16 09 19/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE LUNDI (CongoForum)

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Sommaire

Plusieurs sujets se disputent la manchette des journaux parus à Kinshasa en ce lundi 16 septembre 2019. La presse évoque, entre autres, le double jeu que jouerait Bruxelles dans ses relations avec le nouveau pouvoir établi à Kinshasa,mais elle évoque s’intéresse également aux missions du président Félix Tshisekedi à l’étranger, notamment à l’ONU. Les journaux de Kinshasa s’intéressent également à la découverte de fonctionnaires fictifs en RDC.

Fatshi à Bruxelles

Forum des As titre « D’un FATSHI à un autre sur la Grand-Place ! »

« Connu longtemps sur la place de Bruxelles comme  » fils de « , Félix-Antoine Tshisekedi retrouve la Belgique avec une casquette des plus prestigieuses. A mille lieues -ou presque- de son statut de réfugié politique ou encore de cadre de l’UDPS basé des décennies durant dans la capitale de l’Europe.

C’est le Président de la RDC que l’establishment belge accueille cette semaine. Tapis rouge, passage des troupes en revue, réception sous les ors et lambris des palais abritant les cénacles du très complexe pouvoir belge…Un faste…royal qui contraste avec la vie militante des années opposition en Belgique.

Exit donc le long passé d’opposant dans et à l’ombre du père avec son côté  » Papa a dit ». Aux orties-déjà ?- de l’histoire la période où le fils arpentait les rues de Bruxelles ou parfois se voyait dans l’obligation de raser les murs dans l’espoir de rencontrer telle ou telle autre personnalité politique belge ou européenne.

Révolu le temps où ce cadre de l’UDPS battait le pavé en Belgique pour exiger la démocratie dans son pays. Exercice que tout opposant en exil ou basé outre-Méditerranée ou outre-Atlantique connaît par cœur.

C’est donc avec une réelle charge émotive que le successeur de Joseph Kabila entame sa toute première visite comme chef de l’Etat dans un pays où de par sa filiation, il symbolisait l’opposition.

Reste à espérer que ce destin singulier avec, en arrière-fond, l’histoire de deux pays contribue à la nécessaire requalification des relations bilatérales. La RDC et la Belgique ayant besoin l’une de l’autre. Le hic, c’est d’arriver à des rapports décomplexés entre Kinshasa et Bruxelles ».

FdA intitule par ailleurs son édito « Place aux originaires de… »

« Un rituel qui a la peau dure et, à l’évidence, de beaux jours devant lui. Même sous l’ère FATSHI. C’est celui de voir les ressortissants de tel ou tel autre coin du pays organiser des réceptions à l’occasion de la nomination de l’un de leurs au Gouvernement. Ou plus généralement à un poste de responsabilité au sein de l’appareil d’Etat.

On y est. C’est la haute saison. Des représentants de certaines communautés ethniques ont déjà donné le ton. On est parti pour un véritable carnaval. Les ressortissants de…ou les originaires de… seront à l’honneur. Le nombre particulièrement élevé de ministres fera que la séquence « réjouissances  » sera longue et…populaire. Pas moins de 65 réceptions en perspective !

Le modus operandi est presqu’invariablement le même. Entre deux verres, un discours fait de mêmes éléments de langage. Remerciement au chef de l’Etat, à l’autorité morale du CACH, du FCC ou de l’UNC et, dans une certaine mesure, au Premier ministre pour « avoir élevé un digne fils » du territoire, de la province, de la tribu… au rang de ministre. D’autres renchérissent en soulignant que « c’est la toute première fois depuis l’indépendance » que telle entité compte un membre au Gouvernement.

Dans l’assistance, il n’est pas rare de voir des convives penser déjà au coup d’après. A savoir, le cabinet du ministre. Quand on n’est pas soi-même postulant, on caresse l’espoir de voir « Son Excellence » prendre un parent dans son équipe.

Ce phénomène s’est accentué avec le vent des élections qui fait que nombre de ministres se faisant élire dans leur fief sociologique. Il devient quasi logique voire quasi naturel que le promu puise le gros de sa garde rapprochée dans son espace ethnique ou linguistique. Ou alors dans son parti politique généralement marqué par les origines du ministre-autorité morale. Bonjour le népotisme, le tribalisme, le régionalisme et le clientélisme !

