizenga Lugi a suspendu les députés Elvis Mutiri et Henri Thomas Lokondo respectivement 1er et 2ème vice-président du Conseil de ladite formation politique, explique le trihebdomadaire. « Joint au téléphone, le député Henri Thomas Lokondo s’est simplement mis à rire. ‘‘Je suis déjà informé Monsieur le journaliste. Nous allons réagir demain. Tout ça parce que nous avons dénoncé les listes qu’ils ont déposées au FCC’’, a souligné l’élu de Mbandaka qui s’est dit n’être même pas affecté par cette décision’’ », peut-on lire dans ses colonnes
A cette occasion, renchérit La Tempête des Tropiques, « Gouvernement Ilunkamba, FCC : J. Kabila tranche sur les ministres! »
« Tel a été l’objet principal de la réunion tenue hier mardi à Kingakati par l’Autorité morale de cette plate-forme politique avec des cadres de cette composante
48 heures après que la coalition FCC-CACH (Front Commun pour le Congo)-(Cap pour le Changement) ait remis, dimanche dernier, au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, les listes des noms de leurs candidats respectifs pouvant être désignés ministres dans le futur Gouvernement de la République, Joseph Kabila Kabange a réuni, hier mardi 13 août, dans sa ferme de Kingakati, les cadres de sa plateforme politique « FCC ».
Selon certaines indiscrétions, Joseph Kabila Kabange aurait, à l’occasion de cette rencontre, instruit ceux des membres de sa plateforme politique « FCC » qui seront désignés ministres au sein du futur Gouvernement de la République de faire preuve d’abnégation, en servant le pays, au lieu de se servir eux-mêmes, tout au long de l’exercice de leurs fonctions ministérielles. L’autorité morale du FCC a aussi tranché sur la répartition des postes ministériels auxquels auront droit les partis et regroupements membres de cette plate-forme politique dont il est l’Autorité morale.
Cette rencontre de Kingakati a eu lieu le jour même où le Premier ministre était censé remettre les listes des futurs ministres au Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi, pour approbation, avant la publication officielle du Gouvernement. D’autres sources soutiennent, pour leur part, que certains noms proposés par le FCC ne répondaient pas aux critères annoncés par le professeur Sylvestre Ilunga Ilunkamba qui, entre autres, avait prévenu que ces listes ne doivent pas contenir les noms des personnes condamnées par des juridictions nationales ou internationales ; ou impliquées dans la mégestion du patrimoine de l’Etat congolais, etc.
Tout porte donc à croire que les candidats ministrables ne répondant pas à ces critères devraient être remplacés, étant donné que le FCC et le CACH ont eu à proposer trois noms pour chaque poste ministériel.
Assemblée Nationale : la session extraordinaire confirmée
Ces informations prouvent à suffisance que les démarches relatives à la composition du futur Gouvernement de la République sont très avancées et que la RD Congo sera, dans quelques jours, dotée de l’exécutif national tant attendu. Cette accélération des tractations lève également le doute qui planait sur la tenue de la session parlementaire extraordinaire telle qu’annoncée par la présidente de l’Assemblée Nationale, Jeanine Mabunda Lioko Mudiay, dans son discours de clôture de la session parlementaire ordinaire de mars, prononcé le 15 juin.
Jeanine Mabunda Lioko Mudiay avait, à cette occasion, déclaré que le bureau de l’Assemblée Nationale va convoquer une session extraordinaire dès l’annonce officielle du futur Gouvernement de la République et que cette session aura pour mission essentielle d’investir et d’installer l’équipe gouvernementale que va diriger le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
C’est dans ce cadre que la présidente de l’Assemblée Nationale, Mme Jeanine Mabunda Liyoko, a réuni hier au Palais du Peuple, siège du Parlement, les présidents de différents Groupe parlementaires, pour les informer de la tenue de la session parlementaire extraordinaire dans quelques jours. Ainsi, si la publication de la composition de ce Gouvernement tant attendu intervient cette semaine, la session parlementaire extraordinaire va débuter la semaine prochaine.
