16 08 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE VENDREDI (CongoForum)
Sommaire
La convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale pour investir le gouvernement Ilunga intéresse les journaux parus à Kinshasa en ce vendredi 16 août 2019.
Malheureusement, un autre sujet qui défraie la chronique est la mise sous garde à vue du ministre Bernard Biando, et on découvre en même temps diverses affaires qui ne sentent pas très bon.
Assemblée et Investiture
DigitalCongo écrit « Assemblée nationale : une session extraordinaire convoquée du 19 au 07 septembre »
« La nouvelle de l’annonce de la convocation de cette session extraordinaire a suscité un espoir dans l’opinion en attente de la publication du premier gouvernement du quinquennat de Félix Tshisekedi.
La Présidente de l’Assemblée nationale, madame Jeanine Mabunda a dans une lettre adressée aux élus du peuple, annoncé la convocation du 19 Août au 07 Septembre 2019 d’une session extraordinaire.
Au cours de ladite session deux points seront inscrits à l’ordre du jour à savoir : validation des pouvoirs ;
Audition du programme et investiture du gouvernement.
La nouvelle de l’annonce de la convocation de cette session extraordinaire a suscité un espoir dans l’opinion en attente de la publication du premier gouvernement du quinquennat de Félix Tshisekedi. Ceci étant donné que la presse kinoise dans son ensemble avait fait état du blocage par le Président Félix Tshisekedi de la mouture du gouvernement lui présentée par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Cette information rapportée par l’ensemble de tabloïdes kinois a plongé la population dans la colère, pointant un doigt accusateur aux deux camps au pouvoir FCC et CACH qui ne semble pas prendre la mesure de la situation sociale décadente dans laquelle la population croupit.
Heureusement, la Primature a vite fait de démentir cette information. Félix Tshisekedi n’a jamais rejeté la liste que lui aurait présentée le Premier ministre par défaut de la représentativité de la femme et des jeunes au sein de l’équipe Ilunkamba.
La convocation d’une Assemblée extraordinaire avec comme point à l’ordre du jour notamment l’audition du programme et investiture du gouvernement vient de calmer les esprits ».
La Tempête des Tropiques titre « Publication du Gouvernement : J. Mabunda tente de faire pression sur Fatshi ! »
« La session extraordinaire convoquée par Mme le speaker de l’Assemblée Nationale reste sans objet dès lors que les tractations pour la formation du Gouvernement se poursuivent et que le dernier mot revient au Chef de l’Etat
Dans une lettre relayée par les réseaux sociaux le jeudi 15 aout 2019 et qui porte sa signature, Mme Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi, présidente de l’Assemblée nationale a pris la décision convoquant la session extraordinaire de la chambre basse du Parlement du 19 août au 7 septembre 2019. Cette session extraordinaire est convoquée en perspective de l’investiture du prochain gouvernement dont les derniers réglages sont en cours. La première mouture de ce gouvernement présentée par le Premier ministre au Chef de l’Etat a été rejetée par ce dernier pour non respect de consignes.
Mabunda entend, au cours de cette session extraordinaire, procéder à la validation des pouvoirs des élus, à l’audition du programme et à l’investiture du gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Dans sa lettre, la présidente de l’Assemblée nationale a précisé que cette session extraordinaire est convoquée à la demande du Président de la République.Aux yeux des observateurs avertis, cette session extraordinaire convoquée par Mme le speaker de l’Assemblée Nationale reste sans objet dès lors que les tractations pour la formation du Gouvernement se poursuivent et que le dernier mot revient au Chef de l’Etat.
C’est la famille politique de Mabunda, majoritaire à l’Assemblée Nationale, qui est à la base de blocage de la formation du Gouvernement en alignant les personnalités qui ne répondent pas aux critères édictés par le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Jeanine Mabunda n’est pas à sa première forfaiture. La présidente de l’Assemblée Nationale avait il y a trois mois convoquée une plénière de son institution dont une des matières inscrites à l’ordre du jour ne devrait pas être traitée du haut de la tribune de la chambre basse du Parlement.