Pour autant, on ne saurait empêcher les originaires de telle ou telle localité du pays de se réjouir de la nomination de l’un de leurs. Mais pour légitimes qu’elles soient, ces réjouissances ne devraient pas reléguer au second plan le fait qu’un ministre a vocation à gérer l’ensemble de la République. Et donc à être au service du Congo et de tous les Congolais. C’est le principal ».

Pendant ce temps, Martin Fayulu estime que le séjour à Bruxelles du président de la République est une manière pour la Belgique de cautionner « le fruit de l’escroquerie électorale », informe Mediacongo.net.

Il l’a dit dimanche 15 septembre à l’occasion de la journée internationale de la démocratie, célébrée le 15 septembre de chaque année. Dans sa déclaration, poursuit le média en ligne, Martin Fayulu a également appelé ses militants à continuer le combat pour la vérité des urnes.

Parlant de relations belgo-congolaises, Le Phare note que « Bruxelles joue un double jeu.» Après avoir soutenu, pendant plusieurs semaines, la thèse de l’absence de vérité des urnes, en marge de la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour Constitutionnelle, la Belgique s’est subitement ravisée à l’annonce de la première visite officielle de Félix Tshisekedi aux Etats-Unis d’Amérique. Le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires Etrangères, Didier Reynders, avait créé la surprise, en avril dernier, en se précipitant à Washington pour rencontrer Félix Antoine Tshisekedi et réchauffer les relations entre la Belgique et la République, indique ce quotidien.

Selon des sources crédibles proches du Fonds Monétaire International (FMI), dont la délégation vient de séjourner pour la nième fois à Kinshasa, Bruxelles se livre à un double jeu dans ses relations avec Kinshasa. Alors qu’apparemment, les autorités belges donnent l’impression d’être déterminées à accompagner le processus de relance économique de leur ancienne colonie, c’est bien le contraire qui est réellement visé.

On laisse entendre que la Belgique boude les conclusions positives auxquelles sont parvenus récemment les experts du FMI dans la revisitation de la situation économique de la RDC. Au lieu de plaider pour la cause du peuple congolais, elle s’emploie plutôt à faire passer des messages négatifs sur la nouvelle gouvernance auprès de différents partenaires européens de l’Etat Congolais.

« La thèse principale soutenue du côté de Bruxelles est qu’il ne faut pas coopérer avec la RDC ou contribuer de façon significative à la relance de son économie aussi longtemps que son ancien président, Joseph Kabila, sera visible sur les radars politiques du pays. Pour la Belgique, le sénateur à vie de Kingakati est un personnage à effacer totalement de la scène politique. Et s’il faut bloquer le développement économique du pays pour éliminer entièrement son ombre, il n’y a pas lieu d’hésiter », écrit ce journal.

Le Bulletin de l’ACP signale que « Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, effectuera une visite du 21 au 30 septembre à New York (USA), où il prendra part à la 74ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU dont l’ouverture est prévue le 17 septembre 2019. A l’ONU, le débat général de cette session se déroulera du 24 au 30 septembre 2019. Ce sera la première fois que Félix Tshisekedi prendra part à ces travaux.

Plusieurs réunions de haut niveau se dérouleront pendant la semaine du débat général.

Un accent particulier sera mis sur le Sommet Action Climat, organisé le 23 septembre, par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

Ce sommet constituera une étape déterminante dans la coopération politique internationale et incitera de vastes mouvements de soutien au cœur de l’économie réelle.

Le même jour se tiendra également une réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle qui se tiendra à l’Assemblée générale des Nations-Unies.

Avant d’aller aux USA, le Président de la République sera en visite officielle en Belgique, à partir du 17 septembre 2019, rappelle-t-on.
C’est la deuxième fois que Félix Tshisekedi se rendra aux Etats-Unis d’Amérique en tant que Chef de l’Etat. La première fois, c’était en mars de cette même année 
».

Top Congo affirme que « La FEC espère le retour des entrepreneurs belges en RDC ».