Avec cette confirmation donnée par la présidente de l’Assemblée Nationale, les députés nationaux partis en vacances parlementaires dans leurs circonscriptions électorales en dehors de la ville de Kinshasa ont le devoir de regagner la capitale congolaise cette semaine pour s’acquitter de leur tâche, celle d’investir et d’installer le chef de l’exécutif national et son équipe gouvernementale ».
La Prospérité parle de Noël Tshiani, Docteur en sciences économiques et concepteur du Plan Marshall pour la reconstruction de la RDC, qui souhaite, de vive voix, «que le gouvernement à venir soit inclusif et représentatif, et tienne compte non seulement des vainqueurs, mais aussi et surtout, des vaincus qui ont de bonnes idées pour l’émergence de la RDC».
De son côté, l’éditorialiste de Forum des As note qu’«en attendant la délibération du « Prof Fatshi », tout le monde ou presque en est réduit à la spéculation. Sevrés de maroquins et de privilèges qui vont avec, les ministres de carrière n’en finissent pas de se perdre en conjectures sur la sauce à laquelle ils seront mangés. Félix Tshisekedi ayant manifesté son peu d’inclination à prendre les mêmes et à…recommencer ».
La décision finale revient à Felix Tshisekedi. « Lui qui a pris l’affaire en délibéré. Seul devant sa conscience. Un bémol. Coalition oblige, le chef de l’Etat partagera certains pans de sa délibération avec le patron de fait de la Majorité parlementaire qui se trouve être son… prédécesseur. Encore une variante de l’exception rd congolaise », conclut le journal.
FATSHI RATTRAPÉ PAR SES « 100 JOURS » ?
Le Potentiel titre « Programme d’urgence de Félix Tshisekedi : Mystère autour d’une dette de 100 millions Usd »
« Lancé en grande pompe, le 2 mars 2019, sur la place de l’Échangeur, le programme d’urgence du chef de l’État, Félix Tshisekedi, se poursuit dans différents coins de la République. Prévu initialement pour une enveloppe de 488.145.306 Usd, ce programme a été curieusement porté à 600 millions Usd. Les révélations sont de l’ambassadeur itinérant du chef de l’État, invité le week-end à l’émission Face-à-face, diffusé sur Top Congo FM. Le financement de ce plan soulève bien des interrogations. Si 400 millions Usd viennent du Trésor, contre 100 millions tirés des ressources du FPI et du FONER, le reste, soit 100 millions Usd, est l’effet d’une dette contractée par l’État congolais. Qui en est le prêteur ? Dans quelles conditions a-t-elle été contractée ? Mystère ! Au nom de la redévabilité, le cabinet du président de la République est dans l’obligation d’élucider cette énigme.
Le programme d’urgence du chef de l’État, Félix Tshisekedi, annoncé en grande pompe, début mars 2019 à Kinshasa, a été sérieusement revu à la hausse. À ce jour, sa réalisation se situe autour de 56%. C’est ce qu’a indiqué sur Top Congo, Nicolas Kazadi, ambassadeur itinérant du chef de l’État en charge du Plan quinquennal, invité de l’émission Face-à-face diffusée le week-end dernier.
Si l’échéance de 100 jours prévue par le chef de l’État a été sérieusement dépassée, Nicolas Kazadi a néanmoins salué ce résultat qu’il considère comme « une performance réalisée dans un contexte de manque de ressources ». Le plus important est que le programme de 100 jours du chef de l’État, mué depuis lors en programme d’urgence, continue à être exécuté dans différents coins de la République.
Prévu au départ pour 488.145.306 Usd dans le cadre de financement des travaux d’urgence prévus dans huit secteurs respectifs, dont les routes ; la santé ; l’éducation ; l’habitat ; l’énergie ; l’emploi ; le transport, l’agriculture, pêche et élevage, le programme d’urgence du chef de l’État a connu en cours d’exécution un important ajustement à la hausse.
Pour des raisons connues de la seule présidence de la République, l’enveloppe totale des travaux a été finalement portée à 600 millions Usd, a confirmé à Top Congo, Nicolas Kazadi. Selon l’ambassadeur itinérant du chef de l’État, cette enveloppe de 600 millions Usd est financée à 400 millions par le Trésor public, 100 millions Usd prélevés sur les ressources de deux entreprises du portefeuille de l’État, à savoir le FPI (Fonds de promotion de l’industrie) et du FONER (Fonds d’entretien routier). Quant au reste, soit 100 millions Usd, Nicolas Kazadi a révélé, sans grands détails, que cette cagnotte est le fait d’une dette contractée par l’État congolais. Auprès de qui et sous quelles conditions ? Suspense !
