29 08 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE JEUDI (CongoForum)
Sommaire
La presse parue à Kinshasa en ce jeudi 29 août 2019 est largement revenue sur une circons tance annexe de la publication du gouvernement : la validation des mandats des députés à l’Assemblée nationale, où l’on observe une curieuse tendance à faire des « honorables » des seigneurs héréditaires. Mercredi 28 août 2019, 15 suppléants et 31 députés proclamés par l’arrêt de la Cour constitutionnelle ont été soumis à une épreuve de feu sur la validation de leurs mandats. Le temps de leur donner le blanc-seing pour occuper valablement les sièges à la chambre basse du Parlement avant de passer à l’étape de l’investiture du Gouvernement Ilunga.
Parlement
La Prospérité écrit en grosse manchette qu’à l’Assemblée Nationale, 46 députés validés, cap sur l’investiture du Gouvernement Ilunga ! Suite à la validation des pouvoirs aux fins d’entériner les mandats de 15 premiers suppléants des députés ayant opté pour des mandats incompatibles, et ceux de 31 nouveaux députés proclamés par la Cour constitutionnelle, aujourd’hui, mieux qu’hier, la Chambre basse du parlement affiche complet, souligne ce quotidien.
Fini les contentieux électoraux, poursuit -il. Les 500 Députés nationaux sont donc désormais connus. Ainsi, la première matière inscrite à l’ordre du jour de la présente session extraordinaire étant complètement épuisée au cours de la plénière d’hier, mercredi 28 août 2019, la voie est ouverte pour l’audition du discours-programme que devra prononcer le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, suivie de l’investiture de la nouvelle équipe gouvernementale.
L’Avenir écrit qu’après la validation des pouvoirs, cap sur l’investiture. Selon llui, l’Assemblée nationale vient d’épuiser, ce mercredi 28 août 2019, le premier point inscrit à l’ordre du jour de la session extraordinaire en cours.
Pour ce journal, il s’agit de la validation des pouvoirs des députés nationaux. Après cette étape, l’Assemblée nationale n’attend plus que l’audition du programme du Gouvernement, suivi de son investiture. Et, le retour du président de la République à Kinshasa sera le principal déclencheur.
Le Bulletin de l’ACP revient également sur la validation des pouvoirs de 46 nouveaux députés nationaux à l’Assemblée nationale. Selon le média officiel de l’avenue des Marais, les députés nationaux ont validé mercredi les pouvoirs de quarante-six nouveaux députés nationaux, à l’issue du rapport présenté à la plénière par la commission spéciale et temporaire instituée le 21 août dernier selon l’article 48 du règlement intérieur de cet organe délibérant pour statuer sur leurs dossiers.
Cette commission qui était sous la responsabilité du 1èr vice-président de l’Assemblée nationale, Jean Marc Kabund-a-Kabund et présidé par le député Kasongo Mwandivita, a, dans son rapport, donné les conclusions de son travail consistant à la vérification des pouvoirs des 15 suppléants des députés ayant opté pour d’autres fonctions incompatibles avec les fonctions du mandat à la députation nationale et de 31 députés nationaux proclamés définitivement par la Cour constitutionnelle, selon l’article 121 de la loi électorale, ajoute l’ACP.
Le Phare titre « Validation des mandats : Assemblée nationale, les enfants d’abord ! »
L’Assemblée
nationale a validé, mercredi 28 août 2019, les mandats de 46
nouveaux députés nationaux, rapporte Le Phare, évoquant les
« 15 suppléants des élus ayant renoncé à leurs mandats de
députés nationaux, pour cause d’incompatibilité, et 31 nouveaux
députés proclamés définitivement par la Cour constitutionnelle.
»
Ce journal note que de certains députés qui ont opté
pour le Sénat ont cédé leurs sièges à leurs enfants. Kimbuta,
Busa, Endundo, Autsai… remplacés par leurs fils. Le Phare
précise qu’à lire le rapport de ladite commission, on a constaté
que plusieurs d’entre eux se sont fait remplacer par leurs propres
fils, leurs épouses voire leurs maîtresses inscrits dans leurs
dossiers comme premiers suppléants.