La conséquence est connue de tous et jusqu’alors les ordonnances du chef de l’Etat nommant les mandataires de la Gecamines et de la Société Nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) n’ont jamais été exécutées par la ministre du Portefeuille qui est membre de la famille politique de Jeanine Mabunda. Les observateurs accusent Mabunda de tenter une fois de plus de faire pression sur le Chef de l’Etat à qui la Constitution donne les prérogatives même de dissoudre l’Assemblée Nationale et convoquer les élections législatives anticipées.
Sylvestre Ilunga doit revoir sa copie
Hier jeudi 15 aout 209, une source proche de la Présidence de la République a fait écho d’une information selon laquelle le Premier ministre Sylvestre Ilunga devra harmoniser la première mouture des futurs membres de son gouvernement. Cette harmonisation devra notamment tenir compte des équilibres régionaux et de l’aspect genre, indique la source.
Selon l’Agence France Presse (AFP) et l’agence Belga, le non respect de l’aspect parité et la faible représentation des jeunes ou nouvelles figures par rapport aux vieux dans cette première proposition de gouvernement serait à la base de cette situation. C’est ainsi qu’une recommandation a été faite à Sylvestre Ilunga lors de l’échange qu’il a eu mardi 13 août 2019 avec le Président de la République, Félix Tshisekedi d’harmoniser sa liste.
« Le président Tshisekedi a fait observer au Premier ministre que la liste ne respecte pas la recommandation sur la représentativité des femmes et qu’elle ne tient pas compte de l’équilibre entre les vielles figures de la politique de notre pays et les jeunes », a renseigné une source de la présidence citée par l’AFP.
Signalons que le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi a quitté Kinshasa pour Dar-ès-Salaam en Tanzanie pour participer au sommet de la SADC qui s’ouvre ce vendredi 16 aout. Mais le Premier ministre travaille d’arrache pied en échangeant avec les deux regroupements politiques Cap pour le changement et le Front commun pour le Congo (FCC) pour accélérer les choses ».
Cas-info.ca titre « Le gouvernement Ilunkamba sera investi entre 19 Août et 7 septembre »
Dans un communiqué, la présidence de l’Assemblée nationale convoque les députés en session extraordinaire du 19 août au 7 Septembre, annonce Cas-info.ca. « Une session parlementaire qui n’aura qu’un seul point à l’ordre du jour. Les députés mettent provisoirement fin à leurs vacances pour venir auditionner le programme du gouvernement Ilunkamba et décidé de son investiture », explique ce media en ligne.
Forum des As titre : « l’Assemblée nationale en session extraordinaire du 19 août au 7 septembre »
« C’est désormais officiel. L’Assemblée nationale est convoquée en session extraordinaire du 19 août au 7septembre prochain. C’est ce qu’annonce une décision ad hoc du Bureau de cette chambre basse du Parlement congolais, rendue publique hier jeudi 15 août. La validation des pouvoirs ainsi que l’audition du Programme du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et l’investiture subséquente de son cabinet, sont les deux points inscrits à l’ordre du jour de ladite session, précise la décision signée par Jeanine Mabunda, présidente de la chambre basse.
D’ores et déjà, plus d’un observateur congolais estiment qu’à la lumière de la décision évoquée du Bureau de l’Assemblée nationale, l’imminence de la formation du Gouvernement ne fait plus l’ombre d’aucun doute. Au stade actuel de l’évolution de ce dossier, il parait hasardeux d’avancer une quelconque date de la sortie de la fumée blanche, attendue depuis plusieurs mois.
Toutefois, il existe des signes avant-coureurs qui renseignent suffisamment que la fin du suspense n’est plus pour très longtemps. Au nombre desquels, la remise dimanche 11 aout au Premier ministre, des listes candidats ministres du FCC et CACH, la présentation desdites listes au Chef de l’Etat, mardi 13 du mois par Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Partant, une bonne surprise de l’actuel Raïs congolais ne serait peut-être pas à exclure ce week-end. A défaut, en début de semaine prochaine. Dans tous les cas, l’idéal serait que la sortie du Gouvernement intervienne avant l’ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale annoncée pour ce lundi 19 août.