« Les belges connaissent mieux que personne notre pays », estime l’administrateur de la FEC pour qui la visite du Chef de l’État en Belgique est notamment « pour faire en sorte que les opérateurs économiques belges reviennent au Congo. Les entreprises belges n’y sont presque plus et ne travaillent plus avec le Congo », regrette l’administrateur de la FEC.

« Conduite par le président national Albert Yuma », la délégation de la FEC est la preuve que « les hommes d’affaires congolais accompagnent le Chef de l’État dans la démarche qu’il est en train de faire en Belgique », pour faire revenir les Belges.

Kimona Bononge espère que « le nouveau gouvernement mettra les conditions en place pour que les hommes d’affaires belges reviennent au Congo ».

Passé et futur communs

« La RDC a été colonisée par la Belgique. Les belges connaissent mieux la RDC que n’importe quel autre pays. Ce n’est pas parce que la Belgique s’intéresse à d’autres pays qu’elle ne puisse pas revenir en RDC », rappelle l’administrateur de la FEC.

« Nous allons dire à la Fédération des entreprises belges, à la Chambre du commerce Flamande, Wallonne ou Bruxelloise que les choses vont bien marcher. On a eu un passé commun, on peut aussi avoir un futur commun ».

De la place pour tout le monde

« Il y a de la place pour tout le monde au Congo. Il y a des entreprises chinoises qui travaillent au Congo. Les Japonais vont revenir en force également au Congo », Kimona Bononge souhaite donc qu’il y ait « des entreprises créées entre les congolais et les Belges, comme il en existe entre certains pays et les opérateurs économiques congolais ».

Le président de la République commence ce lundi une visite officielle à Bruxelles.

Il aura des contacts au plus haut niveau avec les autorités belges dont le Roi Philippe et le Premier ministre Charles Michel.

Argent sale

La Tempête des Tropiques titre à la Une « 15 millions $ US, Affaire Ebola, paiements des agents fictifs : Les dossiers sales se multiplient en RDC »

« La justice a du pain sur la planche pour bien établir les responsabilités en rapport avec ces présumées malversations

Depuis un temps, des dossiers sales touchant divers milieux s’accumulent à une vitesse vertigineuse, jusqu’à prendre le week-end dernier une allure particulière. L’Inspecteur principal des Finances a rencontré, le vendredi 13 septembre, le président de la République, avec lequel, on croit savoir qu’il a fait le tour d’horizon sur ce ténébreux dossier de 15 millions $ US qui défraie la chronique.

Victor Batubenga, qui avait livré la primeur de cette rocambolesque disparition et réapparition de cette somme dans un compte autre que celui du Trésor public à RFI, décida de se mettre au vert et transmit pendant la même période où le Chef de l’Etat séjournait à l’Etranger, le dossier auprès de la justice. Tenant au bon fonctionnement des institutions, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo garde le silence pour ne pas déranger l’indépendance du pouvoir judiciaire.

C’est de cette manière qu’on peut interpréter le tweet de son porte- parole, à la faveur duquel l’opinion a eu vent du passage du l’IGF Victor Batubenga à la Cité de l’Union Africaine, lui qui craignait pour sa sécurité après avoir livré les résultats des enquêtes menées par ses services sur les 15 % de la somme de 100 millions destinés à plusieurs compagnies de distribution pétrolière, en compensation du gel des prix à la pompe décidé par l’Etat congolais depuis 2017 face à la flambée des prix du pétrole.

4 millions $ US détournés

A la justice de faire son travail pour clarifier la situation et surtout mettre à nue les personnes impliquées dans cette présumée malversation. Les instances judiciaires instruisent déjà un autre dossier qui défraie la chronique. Il s’agit de l’ancien ministre, en charge de la Santé, en garde à vue depuis le samedi 14 septembre au Casier judiciaire et qui va être déféré ce lundi 16 septembre au Parquet général près la Cour de Cassation. Le Dr Oly Ilunga est accusé d’avoir détourné un montant d’environ 4 millions $ US, qui étaient affectés à la lutte contre la maladie à virus Ebola dans la partie Est de la RDC.