De l’avis du même ambassadeur itinérant du chef de l’État, à ce jour, près de 235 millions Usd ont déjà été dépensés pour les travaux réalisés ou en cours d’exécution. Une fois de plus, Nicolas Kazadi s’en est émerveillé. Il pense que le programme d’urgence du chef de l’État est « une grande aventure qui ne fait qu’annoncer ce qu’il y a à faire ».
Si l’ambassadeur itinérant du président de la République croit en la capacité de relever les nombreux défis en termes d’infrastructures au cours de cette mandature, il reste cependant confiant sur un fait : « On vivra constamment dans l’urgence. Le problème, c’est trouver l’équilibre avec les moyens budgétaires (…) Notre ambition, c’est avoir un peu plus d’espace budgétaire pour relever tous les défis ».
Près de 120 millions USD venus de nulle part
Depuis son lancement, début mars 2019 à Kinshasa, le financement du programme d’urgence du chef de l’État avait fait l’objet de vives critiques. Nombre d’observateurs avaient notamment fustigé l’opacité de son plan de financement. Tout étant géré depuis la présidence de la République, sans consultation au préalable des services compétents de l’État, les inquiétudes se sont autant amplifiées.
Avec le temps, ces inquiétudes commencent à se justifier. À en croire Nicolas Kazadi, l’un des bras d’exécution de ce programme, c’est une enveloppe de 600 millions Usd qui a finalement été prévue pour tous les travaux retenus dans le programme d’urgence du chef de l’État. Or, le 2 mars 2019 sur la place de l’Echangeur, à Kinshasa, lorsque le président Félix Tshisekedi présente son programme d’urgence, le coût total des travaux a été arrêté à 488.145.306 Usd.
Qu’est-ce qui justifie le surplus de près de 120 millions Usd ? Y a-t-il d’autres travaux qui ont été inclus dans le programme d’urgence sans être porté au préalable à la connaissance du grand public ? Qui, pis est, dans l’enveloppe de 600 millions Usd prévue pour ce programme d’urgence, 100 millions Usd sont issus d’une dette. Là aussi, il y a un mystère à élucider.
À l’absence d’un gouvernement jouissant de plein pouvoir, on ne sait dire avec exactitude dans quelles conditions a été contractée cette dette. En temps normal, c’est le ministre des Finances qui était censé apposer sa signature sur le contrat de prêt engageant la République. Tout étant concentré, depuis janvier 2019, à la présidence de la République, on croit savoir que le ministre démissionnaire des Finances doit certainement avoir été mis à l’écart de cette transaction.
Au bout du compte, ce sont 100 millions Usd qui sont venus gonfler la dette publique. Il y a donc une bonne raison de s’interroger. Et, au nom de la redevabilité, la présidence de la République ferait mieux d’élucider l’énigme qui se cache derrière le plan de financement du programme d’urgence du chef de l’État ».
Ebola
Forum des As titre « APRES PLUS D’UN MILLIER DE MORTS Ebola : enfin un traitement efficace ! »
« Hier, l’équipe de la riposte conduite par le Dr Jean-Jacques Muyembe, a présenté deux malades guéris par le MAB 114 et REGN-EB3 à l’Hôpital de Goma.
Très bonne nouvelle pour les Congolais et leurs voisins des pays limitrophes. Enfin, la terrifiante maladie mortelle à virus Ebola est désormais vaincue, grâce à un médicament mis au point par l’Institut national de recherches biomédicales (INRB) avec le concours de Institut national des maladies allergiques et infectieuses (NIAAD) des Instituts nationaux de la santé des Etats-Unis. C’est ce qu’a annoncé hier mardi 13 août, le Dr Jean-Jacques Muyembe Tamfum, médecin directeur de cet Institut.
Ce médicament a été expérimenté sur une femme et son bébé de moins de cinq ans, internés dans l’Hôpital de Goma, ville située dans l’Est de la RD Congo, à la frontière avec le Rwanda. Complètement guéris, la dame très enthousiaste et son enfant ont quitté leur lit de malade. Ce qui a du coup, suscité une effervescence particulière hier, au sein de la population de la capitale provinciale du Nord-Kivu.