« Investiture du Gouvernement : Une session extraordinaire envisagée à l’Assemblée nationale » titrait Forum des As, en manchette de son édition n°5948 du 31 juillet dernier. Un peu plus d’une semaine plus tard, le quotidien de la 11ème rue du quartier Industriel de Limete, est revenu sur la même problématique, pour titrer dans son édition n°5954 du 9 août courant : « Les contours de l’investiture du Gouvernement Ilunkamba se dessinent : Une session extraordinaire annoncée pour le 15 août à l’Assemblée nationale ». Forum des As n’avait pas cru avoir mieux dit les choses. Pourtant, le journal avait vu net.
Devant les impératifs du contexte politique actuel du pays, essentiellement marqué par l’attente généralisée des Congolais par rapport à la formation du cabinet Ilunkamba, le Journal avait argumenté que cette session extraordinaire était irréversible. Le recul du temps a fini par lui donner raison »
.
« A la demande du Président de la République, par sa lettre du 13 août 2019, vu la nécessité et l’urgence, le Bureau de l’Assemblée nationale entendu au cours de sa réunion du 14 août, l’Assemblée nationale est convoquée en session extraordinaire du 19 août au 7 septembre 2019 », précise La Prospérité, citant le communiqué de Jeanine Kabunda.
Cette annonce vient, « visiblement, apaiser les Congolais, qui s’inquiétaient déjà de la prolongation d’une longue attente d’un gouvernement qui ne s’éloignait qu’à l’horizon », selon Mediacongo.net
Le Phare parle encore d’une « guerre ouverte entre Ilunga et le FCC » Le Premier ministre aurait recalé toutes les personnalités placées, entre 2015 et 2018, sur les listes noires de l’Union Européenne et des Etats-Unis d’Amérique. « Il semble que ce verdict d’Ilunga Ilunkamba, nommé au poste sous le label du FCC, n’aurait pas plu à ses camarades politiques, qui seraient décidés à ne pas se plier à sa décision. Selon eux, le formateur du gouvernement ne devrait pas tenir compte, dans l’élaboration de « sa » ou « ses » moutures, des sanctions européennes et américaines, pour la bonne et simple raison qu’elles n’auraient pas valeur de condamnations judiciaires », explique le journal.
Le ministre Bernard Biando en garde à vue
« RDC : le ministre de la solidarité et action humanitaire entre les mains de l’ANR », annonce Actualite.cd
« Je suis actuellement à l’agence de l’ANR, je parle avec eux, je vous rappelle juste après », a déclaré jeudi à 23 heures, Bernard Biando, cité par le media en ligne.
Selon Forum des As, il lui serait reproché le détournement de 555.590 USD, destinés par le Gouvernement de la République à l’assistance des sinistrés de Minembwe dans le Sud-Kivu.
MEDIA CONGO PRESS et Prunelle RDC titrent «Affaires sociales et humanitaires : 500.000 dollars de l’aide pour Minembwe portés disparus ? »
« C’est une affaire qui agace plusieurs officiels à Kinshasa. Les 500.000 dollars annoncés avec pompe par une délégation de la Présidence et du Gouvernement de la République démocratique du Congo pour venir en aide aux populations de Minembwe dans le territoire de Fizi (Sud-Kivu) auraient disparus !
Selon plusieurs informations parvenues à nos partenaires de Laprunellerdc.info, cet argent sorti dans le compte du trésor public avait d’abord transité par une maison de change dans la capitale Kinshasa.
Selon un récit du gérant, ce sont des agents du ministère des affaires humanitaires qui auraient confié le montant à sa maison de change.
De l’argent qui aurait ensuite été volé dans des conditions encore floues et inexpliquées. Monsieur Lindumba, le gérant, lui, est aux arrêts depuis quelques semaines.
Pour l’instant, le ministre des affaires sociales, Bernard Biando Sango, est entre les mains de l’Agence nationale de renseignement (ANR) où il est entendu.
Difficile à l’heure actuelle de dire clairement qu’est-ce qui s’est passé mais il ne sera visiblement pas le seul à être entendu dans ce dossier qui risque d’éclabousser plusieurs officiels congolais.
affaire à suivre… »
Top Congo explique « Accusé de détournement, le ministre Biando dément son implication »
« Il y a eu vol chez le comptable du ministère qui m’a informé seulement 5 jours après le forfait et je l’ai fait arrêter. C’est donc moi qui suis plaignant », a précisé Bernard Biando, ministre de la solidarité nationale et des affaires humanitaires.