Il a été placé en garde à vue pour avoir tenté de fuir par la ville de Brazzaville, la capitale de la République du Congo. Le communiqué de la Police nationale l’a signalé ainsi le samedi 14 septembre. Mais les avocats du ministre honoraire indiquent le contraire. Une ONG de défense des droits de l’homme souligne pour sa part que l’ancien médecin personnel d’Etienne Tshisekedi est privé de la visite de ses proches et avocats. On en saura davantage, à partir de ce lundi, avec son transfert à la Cour de cassation.

10.000 agents et fonctionnaires fictifs

Un autre dossier scabreux coïncide avec les révélations faites par le Vice-Premier ministre et ministre en charge du Budget sur le démantèlement d’un réseau mafieux ayant l’habitude de faire main basse sur les salaires de plus de 10.000 agents et fonctionnaires. Ces douze derniers mois, ces fictifs ne se sont pas présentés au guichet des banques. Baudouin Mayo Mambeke a fait cette révélation le samedi 14 septembre, à l’issue de la séance de travail avec les experts de la Direction de la préparation et du suivi du budget sur la loi rectificative de l’exercice 2019.

Il a aussi annoncé avoir bloqué 5000comptes. Les enquêtes approfondies risquent d’atteindre plusieurs personnes et les pavillons aménagés du Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK), l’ex Prison centrale de Makala, de manquer de place pour les accueillir.

La justice se trouve devant un grand défi à relever susceptible de marquer un bon départ pour contrer les malversations financières, la corruption et autre vices qui ont toujours retarder le décollage de la RD Congo. Il est grand temps de bien stopper l’impunité ».

La Prospérité titre « Plus de 5000 comptes bloqués : vers une enquête à l’assaut des fonctionnaires fictifs ! »

« *Mais, à qui imputer la responsabilité ? Alors que les avis sont partagés, les réseaux sociaux, eux, en font leurs choux gras. Tantôt, ils attribuent certains propos malveillants à Jean-Baudouin Mayo, l’actuel VPM au Budget, contre le gouvernement sortant. Tantôt, dans une espèce d’affirmations gratuites, ils y mêlent, malencontreusement, le nom de Pierre Kangudia. Et, pourtant, si la découverte du pot aux roses en est peut-être arrivée-là, c’est puisqu’il s’agirait de l’aboutissement d’une opération de contrôle qui n’aurait été que la suite logique du travail amorcé, depuis plus de deux ans, par ce dernier. Le mieux à faire, recommande-t-on, c’est procéder à une enquête sérieuse et impartiale, pour rétablir les responsabilités. Surtout qu’à partir d’aujourd’hui, dès l’ouverture de la nouvelle session ordinaire, les Députés Nationaux sont invités à doter le pays d’une nouvelle loi des finances. Ils ont la possibilité de s’y pencher via les mécanismes traditionnels de contrôle parlementaire. Tout comme, le gouvernement de Sylvestre Ilunga, lui-même, peut actionner les autres services attitrés, pour démanteler et traquer tous ces réseaux maffieux jusque dans leurs derniers retranchements.

Vérité des chiffres…

A ce stade, il importe de relever que d’après des sources croisées, l’on aurait mis la main sur 5.823 comptes bancaires régulièrement alimentés en salaire par l’Etat et qui n’appartiennent à personne.

Dans le même contexte, plus de 4.500 autres comptes qui n’ont connu aucun mouvement devraient être élagués des fichiers des services de paie, sauf s’il y a des réclamations. L’éradication de cette fraude de détournement d’argent public devrait permettre d’économiser plus de 6 millions de dollars par an, soutient-on, dans les milieux avisés.

Il s’agirait, en effet, de plusieurs milliers de comptes fictifs et restés sans mouvement bancaire durant plusieurs mois. Sur ces comptes étaient versés des salaires que personne n’a retirés pendant plusieurs mois. Les propriétaires des comptes sont-ils morts ou non informés du versement de la paie ? Toute la question est là.

Très exaspéré, Jean-Louis Kayembe, le Directeur Général en charge de la politique monétaire et des opérations à la Banque centrale du Congo (BCC) affirme que : «ces personnes n’existent pas et doivent donc être élaguées du fichier de paie. Ce travail a permis au trésor de réaliser des économies de près de 2 milliards 700 millions par trimestre ».

Cap sur la bancarisation

A l’en croire, ce sont des économies importantes pour le pays, mais il faut accélérer le processus de bancarisation de tous les agents de l’Etat.