» Dorénavant, nous avons deux traitements pour guérir la maladie à virus Ebola. A savoir le MAB114 et REGN-EB3. Ce sont ces deux molécules que nous allons utiliser parce que d’après les résultats obtenus jusqu’à présent, ce sont ces deux molécules qui sont efficaces. Et, ici au Centre de traitement, nous allons donner la thérapie nécessaire. Et voilà qu’en peu de temps, les deux malades sont guéris. C’est qu’a témoigné la dame « , explique le Dr Jean-Jacques Muyembe aux médias sur place à Goma.
EBOLA, UN TUEUR RAPIDE…
Selon le numéro 1 de l’INRB, le médicament contre la maladie à virus Ebola sera disponible au Nord-Kivu et en Ituri, deux provinces lourdement frappées par cette épidémie, situées respectivement dans l’Est et le Nord-Est de la RD Congo. Après Goma, le Dr Jean-Jacques Muyembe déclare que les zones de santé de Beni (Nord-Kivu) et d’Ituri constituent la prochaine étape de la riposte à Ebola. Car argumente-t-il, cette maladie est signalée dans ces deux aires géographiques.
En ce qui concerne particulièrement la province d’Ituri, cet expert renseigne que des cas avérés sont signalés à Mambasa. » Ebola n’est pas synonyme de la mort. Mais une maladie curable. C’est vrai que cette épidémie fait très peur. Cependant, elle n’est pas une fatalité « , rassure le Dr Jean-Jacques Muyembe.
Conscient des ravages de cette épidémie qui a déjà occasionné plusieurs centaines de morts dans les zones touchées de la RD Congo, le médecin directeur de l’NRB exhorte ses concitoyens, à amener le plus vite possible au centre de traitement, un proche ou un membre de famille présentant les symptômes de la maladie. » Ebola tue vite. Mais on guérit aussi vite « , renchérit-il.
A l’en croire, plus tôt que le malade arrive au Centre de traitement, plus il a toutes les chances d’en sortir guéri. « N’importe qui peut facilement attraper la maladie à virus Ebola. Mais on peut la soigner. Au stade actuel, il n’y a aucun cas avéré. L’objectif pour nous était d’arrêter la propagation de la maladie « , affirme le Dr Jean-Jacques Muyembe, invité hier mardi du 20 heures de la télévision officielle, la Radiotélévision nationale du Congo (RTNC).
UNE FIERTE POUR L’AFRIQUE CENTRALE
Depuis plusieurs mois, la partie Est de la RDC est devenue l’épicentre de la maladie à virus Ebola. Le Nord-Est du pays n’étant pas non plus à l’abri. Dès lors que la principale mission assignée à l’équipe de la riposte conduite par le Dr Jean-Jacques Muyembe, a été celle de stopper la maladie, on peut conclure qu’à ce jour, cet objectif a été atteint. Le médicament mis au point pour guérir cette épidémie participe donc à la réussite de ce pari.
Désormais, les deux molécules « MAB114 » et « REGN-EB3 » expérimentées avec succès dans le traitement d’Ebola, sont un motif de fierté (légitime ?) nationale. Qu’un Congolais arrive à mettre au point, un médicament pour soigner une maladie considérée jusqu’alors comme incurable, il y a donc de quoi se réjouir. Cela prouve que le pays aligne des ressources locales dans ses différents secteurs de la vie nationale, mais qui ne seraient peut-être pas exploitées à bon escient.
Sans doute, existe-t-il des Congolais qui excellent dans leurs domaines et dont la renommée dépasse les frontières nationales. Cas du Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix en 2018, en raison de son engagement à venir en aide aux femmes violées, au moyen des opérations de chirurgie réparatrice qu’il à l’hôpital de Pangi, dans la province du Sud-Kivu. Si ces Congolais talentueux ont la chance d’être connus, il en existe plusieurs autres qui réalisent des prouesses dans l’anonymat total. Soit par manque d’encadrement, soit faute de moyens.