(On se sert depuis longtemps de l’expression « 2° bureau » pour désigner les maîtresses de ces messieurs. Parlera-t-on désormais de « 2° siège » ? Après tout, il s’agit d’une affaire de cul !. NdlR)
Le Phare commente « A l’issue de cette séance de validation des mandats, une expression bien de chez nous a fait le tour de la salle : les enfants d’abord. »
Mais, plusieurs langues se sont déliées pour dénoncer l’escroquerie politique des élus qui ont verrouillé leurs sièges au profit de leur descendance comme si, dans leurs partis, il manquait des cadres compétents capables de leur succéder à l’Assemblée nationale.
Médiacongo.net signale avec regret que l’ancien gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta devenu sénateur, a cédé son siège à son fils, Éric Kimbuta Motema. Il en est de même pour le sénateur José Endundo, qui a laissé son siège à son fils Serge Lomata. Quant à Gaël Bussa, il remplace son père, Jean-Lucien Bussa devenu sénateur, puis nommé ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement Ilunga.
« Les voix s’élèvent pour exiger la modification de la loi électorale afin d’interdire aux candidats aux élections législatives d’inscrire dans leur dossier les suppléants avec qui ils ont un lien de parenté », signale ce media.
A ce sujet, La Prospérité indique que les 500 députés nationaux sont donc désormais connus. La voie est ouverte pour l’audition du discours-programme que devra prononcer le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, suivie de l’investiture de la nouvelle équipe gouvernementale. Laquelle investiture pourra intervenir en début de la semaine prochaine.
« RDC : Après la validation des mandats de nouveaux députés, l’Assemblée nationale attend investir le gouvernement », titre Actualite.cd, rappelant que certains députés qui sont nommés ministres dans le gouvernement Ilunga Ilunkamba ont huit jours pour se décider de siéger à la chambre basse ou servir au gouvernement.
La Tempête des Tropiques constate « Assemblée Nationale : Les mandats des 46 nouveaux députés nationaux désormais validés »
« Ceux de ces élus nationaux qui exercent des fonctions incompatibles avec le mandat de parlementaire ont un délai de 8 jours pour choisir soit de siéger à la Chambre basse, soit de continuer l’exercice de ces fonctions
L’Assemblée Nationale a validé, hier mercredi 28 août 2019, les mandats des 46 nouveaux députés nationaux, lors d’une séance plénière organisée dans la salle des Congrès du Palais du Peuple, siège du Parlement de la République Démocratique du Congo. Parmi ces 46 nouveaux membres de la représentation nationale, se trouvent 15 suppléants des députés nationaux qui ont opté pour des fonctions autres que le mandat de parlementaire et 31 autres personnes qui ont été proclamées définitivement élues dans l’Arrêt de la Cour Constitutionnelle pris en juillet dernier.
Pour ce faire, l’Assemblée Plénière a auditionné le rapport de la Commission spéciale mise sur pied par le Bureau de la Chambre basse, avant d’en approuver les conclusions. Selon la présidente de l’Assemblée Nationale, Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi, ces élus siègeront désormais dans l’Hémicycle en qualité de députés nationaux.
La cheffe de la représentation nationale a, en outre, rappelé à certains d’entre ces nouveaux députés qui exercent maintenant des fonctions incompatibles avec le mandat de député, qu’ils ont un délai de 8 jours, à dater d’hier mercredi, pour choisir soit de siéger à l’Assemblée Nationale, soit de continuer d’exercer ces fonctions. Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi a, enfin, déclaré qu’à la suite de cette validation, le nombre total de 500 députés nationaux est atteint.
Ainsi, le premier point inscrit à l’ordre du jour de la session parlementaire extraordinaire en cours est terminé. Le deuxième et dernier point concerne l’audition du discours programme du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba et l’investiture du Gouvernement de la République, dont la liste a été publiée le 26 août dernier.
Pour leur part, les observateurs osent croire qu’avant la fin de la semaine en cours, le professeur Sylvestre Ilunga Ilunkamba et tous les membres de son équipe gouvernementale vont finalement se présenter devant les députés nationaux pour s’acquitter de cette tâche. Ouverts le 19 août, les travaux de la présente session extraordinaire seront officiellement clôturés samedi 7 août ».