C’est depuis le jeudi 15 août dernier qu’il est en garde vue. Il lui est reproché le détournement de l’enveloppe de 555 580 dollars destinée à l’assistance des sinistrés de Minembwe dans la province du Sud Kivu.
Mais le ministre Biando affirme n’avoir jamais touché à cette enveloppe
L’argent décaissé depuis un mois
Pour Bernard Biando, « le trésor public avait décaissé cette enveloppe depuis un mois et c’est le comptable qui l’a gardé dans le coffre fort ».
Le ministre des affaires humanitaires précise qu’après sa mission en Europe, il avait ordonné un décaissement en faveur des populations du territoire de Minembwe, mais son ordre n’a pas été exécuté car l’argent avait été déjà volé, selon le comptable.
« Et je l’ai mis à la disposition des services spéciaux de la Police et les procès verbaux existent », précise-t-il.
Irrégularité dans la procédure d’interpellation
Le ministre des affaires humanitaires a déploré la procédure qui a abouti à son interpellation, mais il se dit serein étant donné qu’il n’a rien à se reprocher ».
Autres magouilles
Le Potentiel titre « Présidence: Ruée des « conseillers de la Diaspora » sur des projets à commissions juteuses »
« Ils sont une centaine, recrutée dans la diaspora, loin de la 12 ème Rue Limete, quartier général de l’UDPS. Ils forment cette armée de conseillers du chef de l’État, Félix Tshisekedi. Chacun a cherché à se doter d’un titre – pompeux pour la plupart – pour peser dans la cour. C’est cette race de « conseilleurs » qui entoure le chef de l’État. C’est avec cette bande de jouisseurs, sans idéal ni vision pour La République, qu’est géré la République à partir de la présidence. Ils sont depuis lors tenus en haleine par la famille politique de Joseph Kabila. Avec eux, le président de la République s’éloigne de plus en plus de son peuple. Tout comme de sa base, l’UDPS, qui l’a fait roi. À la présidence, Félix Tshisekedi est un homme seul, livré à lui-même. Son entourage ne l’aide pas à avancer dans la bonne direction.
En 59 ans d’un État indé pendant, la République démocratique du Congo a déjà quatre expériences de gouvernance à la tête de la République. Il y a Joseph Kasa-Vubu entre 1960 et 1965, puis le long passage dans le désert avec Mobutu de 1965 à 1997 ; enfin, le pays s’est livré à la triste expérience de l’AFDL qui est parti de 1997 jusqu’en 2001. Avec l’avènement de Joseph Kabila à la magistrature suprême en 2001, l’AFDL s’est mué en un vaste mouvement de prédation qui aura tenu en otage toute la République pendant 18 ans.
Depuis le 24 janvier 2019, la RDC expérimente une nouvelle forme de gouvernance, celle incarnée par le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi. L’avènement du fils de Sphinx de Limete a suscité maints espoirs, ouvrant la RDC à la nouvelle dynamique d’une alternance démocratique et pacifique au sommet de l’État. Tous ont applaudi l’arrivée au pouvoir du « Fils de l’Homme », présenté comme « Josué », venu concrétiser le combat de son mentor, « le Moïse », Étienne Tshisekedi, d’heureuse mémoire.
Hélas ! Très vite, les espoirs du 24 avril 2019 ont commencé à s’émousser. Au siège de l’UDPS, à la 12ème Rue Limete, dans la ville de Kinshasa, la nomination du cabinet du président de la République a été à la base de premières frictions. Jadis secrétaire général adjoint de l’UDPS chargé des relations extérieures, avec Bruxelles comme point d’ancrage, Félix Tshisekedi s’est donc rabattu sur la diaspora congolaise pour composer son état-major. Ils sont venus de toutes parts : États-Unis, Canada, France, Belgique, Royaume-Uni et bien d’autres.
DES TITRES AU CONTENU CREUX
Dans la cour du président, chacun a cherché à se couvrir d’un titre pour se rassurer une très bonne place au soleil. Outre les fonctions consacrées à la présidence de la République, les titres ne riment forcément pas avec la fonction occupée. Certains sont « envoyés spéciaux », d’autres se retrouvent dans le rôle d’« assistants techniques ou d’ambassadeurs itinérants ». L’essentiel, c’est d’avoir droit au chapitre dans la cour.