Pour sa part, Jean-Baptiste Ndefu qui a pris part au contrôle, le retard profiterait aux réseaux maffieux : « Plus ça traîne, plus ces réseaux maffieux que nous avions débusqués en 2015- 2016 montent de nouvelles stratégies… ».

Sanctions ?

Ce serait une bande bien organisée et pas facile à démanteler, selon ce responsable exaspéré par le manque des poursuites contre les auteurs. «Ce qui est malheureux, poursuit ce dernier, [c’est qu’] on a établi les responsabilités, mais personne n’a été arrêtée. Nous aurions aimé qu’il y ait des sanctions, d’abord administratives, judiciaires. A partir de ce moment-là, le système se serait bloqué de lui-même».

L’étau se resserre

D’autres missions de contrôle pourraient avoir lieu dans les tout prochains mois, car selon les syndicalistes, la fraude est « bien ancrée » dans le système de paie des fonctionnaires et agents de l’Etat. Il faudrait, à tout prix, y mettre fin, s’il l’Etat congolais veut requalifier ses moyens d’action. D’où, la nécessité de resserrer l’étau autour de tous les maffieux ainsi que des tireurs des ficelles. »

Pour Actualite.cd, il y a « plus de 10 000 agents “non-identifiés” à élaguer du fichier de paie de la Fonction publique ». Il s’agit là du résultat de quatre jours des travaux de l’atelier, tenu à Kinshasa, sur le cas des agents dits “non-identifiés” par les banques commerciales qui s’occupent de la paie des fonctionnaires de l’Etat, précise le portail.

« L’atelier avait pour objectif d’exploiter les rapports de paie des banques. Ces rapports indiquaient qu’il y avait autour de 10 000 agents qui ne s’étaient jamais présentés au guichet de banque pour percevoir leur salaire. Des agents non identifiés par les services de paie. Tous ces cas ont été examinés par l’atelier. Au terme des travaux de quatre jours, le rapport vient d’être validé par l’atelier que ces personnes n’existent pas et doivent être élagués du système de paie. C’est un travail d’assainissement du fichier de la paie qui vient d’être réalisé et ce travail a permis au Trésor Public de réaliser des économies de 2 milliards 700 millions de francs congolais par trimestre, soit autour de 10 milliards 800 millions de Franc Congolais par an. C’est l’un des objectifs du Comité de suivi de la paie, à savoir maîtriser l’assainissement du fichier paie et maîtriser, par ricochet, la masse salarial », a dit Jean Louis Kayembe wa Kayembe, président du Comité de suivi de la paie et directeur général de la Banque Centrale du Congo (BCC), faisant le point sur ces assises.

Le Potentiel titre « Soupçons de détournement/PT-NTIC : le nouveau ministre au banc des accusés »

« À quelques jours seulement de l’entrée en fonction effective du gouvernement avec la série des remises-reprises dans les différents ministères, des échos ne sont pas bons du côté du ministère des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC). Des soupçons de détournement pèsent sur le nouveau ministre Augustin Kibassa. Il s’agit des quotes-parts du ministre et du vice-ministre sortants et de leurs équipes respectives, dans la prime de rétrocession du mois de juillet 2019. L’affaire n’a pas été éclairée, moins encore démentie jusque hier, par un des conseillers du ministre actuel, joint par notre Rédaction.

Dans les couloirs du ministère des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC), apprend-on des sources internes, il y a des murmures de détournement de la prime de rétrocession du mois de juillet 2019. À la base, la confusion qui serait entretenue à dessein par l’actuel ministre des PT-NTIC Augustin Kibassa sur les quotes-parts du ministre et du vice-ministre sortants de ce portefeuille.

Selon les indiscrétions, le nouveau ministre a clairement instruit la comptable d’État du nom de Maguy Fofa (code 828) de lui remettre ces quotes-parts destinés pourtant et de droit à l’équipe sortante puisqu’il s’agit de la prime de travail du mois de juillet 2019 pendant que le gouvernement actuel n’était même pas encore nommé. La personne qui a été envoyée pour récupérer le fonds ne serait autre que le secrétaire général de l’Udps-Kibassa, étiqueté comme directeur de cabinet de l’actuel ministre des PT-NTIC.