A l’espace continental, d’aucuns estiment que le médicament anti-Ebola made in RD Congo, participe aussi bien à la sécurité interne de ce vaste pays aux dimensions continentales, qu’à celle de toute la sous-région. A savoir l’Afrique centrale. A partir du moment où les Congolais ont frôlé un certain ostracisme au niveau de la sous-région, à cause justement de la propension de l’épidémie d’Ebola, le médicament mis au point par l’INRB, fait que l’on devra désormais, porté un autre regard sur la RD Congo.
UNE CONTRIBUTION INTERNATIONALEMENT RECONNUE
Docteur en médecine de l’Université Lovanium, agrégé de l’Enseignement supérieur en médecine (virologie), Jean-Jacques Muyembe est doyen honoraire de la Faculté de médecine de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Il a substantiellement contribué à la découverte de la Fièvre hémorragique à Virus Ebola (FHVE) et a été le premier chercheur à se rendre sur le site de la toute première épidémie qui a eu lieu en 1976 à Yambuku (RDC).
Afin de préciser l’étiologie de cette maladie, il avait ramené avec lui à Kinshasa une infirmière fiévreuse, dont le sang lui a permis d’identifier le nouveau virus à l’Institut de Médecine tropicale d’Anvers en Belgique. Plus récemment, Jean-Jacques Muyembe et son équipe ont apporté leur expertise en Afrique de l’Ouest.
À la suite de l’épidémie en 1995 à Kikwit, le Prof Jean-Jacques Muyembe avait entrepris des recherches sur le virus Ebola. Avec son équipe, il a commencé par décrire les manifestations cliniques de la maladie, à partir d’observations faites dans deux hôpitaux différents, ainsi que les complications tardives, les aspects épidémiologiques (rôles amplificateurs des hôpitaux et des rites funéraires), virologiques (particules virales en contact avec la peau, dans les poumons, etc.) et thérapeutiques – en essayant pour la première fois la sérothérapie. Il a ainsi réussi à mettre au point des mesures particulières de contrôle d’Ebola, utilisées depuis lors pour la gestion des épidémies en Afrique.
L’histoire retiendra que le Dr Jean-Jacques Muyembe a reçu le Prix Christophe Mérieux 2015 de la Fondation Christophe et Rodolphe Mérieux, pour encourager ses travaux de recherche sur les maladies infectieuses (Ebola) dans le bassin du Congo. Tout donc à l’honneur du pays.
Des épidémiologistes en dehors du pays sont unanimes que la RD Congo reste le pays d’Afrique centrale qui a connu le plus grand nombre d’épidémies (sur une vingtaine décrite en 38 ans). Selon eux, ces infections sont causées par 2 des 3 principales sources pathogènes. Même si ces épidémies sont restées jusque-là contenues dans leur lieu d’éclosion, elles s’accompagnent cependant, d’une forte mortalité.
Par ailleurs, des sources documentaires attestent qu’on assiste à un raccourcissement de l’intervalle de temps entre deux épidémies au cours de ces 20 dernières années. La connaissance du réservoir du virus, sa circulation dans l’interface animaux et homme exposés ainsi que les différents éléments environnementaux favorisant son émergence peuvent contribuer à sa prévention ».
Divers
Congo Nouveaualerte : « Scandale au ministère du Plan : le ministre Jean-Pierre Zekpele « avale » les primes de ses collaborateurs ».
Le ministre intérimaire au Plan, Jean-Pierre Zekpele aurait fait disparaitre les primes de trois trimestres de Bureau central du recensement (BCR), annonce CONGO NOUVEAU. « Ce sont les primes d’une centaine d’agents que le ministre aurait fait volatiliser. L’alerte a été donnée hier, mardi 13 août 2019 par des sources proches de ce portefeuille. », écrit le journal. Les membres du cabinet s’étonnent de l’avidité du ministre et interpellent le président de la République, Félix Tshisekedi qui a fait de l’Etat de droit son cheval de bataille.
Le Bulletin de l’ACP rapporte que le Conseiller spécial en charge du Numérique, Dominique Migisha, a remis lundi au Président, Félix Tshisekedi le draft du Plan national du Numérique, indique le service de communication de la Présidence de la République, repris par l’agencier.
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© CongoForum, le mercredi 14 août 2019