En réalité, ils ne sont pas là pour la République. À la présidence de la République, le crédo est connu du grand public : « se servir et non servir » . À ce titre, leur motivation est ailleurs. L’avenir du pays et le bonheur du peuple congolais ne sont pas dans leur agenda. Le temps s’égrène. En l’espace d’un mandat – à peine cinq ans – tout peut arriver. Aussi, autour du chef de l’État, tout le monde s’est mis en mouvement, à la recherche de la pitance pour garantir les arrières. « Rachetez le temps », se dit-on, car les prochains jours sont imprévisibles. Ainsi va la vie à la présidence de la République.
On ne peut donc pas s’étonner que les choses ne semblent avancer, alors que les défis à relever sont immenses. Dans l’entourage du chef de l’État, la nomination d’un gouvernement n’est pas une urgence. C’est plutôt une aubaine pour l’armée de « conseilleurs » qui arpentent les couloirs de la présidence de la République. Ils sont plus jouisseurs que consacrés à ramener le peuple à dresser ses fronts pour bâtir un pays plus beau qu’avant. À la présidence de la République, une nouvelle race de conseillers, bon chic bon genre, a vu le jour. À dire vrai, tout le monde est « commissionnaire », à la quête d’un marché public pour bénéficier des opérations retour. L ’investissement onéreux des sauts-de-mouton, lancés dans un désordre indescriptible, sans planification ni programmation, en est une belle illustration.
Tout a été lancé dans la précipitation ; l’essentiel étant de boucler le dossier avant la mise en place du gouvernement. En fin de compte, des gens, à différents niveaux, c’est-à-dire de la présidence de la République jusqu’à l’entreprise exécutante, se sont servis. Pendant ce temps, sur le terrain, les sauts-de-mouton ne sont plus loin d’être qu’un mauvais souvenir des « éléphants blancs » décriés de triste mémoire sous la 2ème République.
Que dire de ces marchés de gré à gré, conçus dans l’opacité totale directement au niveau de la présidence de la République ? Dans ce chapitre, les exemples sont légion. Chassez le naturel, il revient au galop. Ce vieil adage trouve une explication à la présidence. Entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, tout se passe comme si l’on avait déshabillé saint Paul pour habiller saint Pierre. Qui pis est, avec Kabila, il y avait une certaine pudeur dans les actes de gestion. Mais, au moment où trône à la présidence de la République un chantre du changement, c’est la gabegie qui est au rendez-vous.
Tout récemment, le chef de l’État a tiré la sonnette d’alarme, dénonçant l’affairisme qui s’enracinait à la présidence de la République. C’est un signal fort qui ne trompe pas. En allant recruter dans une diaspora déconnectée des réalités du pays, le chef de l’État s’est lancé dans un pari fou. Il s’est presque tiré une balle dans les pieds. En tout cas, ce n’est pas avec cette horde de « conseillers » qu’il va réaliser, en l’espace de cinq ans, son vœu de changement. Il est déjà en train de s’enfoncer.
Le fossé entre Félix Tshisekedi et la base de l’UDPS s’élargit au jour le jour. Bientôt, il sera dans la position d’un homme seul. Il faut craindre que la base de l’UDPS ne le rejette indéfiniment. Ce qui sera une catastrophe pour son avenir politique. En réalité, 2023 n’est pas si loin. C’est dans quatre ans et quelques mois déjà !
POLITIQUEMENT AFFAIBLI
En s’éloignant de ceux qui, depuis toujours, ont porté et défendu le flambeau du parti, le fils de « Ya Tshi tshi » s’est rendu dans la position d’une proie facile vis-à-vis du FCC. Les négociations autour de la répartition au sein du gouvernement ont démontré les graves déséquilibres dans la coalition qui lie le FCC au CACH. En effet, chaque jour qui passe, Félix Tshisekedi redonne davantage des arguments à Joseph Kabila, autorité mitrale du FCC, pour l’affaiblir.
La présidence de la République n’est plus ce lieu de l’excellence. Ce n’est plus cette forteresse indétrônable où bat le cœur de la nation. C’est devenu totalement un lieu perméable où des documents classés « top secret » peuvent se retrouver sur la place publique dès leurs signatures. Le lieu a été désacralisé.