Dans les coulisses, le nouveau ministre se serait imposé pour dire aux bénéficiaires de se contenter des 60% de la prime. Mais sur quelle base fonde-t-il sa démarche, s’interroge-t-on.

Au-delà, la question essentielle est celle de savoir, si dans d’autres ministères, ce sont les équipes sortantes qui ont été bénéficiaires de la prime pour la même période, ce qui n’est que justice parce que ce sont elles qui ont travaillé, pourquoi seul le ministère des PT-NTIC ferait exception ? Quelle image et quelle leçon d’éthique donnerait-on en cette période où le nouveau gouvernement est censé marquer la rupture avec les antivaleurs du passé ?

Et pourtant, la situation est similaire à celle vécue du temps du ministre Amy Ambatobe. La dernière prime de rétrocession payée en retard lui est revenue et à son équipe, même si un autre ministre occupait déjà le fauteuil du ministère des PT-NTIC .

Joint au téléphone par Le Potentiel, un des conseillers du ministre des PT-NTIC n’a ni infirmé, ni confirmé les faits. Sa promesse de rappeler dans les soixante minutes qui suivaient, s’est révélée non tenue. Un silence qui conforte les soupçons de détournement et laisse planer le flou.

Dans la pratique, rappelle-t-on, il existe déjà une clé de répartition établie par le protocole d’accord signé entre le gouvernement et différents services d’assiettes fixant par pourcentage de rétrocession à tous les services au regard de leurs entrées »+.

Autres sujets politiques

L’Avenir revient sur la 1ère réunion extraordinaire du conseil des ministres et titre en manchette « Tshisekedi veut un gouvernement de rupture ».

Dans son intervention lors de ce 1èr conseil, Félix Tshisekedi a martelé que ce gouvernement sera celui qui marquera la rupture avec tout ce qui était négatif dans le passé, rapporte L’Avenir. Comme pour dire que les vieilles méthodes doivent laisser la place à un travail dont le principal bénéficiaire est le peuple congolais. C’est ainsi que le président de la République a invité les ministres au respect des valeurs morales et éthiques, marquées par un comportement de lutte permanente contre la corruption et les antivaleurs dont la concussion, le trafic d’influence, etc.

AfricaNews fait état d’une dispute sur la rétrocession entre Kibassa, ministre entrant des PT-NTIC, et Okundji, son prédécesseur. Augustin Kibassa Maliba refuse que cette rétrocession soit octroyée au cabinet Okundji. « Nous n’avons rien trouvé dans les caisses. Nous avons pleinement le droit de bénéficier de cette rétrocession en vertu du principe de la continuité de l’Etat. Le cabinet en a besoin pour son fonctionnement », argumente le conseiller en communication du ministre Kibassa. Selon la loi en vigueur, la DGRAD et le ministère des PT-NTIC reçoivent respectivement 5% des recettes générées dans le secteur des télécoms, évaluées autour de 1,5 milliards de dollars par an.

Sous le titre : « Rentrée politique réussie pour Adolphe Muzito et son parti, le Nouvel Elan », Congo Nouveau rapporte que pour Mr Muzito, Félix Tshisekedi serait un marchand d’illusion à la recherche d’une légitimité qu’il n’a pas. Ses belles promesses vont s’arrêter en si bon chemin au regard des chiffres qui ne trompent pas. C’est le cas de la gratuité de l’enseignement de base, le cheval de bataille de Tshisekedi. Sur 750 milles enseignants que compte le pays, 300 milles ne sont pas pris en charge par le trésor public. Ils sont supportés par les parents d’élèves. A ce nombre va s’ajouter un effectif de 250 milles enseignants qu’on doit recruter d’ici 5 ans alors que le budget du pays est très maigre.

A ce sujet, Mediacongo.net titre « ‘ La réussite de la gratuité de l’enseignement de base en RDC passe par l’augmentation du budget de l’Etat d’au moins 2 milliards USD ‘ (Adolphe Muzito) »

« Légitimité de Félix Tshisekedi, gestion de la chose publique, gratuité de l’enseignement….autant de sujets abordés par le député Adolphe Muzito, dans une interview exclusive accordée, le dimanche 15 septembre 2019, à Media Congo Press (MCP).