Camera de l’ANR
Forum des As note que, cette fois-ci, c’est acquis. Le Gouvernement Ilunkamba s’installe dans les bureaux douillets de Gombe dans peu de jours. Le quotidien parle d’une « prise de contact mercredi entre Ilunga Ilunkamba et son équipe. Au centre de cette réunion informelle, la préparation du discours de politique générale du gouvernement à présenter à la Chambre en vue de l’investiture. »
« Rendu public le lundi 26 août, le Gouvernement Ilunkamba se projette déjà dans l’investiture par la Chambre. Normal parce que cet exercice constitutionnel stipule l’audition par les députés du discours de politique générale du Premier ministre. Compte tenu du fait que le tout premier gouvernement de l’ère FATSHI n’a plus de temps à perdre – la session extraordinaire du parlement devant se terminer le -, il n’ya pas lieu d’attendre longtemps pour se jeter à l’eau.
Très à sa tâche depuis sa nomination, le Premier ministre a, selon une plateforme du PPRD, réuni hier l’ensemble de son équipe pour préparer le grand oral à l’Assemblée nationale. Il a réuni l’ensemble pour traditionnelle prise de contact. Vu l’urgence, l’Exécutif national a profité de cette rencontre pour jeter les bases de la préparation du discours devant reprendre l’économie du programme du Gouvernement. Bien que l’Assemblée nationale présentement en session extraordinaire n’ait pas encore fixé le jour de l’investiture du Gouvernement Ilunkamba, il n’est pas besoin d’être devin pour présumer que ce rendez-vous véritablement fondateur de la nouvelle législature interviendra l’un de ces quatre matins pour la bonne et simple raison que la session extraordinaire se clôture le 7 septembre.
Juste une semaine plus tard, les députés se retrouveront pour la session ordinaire de septembre. Une session consacrée principalement au budget. Or là aussi, Sylvestre Ilunga et son équipe seront au cœur de l’enjeu essentiel de ladite session. Il leur faudra une fois l’investiture obtenue, passer au coup d’aprèsqu’est l’élaboration du budget pour l’exercice 2019-2020. Un exercice qui est tout sauf une sinécure compte tenu de la particularité de la séquence politique. Ce sera en effet le tout premier budget du pouvoir issu de l’alternance. Un pouvoir qui a fait du social son cheval de bataille. Le credo » le peuple d’abord » en fait foi. Ce curseur placé sur le congolais lambda commande que la toute première loi des finances du quinquennat FATSHI contraste foncièrement avec ses devancières sur le front du social. Le budget étant l’expression chiffrée de la volonté politique du Gouvernement, l’on devrait donc s’attendre à ce que des rubriques comme l’enseignement, la santé, la rémunération des fonctionnaires et autres agents de l’Etat tiennent le haut du pavé. Déjà, la gratuité de l’enseignement de base, l’augmentation annoncée des salaires dans la sphère fonction publique devraient figurer dans le projet du budget. Eu égard aux ressources réelles du pays, pas besoin d’être un crack en économie pour parier que l’élaboration du projet de budget 2020 va requérir un trésor d’imagination, d’innovation pour rencontrer les attentes colossales des populations abonnées à la survie ».
Pendant ce temps, Le Potentiel parle de «nouveaux ministres venus de nulle part ; la caméra de l’ANR sur le gouvernement Ilunga».
« 76,9% des membres du gouvernement Ilunga Ilunkamba découvrent la fonction, à quelques rares exceptions. A l’instar du ministre des Finances José Sele, qui arpente depuis une dizaine d’années les couloirs du pouvoir, la plupart des ministres sont des novices. En attendant leur investiture, l’opinion tente de décrypter à sa manière leur cursus. Ils sont en même temps dans le viseur de l’ANR (Agence nationale de renseignements) qui les passe au scanner. Car, à ce niveau de responsabilité, engager l’Etat oblige à un devoir de moralité, d’expérience et de savoir-vivre.
Après l’euphorie qui a entouré la nomination, lundi dernier, du gouvernement Ilunga Ilunkamba, les esprits se sont maintenant apaisés. L’heure est au décryptage pour découvrir ceux qui, à côté du Premier ministre Ilunga Ilunkamba, accompagneront le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, dans sa lourde charge de redonner le sourire au peuple congolais.