À qui la faute ? C’est la question que tout le monde se pose. Sans stratégie innovante pour le chef de l’État, les premiers pas de la présidence de Félix Tshisekedi ne sont pas rassurants. Il n’est pas trop tard pour nettoyer les écuries d’Augias, c’est-à-dire se débarrasser de ces « bois morts » qui font la honte de la présidence de la République. Un cancer se développe à la présidence de la République. Le peuple, qui n’est pas dupe, ne le laissera pas progresser jusqu’au stade de métastase. Tous ces « conseilleurs », qui polluent sérieusement le mandat du chef de l’Etat, sont suivis à la loupe. Par devoir citoyen ».
ZoomEco lève un autre lièvre avec ce titre « Kongo-Central : Justin Bitakwira invité à justifier la gestion de 300 millions FC du projet d’adduction d’eau à Mbanza-Boma »
« Le ministre sortant du Développement rural, Justin Bitakwira est soupçonné d’avoir mal exécuté et surfacturé le projet d’adduction d’eau potable à Mbanza-Boma au Kongo-Central. L’Association des anciens élèves du collège Notre Dame de Mbanza-Boma (ASSACOM) sollicite du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, un audit sur la gestion des 300 millions de FC gérés par ce ministre pour l’exécution dudit projet.
Dans un mémorandum adressé au Président de la République le 10 août dernier, cette structure dénonce la piètre qualité du travail réalisé sur le terrain. Elle lui demande d’ordonner l’audit de 300 millions de FC décaissés par le trésor public que Justin Bitakwira a perçus au titre d’acompte du coût global du projet, chiffré à 419 631 663 de FC, soit l’équivalent en dollar américain de 254 322,22 USD (au taux de 1650 FC/USD).
L’ASSACOM s’oppose catégoriquement contre la démarche qui serait déjà entreprise par Justin Bitakwira pour accéder au décaissement de 119 631 663 de FC dû au titre de solde du financement du projet.
Bien plus, les sociétaires de cette structure plaident pour l’arrêt provisoire des travaux du projet d’adduction d’eau potable à la mission Mbanza-Boma. Redoutant la qualité de l’eau à distribuer, elle estime fondée sa demande d’analyse de cette denrée vitale.
Conscients du fait qu’il s’agit d’un projet qui touche directement à la santé de la communauté cible, les anciens élèves du collège Notre Dame de Mbanza-Boma recommandent la consultation et l’attribution de l’ouvrage au Service national de l’hydraulique (SNRH).
Au terme d’une évaluation, l’ASSACOM affirme constater avec amertume que Justin Bitakwira, à la fois maître d’ouvrage et maître d’œuvre, n’a seulement livré quelques matériels du chantier de ce projet.
Il s’agit principalement d’une citerne ménagère de 1 000 litres, quatre brouettes de fabrication artisanale, cinq pelles, trois PVC, cent blocs de briques, quinze sacs de ciment gris ainsi qu’une vingtaine de barres de fer, une quantité de caillasse estimée à plus ou moins une tonne et une pompe immergée.
Pour l’ASSACOM, tous ces matériels et matériaux ont une valeur globale approximative de seulement 5 000 USD, soit 8,250 millions de FC sur les 300 millions de FC décaissés par le Trésor public.
Initiatrice de ce projet, l’ASSACOM avait, dès le départ, sollicité l’expertise d’une équipe de techniciens coréens pour des études de faisabilité. Celles-ci ont démontré que l’adduction d’eau potable au plateau de Mbanza-Boma nécessitait un montant global de 65 000 USD, soit 107 250 000 de FC (au taux de change de 1 650 FC/USD). Ce qui est bien loin inférieur à la somme de 300 millions de FC perçue par le ministre du Développement rural.
D’où, la surfacturation décriée par cette structure qui met quiconque au défi de brandir des preuves contraires à son argumentaire.
En rappel, le Plateau de Mbanza-Boma est constitué de quatre écoles, à savoir : le collège Notre-Dame de Mbanza-Boma, le très réputé Lycée Kivuvu-Kisiama et deux écoles primaires dont l’une essentiellement réservée aux filles.
Le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, lui aussi, est le produit de cet établissement d’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), compté parmi les meilleures écoles du pays ».
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