Cadre de la coalition Lamuka, l’élu de la ville de Kikwit (province de Kwilu estime qu’avant de réussir la gratuité de l’enseignement en RDC, l’on doit augmenter le budget de l’Etat d’au moins 2 milliards USD. Cela passe notamment par des réformes qui, généralement, ne produisent des fruits qu’après un ou deux ans. Or, constate-t-il, le régime, qu’il qualifie d’« illégitime » de Félix Tshisekedi n’est pas prêt à se soumettre à un tel exercice.

Ci-dessous, l’intégralité de l’entretien.

Media Congo Press : Que pensez-vous de la gratuité de l’enseignement de base qu’a décidé le président Félix Tshisekedi Tshilombo ?

Adolphe Muzito : C’est un mensonge. Ça ne va pas tenir et il sera vite rattrapé. Comment peut-on s’engager à faire quelque chose dont on n’a pas évalué le coût, ne disposant ni d’un programme, encore moins d’un budget au moment où l’on fait la promesse ? Ils ont travaillé sur un budget de 10 milliards USD tel que Tshisekedi l’a promis ? C’est sur 12,5 milliards USD (25 % de 50 milliards USD représente 12,5 milliards, si l’on s’en tient à sa promesse de campagne, celle de travailler sur base d’une pression fiscale de 25 %).

Il ne va pas le réaliser car la pression fiscale de 25 % à laquelle il fait allusion n’est pas réaliste. On est déjà à une pression fiscale de 9 % en 2019. Or, il a promis une pression fiscale de 25 % en 2019. Vous comprenez déjà qu’il ne peut pas appliquer cela. Je ne crois pas qu’en 2020 il pourra prélever une pression fiscale de 25 % sur un PIB de 50 milliards USD.

MCP : Face à une telle situation, quelle peut en être la solution idoine ?

A.M : La meilleure solution pour faire face à ce mensonge, c’est de dire au peuple congolais qu’on a menti et qu’on ne peut réaliser un tel programme. Ensuite, on peut refaire le calcul. Si Tshisekedi est incapable de dire la vérité au peuple, la seule solution pour lui est de quitter démissionner.

La mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base en RDC représente presque 2 milliards d’augmentation du budget de l’Etat. En plus, on ne peut pas augmenter le budget de 2 milliards USD pour ne donner qu’à l’enseignement. Il faut plutôt augmenter de plus de 2 milliards USD. Ce qui fera que l’augmentation puisse concerner tous les secteurs (médecins, professeurs d’universités et autres…). Ce qui est impossible à ce jour. Avant d’augmenter le budget de l’Etat, il faut commencer par initier des réformes. Il faut que ces réformes atteignent la maturité pour que le moment venu (1 an ou 2 ans après) l’augmentation du budget soit possible. Et quand on augmente le budget, on doit augmenter l’ensemble des rubriques du budget de l’Etat.

La RDC dispose d’environ 650.000 enseignants dont quelque 300.000 ou 400.000 sont payés. Mais, l’ensemble du personnel de l’Etat, c’est autour de 1.100.000 agents. Ce qui fait que, quand on augmente les salaires pour les enseignants, l’on puisse également augmenter pour les autres secteurs.

MCP : Durant votre mandat à la Primature, les fonctionnaires ont vu leurs salaires être revus à la hausse. Comment avez-vous fait pour y parvenir ?

Je suis le seul Premier ministre qui a augmenté les salaires des agents et fonctionnaires de l’Etat dans des proportions inimaginables. Le budget de l’Etat augmente en fonction de l’augmentation de la richesse nationale. Or, à ce jour, nous sommes en train de sombrer du point de vue des prix, principalement du côté des matières premières. Même à propos de la collecte des impôts, il faut augmenter la croissance. Et, pour le faire, il faut des réformes comme je l’ai dit tantôt. Mais, dans le cadre de la cohabitation qui est la leur (Ndlr : FCC-CACH), ils ne sauront pas initier des réformes.