Fidèle à sa promesse, Félix Tshisekedi n’a pas dérogé à la règle en alignant dans le gouvernement Ilunga 76,9% de nouveaux venus dans la sphère. Ils sont venus de toutes parts, mandatés par leurs regroupements politiques respectifs. Certains ont connu sur place, en RDC, la galère des années de lutte pour l’alternance démocratique. D’autres, par contre, ont vécu dans le froid glacial de l’Occident, loin des tumultes de la vie politique de la République démocratique du Congo.
Nommés dans le gouvernement, ils vont dans les prochains jours se jeter dans l’arène politique, avec toutes ses réalités, parfois contradictoires. Dans les deux Chambres du Parlement (Sénat et Assemblée nationale), les habitués de la fonction gouvernementale, laissés à la touche, attendent l’équipe Ilunga Ilunkamba au tournant pour lui régler des comptes. Les déçus du gouvernement sont loin de désarmer. Croire que l’accalmie de ces derniers jours augure des jours apaisés, c’est mal connaître la scène politique congolaise.
En réalité, tout le monde est aux aguets – le temps de mieux connaître ceux qui composent l’équipe Ilunkamba.
A l’instar de l’opinion publique qui a découvert le lundi 26 août dans la matinée, les 77% des inconnus alignés dans le gouvernement, la classe politique et les services d’intelligence activent aussi à dresser un fichier pour chaque membre du gouvernement.
Si certains, à l’instar de José Sele, nommé ministre des Finances, ont une nette appréhension de la chose publique pour avoir côtoyé depuis une dizaine d’années les couloirs du pouvoir, d’autres par contre viennent en apprentis dans l’équipe gouvernementale.
Les langues se délient
Dans différents milieux, on se pose bien des questions – avec raison d’ailleurs. Sous le sceau de l’anonymat, un militant bien placé dans les rangs de la coalition FCC – CACH n’a pas eu sa langue en poche. « C’est vrai qu’avec ce gouvernement, le chef de l’Etat a envoyé un message clair qui va dans le sens d’amener un sang neuf dans les plus hautes fonctions de l’Etat. Telles que les choses se sont passées dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 août 2019, je ne pense pas que les services des renseignements ont eu le temps de réunir plus d’éléments possibles sur les membres du gouvernement. Tout le monde a été apparemment pris de court. Personne n’a été préparé à cette grande surprise. Ainsi, on a eu droit aux ministres venus de nulle part, sans passé évident dans l’activité politique en RDC ».
Un autre militant, qui se présente comme un analyste indépendant, est embouché dans le même sens. « A un certain niveau de responsabilité, on ne peut pas donner de cadeau à tel ou tel autre. Il y a des fonctions, comme celles d’un membre du gouvernement qui exigent un minimum de prérequis. A un niveau de responsabilité dans la gestion de l’Etat, il y a des préalables incontournables, notamment un niveau de moralité, d’expérience et de savoir-vivre. Un ministre doit avoir un passé qui ne remet pas en cause sa fonction. Etre membre du gouvernement, c’est devenir une personnalité publique dont le passé doit être connu de l’opinion publique. Si ce passé est compromettant, c’est la fonction qui risque d’être entamé. Or, avec le gouvernement, on nous a parachuté d’illustres inconnus, avec un cursus difficilement rétractable ».
En tout cas, dans l’opinion, des interrogations fusent. Saisie de nombreuses réserves exprimées sur la probité des membres du gouvernement, dont certains sont accusés de détenir une nationale autre que congolaise, l’Agence nationale de renseignements (ANR) s’est depuis lors ouvert un dossier spécifique sur les membres du gouvernement Ilunga Ilunkamba. C’est ce que rapportent des sources internes aux renseignements congolais.
En effet, avant l’investiture du gouvernement par l’Assemblée nationale, l’ANR s’attèle à réunir le plus d’éléments paisibles sur les 76,9% de nouveaux ministres alignés dans le gouvernement Ilunga.
Toujours est-il que les conclusions de l’ANR ne devaient aucunement remettre en cause l’ordonnance présidentielle du 26 août 2019, confirment les mêmes sources ».
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