Pendant mon mandat comme Premier ministre, j’ai doublé, voire triplé les salaires. Si ce n’était pas significatif, c’est parce que je partais des seuils très bas. J’ai multiplié les salaires par deux, par trois, voire par quatre. Un record jamais battu. Cela ne peut se faire nulle part au monde. Même pas aux Etats-Unis d’Amérique.

MCP : Etes-vous prêt à apporter votre expertise au gouvernement Ilunga Ilunkamba pour relever le défi ?

Je le ferais en quelle qualité ? Mon combat n’est pas celui d’un opposant à des gens qui n’ont pas de légitimité. J’appartiens à une coalition qui a gagné les élections de 2018 autour de Martin Fayulu, candidat de la coalition Lamuka. Il faut donc qu’on permette au peuple de l’installer au pouvoir pour que nous puissions l’accompagner. Et pour cela, nous avons déjà fait de propositions de sortie de crise. Des réformes pour corriger certaines erreurs, de telle sorte que ce qui s’est passé ne se reproduise plus. Que nous ayons une bonne Cour constitutionnelle. On doit revisiter les textes afin de disposer d’une structure qui va correctement organiser les élections mais aussi qui va contrôler et certifier les résultats des élections… Pour cela, il faut qu’on rentre vite aux élections. C’est la seule solution. Si le peuple nous donne mandat, que nous puissions travailler pour ce peuple-là. Nous ne pouvons pas conseiller un gouvernement illégitime, qui ne va jamais engager des réformes.

MCP : Comment entrevoyez-vous l’avenir politique de la RDC ?

En considérant la cohésion institutionnelle, est-ce que les institutions, tel qu’elles vont fonctionner, vont permettre aux réformes de s’appliquer de la part du président de la République avec son gouvernement ? Est-ce que les visions sont les mêmes entre les acteurs en présence (Ndlr : Kabila et Tshisekedi), pour qu’on soit sûr qu’on va dans la bonne direction ? Est-ce que la vision de Kabila est la même que celle de Tshisekedi (qui s’apprête à travailler avec les institutions internationales) ? C’est par rapport à cela que nous avons scruté l’avenir, à l’occasion des journées portes ouvertes de la coalition Lamuka, du point de vue de Tshisekedi, en regardant son programme.

MCP : Quel constat avez-vous fait ?

Nous constatons,premièrement, en ce qui concerne le réalisme (le caractère réaliste ou pas de ses chiffres), qu’un taux de croissance de 25 % en moyenne sur 10 ans tel qu’il l’a promis, est peu réaliste. Quand on considère ces chiffres, il est établi que le taux de croissance partirait de 9 % en 2019 à 69 % en 2028 (sur 10 ans). Quand vous agrégez, vous trouvez que c’est 25 % ou 30 % par an. C’est irréaliste. Pour preuve, déjà pour l’exercice en cours, le taux de croissance pour l’année qui s’achève (2019) sera de 4,2 %, selon le FMI. Et Tshisekedi est déjà en train d’achever la première année de son mandat.

Les années dernières (sous Kabila), le taux de croissance était de 5 %. Sauf en 2014 et en 2011 (et j’indique en passant que c’est grâce à l’impulsion de mon gouvernement qu’il y avait ce reliquat qui a profité à Matata). Entre 2012 et 2014, ils ont commencé à chuter jusqu’à atteindre 2,4 %. La croissance n’a jamais été une affaire des kabilistes. Donc, Tshisekedi cohabite avec un pouvoir qui ne lui permettra pas d’atteindre son objectif.

MCP : Que dites-vous des autres aspects du programme du président Félix Tshisekedi ?

Félix Tshisekedi parle de la pression fiscale de 25 %. C’est une moyenne pertinente en Afrique subsaharienne comme pression fiscale. Mais nous ne voyons pas comment il va partir de 9 % à 25 % en moyenne, comme prélèvement fiscal dans le cadre d’un pouvoir qui ne permettra pas de réformes. C’est théoriquement celui-là qui sera appliqué par Ilunga Ilunkamba. Celui d’Ilunga est censé être élaboré en collaboration avec Félix Tshisekedi….si cela ne se passe pas comme cela, ça signifie que nous ne sommes plus en face d’une coalition mais plutôt en cohabitation ».

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 © CongoForum, le lundi 16 septembre 2019

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